Histoire repostée. Pour des raisons personnelles elle avait dû être supprimé le temps des vacances et je m'en excuse mais elle est de nouveau là et la publication va reprendre. :)
Les titres des chapitres sont des titres de chansons d'Alain Bashung. :)
Bonne lecture !
PARTIE UNE :
Clint ne savait pas précisément à quel moment il avait cessé de regarder Laura avec des yeux amoureux. Il avait l'impression que ça c'était fait jour après jour, petit à petit. Il n'y avait pas vraiment prêté attention au départ, c'était durant les jours qui avaient suivi leur combat contre Ultron, que l'archer l'avait brusquement réalisé. Quand il était rentré de sa bataille, épuisé, accablé par le chagrin et qu'elle l'avait prise dans ses bras, Clint Barton n'avait senti aucun réconfort.
Les bras de sa femme, qui habituellement diffusait une douce sensation de chaleur à l'intérieur de sa poitrine, n'avaient été cette fois qu'une étreinte dont il avait hâte de sortir.
Pour la première fois de sa vie, l'homme avait eu l'impression d'étouffer dans ces bras qu'il avait autrefois tant aimés.
C'est à partir de ce moment-là, que Clint avait sérieusement commencé à reconsidérer ses sentiments pour Laura. Et cette remise en question était aussi un excellent prétexte pour ne pas penser à la mort de Pietro. Pietro qui avait donné sa vie pour lui, sans hésité un seul instant, alors que sa relation avec l'archer n'avait été que provocations et démonstration de force.
Après le sacrifice du plus jeune, les nuits de Clint s'étaient peuplées de cauchemars. L'archer revoyait le corps du blond tombé au ralenti, son regard s'accrochant à celui du plus vieux et le sourire qu'il lui avait adressé juste avant de s'écrouler ; comme s'il avait voulu le rassurer. Il revoyait ce regard affreusement vide et ne pouvait s'empêcher de se rappeler de l'éclat pétillant de vie qui l'avait autrefois habité.
Clint avait pensé que c'était l'idée que quelqu'un se soit sacrifié pour lui, qui l'affectait tant. Mais il s'était rendu compte avec les jours, et avec ses cauchemars, que c'était en réalité tout autre chose qui le bouleversait. Pietro lui manquait. Et c'était beaucoup plus difficile de faire son deuil avec cette constatation.
Après la mort du plus jeune, l'archer n'avait pas repris contact avec les Avengers. Il aurait pensé que la compagnie de sa femme et ses enfants suffiraient à lui faire oublier la tristesse et la douleur qui pesait sur son coeur et dans son estomac, mais ce n'était pas le cas. Et Clint s'était détesté de ne pas pouvoir se sentir mieux auprès de ses enfants, les personnes les plus chères à ses yeux.
Tony, le soucieux des autres refoulé, lui avait envoyé un seul message dans lequel il lui disait que si jamais il avait besoin la tour, ainsi que la chambre aménagée pour l'archer, lui serait toujours ouverte (peu importe l'heure du jour et de la nuit).
Natasha, sa merveilleuse Natasha pour laquelle Clint ne douterait jamais un instant que ses sentiments puissent se faner, lui avait simplement dit que les missions étaient beaucoup moins amusantes sans lui. C'était un " tu me manques espèce d'imbécile" à sa manière.
Bruce, d'une politesse et d'un respect exemplaire, lui avait dit de prendre soin de lui et d'embrasser sa famille de sa part.
Le message de Steve avait été similaire, avec cependant un bref paragraphe sur l'importance des valeurs familiales. Steve était Steve, après tout. C'était, étonnamment, le message qui l'avait fait le plus sourire. Il s'était senti coupable envers sa meilleure amie.
Thor n'avait rien envoyé, il faut dire que le dieu du tonnerre avait encore du mal à se servir d'un téléphone. Mais Clint avait vu, un jour où il réparait son vieux tracteur au-dehors, le ciel s'assombrir ainsi qu'un éclair zébrer le ciel.
Clint avait été profondément touché de voir que les Avengers se souciait de lui. Nick Fury avait eu du mal à croire en leur esprit d'équipe qui semblait beaucoup trop fragile et encore plus en leur amitié qui semblait n'être qu'une douce illusion. Mais Clint l'avait vu sur le terrain pendant qu'ils essayaient d'arrêter Ultron, il l'avait vu au retour de cette tragique mission (les uns regardant les blessures des autres, les accolades maladroites et hésitantes mais sincères échangées entre chacun quand ils s'étaient tous séparés à la descente de l'avion, les regards qui en disaient long sur le lien encore légèrement frêle mais bien présent qui les unissait tous...) et il le voyait avec ces SMS remplis d'une inquiétude absolument pas feinte.
L'archer s'était demandé s'ils avaient fait la même chose avec Wanda, s'ils l'avaient soutenu d'une quelconque façon bien qu'ils ne la connaissent pas vraiment.
Clint se sentait aussi coupable envers elle. Et ce sentiment le rongeait vicieusement. La jeune femme n'avait toujours eu que son frère et ce dernier avait donné sa vie pour quelqu'un qu'il connaissait à peine. Wanda avait perdu la personne la plus importante de son existence à cause de lui. Il serait légitime qu'elle lui en veuille, qu'elle le haïsse même.
Dans l'avion qui les avait emmené loin de la Sokovie, ou du moins de ce qu'il en restait, la jolie brune n'avait pas prononcé le moindre mot, ses yeux aussi vides que ceux de son frère. Clint n'avait pas vu la réaction de la jeune femme suite à la mort de son frère mais il savait qu'elle l'avait ressentie comme si elle s'était pris les balles elle aussi. Il ne l'avait pas vu mais il avait entendu son cri déchirant. Il l'avait entendu un long moment, même quand celui-ci s'était arrêté. Il résonnait dans ses oreilles abîmées comme un horrible écho. Il aurait voulu s'approcher d'elle, poser une main sur son épaule et essayait de la réconforter mais Clint avait été incapable de bouger, retenu sur le siège où il reposait par la certitude qu'il n'avait pas le droit de faire une chose pareille après avoir causé la mort de son frère.
Clint Barton s'inquiétait pour Wanda Maximoff. Si lui, alors que les deux hommes n'étaient pourtant pas si proches, se sentait déjà au bord d'un immense précipice de douleur depuis la disparition de Pietro, Wanda n'était-elle pas déjà tombé dedans ?
C'est pour ça que penser à sa relation avec Laura aidé Clint à ne pas s'assombrir complètement. C'était horrible pour sa femme, mais sa remise en question agissait comme une sorte de thérapie pour gérer son deuil.
L'archer éprouvait toujours une profonde affection pour sa femme, ça il en était certain. Mais le regard qu'il posait sur elle ne brillait plus de cette lueur particulière qui l'animait au début. Cette lueur s'était affaibli avec les années et l'épisode d'Ultron avait été le coup fatal. Clint regardait avec tendresse la mère de ses enfants. Il ne regardait plus avec amour son épouse.
Et si jamais il restait encore une trace de cet amour qui l'avait habité au début, il n'était plus destiné à Laura. Il était destiné aux souvenirs qu'ils avaient en commun, il était destiné à la nostalgie d'une relation qui n'était plus aujourd'hui.
Clint était un Avengers avant de prendre sa retraite anticipée. Sa vie était toujours rythmée par des missions, par des combats au bord de la mort. Peut-être n'était-il pas fait pour s'enliser dans une relation calme et routinière au final ?
Mais malgré cela, il ne regrettait rien de son histoire avec Laura. Et surtout pas ses enfants. Jamais ses enfants. Ils étaient ce pourquoi Clint n'arrivait jamais plus loin que le bord de la mort justement. Ils étaient la cause de toute la force qu'il trouvait sur le champ de bataille. Il voulait vivre pour les voir vivre eux aussi. Il voulait les voir grandir et construire à leur tour une famille qui, il espérait, ne deviendrait pas aussi chaotique que l'était celle du père en ce moment.
Une main se pose sur l'épaule de l'archer. La surprise manque de lui faire renverser la bière qu'il tient dans la main. Assis sur le petit perron devant leur ferme que Clint s'est usé à réparer, Laura l'a rejoint le plus discrètement possible comme pour ne pas faire plus de bruit à l'intérieur de son crâne déjà bien trop bruyant.
« Désolé, je ne voulais pas t'effrayer.
- Ce n'est rien, tu m'as juste surpris.
- Ça va bientôt faire deux heures que tu es là et que tu ne bouges pas... Tout va bien Clint ? »
Le ton de Laura est doux, il n'y a pas le moindre signe de reproche dans sa voix. Il n'y en a jamais eu d'ailleurs. Laura a toujours fait preuve d'une compréhension admirable, même quand il devait partir en mission pour une durée interminée sans assurance de revenir en vie. Même quand elle devait s'occuper seule de leurs trois enfants. Même quand il ne donnait pas de nouvelles pendant plusieurs semaines.
Laura si tendre, si bienveillante. Clint ne la mérite plus aujourd'hui. Et quand il y réfléchit, il n'est pas certain de l'avoir déjà mérité un jour.
« Je suis juste un peu fatigué en ce moment, je dois couvrir quelque chose...
- Tu as le droit d'être triste Clint, tu le sais n'est-ce pas ?
- Qu'est-ce qui te fait dire que je le suis ?
- Tu es distant depuis que tu es revenu de Sokovie. Tu te forces à sourire devant les enfants mais tu n'es pas très convaincant. Et je t'entends la nuit, tu murmures le nom de Pietro et tu t'agites dans tous les sens en sueur.
- Comment est-ce que tu sais tout ça ? Tu es toujours endormie quand je me réveille.
- Je fais semblant. Je sais que tu ne supportes pas que l'on puisse te voir comme ça. Mais aujourd'hui je pense qu'il est temps qu'on en parle, tu ne crois pas ? »
Clint ne dit rien. Il n'a pas envie de plonger un peu plus le couteau dans la plaie qu'est la mort de Pietro. Rien qu'en surface, elle le brûle déjà beaucoup trop.
« Il te manque n'est-ce pas ?
- Je ne le connaissais pas vraiment...
- Et maintenant tu regrettes ? Tu aurais aimé le connaître un peu plus ?
- Il avait beau me taper sur le système, ça avait l'air d'être un bon garçon... Tu l'aurais vu avec sa soeur Laura, il la protégeait tout le temps et de n'importe quoi, peu importe le danger, il la protégeait. En fait peu importe le danger, il essayait toujours de protégeait tout le monde. Il était courageux. Je ne le voyais pas avant qu'il... Avant qu'il fasse ce qu'il a fait. Je me rends compte que j'aurais peut-être dû essayer de lui parler un peu plus au lieu de toujours le tacler dès que j'en avais l'occasion. Je ne méritais pas son sacrifice. Bordel c'était un gamin Laura. Un gamin qui n'avait rien demandé...
- Clint... Pietro n'aurait jamais fait ce qu'il a fait s'il pensait que tu ne le méritais pas. Et puis du peu que je sais de lui, il n'avait pas l'air offusqué par tes propos. Il en rigolait même et rebondissait dessus. C'était de la taquinerie. Vous n'étiez peut-être pas amis mais vous étiez loin d'être ennemis. Il t'appréciait j'en suis certaine. Et il ne regrette sûrement pas de s'être sacrifié pour toi.
- Et Wanda ? Par ma faute elle se retrouve toute seule.
- Tu as essayé de lui parler ?
- Non. Elle doit me détester à présent et je la comprends.
- Chéri, tu devrais essayer de lui parler. Elle en a très certainement besoin et qui sait, peut-être qu'elle ne t'en veut pas. Peut-être même que ça lui fera plaisir que quelqu'un qui était proche de son frère lui parle.
- Je n'en sais rien...
- Alors fais confiance à la voix de la sagesse. »
Dit Laura d'un rire perceptible dans sa voix. La femme pose la tête sur l'épaule musclée de son mari et enroule son bras autour du sien. Elle reprend, de nouveau sérieuse :
« Rien n'est ta faute Clint. Tu as fait ce que tu pensais être juste en sauvant cet enfant et Pietro a fait la même chose. Tu ne pouvais pas prévoir que quelqu'un essayerait de te mitrailler de balles.
- J'aurais dû m'en douter.
- Il y avait beaucoup trop de choses à penser sur le moment, tu ne pouvais pas envisager toutes les possibilités en quelques secondes et tu ne pouvais pas non plus laisser tomber ce petit garçon...
- Je... Malgré tout ça je n'arrive pas à me sentir mieux...
- C'est normal, il faut du temps et tu as toujours la facheuse manie de vouloir porter tout le poids du monde sur tes épaules. Mais moi et les enfants on sera derrière toi, on ne te laissera pas tomber Clint. »
Et de nouveau, la culpabilité vient lui frapper la poitrine. Lui a l'impression d'avoir laissé tomber Laura depuis longtemps.
Clint prend seulement conscience à l'instant de toute la fatigue qui l'écrase. Depuis la disparition de Pietro, son esprit est assailli de sentiments négatifs. Le chagrin, la colère, la culpabilité (la plus démoniaque de toutes), l'incompréhension et l'incertitude sur tellement de choses de sa vie qu'il croyait pourtant d'une solidité à toutes épreuves.
L'archer aimerait tant que Pietro soit là. Le vide qu'il a laissé semble s'élargir d'un coup et l'envie de voir le jeune blond devient aussi urgente que l'envie d'une cigarette. Un besoin inexpliqué et incontrôlable qui lui donne mal au coeur.
Le plus vieux s'est rendu compte, environ deux semaines après les événements de la Sokovie, qu'il alternait entre deux phases :
Celle où il réalisait que Pietro n'était plus de ce monde et ou le froid à l'intérieur de sa poitrine devenait alors omniprésent, entêtant et presque insupportable.
Et celle où son cerveau semblait baigner dans une sorte de flou et où il n'avait pas vraiment conscience de cette réalité-là. Il savait que Pietro n'était plus, mais il ne réalisait pas l'impact de la chose. Il avait encore l'impression que le coureur allait arriver derrière lui par surprise et lui mettre une légère tape sur le crâne avant de dire avec son inébranlable sourire de petit con trop fière « alors papy, tu ne l'as pas vue venir celle-là ? »
Ces deux phases étaient comme des montagnes russes qui montaient et descendaient sans que Clint n'ait le temps de les voir arriver.
Pour quelqu'un qui voyait tout à l'avance, c'était assez ironique.
« Merci Laura...
- Tu n'as pas à me remercier pour ça. Tu viens manger ? Le repas est prêt, les enfants n'attendent plus que toi. »
Clint n'a pas faim. Depuis la Sokovie il perd des kilos à une vitesse aussi fulgurante que celle qu'était capable d'atteindre Pietro à la course.
L'archer se trouvait un peu rond à une époque, il aurait préférait une autre excuse pour perdre du poids. Mais il ne veut pas inquiéter sa petite famille alors ce soir il se force à manger. C'est difficile de se concentrer sur les conversations autour quand il sent son ventre protester à chaque bouchée qu'il avale. Ce soir il se demande si son repas ne finira pas aux toilettes pour éviter les maux d'estomac. Cette possibilité ne l'effraie même pas. Le père de famille a l'impression que son corps meurt de l'intérieur.
Bordel Pietro, qu'est-ce que tu m'as fait... ?
La mort du plus jeune est tellement dure à supporter que Clint se demande vraiment comment il n'a pas pu voir avant à quel point ce gamin pouvait compter pour lui. Il n'aurait jamais pensé que les conséquences de cette perte puissent être aussi désastreuses.
Clint termine son repas dans un silence qui blesse sa femme et ses enfants mais ils n'en disent rien. Et une fois que tout le monde a quitté la table, il débarrasse Laura de la corvée de vaisselle en décidant de s'en charger lui-même. Cela calmera son envie d'aller aux toilettes. Du moins pour le moment.
L'archer se met à frotter une assiette au moment où un nouveau flash de Pietro s'écroulant au sol revient assassiner son crâne. Et plus il se remémore le regard du blond, plus il se met à frotter l'assiette avec force et presque une certaine brutalité. C'est Laura qui empêche le pauvre objet de se briser entre ses mains en lui tendant le téléphone fixe.
La petite brune fait mine de ne rien remarquer et lui dit simplement que Natasha souhaite lui parler, en urgence, sinon elle ne l'appellerait pas alors qu'elle le sait en mauvais état.
Clint prend un torchon et s'essuie rapidement les mains. Laura monte voir son plus petit garçon pour lui laisser un peu d'intimité avec la rousse.
« 'Tasha ?
- Salut beau brun. Il faut qu'on parle. »
L'espionne ne lui demande pas comment il se sent et Clint l'en remercie secrètement.
« Tony voulait te faire la surprise mais je préfère te prévenir avant, que tu aies le temps de... D'encaisser le choc.
- De quoi tu parles ?
- Il a prévu de faire venir tous les Avengers à ta ferme demain.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Ça je ne peux pas te le dire, il m'a fait promettre et puis ce n'est pas quelque chose d'évident à annoncer au téléphone. Surtout quand je ne suis pas là pour gérer tes... Possibles réactions.
- Bordel Nat mais de quoi tu parles ?
- Retiens seulement une chose Clint : j'ai dit TOUS les Avengers. Il faut vraiment que tu médites là-dessus. Je dois y aller, embrasse les enfants pour moi. Et... Tu sais ce que je veux dire.
- Ouais. Ouais je sais. Moi aussi Nat. Bien sûr que moi aussi. »
Et la Russe raccroche, laissant un long doute planer, comme une épée de Damoclès, au-dessus de la tête Clint toute la nuit. Laura ne lui pose pas de questions mais lui fait simplement remarquer qu'il semble tendu. Clint ne répond pas, embrasse son front et s'allonge, dos à elle. Il ne la repousse cependant pas quand elle fait passer son bras sur sa taille et le pose sur son ventre. Il aime cette chaleur mais il voudrait que ce soit quelqu'un d'autre qui la procure. L'archer s'endort avant de se mettre à réfléchir à la personne qu'il souhaiterait à la place. Il n'est pas certain de son identité mais il sait en revanche que la réponse se trouve sur un chemin beaucoup trop dangereux pour qu'il ait envie de l'explorer.
Clint a toujours pris des risques, cela fait partie de son métier. C'est bien la première fois de sa vie qu'il s'incline face à l'un d'eux.
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Comme toujours depuis la mort du blond, Clint se réveille aux aurores. Il enfile un bas de jogging et garde son t-shirt noir. C'est un autre rituel qui a également vu le jour après que Pietro ait vécu son dernier. Tous les matins, il court jusqu'à ce que la matinée soit bien installée. Quand il rentre, sa femme et ses enfants ont déjà fini de déjeuner en général.
Mais ce jour-là, quand Clint rentre chez lui, Tony se trouve sur le pas de la porte. Toujours dans des costumes hors de prix. Le milliardaire lui offre un énigmatique sourire.
« Bonjour Barton, joli maison. Vous l'avez repeinte depuis la dernière fois non ?
- Natasha m'a prévenu que vous viendriez
- Je sais. C'est pour ça que je suis venu plus tôt que prévu. Je tenais beaucoup à conserver un effet de surprise.
- Je ne suis pas surpris.
- Vous ne devriez pas tarder à l'être faites-moi confiance. »
Clint fronce les sourcils. Il n'aime pas quand les choses ne sont pas claires et il aime encore moins ne pas pouvoir prévoir la suite des événements.
« Content de vous revoir Barton, ce n'est pas aussi marrant sans vous à la tour. »
Et l'archer n'est même pas sarcastique quand il répond :
« Je suis content de vous revoir aussi Tony. Comment va Pepper ?
- Bien, elle se porte bien. Toujours à sauver mes fesses auprès des journalistes, toujours à faire l'impossible pour que l'entreprise Stark ne s'effondre pas, la routine quoi.
- Tous les héros ne portent pas de capes, hein ?
- C'est la meilleure phrase à dire pour la décrire oui. »
Clint sourit. Malgré les années Tony, lui, semble toujours amoureux de sa jolie blonde comme au premier jour. Et l'archer doute sincèrement que les sentiments qu'il lui porte puissent s'en aller un jour.
« Où sont les autres ?
- Ils sont déjà à l'intérieur. Ils tenaient à saluer votre femme et vos enfants avant.
- Avant quoi ?
- Ça c'est une surprise Barton.
- Je n'aime pas vraiment les surprises.
- Je suis certain que vous apprécierez celle-ci.
- Et... Wanda est là ?
- Oh oui.
- Ah...
- Mais compte tenu des circonstances, je ne pense pas que vous ayez à vous inquiéter pour elle. Ou pour ce qu'elle pourrait penser de vous. Et maintenant que diriez-vous de rentrer ? »
Dire que Clint appréhende est un euphémisme, il est mort de trouille. Tout semble trop étrange. Le sourire en coin de Tony, le ton de sa voix, la situation, les Avengers chez lui sans explications, sa conversation avec Natasha. Rien n'a de sens à ses yeux mais semble en revanche en avoir un aux yeux du reste de son équipe et ça l'énèrve. Il n'aime pas être mis sur le banc de touche.
Une fois à l'intérieur, tous les Avengers qui se tiennent debout au salon, se mettent à le fixer d'un regard aussi étrange que l'a été le sourire de Tony. Clint a immédiatement remarqué Wanda. La jeune brune lui sourit, d'un sourire loin d'être moqueur ou teinté d'amertume mais d'un sourire vrai. Elle semble sincèrement heureuse de le revoir. Et l'archer ne la comprend pas.
« Bonjour Clint. Vos... Hum... Votre famille est très charmante. »
OK, là, il y a un problème. Steve ne bégaye jamais. Il est gêné certes, mais ça ce n'est pas quelque chose d'anormal. Chaque fois que Tony fait une blague graveleuse ou une allusion sur sa prétendue virginité (c'est vrai Steve parle très peu de ce qu'il fait hors de la tour, personne ne peut savoir s'il ne s'est pas déjà laissé aller aux plaisirs de la chair au moins une fois après tout). Mais bégayer, ça c'est louche. Trop louche. Steve est Captain America, bon sang ! L'homme aux grands discours et à l'éloquence digne du héros qu'il représente.
Et en y regardant d'un peu plus près, il n'est pas le seul à sembler bizarre. Bruce le regarde avec ce qui semble être de la pitié, Thor lève les yeux au ciel dans une tentative, tout à fait minable, de faire comme si de rien n'était, Natasha évite son regard (et Dieu sait que Natasha n'évite JAMAIS son regard) et Tony ne cesse de se gratter l'arrière du crâne toutes les foutues trois secondes. Quelque chose ne va clairement pas. Seule Wanda semble un peu près normale. Enfin aussi normale qu'elle peut l'être pour le peu que Clint l'a côtoyé. Enfin non, en y réfléchissant bien, son sourire semble un peu trop grand pour quelqu'un qui vient de perdre l'être le plus cher à ses yeux.
Même Laura porte sur lui un regard étrange.
« OK j'en doutais encore il y a quelques minutes mais maintenant j'en suis sûr, vous n'êtes pas venu ici pour boire le thé. Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Chéri, tu devrais peut-être t'asseoir.
- Je suis très bien debout. »
Clint croise les bras sur son torse et son regard devient involontairement plus sombre.
« On ne savait pas comment vous l'annoncer. » Commence Bruce.
« Ce n'est pas quelque chose de facile à annoncer en même temps. » Ne peut s'empêcher de commenter Tony tandis que Natasha continue :
« Alors on te l'a amené. »
C'est seulement à ce moment-là que Clint remarque qu'ils étaient tous collés les uns contre les autres, comme s'ils cherchaient à cacher quelque chose. Et au moment où ils s'écartent, Clint comprend mieux cette ambiance mystérieuse qui régnait depuis leur arrivée. Mais quand il réalise qui se tient devant lui, ça devient vraiment le cadet de ses soucis.
À seulement quelques centimètres, face à lui, il y a Pietro. Pietro qui tient bien trop debout pour quelqu'un sensé être mort. Pietro qui n'a pas ce regard vide qui peuple tous ses cauchemars. Pietro qui n'a pas la peau aussi blanche que lorsqu'on l'a ramené à la base. Pietro qui a putain de l'air de respirer. Clint voit sa poitrine se soulever, régulière et calme.
L'archer pourrait croire à un rêve, ce ne serait pas le premier qu'il ferait avec un tel scénario, mais il a bien trop conscience du poids de la réalité à ce moment-là. Tout semble trop vrai. Il a du mal à respirer, l'air est trop lourd pour que ce soit son imagination qui lui joue des tours. Et son coeur, son coeur qui frappe si fort contre sa cage thoracique que ça en devient douloureux. Les sensations physiques sont bien trop intenses, bien trop vives, pour être issues d'un rêve. Il entend presque les battements de son coeur qui résonne dans son crâne à lui en donner la migraine.
Clint est capable de mettre un mot sur son état physique, il se sent étourdi, mais trop de choses se passent dans son esprit pour qu'il puisse décrire précisément ce qu'il ressent à ce moment-là. Tout tourne trop vite. Tout se bouscule, si fort qu'il a l'impression de se sentir basculer par la force avec laquelle différents sentiments se battent en lui.
« Non...
Clint... Je sais que ça peut sembler difficile à croire mais- » Commence Natasha mais Clint l'interrompt.
« J'ai... J'ai pris son pouls et... Il n'y avait plus rien... »
L'homme se refuse à parler directement à Pietro. Pas alors qu'il n'accepte pas encore totalement sa réalité.
Sa voix tremble elle aussi, comme l'entièreté de son corps mais il ne s'en rend pas compte. Une boule s'est formé dans sa gorge l'empêchant d'avaler correctement.
Bordel tout ça est dingue. Dingue.
« Oui. On sait. » Répond Wanda d'un calme imperturbable.
« Ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être vrai.
Mais ça l'est, Clint. » Assure la jeune femme.
« Depuis combien de temps est-il revenu ?
- Deux mois. »
Répond Natasha.
« Deux mois ? Pietro, le gosse qui s'est sacrifié pour moi et qui est la cause de tous mes cauchemars, est revenu depuis deux mois et vous ne m'avez rien dit avant ? Vous m'avez laissé pourrir dans mon malheur pendant deux putains de mois ? »
La colère vibre dans la voix de l'archer. Sa haine gronde. Natasha dit d'une voix à présent incertaine :
« C'est une longue histoire Clint. Il lui fallait du temps pour se réadapter et tant que les choses étaient encore instables on ne pouvait rien te dire. C'était trop risqué, tu n'aurais pas supporté une deuxième fois un tel choc.
- Tu ne peux pas prendre cette décision à ma place.
- Laisse-nous t'expliquer...
- Non. Sortez de chez moi. Tous. Sortez.
Il n'en est pas question. » Intervient Tony, toute trace de sourire ayant à présent disparu de son visage.
« Vous n'avez pas votre mot à dire, Stark. Ni aucun d'entre vous d'ailleurs. Vous êtes ici chez moi et de ce fait vous respectez mes règles.
- Clint tu devrais peut-être écouter ce qu'ils ont à te dire... »
Essaie de calmer Laura mais Clint ne veut rien entendre. Il n'est pas capable de raisonner comme il le devrait à l'heure actuelle et avec les choses qui se passent dans sa propre maison.
« Très bien alors c'est moi qui pars. »
Et l'archer ne laisse pas le temps à qui que ce soit de répondre qu'il part en trombe de la maison. Il se met à courir, ignorant la pluie qui a commencé à tomber sans qu'il n'y fasse attention.
Il court, court, à une vitesse folle sans penser à s'arrêter malgré ses poumons qui se vident de leur oxygène beaucoup trop rapidement. Il court comme si cela allait remettre de l'ordre à l'intérieur du chaos que sont ses pensées. Il court mais rien ne le libère pour autant. Il court et tant pis pour ces ombres noires qui dansent devant ses yeux et le peu de paysage qu'elle ne cache pas qui se met à tourner comme un carrousel.
Puis un filet bleu passe comme un courant d'air près de lui, soulevant le bas de son t-shirt. Et la seconde qui suit, Pietro lui barre la route.
« Clint...
- Va-t'en...
- Non. On doit parler.
- Je n'ai pas envie de te parler. Merde Pietro tu étais mort !
- Crois-moi je le sais ça ! »
Clint se calme instantanément.
« Désolé... »
Le timbre de sa voix n'est plus aussi dur, l'espion semble juste... Épuisé. Complètement épuisé. Il se laisse tomber à même le sol, au milieu d'un sentier de foret désert. Ses jambes n'ont même plus la force de le soutenir elles aussi. Pietro le rejoint, se fichant bien de salir son jogging par la suite.
« Ne leur en veux pas...
- Hum ?
- Aux Avengers, pour ne te n'avoir rien dit. Ils voulaient te protéger Clint et même si ce n'était pas la meilleure solution, ils voulaient juste te protéger parce que tu comptes beaucoup pour eux. »
C'est en entendant cela que Clint réalise à quel point Pietro peut être mature et raisonné. Et aussi à quel point il ne le connaissait pas.
« Je... Ce n'est pas ça. C'est juste la situation qui est totalement...
- Dingue ? » Le coupe Pietro avec un sourire en coin.
« Ouais. Quelque chose comme ça.
- Elle l'est pour moi aussi, si ça peut te rassurer.
- Que s'est-il passé ? Comment tu...
- Est revenu à la vie ?
- Arrête de terminer mes phrases gamin. »
Les deux hommes ne cachent pas leur surprise à l'entente de ce surnom. C'est presque effrayant la rapidité avec laquelle les piques et le naturel revient. Comme si rien de très grave n'avait eu lieu. Mais Pietro ne relève pas ce fait et Clint lui en est reconnaissant.
« Je n'ai pas tout compris quand Bruce me l'a expliqué. Tony a essayé à son tour mais bon tu te doutes bien que ça n'a pas changé grand-chose. Ces deux-là sont des clones hormis le physique.
- Ouais, je connais ça. »
Clint essuie un minuscule sourire et Pietro le lui rend immédiatement.
« Je suis bien mort mais seulement quelques minutes. »
C'est déjà trop. Pense l'archer en se gardant bien de le dire à voix haute.
« Pour faire court, être un optimisé à ses avantages. Mon corps a lui-même pris en charge les dégâts et a reconstruit tout ce qui n'allait plus tout seul. Il lui a fallu du temps, vu que j'étais quand même sacrement amoché. Mais il l'a fait. Tony et Bruce m'ont expliqué ça en termes techniques beaucoup trop complexes mais Pepper a eu la gentillesse de me le résumer. Elle est gentille Pepper, je n'avais jamais fait sa connaissance avant et je trouve ça vraiment dommage maintenant.
- Et pourquoi avoir attendu tout ce temps pour me prévenir ?
- On ne connaît pas encore parfaitement le nouveau mécanisme de mon corps. On craignait qu'il y ait un retour de flamme, quelque chose du genre. On préférait s'assurer que je ne courrais plus aucun danger avant de t'avertir. Natasha avait vraiment l'air de croire que tu mourrais aussi si tu devais apprendre une seconde fois ma mort.
- Et tu es certain que le danger est écarté maintenant ?
- Non. On ne pourra jamais en être vraiment sûr, d'après Pepper mon corps est aussi compliqué qu'il est fascinant. Enfin, mon organisme. Mais mon corps de Dieu l'est aussi, fascinant. Mais jusque-là tout va bien alors on suppose que ça devrait continuer comme ça. S'il y avait dû avoir un souci, il serait sûrement arrivé depuis le temps.
- Je ne trouve pas ça rassurant du tout.
- Je sais. Mais je n'ai pas mieux à t'offrir. Je suis en vie Clint. C'est tout ce qui compte en ce moment, non ? »
Tu es en vie mais nous n'avons pas l'assurance pour combien de temps. Et Natasha a raison, si tu nous quittes à nouveau je ne m'en remettrais pas une seconde fois.
« Tu es vivant... » Répète Clint plus à lui-même qu'à Pietro. Le jeune homme voit à quel point Clint est bouleversé et cela l'attendrit plus que de raison. Quand il reprend la parole, c'est d'une voix plus basse.
« Tout ce qu'il y a de plus vivant... »
Sans vraiment réfléchir à toutes les conséquences et interprétations que peut avoir son geste, l'archer vient poser la paume de sa main sur la joue du plus jeune et la laisse quelques minutes.
Pietro a la peau chaude. Chaude de vie. Et douce aussi. Douce de réalité. Et son regard. Son regard qui n'est plus vide même s'il ne brille plus vraiment comme avant mais avec ce qui lui est arrivé on peut difficilement lui en vouloir pour ça.
« Clint... »
Le plus vieux semble si loin. Perdu dans des souvenirs que Pietro ne veut pas qu'il se souvienne maintenant alors qu'il est là, près de lui.
Cette image si faible, si désemparée, que l'archer renvoie et que le coureur n'a jamais vu, lui fait vraiment mal là où son coeur bat de nouveau.
Lentement, pour ne pas le brusquer, le Maximoff pose sa main sur celle de Clint. Comme voulu, Barton revient sur terre, loin, très loin, de ses horreurs qu'il rejoue dans son crâne à longueur de journée. Il revient mais ne retire pas sa main, le blond non plus.
C'est nouveau, cette proximité entre eux ; pourtant les deux hommes ont l'impression qu'elle a toujours été là, qu'elle a toujours fait partie intégrante de leur relation. Peut-être que jusque-là ils la ressentaient simplement et qu'aujourd'hui ils la mettent en application. Peut-être qu'elle était simplement sous la surface, attendant le bon moment pour sortir.
« Pourquoi tu as fait ça Pietro ? Pourquoi est-ce que tu m'as sauvé ?
- Ce n'est pas évident papy ?
- Il n'y a plus grand-chose d'évident dans ma vie en ce moment au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.
- Tu as raison, pardon... Parce que tu es quelqu'un d'important dans tout ce chaos qui constitue ma vie. Tu as toujours pris soin de ma soeur et moi depuis que l'on a rejoint votre côté pour vaincre Ultron. Tu as veillé sur nous, de loin, mais tu l'as fait. Et je t'aime bien. Tu as commencé à nous protéger sans prendre en compte nos différences dans le passé, c'était légitime que je te protège à mon tour.
- J'ai privé Wanda de son frère et toi je t'ai conduit jusqu'à la mort. Curieuse façon de prendre soin de vous.
- Wanda ne voit pas les choses comme ça. Et moi non plus.
- Vous devriez. »
Dit Clint en enlevant sa main, perdant par la même occasion cette chaleur rassurante.
« Clint ! Tu ne m'as pas forcé à me jeter sous ces balles ! Je l'ai fait en connaissance de cause et tu aurais sûrement fait la même chose pour chacun d'entre nous !
- Tu n'en sais rien !
- Ose me prétendre le contraire !
- ...
- Je te connais Clint, par entièrement mais je te connais assez pour savoir que tu aurais fait la même chose. »
Clint pousse un profond soupire. Cette journée est beaucoup trop chargée en émotions.
« Pourquoi tu n'es plus revenu à la Tour après ça Clint... ?
- C'était devenu trop douloureux. Tous ces visages qui me rappelaient sans cesse ce qui s'était passé en Sokovie... J'arrivais plus à avancer là-bas, il y avait trop de souvenirs impossibles à supporter.
- Je ne pensais pas que cette histoire t'avait autant affecté...
- Je ne le pensais pas non plus, avant. Mais après que tu te sois écroulé devant moi en Sokovie, tout est devenu si noir à l'intérieur... »
Dit Clint d'une voix éteinte en désignant son coeur.
« Je n'arrivais plus à penser à autre chose que le fait que tu aies donné ta vie alors que je n'avais rien fait pour la mériter. Je m'en voulais Pietro, c'est fou à quel point je m'en voulais. J'ai laissé tomber mes amis parce que je n'étais qu'un pauvre lâche incapable de surmonter un deuil.
- Tu n'es pas sérieux ?
- Pourquoi ?
- Parce que... Merde tu te vois vraiment comme ça ? Comme quelqu'un qui ne mérite pas qu'on lui sauve la peau ?
- Je... Ouais... Peut-être... D'un côté...
- Bordel tu dois pas souvent traîner avec toi-même.
- C'est un peu id-
- Non, la ferme et écoute-moi pour une fois papy. Clint, tu passes ton temps et ta vie à t'occuper des autres, à vouloir rendre leur vie meilleure. Tu es celui que se soucie le plus des Avengers, ensemble et séparément. Sans toi cette équipe n'en serait même pas là où elle en est aujourd'hui ! Elle serait déjà partie en lambeaux. Tu t'es battu pour qu'ils puissent tous s'entendre et c'est grâce à toi si cette cohésion qu'ils ont aujourd'hui est aussi solide. Tu es celui qui seulement avec un arc et des flèches est capable de détruire une armée de robots maléfiques. Tu es quelqu'un de bien et tu mérites largement mon sacrifice.
- Si je me souciais d'eux je ne les aurais pas abandonné.
- On a tous notre façon de gérer la perte de quelqu'un. Si tu sentais que c'était la seule solution pour aller mieux, personne ne peut te blâmer.
- Je ne te savais pas aussi mature, gamin.
- C'est le signe que tu dois me parler un peu plus. J'ai une sagesse encore plus grande que la tienne l'ancêtre.
- Tu as peut-être raison.
- J'ai raison sur beaucoup de choses depuis le début de cette conversation, il va falloir être plus clair.
- J'aurais dû te parler un peu plus. Je m'en suis voulu après... Tu sais quoi.
- J'ai l'impression que tu t'en veux pour beaucoup trop de choses Clint et certaines ne sont absolument pas justifiées.
- Je suis sérieux Pietro. Je m'en voulais de ne pas t'avoir plus souvent dit que tu étais un garçon courageux et que je ne te considérais pas uniquement comme un petit con arrogant.
- Comme un ami alors ?
- Je ne te connaissais pas assez pour te considérer comme tel mais je t'appréciais.
- Arrête de parler de moi au passé, c'est flippant.
- L'habitude.
- Il n'est pas trop tard tu sais ?
- Pour arrêter de parler de toi au passé ?
- Non, pour qu'on devienne amis. Et pour apprendre à me connaître.
- J'ai encore du mal à réaliser ça.
- Tu pourrais essayer de revenir à la Tour, de temps en temps.
- Je pourrais oui.
- Mais avant, on pourrait aussi commencer par rentrer chez toi ? Ils doivent tous commencer à sérieusement s'inquiéter là-bas.
- D'accord, je te suis.
- Tu n'es pas assez rapide pour me suivre.
- Je me suis entraîné gamin fait gaffe à ce que tu dis.
- Très bien alors si on faisait la course ? »
Pietro se relève d'un bond et tend sa main à Clint pour l'aider à se remettre debout lui aussi. Expliquant qu'avec son corps de vieil homme c'est toujours une épreuve que de se relever seul. Et Clint ne peut même pas se vexer de cette pique parce qu'il pensait ne plus jamais pouvoir en entendre de nouvelles. Elle apaise les coups de poings lancé par son coeur mais il ne le dit pas, il ne le dira jamais, Pietro s'en vanterait trop.
Et bordel ce que ça fait du bien de pouvoir utiliser le futur et l'optimisé dans la même phrase.
Puis leur course commence est il est inutile de préciser qui fini par gagner.
« J'ai ramené notre fugitif d'occasion.
- Si tu n'étais pas revenu à la vie il y a quelques mois je t'en aurais déjà collé une tu le sais ça ? »
Répond Clint alors que les Avengers se lèvent tous du canapé et des fauteuils où ils étaient pour rejoindre l'archer dans le hall tandis que sa femme se précipite dans ses bras.
« Clint enfin tu es là ! J'étais morte d'inquiétude !
- Désolé Laura je... Je rattrapais le temps perdu.
- Ce n'est rien tu es rentré c'est tout ce qui compte. » Souffle Laura en posant sa main sur la joue de son marI.
« Tu te sens mieux ? » Demande Natasha et Clint n'est pas certain de savoir si elle est en colère ou sincèrement inquiète.
« Oui. Je suis désolé pour vous aussi, je n'aurais pas dû m'emporter comme ça.
- C'était une réaction tout à fait compréhensible après... Une telle nouvelle, Barton. Pour moi c'est oublié et je n'ai pas changé d'avis quant au fait que je suis heureux de vous revoir. »
Tony offre cette fois un vrai sourire à l'archer. Et le reste de l'équipe copie le mouvement. Sauf Natasha.
« 'Tasha... Je sens que tu m'en veux encore. Tu me pardonnerais si je t'invitais à partager un pack de bières avec moi dans les jours à venir ?
- Je te pardonnerais même sans ça, espèce de con. »
Il n'en faut pas plus à Clint pour la serrer dans ses bras. L'espionne répond à l'étreinte.
« T'es un vrai emmerdeur Clint Barton, j'espère que tu le sais.
- Tu m'aimerais même si je ne l'étais pas.
- C'est évident imbécile. »
Et ce soir-là tous se mettent à penser que les choses vont enfin s'arranger.
Mais ce n'est pas le cas.
