I.
for you i bleed myself dry.
Elle ne rit plus, ne sourit plus, ne dit plus rien.
Elle ne se souvient plus de rien. Ou aimerait ne plus se souvenir de rien.
Elle continue à se mourir dans cet éternel corps adolescent, condamné à pourrir à jamais. Le coeur bat encore, le sang pulse dans ses veines mortes. Mais ce n'est qu'une bête mascarade. Montée de toutes pièces par la Maison.
Violet, dix-huit ans, morte. Suicidée. Hante la maison du meurtre à mi-temps. Passe l'autre moitié à lire, à écouter de la musique, à fumer, à tenter de trouver un sens à la mort. Désespérément.
Les vivants sont venus et sont repartis, depuis. Certains restent plus longtemps que d'autres mais savent quitter la Murder House au juste moment. Avant d'en devenir la victime.
II.
j'irai graver son nom, changer les saisons, si elle le veut.
Un parfum étranger. Doux, séducteur. Mais néanmoins étranger. Une nouvelle famille s'installe. Marcy doit crouler sous la paperasse: c'est la dixième en six mois.
Cette fois, l'enfant est adolescent. Une jeune fille, un peu perdue. Un animal apeuré, toutefois féroce. De quoi jouer un peu.
Dans l'ombre d'un recoin, au détour d'un couloir, Tate observe et sourit.
III.
« TAINT. »
En peinture rouge, rouge sang. Sur son mur. La peinture est encore fraîche et elle se demande qui a bien pu avoir le temps de faire ça. Elle n'a fait que l'aller-retour de sa chambre à la salle de bain, s'est passé de l'eau sur le visage. Est retournée dans sa chambre.
Elle ne croit pas aux fantômes. Ou du moins, aimerait ne pas y croire. Aimerait se persuader que ce ne sont que de stupides superstitions. En vain. Cette maison a une histoire, un lourd passé. La dernière famille qui y a réellement vécu a fini morte. La fille apparemment en fuite avec son nouveau-né de frère. Introuvables. Le père pendu, la mère morte en couches.
Quant aux familles qui ont suivi… toutes ont quitté la maison quelques jours après leur emménagement.
Ce ne peut être qu'un avertissement. Seulement, il faudra plus que ça pour la faire partir.
