Gardien de Nuit. Chapitre 1.
Gardien de nuit, c'est chouette. La plupart du temps c'est même assez peinard. Derek se souvenait parfaitement des premiers jours où il avait exercé ce métier, toujours sur le qui-vive, à se retourner au moindre petit bruit, au moindre léger courant d'air... Et finalement, en un an où il était là, il ne s'était absolument rien passé. Le néant. Il faisait toujours son travail, bien sûr, il surveillait la galerie d'art en faisant parfaitement bien sa ronde et regardait les caméras de sécurité le reste du temps. Il ne laisserait personne lui reprocher de faire mal son travail, et si un voleur s'introduisait ici, il se tenait prêt à le recevoir en bonne et due forme.
Derek était toujours prêt à recevoir tout le monde, de manière générale. C'était quelqu'un d'assez peu sociable, généralement, il envoyait bouler les gens, leur faisant comprendre que s'il cherchait un ami ou quelqu'un à draguer, ce n'était définitivement pas la bonne porte. Il était à des kilomètres de ça. Il se sentait un peu comme un loup solitaire, il n'appréciait pas beaucoup la compagnie. Ou les parasites, comme son oncle, par exemple. Plutôt sympathique au départ, au fil des années, Peter avait grandit et était devenu... Insupportable. C'était le mot. Du moins, d'après lui.
Tout était normal, habituel, et Derek était loin de se douter que ce soir-là allait être différent des autres. Pourquoi s'en serait-il douté ? Il n'y avait absolument aucune raison que cela change par rapport à d'habitude. Il allait faire sa ronde, boire du café, et observer les vidéos surveillances, comme toutes les autres nuits de l'année. C'était banal. Son petit train-train quotidien. Sa petite routine. Il aimait sa routine. Ce qu'il n'aimait pas, mais alors pas du tout, c'était les surprises...
Et ce fut littéralement une surprise lorsque, pendant sa ronde, il entendit un bruit et sa lampe se pointa sur une être humain en train de tenter de voler un tableau, ayant sans doute débranché l'alarme.
« - Hé ! »
Derek ne pouvait pas voir sa tête, caché par une cagoule, mais l'homme – ou la femme – fut tellement surpris qu'il fit tomber quelque chose, se dépêchant de le ramasser avant de filer le plus vite possible, mais le Hale avait eu le temps de voir qu'il s'agissait d'un inhalateur. Il se mit à poursuivre le voleur à travers la galerie, ayant sortis son pistolet, mais ne tirant pas. Parce qu'apparemment la personne n'était pas armée et qu'en plus de ça, il ne tirait jamais dans le dos. Le cagoulé réussit malgré tout par le semer, en sautant à travers une fenêtre. Si, si. Du premier étage. Le gardien put le voir faire un rouler-bouler, chanceler, avant de clopiner jusqu'à la jeep qui l'attendait et démarra en trombe.
« - Merde ! »
Grogna Derek. Comment allait-il expliquer ça à son patron ? Bon, au moins aucune peinture n'avait été volé, c'était déjà ça de pris, n'est-ce pas ? Il soupira longuement et finit par appeler les autorités compétente, puis son patron. Autrement dis, son cher oncle.
« - Quoi ? Un voleur s'est introduit ? Et qu'est-ce qu'il a volé ?
- Rien.
- Laisse les gens dormir, alors. »
Lui avait-il répondu avant de lui raccrocher au nez. C'était toujours un plaisir de lui parler, vraiment. Vous voyez ? Il le prévenait, gentiment, qu'on avait tenté de le cambrioler, il ne lui avait même pas laisser le temps de lui dire qu'une fenêtre était en miette, qu'il avait déjà raccrocher, sans prendre le temps de le remercier ou de lui demander s'il allait bien, ho non. Le confort de Mr Hale était plus important que ça. C'était même à se demander s'il y avait quelque chose de plus important pour lui que son propre confort. Ou les œuvre d'art, quand même.
Une petite patrouille de policier arriva et Grincheux dut leur raconter ce qui s'était passé dans les moindres détails, et essayait, au passage, de ne pas s'énerver parce que les deux individus étaient des bras cassés, qui passaient leur temps à bailler et ne comprenaient pas pourquoi non seulement la personne était repartis sans rien emporter et pourquoi Derek ne lui avait pas tiré dessus. Ha c'est sûr que si ça avait été eux, il lui aurait tirés dessus, et ensuite taser, juste pour être sûr. La seule chose dont le gardien était sûr c'est qu'il était face à deux abrutis, et heureusement pour le voleur qu'il n'était pas tombé sur ça, il serait mort à l'heure qu'il est. Mourir pour une peinture c'était quand même pas très glorieux... Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils ne comprenaient pas ? Le voleur s'était enfuis sans rien prendre parce que Derek l'avait surpris, il ne lui avait pas tiré dessus parce qu'il n'était pas armé et qu'il avait assez d'honneur pour ne pas tirer dans le dos de quelqu'un, merci bien ! En quoi c'était compliqué à comprendre ? Il se demandait même comment deux types comme eux avaient réussis à devenir policier, tiens. Ce n'était peut-être pas pour rien qu'ils étaient de garde de nuit...
Il finit malgré tout par se faire à peu prés comprendre, promettant de passer le lendemain au commissariat pour signer les papiers de déposition. Il soupira longuement alors que le soleil commençait à pointer le bout de son nez, il rentra alors, en profitant pour se réchauffer, se refaire du café, et attendre patiemment que son patron pointe le bout de son nez...
« - Qu'est-ce que c'est que ça ? » Demanda Peter, enfin arrivé sur les lieux, constatant les dégâts.
« - Le gars s'est enfuis par là.
- Ho. Et tu aurais oublié de me mentionner ce petit détail quand tu m'as réveillé en pleine nuit ?
- Tu n'as pas demandé. Et surtout, tu ne m'as pas laissé finir.
- Je pensais que tu avais terminé, tu es toujours si peu loquace... » Le plus jeune se contenta de le fusiller du regard. « - Ha, tu vois, tu transmets plus par le regard que par la parole ! Il aurait fallu que je t'ai devant moi pour comprendre que tu n'avais pas terminé. » Derek leva les yeux au ciel, et ça, c'était un truc de famille. « - Je vais appeler le vitrier, tu peux disposer. »
Derek ne se le fit pas dire deux fois, se mettant déjà en route pour partir le plus loin possible de ce qu'il lui restait de famille. Ho, et surtout de rien, c'est toujours tellement un plaisir de travailler pour lui, vraiment ! Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant d'accepter de travailler pour cet énergumène.
Il rentra finalement chez lui, enfin ! Il retira rapidement ses vêtements, se retrouvant en boxer, et s'engouffra sous sa couette, moelleuse et chaude. Pas qu'il soit particulièrement frileux, mais il aimait la chaleur. Surtout la chaleur de chez lui. De son lit, qui n'en valait aucun autre sur terre. C'était son lit à lui, quoi. Il n'y avait l'odeur de personne d'autre dedans. Loin d'être insomniaque, il ne lui fallut que quelques secondes pour s'endormir, loin des soucis de sa vie routinière qui venait de prendre un léger tournant.
À peine deux jours plus tard, alors qu'il pensait avoir retrouvé sa routine, ayant été signé sa déposition sans aucun soucis, ne tombant pas sur les deux abrutis cette fois. Il se rendait à son poste habituel, un peu à l'avance, il se rendit compte qu'il y avait un Starbuck juste là. Quelques rues plus loin. Il y passait souvent, oui, mais n'y avait jamais fais attention. Sauf que là, il avait envie d'un bon café avant de devoir affronter, une fois de plus, son oncle. Il se rendit alors à l'intérieur.
Un jeune homme, servant les cafés, se tenait là. Il le reconnut tout de suite, il l'avait plusieurs fois vu sur les vidéos surveillances, il n'y avait pas vraiment fais attention en réalité, ça n'avait rien d'étrange, il y avait pas mal de gens qui passait par là, c'était vraiment parce qu'il l'avait vu plusieurs fois... Ce n'était pas étonnant, s'il habitait tout près, ce qui paraissait être le cas.
La deuxième chose qui l'étonna était les multiples pansements qu'il avait, si et là, comme s'il avait été écorché à de multiples endroit par quelque chose.
La troisième fut sa réaction quand il leva les yeux sur Derek, d'abord surpris, puis il lui sourit, visiblement mal à l'aise...
La quatrième, quand il se dit qu'il était plutôt jeune, devant être étudiant, il cherchait certainement à payer ses études. Et que oui, il avait la même corpulence et taille que la voleur.
Puis, quand il prit son inhalateur pour une bouffée de ventoline, Derek ne put retenir un tout petit sourire. Il tenait son voleur et comptait bien en profiter.
« - Un café Latte.
- à quel nom ?
- Tu l'ignores ? » Scott le regarda, l'air de ne pas comprendre. Ce qui fit un peu plus sourire l'ours bourrus. « - Vu ta réaction en me voyant, on aurait dis que tu me connaissais... »
Le plus grand problème de Scott ? Il ne savait pas mentir. Alors, improviser, comme ça, un mensonge, c'était toujours très difficile pour lui...
Bien le Bonjour !
Ouais, je sais ce que vous vous dîtes... "Elle a déjà pleins de fics en cours et elle en rajoute encore une ? En plus pour s'arrêter là au chapitre 1 ?! Mais c'est Scandaleux !" Et je suis tout à fais d'accord !
Je suis Satan. 3:)
Plus sérieusement, j'espère quand même que vous avez apprécié ce début, à bientôt, pour d'autres chapitres/Fics/OS ou que sais-je encore ! ;)
