Titre : Promise
Auteur : Enjoy
Situation au niveau de la série : Pendant l'épisode 7 de la saison 6, Known Unknows. Plus précisément lorsque Cuddy et House dansent ensemble et parlent de leurs années de faculté de médecine. J'avais envie de reprendre la fin de cette scène, alors voilà !
Spoilers : Oui si vous n'avez pas vu la saison 6. Jusqu'à l'épisode 7 tout du moins.
Disclaimers : J'ai buté le Père Noël parce qu'il ne m'avait pas apportée des droits sur House comme je lui avais demandé. Donc ce médecin de génie, ses larbins, sa patronne, son meilleur ami et tout ce petit monde qui appartient à cette magnifique série ne sont toujours pas à moi ... Zut !
Notes : - Lucas quoi ? Lucas Douglas ? J'connais pas, sorry :D.
- Cette fiction est composée de deux chapitres, le deuxième étant légèrement plus long que le premier.
Bonne lecture !
« I was gonna call you.
_ No ... Don't do that. There was no expectations. I was just as into it ...
_ I was gonna come see you. Figure out where things would go from there. That was the morning I got the call from the dean and I was expelled from my first med school and there didn't seen any point.
_ I should go to my room and review papers for the infectious disease panel. »
Sur ces mots, elle s'en alla, l'esprit embrumé par l'irréalisme de la situation.
A ces paroles, il se retrouva seul, au beau milieu de la piste, en proie au doute et à l'incompréhension.
Tout avait pourtant bien commencé. Un sourire, une invitation, une danse. Un contact délivrant tout un tas d'émotions, comme à l'époque de leur jeunesse, là où tout avait commencé. Là où tout semblait encore à leur portée. Mais aujourd'hui, ce temps paraissait bien loin, comme un monde parallèle qu'ils ne pourraient plus jamais atteindre. En choisissant la voie de la sureté - ou ce qu'il pensait l'être - , c'était tout ce qu'il était parvenu à créer; une simple utopie, signe avant-coureur d'un rêve destiné à rester ancré dans l'imaginaire, sans l'espoir de pouvoir un jour se réaliser.
Là enfin, il comprit toute son erreur. Il sut qu'il n'aurait pas dû la laisser seule, ébranlée par sa perte. Hantée par l'idée de n'avoir été que l'un de ses jouets, alors qu'il ne l'avait fuit que pour des raisons qui lui paraissaient légitimes.
Pourtant à cette époque, il avait hésité, à partir sans se retourner. Sans poser un dernier regard sur ses courbes qui le faisaient rêver, sur la personne pour qui il aurait voulu s'améliorer. Ou au moins essayer.
L'espace d'un instant, il avait douté, abrutissant son esprit à coup de phrases sorties tout droit de nulle part.
Des pensées pourtant symptomatiques, que toute personne normale aurait su comprendre et analyser. Une sorte de Wilson ancestral qui aurait essayé de le ramener à la raison.
« Tu ne peux pas l'abandonner. » « Va lui parler. » « Cesse de faire l'idiot. »
Ou tous ces propos dénués de sens pour son esprit, qui s'étaient effacés à l'instant même où sa véritable personnalité avait refait surface, remplacés par ses principes qui lui étaient beaucoup plus familiers.
Partir; puisque même sans lui, elle pourrait survivre, allant même jusqu'à se persuader que sans sa présence constante, elle pourrait mieux vivre.
En agissant ainsi, il avait pensé œuvrer pour son bien-être, alors qu'en réalité il n'était question que de son propre intérêt.
La lâcheté et ses sentiments refoulés, balayés par son orgueil et sa capacité à rejeter toute attache, l'avaient poussé vers cette voie : ils étaient aisément parvenus à lui faire croire qu'il baignait dans le vrai alors qu'il ne faisait que nager dans des eaux troubles remplies de faux-semblants.
Un monde illusoire où tout lui paraissait réel.
Peut-être aurait-il simplement fallu qu'il se retourne pour la contempler, pour être envahi d'une foule de regrets qui lui auraient permis de trouver la force et le courage de pouvoir l'affronter. Même si autrefois, il ne faisait pas parti de ceux pour qui les remords suffisaient à ramener au réel. Il aurait justement voulu échapper à cette dimension radicale où seul son rationnel pouvait faire foi.
Toujours ces satanés illusions créées par son propre monde.
Alors oui, il était parti. Oui, il ne l'avait pas appelée, ne s'était jamais expliqué. Il ne pouvait pas nier ces évidences.
Mais malgré tout ce qu'elle pouvait penser, il était sincère lorsqu'il lui disait qu'il avait voulu la recontacter.
Il se revoit encore, à cette époque. Enfermé dans cette bulle en acier forgé qu'il avait lui même créée, où seuls quelques minces filets d'air, rapidement étouffés, parvenaient à la rappeler à lui. Dans ces rares moments, il saisissait son combiné téléphonique, sans jamais être capable de composer son numéro : sa faible volonté ne faisait pas longtemps le poids face à son esprit frappé par ce pessimisme maladif.
Il replongeait chaque fois dans l'idée que l'existence de la jeune femme brillait grâce à son absence.
Mais aujourd'hui, tout avait changé. Désormais, il ne voulait plus reproduire les erreurs du passé ou choisir ce chemin exempt de toute difficulté, celui où il était sûr de pouvoir trouver la sécurité qu'il avait toujours tant cherché jusqu'à maintenant.
Il ne voulait plus fuir.
Soudain, une masse le bouscula un peu, le sortant de la torpeur dans laquelle il s'était plongé. La masse en question - un homme - s'excusa brièvement avant de repartir dans une danse effrénée avec sa partenaire.
De retour dans le réel, il prit la peine d'observer le couple qu'il venait de rencontrer.
Tous deux souriaient bêtement, comme deux imbéciles heureux sujets à des effusions dont ils n'avaient même pas le contrôle, lui jetant à la figure ce bonheur auquel il ne s'était jamais senti capable d'accéder.
Il secoua un instant la tête, pour bien se rendre compte de ce qu'il venait de faire.
Envier le bonheur de deux êtres qui acceptent, assument, montrent fièrement leur passion réciproque.
Cela voudrait-il dire qu'il rêverait secrètement de devenir une des ces personnes éprises, qui souriraient sans raisons en faisant simplement face à leurs dulcinées ?
Il déglutit difficilement et secoua une nouvelle fois la tête.
Toutes ces pensées étranges ne devaient justement être dues qu'à ces effusions de tendresse un peu trop présentes dans la pièce. C'était la seule explication rationnelle qu'il avait trouvée pour se justifier à lui-même.
D'un autre coté, cette voix de Wilson ancestral - qui avait au fond toujours était là - lui souffla une toute autre raison. Ou peut-être était-ce la voix de Wilson lui-même, quand même bien plus convaincante que la pâle copie qui avait tenté de le retenir vingt années plus tôt.
Il se passa une main sur le visage, comme pour s'aider à réfléchir.
« Alors Wilson, je fais quoi moi maintenant ? Parce que si t'as envie de te manifester, c'est maintenant ou jamais !. » se dit-il intérieurement.
La réponse lui apparue comme une évidence. L'opposé de celle selon laquelle il avait fuit dans le passé.
D'un geste brusque, il enleva sa perruque comme s'il s'agissait du masque qu'il avait toujours porté, et la jeta à terre avec violence.
D'une marche rapide, il sortit de la salle, en faisant claquer énergiquement le bout de sa canne contre le sol.
D'une démarche assurée, il prit le chemin qui menait à la chambre de Cuddy, un sourire espiègle posé sur ses lèvres.
Arrivé devant sa porte, il se mit à douter. L'opposé de ce doute qui l'avait frappé lorsqu'il l'avait quittée à la faculté. Et comme à cette époque, il se dissipa rapidement, même s'il venait cette fois d'être brisé par la confiance et l'espoir qui venaient de l'envahir.
Le moment de vérité était arrivé. Il sonna et attendit.
TBC...
