Blaine Anderson était assis sur un banc public, seul. Et cette solitude devenait de plus en plus fréquente. Il s'isolait, refusait de voir les autres. A quoi bon ?
Blaine Anderson était donc assis sur un banc public, seul, et sous une pluie battante. Cela l'importait peu. Il serait trempé, et les regards condescendants qu'il ne manquerait pas de s'attirer en rentrant à Dalton ne changeraient strictement rien à son état. Aussi prêtait il peu d'attention aux gouttes qui s'abattaient sur son visage. Se mêlant a ses larmes.
A vrai dire, le jeune homme ne prêtait plus d'attention à grand-chose. Il promenait son regard vide sur le monde qui l'entourait sans manifester la moindre envie de participer à son bon fonctionnement.
Il était complètement apathique. Même les regards emplis de pitié ne l'agaçaient plus, lui qui il n y'a pas si longtemps, n'aurait pas souffert pareille humiliation.
Un homme marchant d'un pas rapide dans le parc, s'abritant sous un chic parapluie noir et gris, l'interpella.
« Vous ne devriez pas rester sous la pluie, vous allez prendre froid mon garçon ! »
« J'attend quelqu'un » … répondit il. Sa bouche se tordit en un étrange sourire presque dément.
L'homme haussa les sourcils.
« Vous savez, avec ce temps, il est possible qu'il ne vienne pas, votre rencard ! Allez donc vous mettre à l'abris. »
« Non…Je l'attend. Il sera triste si je ne suis pas là quand il arrivera » sourit de nouveau Blaine avec douceur. « Il est très à cheval sur les horaires. Vous allez voir, il va arriver, bientôt, c'est presque l'heure. Il sera bien habillé, comme d'habitude, et il râlera parce que la pluie décoiffe ses cheveux. Ensuite…Ensuite, il se penchera on se prendra la main. Kurt adore la pluie…C'est un grand romantique, alors pensez vous…Il va peut être accepter que je l'embrasse encore ? Moi, j'adore le goût de ses lèvres …Et par-dessus tout ses yeux , on y plongerait…Vous verrez , il viendra. »
L'inconnu jeta au jeune homme un regard mêlé d'incompréhension et de pitié. Kurt, si c'était bien celui donc on parlait ce matin dans le JT, c'était le gamin qui…
Il tapota l'épaule du garçon et s'éloigna, ressentant un soupçon de culpabilité. Ce gosse avait l'air perdu. Perdu et fou de douleur.
Blaine écoutait l'orage. Tout ces éclairs zébrant le ciel encore jeune, et ces grondements sourds qui déchiraient le silence régnant en maître ce matin là …il n'en avait que faire. Dans sa tête, inlassablement, cette rengaine : 'Pourquoi, encore, n'était il pas là ?' Et, inlassablement, une voix venu de nulle part, de partout, lui répondait. Il était mort.
Doucement, il se laissa glisser du banc. Marcha jusqu'au lac, tout proche. Son image troublée par les remous des vagues s'y reflétait. Voyant qu'aucune autre silhouette ne le rejoignait, il se laissa tomber en avant.
Enfin, il allait le revoir.
