Ma fiction passera du point de vu de Lexa à Clarke . J'ai décidé de faire une alternative à la saison 3. Je vais reprendre certains éléments mais le reste sortira de ma petite tête.
C'est la première fois que je publie mes écrits, alors désolée par avance s'il y'a des trucs pas cohérents (problème de logistique surtout ...)
Les personnages de The 100 ne m'appartiennent pas.
LEXA
Je sens encore son regard me transpercer alors que je lui tourne consciencieusement le dos. Le saphir désormais glacial de ses yeux, je le sais, ne vit et ne vivra plus que de cette obstination meurtrière qu'est celle de me poignarder sciemment. Mon corps est en feu, je n'ai qu'un désire: rallumer la flamme qui s'est éteinte dans son regard.
Mais je ne peux pas, mon peuple est ma priorité. L'amour est une faiblesse. Je me force à répéter cette phrase sachant pertinemment qu'elle a perdu tout son sens depuis l'arrivée de Clarke dans ma vie. Mais j'en ai besoin pour me conforter dans l'idée que ma décision était celle à prendre. Et qu'il n'y avait pas de tergiversations envisageables.
Mes jambes ignorent ma volonté de cœur et obtempèrent à la Heda qui est en moi. Je disparais enfin à ses yeux, je descends l'autre versant de la colline. Je suis la Commandante, il m'incombe de tenir mon rôle et de mener avec droiture mon peuple.
Je fais donc taire mes émotions.
- Heda, s'il te plaît, reconsidère l'ordre de tes priorités. Tes sujets perdent foi en toi, la coalition est instable.
Je dévisage l'homme qui me fait face. Chauve, grand, faisant figure de père pour moi, il me fixe. Il ne laisse aucune émotion transpirer mais je peux sentir l'imperceptible fébrilement de sa voix.
- Que vas-tu imaginer Titus? je lui réponds froidement et poursuis dans ma lancée. Wanheda est une menace, tout le monde veux s'approprier son pouvoir. Azgeda, la nation la plus rebelle, n'hésitera pas à sacrifier guerriers et fidèles pour se retourner contre moi.
- Mais pourquoi ne pas la tuer? Cette fille du ciel? Pour que tu puisses bénéficier de toute sa puissance?
- Je n'en ai pas besoin, je suis le Commander. J'ai déjà suffisamment de prérogatives à ma disposition. De plus Wanheda m'est indispensable pour ramener la paix et tuer dans l'œuf cette rébellion. Elle est la clef d'une potentielle réunification au sein de la coalition. Elle inspire déjà crainte et respect. La mort est à son service. Si je combine sa force à la mienne, nous serons invincibles.
Titus m'observe. Je le prends de vitesse avant qu'il n'ait le temps d'émettre ne serait-ce qu'une énième objection.
- A ton avis, Titus. Je gagnerai plus en respect en amassant le pouvoir de Wanheda ou en défiant la mort à ses côtés?
Il referme aussitôt la bouche et baisse les yeux. La ride de son front scille furtivement, signe chez lui d'intenses réflexions. Il finit par échouer un regard résolu sur moi. Mais, étant mon conseiller et père de substitution, je sais qu'il n'abandonnera pas aussi facilement.
- Ne crains-tu pas qu'elle t'amène à la mort?
Je prends en considération cette remarque et je décide d'être ouvertement franche avec lui. De ce fait je le fixe droit dans les yeux et lui révèle:
- Je ne crois pas en tout ça, Titus. Tu m'as enseigné sagesse et droiture mais l'absurdité ne fait définitivement pas partie de mes vices. Aucune personne ne contrôle la mort pas même cette fille du ciel. Mais je puise dans cette croyance pour raviver l'estime bafouée que me porte mon peuple.
Titus accuse le coup. Je le vois bien. Mais c'est vrai, je pense ce que j'ai dit. La Mort trouble la Vie depuis la nuit des temps. Elle frappe de manière inconstante. Cette immatérialité nuit aux êtres vivants depuis toujours. En quoi la décimation d'un peuple octroie-t-elle le titre de Commandant de la Mort, alors que cette dernière est indomptable? Clarke n'est pas Wanheda pour moi, elle l'est pour mon peuple. C'est pourquoi j'ai besoin d'elle. Vivante.
Cela fait trois mois qu'elle a disparue. Mon peuple lui voue un respect et une crainte sans précédent pour l'avoir libéré du joug des hommes de la montagne. Moi aussi. Mais depuis, elle n'a plus donné le moindre signe de vie. Et certains leaders des douze clans qui forment la coalition se disputent le pouvoir que son surnom récemment attribué lui confère. Azgeda en fait partie et est de loin la plus oppressante menace: son peuple, qui est accessoirement le mien étant la chef de la coalition, a pour réputation d'être hautement belliqueux et remet en cause officieusement mon rang. En effet certains de mes agents secrets ont intercepté certaines conversations entre l'ambassadeur et le messager de la reine quant à leurs projets d'utiliser Wanheda pour me renverser. L'urgence de retrouver Clarke avant eux est réelle pour éviter une guerre.
Titus ne dit plus rien. Son silence fait écho à son accord tacite. Il a compris et il ne tentera plus de me contredire. Parfait. Je n'ai bien-entendu pas besoin de son approbation pour mettre en application mes plans mais savoir que la personne en qui je place toute ma confiance appuie mes décisions a un effet apaisant.
La conversation prend ainsi donc fin et je charge un escadron formé de mes meilleurs pisteurs pour retrouver Wanheda. Ils doivent ramener Clarke. Je ne tolérerai aucun échec, l'enjeu est bien trop important.
Trois jours. Cela fera trois jours au coucher de soleil que mes guerriers traquent Clarke. Les tensions sont de plus en plus palpables entre mes ambassadeurs et alors que la réunion du conseil touche à sa fin, sans grande surprise, le porte-parole d'Azgeda prend la parole.
- Je tiens à soulever un point important que nous n'avons toujours pas abordé: A quoi nous sert la coalition maintenant que le Mount Weather est déchu?
Je m'attendais à peu près à tout sauf à ça. Au-delà des avantages militaires il y a les échanges commerciaux et la paix durable que nous apportent cette union, mais Azgeda est décidément assoiffée de pouvoir et de sang. Je sens d'ailleurs le mien bouillir dans mes veines petit à petit. Heureusement je ne laisse rien paraître, mon masque reste implacable:
- Si tu n'y vois que dans ton intérêt de quitter la coalition, libre à toi. Mais oseras-tu défier Heda et ses alliés pour asseoir ton autorité?
- Ton pouvoir ne survivra pas celui de Wanheda!
A ces mots, j'ai comme l'impression que mon cerveau explose. Il ose! Il ose défier la toute puissance de la Commandante publiquement. Des murmures grondent dans la salle et fière de son effet l'ambassadeur poursuit:
- La reine n'hésitera pas user de tes faiblesses pour t'atteindre!
Je fais alors immédiatement taire la fureur dans mes yeux. Je m'adresse à lui de la manière la plus froide possible.
- Wanheda est le leader du peuple du ciel. Cela fait trois jours que nous discutons d'intégrer son peuple à la coalition. Les votes sont clos, la majorité a tranché, tu n'as plus ton mot à dire. Et si un moindre mal arrive à Clarke kom Skaikru et que tu en es tenu pour responsable Azgeda aura à dos tous les clans de coalition.
- Le peuple du ciel n'est pas officiellement membre de la coalition. Ces menaces seront effectives lorsque Skaikru l'aura rejoint. En attendant ce ne sont que des paroles en l'air.
Il avait craché ces derniers mots. Je reste de marbre tout en gardant mes yeux rivés sur mon interlocuteur. Il me défie ouvertement. Je ne peux laisser passer pareil outrage. Heda doit inspirer crainte et respect. Je me lève avec une lenteur délibérée et m'approche du balcon. Je lui offre mon sourire le plus énigmatique et lui fais signe d'approcher. Il hausse un sourcil, peu crédule. Je me justifie alors:
- J'aimerais m'entretenir en privée avec toi afin d'éclaircir certains points.
Le voyant encore hésiter je rajoute:
- J'aimerais également que tu fasses passer un message à ta reine.
Il n'a pas manqué de noter la neutralité de mon ton, mais satisfait il s'avance. Arrivé à mes côtés il me lance un regard interrogateur plein de défis. Tout se passe alors très vite.
Je lui frappe brutalement le thorax de mon pied, le faisant basculer en arrière, au moment où la porte de la salle s'ouvre à la volée, laissant apparaître une jeune femme aux cheveux blonds. Son regard se pose immédiatement sur moi. Le temps est comme suspendu jusqu'à ce que le crie de mon rival ne s'arrête vingt-huit étages plus bas. Ses yeux bleus saphir en disent déjà long mais ses paroles remplies de venins viennent confirmer mes craintes abattant d'une traite mes deniers espoirs:
- Je vois que rien n'a changé. Que me veux-tu Commandante?
Nous traversons le seuil de sa chambre nouvellement attribuée après avoir mis officiellement fin au conseil. La pièce est spacieuse et bénéficie en plus d'une salle de bain annexée. Clarke s'avance vers le lit et pose ses attributs, dont un couteau rudimentaire, sur la table de chevet adjacente. Elle n'a plus dit un mot après m'avoir ouvertement écrasé de ses sarcasmes lourds de jugements. Alors qu'elle semble perdue dans ses pensées, je l'examine avec plus d'attention maintenant que nous sommes seules. Ses vêtements ne sont plus de la dernière jeunesse, ses cheveux sont emmêlés et des strasses de boues et de sang viennent perturber la perfection de sa peau. A mon grand désarroi, on peut aisément conclure qu'elle a maigrit: Ses os sont largement visibles au niveau de ses épaules apparentes. Elle se retourne soudain vers moi, son regard dardant le mien d'une foule de sentiments. Je décèle sans mal tristesse, haine et rancune. Ses yeux me disent qu'ils sont fatigués et que la vie a déjà bien trop pris. Malgré-moi je sens mon cœur se serrer à cette vue.
- Que me veux-tu Commandante? répète-t-elle pour la deuxième fois.
Le ton qu'elle a employé, ne laissant transpirer aucune émotion, me blesse plus que je ne l'aurais imaginé. Reprends-toi Lexa! Ce n'est que de la politique comme avec les autres! De la politique… je n'y crois pas un mot. Cependant je cache les apparences en revêtant mon masque de Heda. Sa présence est certes indispensable mais elle ne doit servir qu'au maintient de la paix au sein de la coalition. A défaut d'y croire moi-même, Clarke doit en être persuadée.
- Tu es une légende au même titre que Heda depuis tes agissements au Mount Weather. Ton rang de Wanheda, Commandante de la Mort, attise l'âme des plus rebelles et menace la coalition. Une guerre se profile et j'ai besoin de ton aide pour maintenir la paix…Clarke.
Si à tout hasard j'avais ignoré à quoi pouvait ressembler un regard méprisant, j'aurais sans doute vacillé sous l'intensité de celui que me renvoyais à présent Clarke. Mais je reste de marbre. Elle ne bouge pas se contentant de me clouer sur place de ses yeux brulants. Elle attrape soudain son couteau et s'avance rapidement vers moi. Je déglutis. Quand bien même je tiens à elle, je reste la Commandante… Si elle en venait à me menacer je ne sais quel comportement j'adopterai… Lexa ou Heda? Elle met fin à mes réflexions en me percutant délibérément l'épaule, me glissant au passage d'aller me faire foutre, puis elle se dirige vers la porte. Je pivote sur mes talons plus vite qu'il ne faut pour ne le dire et la hèle en tentant de paraître aussi neutre que possible: Elle ne peut pas partir! Pas comme ça! Non!
- Cette guerre inclut ton peuple Clarke!
A mes mots elle suspend ses pas. Je rajoute vivement avant qu'elle ne change d'avis et disparaisse une nouvelle fois dans la nature.
- Les autres clans acceptent de compter parmi la coalition le peuple du ciel. Ainsi ton peuple sera la mien, tu bénéficieras de ma protection.
Elle me dévisage un long moment et je ne parviens pas à percer son air totalement indéchiffrable. Ça me rend folle. Il faut qu'elle parle, qu'elle dise quelque chose, que je sache, que je…
- En quoi la survie de mon peuple a un quelconque intérêt pour toi tout à coup? Si je me souviens bien tu n'as pas hésité à le sacrifier au profit du tien la dernière fois qu'on s'est bêtement allié.
Ces mots… Ses mots me transpercent le cœur, mais Heda ne laisse pas couler son masque. Il ne faut pas que je montre que ça m'atteigne.
- Je ne referai pas deux fois la même erreur, Lexa – sa frustration est telle qu'elle a repris sa vieille habitude de m'appeler par mon prénom, j'en aurais presque souri si je n'avais pas perçu tout le fiel dans sa voix– vous êtes déloyaux! Vous êtes des sauvages!
- Ne mets pas tout le monde dans le même sac pour ce que tu penses de moi. J'ai fait ce qui devait être fait pour sauver mon peuple. C'est mon rôle d'Heda! Je dois pouvoir prendre mes décisions avec ma tête et non avec mon cœur! Je n'avais pas le choix.
- Si tu avais le choix! Refuser ce marché et combattre à mes côtés en vengeant tous ceux qui sont morts à cause des hommes de la montagne. Que crois-tu qu'il se serait passé si je n'avais pas réussis? Ils auraient recommencé à enlever les tiens, à les transformer en reaper ou a s'abreuver de leur sang! Malgré toutes ces menaces, tu as préféré être lâche et me laisser faire la sale besogne!
- Le marché stipulait que les miens étaient à l'abri…
- Tu m'as bien trahis, qu'est ce qui te fait penser qu'ils n'auraient pas fais de même avec toi!
- Ça suffit Clarke! A ma place tu aurais fait la même chose que moi!
- JAMAIS!
Nos voix étaient montées en puissances tout durant l'échange mais ce dernier mot avait été hurlé. S'ensuit un long silence où l'on se jauge, le regard rivé sur l'autre. Je finis par me diriger vers la porte. Je me retourne et lui dis:
- Tu es Wanheda, certains clans veulent te tuer pour amasser ton pouvoir. Ce qui déclenchera une guerre. Ton peuple ne sera pas à l'abri. Je ne veux pas de guerre, tu veux protéger ton peuple. Alors je t'en conjure, réfléchis non pas en fonction de ma volonté mais en fonction des besoins de ton peuple, Clarke. Nos intérêts convergent une fois de plus, que tu le veuilles ou non…
Elle ne répond rien. Défaite, je conclus:
- Prends ton temps, si demain tu restes sur tes positions, je te ferai escorter jusqu'aux tiens.
Je pars, je la laisse, je ne pouvais plus rester de toute manière, l'oxygène me manque. Et puis j'ai des choses à régler, il faut que je me défoule.
Donc pour l'instant rien de bien différent par rapport à l'original de la série mais ce n'est que partie remise J
