Evolution : First Impressions
by Denise
Auteur : Denise
Traducteur : Aybarra
Ratings : K+
Catégorie : AU, Drame, Aventure
Pairing : pas d'info
Spoilers : Torment of Tantalus
Saison : 1
Résumé : Suivez l'évolution des personnes passant d'étrangers à amis... et plus ?
DISCLAIMER: Stargate Sg-1 and its characters are the property of Stargate (II) Productions, Showtime/Viacom, MGM/UA, Double Secret Productions, Sci-fi and Gekko Productions. This story is for entertainment purposes only and no money exchanged hands. No copyright infringement is intended. The original characters, situations, and story are the property of the
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Note de l'auteur : Mes remerciements à Arnise pour avoir été ma béta, les filles sur le chat pour avoir toléré mes incessantes manigances, et Jess sur pour les merveilleux reviews. Ils ont fait des merveilles pour me faire continuer pendant que j'écrivais ce monstre.
Note du traducteur : C'est du pur AU, donc si ce n'est pas votre tasse de thé, passez votre chemin, mais vous manqueriez quelque chose ! (sans rire !^^). Chaque chapitre est une sorte de 'tag' d'un épisode (sauf le dernier), mais avec en bonus, comme le résumé l'indique, l'évolution des relations entre les personnages, en particulier, bien sûr, Sam et Jack. Car, ne l'oublions pas, c'est quand même une fic ship, même si c'est distillé à dose homéopathique, lol.
Un grand merci à Sam star et à Bibiche pour leur aide.
Bonne lecture !
ooOoo
« Mon Général, où est-il dit dans le règlement qu'une équipe SG DOIT être constituée de quatre membres ? » demanda Jack en s'asseyant sur l'une des chaises.
« Jack, vous avez été très élogieux concernant le Major Feretti dans vos rapports, » dit le Général George Hammond, en soupirant alors qu'il se penchait sur son bureau. « En fait, dans celui de la semaine dernière, il me semble me rappeler avoir lu qu'il était prêt pour commander sa propre équipe, » dit-il.
« Oui, c'est vrai. Mais en quoi le fait qu'il ait sa propre équipe signifie-t-il que je doive baby-sitter un bleu tout juste sorti des jupes de sa mère ? » demanda Jack. « Daniel, Teal'c et moi on s'entend parfaitement. »
George secoua la tête. « Et la prochaine fois que vous vous retrouverez coincés sur une planète avec un DHD en panne ? » demanda-t-il, se référant d'un ton plein de sous-entendus à leur dernière mission, presque désastreuse.
« Nous nous en sommes sortis, » dit Jack, se hérissant un peu aux mots de l'homme. C'est vrai que cela avait été sinistre et, il fallait le reconnaître, très chaud. Fort heureusement, Ernest et Catherine étaient arrivés à comprendre comment partir d'Héliopolis avant que le palais entier ne s'effondre dans la mer.
« C'est exact. Et vous vous en seriez sortis encore plus facilement si vous aviez eu quelqu'un avec vous qui savait comment la Porte des étoiles fonctionne, » dit George.
« Teal'c sait. »
« Teal'c pense encore aux goa'uld comme à ses dieux et voit leur technologie comme de la magie, » rappela George. « Jack, le Capitaine Carter est l'un des plus éminents experts de la Porte des étoiles, » dit-il. Il tendit à Jack un dossier et Jack l'ouvrit, jetant un œil aux feuilles dactylographiées à l'intérieur.
« Alors pourquoi n'est-il pas allé à Abydos ? » demanda Jack, se demandant pourquoi, si ce type était un tel expert, il n'intégrait le programme que maintenant, plus de six mois après son commencement. Il ferma le dossier et le posa sur ses genoux, ne se donnant pas vraiment la peine de le lire.
« Le capitaine n'était pas disponible à ce moment-là, mais maintenant, elle l'est, » dit George.
« Elle ? » Jack haussa les sourcils, ne manquant pas le changement de genre. « Non seulement je vais me coltiner un crâne d'œuf, mais je vais avoir un crâne d'œuf femelle ? »
« Avez-vous un problème avec les femmes officiers ? » demanda George.
« Personnellement ? Non, » dit Jack. « Mais, avec tout mon respect, monsieur, vous n'avez pas passé la Porte. Le droit des femmes n'a pas fait un tabac là-bas. »
« Nous avons des femmes officiers dans d'autres équipes, » rappela Hammond.
« Oui, c'est vrai, mon Général, » acquiesça Jack. « Et, jusqu'à maintenant, les choses ont été ok. Mais croyez-moi, monsieur, si nous avions eu une femme avec nous, cette mission avec les Mongols se serait passée très différemment. »
« Sans doute, » concéda le Général. « Néanmoins, le Capitaine Carter sera dans votre équipe. Vous feriez bien de vous habituer à cette idée. »
« A vos ordres, mon Général, » dit Jack en se levant. Il salua le général de la tête et quitta la pièce, poussant un soupir une fois qu'il eut fermé la porte. Ce n'était pas juste. Il n'avait pas envie de s'habituer à quelqu'un d'autre.
Oui, Charlie méritait d'avoir sa propre équipe. Pour être sincère, il le méritait depuis le début. Et Jack avait signalé ce fait dans ses rapports de mission plus d'une fois. C'était juste qu'il n'avait pas réfléchi au fait que si Charlie obtenait sa propre équipe, il aurait un nouveau coéquipier.
De son point de vue, SG-1 était suffisamment bizarre comme elle l'était. Si Daniel ne suffisait pas, il y avait tout ce truc sur le fait que Teal'c était un alien. La dernière chose dont il avait besoin était une fille bégueule, ou pire, une gouine castratrice.
Il atteignit l'ascenseur et fit glisser sa carte magnétique pour appeler la cabine. Il savait qu'il devait mettre au courant Daniel et Teal'c à propos de leur nouveau coéquipier, mais il n'était tout simplement pas d'humeur. Elle n'était pas censée arriver avant demain, il aurait donc tout le temps qu'il voudrait demain matin.
ooo
Le Capitaine Samantha passa de poste de sécurité en poste de sécurité, son bouveau badge, fraîchement plastifié, lui donnant accès à la base top secrète. La tête droite, elle sourit aux différents gardes, espérant que le vieil adage était vrai. Si vous donnez l'impression de savoir ce que vous faites, les gens ne vous remettront pas autant en question que si vous montrez des hésitations.
Elle n'arrivait pas à croire qu'elle était enfin là. Pendant plus d'un an, Cheyenne Mountain et le SGC avaient été pour elle comme Los Angeles et Hollywood serait aux yeux d'un aspirant acteur.
Les deux dernières semaines avaient été incroyablement chargées. Elle avait déménagé de San Diego et, grâce à l'aide non négligeable du Général Hammond, trouvé une petite maison à louer à quelques kilomètres de la base.
Heureusement, ou peut-être malheureusement, elle ne possédait pas beaucoup de meubles et manquant de temps et d'argent pour faire les magasins, elle avait meublé la maison avec ce qu'elle avait trouvé dans les boutiques au profit d'œuvres de charité.
Une partie en elle voulait s'intégrer davantage, mais l'autre partie avait peur se trop se laisser aller. Elle prévoyait que ceci soit un nouveau départ, une chance de mettre son passé derrière elle et de prendre enfin son destin en mains.
Mais s'il y avait une chose qu'elle avait apprise de la vie, c'était que le destin était une créature capricieuse et qu'il se rebellait souvent contre les tentatives de le contrôler.
Elle descendit dans les profondeurs du SGC, suivant les instructions du Général Hammond, pour se rendre à son bureau. Le protocole exigeait qu'elle se présente devant le commandant de la base et découvre précisément comment et où on l'avait affectée.
Elle frappa à sa porte, incapable de nier le soulagement qu'elle ressentit quand elle reconnut sa voix qui l'invita à entrer.
Elle s'avança devant son bureau et se mit au garde à vous, faisant un salut impeccable. « Capitaine Carter au rapport, mon Général. »
Il la salua à son tour, lui faisant un sourire de bienvenue. « Sam, asseyez-vous, » invita-t-il. « Comment se passe l'installation ? » demanda-t-il lorsqu'elle fut assise.
« Très bien, monsieur, merci, » dit-elle, toujours incapable de se détendre complètement maintenant qu'ils étaient à la base. Le Général Hammond était peut-être un vieil ami de la famille et un camarade d'armes de son père, mais il était néanmoins son supérieur. Et la dernière chose dont elle avait besoin était de démarrer des rumeurs de favoritisme.
« Bien, » répondit-il. « Vous avez une réunion avec votre nouveau supérieur, le Colonel Jack O'Neill, dans une heure, » l'informa-t-il. « Vous avez été affectée à son équipe, SG-1. » Il lui tendit un dossier. « Il y a quelques résumés à l'intérieur concernant vos coéquipiers, le Docteur Daniel Jackson et Teal'c. »
« Teal'c ? » demanda-t-elle. « C'est un nom étrange. »
« Teal'c est un Jaffa, un alien, » expliqua-t-il.
« Comme ceux qui ont attaqué le SGC il y a six mois ? » demanda-t-elle en ouvrant le dossier.
Il acquiesça. « Oui. Teal'c est passé de notre côté. Il a aidé l'équipe du Colonel O'Neill à s'échapper et on lui a offert l'asile. J'ai confiance dans le fait que vous n'avez pas de problème à travailler avec un alien et un civil, » dit-il d'un air pleins de sous-entendus.
« Je ne pense pas que je sois en position d'avoir un problème avec quoi que ce soit, » répondit-elle. « Si vous pensez que c'est là que je serai la plus utile, monsieur, alors c'est là que je dois être. »
Il rit doucement. « Vous auriez dû vous engager dans le corps diplomatique, » dit-il. « Je pense que vous et le Colonel O'Neill vous entendrez très bien. » Il s'adossa à son fauteuil. « Nous n'avons pas beaucoup de femmes officiers ici, nos installations ne sont donc pas comparables avec les autres bases. » On frappa à la porte et Hammond fit signe à la personne d'entrer. « Sergent Westerholm vous fera faire la visite, Capitaine. » Sam se leva, faisant un signe de tête au sergent. « Quand vous aurez fini de lui montrer la base, conduisez-la au bureau du Colonel O'Neill. Elle a une réunion avec lui à 10h, » ordonna-t-il.
« A vos ordres, mon Général, » dit la femme.
« Rompez et bonne chance. »
Sam salua et quitta la pièce, se dépêchant pour rester à la hauteur du jeune sergent. « Je peux vous emmener aux vestiaires, » dit la femme. « Nous y gardons les treillis. » Elle passa en revue Sam, remarquant son uniforme de cérémonie, une tenue appropriée pour rencontrer son supérieur. « Le général n'est pas trop à cheval sur le fait de porter l'uniforme, à moins que vous ne faisiez partie du personnel administratif, » dit-elle, précédent Sam vers les ascenseurs. « Le Général Hammond est assez cool. Pas certains généraux aux culs serrés que j'ai connus, » dit-elle, faisant entrer Sam dans la cabine.
« Il n'y a qu'une douzaine de femmes ici, sans compter les infirmières, » continua-t-elle. « Et je pense que seulement trois autres dans les équipes SG, donc bien que les gars semblent nous respecter, nous devons partager. »
« Partager ? »
« Les vestiaires, » expliqua-t-elle. « Nous avons des signes sur la porte. Si vous devez vous doucher ou quoi que ce soit, vous devez juste vous assurer que la pièce est libre et mettre le signe. Les gars resteront dehors, ou iront en trouver une autre. Bien que, beaucoup d'entre nous, on se change dans les toilettes dames. »
Les portes s'ouvrirent, les déposant sur un niveau qui ressemblait beaucoup à celui que Sam venait de quitter. « Ils ne cessent de nous promettre notre propre vestiaire, mais étant donné les probabilités, je n'y crois pas trop, » dit le Sergent Westerholm.
Elle s'avança jusqu'à une porte intitulée 'Vestiaire' et y frappa, appelant à voix haute. Ne recevant aucune réponse, elle tourna un écriteau plastifié qui pendait par une ficelle pour laisser paraître 'Femmes à l'intérieur' et ouvrit la porte. « Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas eu d'exhibitionnistes, mais on ne sait jamais, » avertit-elle. « Le Général a dit que pour autant que vous préveniez, vous êtes couverte. Mais je suggérerais que vous utilisiez le verrou. » Elle montra du doigt un petit crochet et un anneau. « S'ils sont vraiment déterminés à rentrer, ils le feront, mais c'est généralement suffisamment dissuasif. »
Elle ouvrit une armoire et montra quelques treillis. « Je vous laisse trouver votre taille. Nous pourrons aller voir l'intendant pour vous en avoir d'autres. La plupart du personnel vient en civil et se change ici. Et je parlerai à Siler pour vous obtenir un casier, » dit-elle. « Je vais vous attendre dehors, ensuite je vous ferai faire le tour du propriétaire avant de vous emmener au bureau du Colonel O'Neill. »
Elle sortit de la pièce, laissant Sam seule. Poussant un soupir, Sam s'affala sur un banc, fixant la pièce standard autour d'elle. Elle était là. Malgré elle, elle eut un petit rire, levant la main à sa bouche pour étouffer le son. Bon sang, elle était finalement là.
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Jack O'Neill lut attentivement le rapport devant lui, se préparant pour leur prochaine mission. Au moins ils avaient eu droit à une facile pour familiariser un bleu : le voyage jusqu'à Hanka pour observer un trou noir serait du gâteau. Surtout pour une théoricienne en astrophysique.
Il ne savait que penser d'elle. Tout dans son dossier semblait prouver qu'elle était un bon candidat pour cette base. Bien sûr, certains trucs là-dedans suggéraient aussi qu'il y avait un petit quelque chose dans son transfert.
Il y eut un coup à la porte et il regarda sa montre. « Bien, elle est ponctuelle, » marmonna-t-il, fermant son dossier. « Entrez, » dit-il plus haut.
La porte s'ouvrit et elle entra dans le bureau, s'arrêtant devant lui et se mettant au garde à vous. « Capitaine Samantha Carter au rapport, mon Colonel, » dit-elle, les yeux fixés sur le mur derrière lui.
« Repos, » dit-il après quelques secondes, prenant le temps d'étudier sa nouvelle coéquipière. Elle était grande, plus grande que la normale pour une femme, et un peu maigre. Ses cheveux blonds étaient coupés courts, arrivant juste au-dessus de son col.
Elle modifia sa position, se mettant au repos, comme prête pour une inspection. Quelqu'un avait mis une sacrée couche d'amidon dans sa gaine. Elle allait probablement passer la plus grande partie de la mission à lui citer le règlement. « Alors, quand est-ce que papa viendra faire une petite visite ? » dit-il, cédant à ses plus bas instincts.
« Monsieur ? » Elle lui jeta un regard, les sourcils légèrement froncés.
« Combien de temps avant que je doive faire faire le tour du propriétaire au bon général ? »
« Je n'en ai aucune idée, mon Colonel. Je ne lui ai pas parlé depuis Noël. Mais si vous voulez, je peux vous donner son numéro de téléphone et vous pourrez l'inviter, » dit-elle d'une voix doucereuse, un éclat mauvais dans les yeux.
Jack secoua la tête, riant doucement. « Pour l'amour du ciel, asseyez-vous, » dit-il.
« Mon Colonel ? »
« Assis. » Elle s'assit sur la chaise devant son bureau, sa posture détendue, mais toujours inconfortablement raide. « Alors, que fait exactement une théoricienne en astrophysique ? » demanda-t-il.
« Nous étudions la partie physique de l'astronomie, » répondit-elle d'une voix calme.
Il hocha lentement la tête. « Et la partie théorique ? »
« C'est assez difficile d'avoir un soleil dans son labo, alors nous nous retrouvons généralement à faire simplement des simulations basées sur ce que nous connaissons, » dit-elle. « Bien sûr, pour chaque chose que nous connaissons, il y en a une douzaine de plus que nous ne connaissons pas, ce qui signifie que chaque expérience peut avoir un nombre sans fin de résultats. »
« Arrêtez, » dit-il. « Vous parlez comme ça pendant une mission et je vous fiche un rapport. »
« Mon Colonel ? »
« Pas de babillage, ça me donne mal à la tête, » dit-il. « Ok, avec des mots de deux syllabes ou moins, pourquoi êtes-vous là ? »
« J'ai été transférée ici, » dit-elle.
« Et ? » demanda-t-il, faisant de son mieux pour l'ébranler. « Beaucoup sont transférés ici. Aucun dans mon équipe. »
« Eh bien, monsieur, sans moi, vous n'auriez aucune raison d'avoir une équipe, » répondit-elle.
« Je vous demande pardon ? »
« En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Vous auriez une raison d'avoir une équipe, c'est juste que vous n'auriez pas grand-chose à faire, » se corrigea-t-elle.
« Vous voudriez bien vous expliquer, Capitaine ? »
« Sur Abydos, vous avez trouvé un cartouche : il contenait un grand nombre d'adresses de Porte. »
« Exact, Daniel l'a trouvé. Nous avons rapporté les adresses, les avons introduites dans l'ordinateur et, voilà, nous avons un Programme. »
« Tout à fait, » acquiesça-t-elle. « Sauf que les adresses que le Docteur Jackson a rapportées n'étaient que partiellement utiles. »
« Partiellement ? »
« Elles étaient, elles sont, correctes. Mais quelle que soit la personne qui les a écrites il y a des milliers d'années, elle n'avait pas saisi le concept de dérive stellaire. La théorie est que le DHD est capable de compenser… »
« Nous n'avons pas de DHD, » interrompit-il.
« Exact, c'est pourquoi j'ai écrit le programme qui prend en compte la dérive stellaire. S'il n'y avait pas cela, seule une fraction des adresses du Docteur Jackson marcheraient, » dit-elle.
« Et cette capacité nous sauvera les fesses quand des aliens furieux tenterons de nous tuer ? » demanda-t-il.
« Non, » reconnut-elle. « Mais je suis niveau trois au combat corps à corps et je suis tireuse d'élite, » répondit-elle.
« Très bien, Capitaine. Nous avons une mission demain, je vous enverrai une copie du rapport, » dit-il. « Vous passerez le reste de la journée à vous installer. » Il regarda sa montre. « Il est probable que Daniel et Teal'c déjeuneront dans à peu près une heure. Rejoignez-moi au mess et je vous ferai les présentations. » Il lui tendit un dossier. « Hammond vous a aussi réservé un labo. Voici la carte d'accès. C'est au niveau dix-neuf. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, passez-moi un coup de fil. »
Elle lui prit le dossier et se leva. « Merci, monsieur. »
« Nous partons à 8h demain. Ce qui veut dire que vous devrez être dans la salle d'embarquement, en tenue et prête pour 7h50, » avertit-il.
« Je serai là, mon Colonel. Merci. » Elle quitta la pièce et il la regarda partir, secouant légèrement la tête. Elle était peut-être une tête d'œuf, mais au moins elle avait de l'esprit.
ooo
La porte d'entrée s'ouvrit et Sam leva la tête, souriant lorsque Pete entra. « Salut, » appela-t-il, enlevant son manteau. « Comment s'est passé ton premier jour ? »
« Tu ne le croirais pas, » dit-elle, fermant le dossier qu'elle était en train de lire. Il s'assit à côté d'elle sur le canapé. « La base entière est tout simplement fantastique, » termina-t-elle.
« Ah oui, raconte-moi, » invita-t-il.
« Pete, tu sais que je ne peux pas. »
« Top secret ? »
« Oui. »
« Ok. Que peux-tu me dire ? »
« Humm… Je vais beaucoup voyager, » dit-elle. « La tenue est le treillis, donc je n'aurai pas à m'encombrer de collants ni de talons tous les jours. »
« C'est toujours un plus. Je déteste ça quand je dois porter des talons au boulot, » dit-il avec esprit.
« Arrête. » Elle lui donna un coup sur le bras en riant.
« Comment sont les gens ? » demanda-t-il.
« Ils semblent ok. Beaucoup d'hommes, pas beaucoup de femmes. »
« Ca peut être bien. » Elle le fusilla du regard. « Non seulement il n'y aura pas la queue aux toilettes dames, mais c'est un environnement riche de cibles, » taquina-t-il.
« Ne dis pas n'importe quoi, Shanahan. Comment était ton premier jour ? » demanda-t-elle, sachant qu'il fallait qu'il s'habitue aux règles de base. Pour la plus grande partie de l'année qui venait de s'écouler, il avait été son confident. La personne à qui elle avait parlé à 3 heures du matin quand un cauchemar l'avait réveillée. La seule personne à qui elle faisait suffisamment confiance pour être totalement honnête avec. Mais il fallait qu'il accepte de s'effacer maintenant. Il y avait une partie de sa vie dans laquelle il n'avait plus sa place.
« Pas trop mal, » dit-il. « Le capitaine est un peu con, mais ma partenaire est bien. »
« Quel est son nom ? »
« Roxanne Rivers. »
« Roxanne ? Et qu'est-ce qui se passe quand tu l'appelles Roxie ? »
« Elle me descend, » répondit-il. Sam rit, prise par l'humour contagieux de Pete. « En fait, elle se fait appeler Tracks. »
« Tracks ? »
« Tracks. Comme le chemin de fer. » Elle secoua la tête en le regardant fixement. « RR. Roxie Rivers, » expliqua-t-il alors que Sam s'efforçait de garder un visage impassible. « Je plaisante. » Il se leva. « Tu veux t'habiller ? »
Sam baissa les yeux sur son pantalon de survêtement et son t-shirt. « Je pensais que je l'étais. »
« Il y a une petite fête. Une sorte de 'bienvenue dans l'équipe', » expliqua-t-il.
« Pete, je dois être au boulot tôt demain matin, » protesta Sam.
« Il n'est que 17h30. »
« Et je dois me lever à 5h. »
« Tu dois manger, pas vrai ? »
« Oui. »
« De ce que j'ai entendu, cet endroit sert un steak d'enfer. On dîne et ensuite, on rentre tôt, » négocia-t-il.
« Et quand tu seras occupé à parler ? »
« Dans ce cas tu me donnes une tape sur la tête et traînes mes fesses hors de là. »
« Pete… »
« Allez. Ca te fera du bien de sortir, » dit-il. « Est-ce que tu ne disais pas la semaine dernière que le Colorado serait différent ? Que tu n'allais pas t'isoler et te couper du monde ? »
« Une soirée dans un bar avec une bande de flics n'était pas ce que j'avais à l'esprit, » dit-elle.
« Ce sera l'endroit le plus sûr de la ville. De plus, tu ne sais jamais quand tu auras besoin de faire annuler un PV pour excès de vitesse, » ajouta-t-il par-dessus son épaule en se dirigeant vers la chambre.
« Je ne fais pas d'excès de vitesse, » cria-t-elle avec indignation. « Pas souvent, » s'avoua-t-elle. D'accord, c'était vrai qu'elle avait faim. Et un steak était tentant. Et ce serait plutôt sympa de rencontrer les collègues de Pete dans un contexte privé plutôt que professionnel. « On s'en ira à huit heures, » cria-t-elle en se levant du canapé.
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« J'ai invité quelques uns de ses amis, » dit Sara, résistant à l'envie de donner un coup de pied à son mari sous la table. Jack était distrait, mangeant son steak avec une fascination qui frôlait l'obsession. « Est-ce que tu penses pouvoir passer après le travail et rapporter le gâteau ? » demanda-t-elle. « Ils ont dit qu'il serait prêt après midi, mais si je veux décorer la maison avant que les garçons arrivent à deux heures, je n'aurai pas vraiment le temps. »
Le plan pour le douzième anniversaire de Charlie était d'avoir une fête autour de la piscine hors sol que Jack avait installée l'année dernière. Les garçons passeraient l'après-midi à nager et à jouer, puis Jack rentrerait et grillerait des hot-dogs et des hamburgers pour le dîner.
Cela allait être une journée parfaite. 'Si' elle pouvait obtenir l'attention de Jack juste assez longtemps.
« Bien sûr, je pourrais toujours demander à l'une des strip-teaseuses de le prendre. Cette Bambi à qui j'ai parlé paraissait assez gentille. Elle a dit qu'elle pouvait nous faire cinquante pour cent… dans l'intérêt des affaires futures. »
Jack prit une autre bouchée de son steak et Sara soupira. Elle prit un peu de persil de son assiette et le lança à travers la table, touchant le nez de Jack. « Hé ! »
« Tu m'ignores, » se plaignit-elle.
« Je suis désolé. C'est juste que… »
« Tu réfléchissais à ton travail, » finit-elle pour lui.
« Oui. » Elle haussa les sourcils d'un air interrogateur, l'invitant à poursuivre. Elle savait qu'il y avait des aspects de son travail dont il ne pouvait pas parler. Mais elle savait aussi qu'il pouvait lui dire pas mal de choses, pour autant qu'il n'entrait pas dans les détails. « Un nouveau est arrivé aujourd'hui, » dit-il. « Charlie va être promu à la tête de sa propre équipe et on l'a remplacé. »
« C'est super, » s'enthousiasma Sara. « Nous devrions l'inviter à dîner, pour célébrer. »
« Je suis sûr qu'il aimerait ça. »
« Quelque chose t'ennuie, » dit-elle, prenant conscience de son humeur. Une chose était que son mari n'était pas le genre subtil.
« C'est juste que… c'est une elle. »
« Quoi ? »
« Le nouveau membre de mon équipe, c'est une femme, » dit-il.
« Et ? »
« Et… Nous allons partir en mission, parfois pour plusieurs jours… »
« Jack, » interrompit-elle. « Est-ce que tu envisages d'avoir une relation sexuelle avec elle ? »
« Quoi ? NON ! » dit-il, le haussement de sa voix faisant tourner les yeux de quelques clients près d'eux.
« Alors je n'ai aucune raison de m'inquiéter, » dit-elle, cachant un sourire au comportement de son mari. Il y avait des fois où, malgré toute son expérience, il pouvait être si provincial. « Tu as déjà travaillé avec des femmes auparavant. »
« Oui, mais pas… » Jack reposa sa fourchette. « Sara, je n'ai jamais eu une femme dans une équipe qui va en mission pour plusieurs jours, » dit-il.
Sara rit doucement. Il avait probablement raison. Au cours des années, elle avait rencontré quelques membres de son équipe, et chacun d'eux avait été des hommes. Cela était raisonnable. Pour autant l'armée aimait à se décrire comme ouverte d'esprit, la plupart de ses unités d'élites étaient très fortement à dominante mâle. « Eh bien, à moins que ta mission soit dans une boîte de nuit, je ne pense pas avoir à m'inquiéter tellement, » dit-elle, écartant le sujet et réprimant le début d'un malaise qui la traversa.
Elle aimait son mari, elle avait confiance en lui. Et elle savait qu'il savait que si jamais il la trompait, elle lui botterait les fesses. « Tu sais, je crois que j'aimerais la rencontrer, » dit-elle, prenant une gorgée de sa bière.
« Quoi ? » Il la fixa, paraissant plus qu'un peu choqué par sa suggestion. Elle avait, certes, rencontré quelques uns de ses coéquipiers auparavant, mais elle préférait garder le travail au travail et ne l'encourageait pas à le rapporter à la maison.
Elle avait énormément de respect pour ce que faisait son mari pour gagner sa vie. C'était dangereux et quelque chose que n'importe qui ne pouvait pas faire. Mais elle ne voulait pas non plus élever leur fils entouré d'hommes dont le métier était de tuer. Elle haussa les épaules. « Eh bien, quand nous inviterons Charlie pour célébrer sa promotion, nous pourrions l'inviter aussi. En fait, invite les deux équipes. Tu pourras griller de la viande, ils pourront s'amuser dans la piscine… ce sera sympa. »
« Je pensais que… »
« Oui, » interrompit-elle. « Je sais. Nous ferons une exception. En plus, ce projet est visiblement important pour toi. Je pense que j'aimerais rencontrer les gens avec qui tu passes tant de temps. »
« D'accord, » accepta-t-il. « Je… euh… j'en parlerai à Charlie pour voir quel jour c'est ok, » acquiesça-t-il
Ils finirent leur repas et Sara s'excusa pendant que Jack payait l'addition. Elle traversa la salle de jeu, ayant à se faufiler près d'un grand groupe de gens, tous rassemblés autour d'un billard. Une grande blonde avait une queue en main et était penchée au-dessus de la table, se préparant à jouer.
Sara la regarda mettre la boule dans le trou et secoua la tête. Oh, le bon vieux temps, pensa-t-elle, entrant dans les toilettes. Elle termina rapidement ce qu'elle avait à faire et sortit, remarquant que la femme était toujours le centre d'attention du groupe.
Réprimant une pointe de quelque chose qu'elle se refusa à appeler regrets, elle retraversa le bar et retourna auprès de son mari, qui attendait près de la sortie. Elle n'avait pas besoin d'un groupe d'admirateurs : elle avait un mari et un fils. Qui pouvait demander plus ?
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« Alors, qu'allons-nous voir exactement quand cette éclipse commencera ? Je veux dire, c'est noir. Et c'est un trou, » dit Daniel, tentant de démarrer une conversation. C'était étrange de traverser la Porte des étoiles sans le Major Feretti. Il commençait tout juste à s'habituer à l'humour cocasse de l'homme, lequel s'accordait assez bien avec l'excentricité de Jack.
Le Capitaine Carter était différente, Daniel pouvait déjà le dire. Elle n'était pas grossière ni froide, mais était certainement réservée et en retrait.
Bien sûr, cela pouvait être attribué au fait d'aller en mission sur une autre planète avec un groupe de complets étrangers.
« Eh bien, il se pourrait que ce soit un trou noir, » dit Jack.
« D'accord, laissez-moi le redire d'une autre façon. »
« Non, Docteur Jackson, vous avez raison, en fait vous ne pouvez pas le voir réellement, pas la singularité en elle-même, elle est trop massive et même la lumière ne peut s'en échapper. Mais pendant la totalité de l'éclipse, nous devrions être capable de voir la matière tournoyer vers elle. »
« En fait, on appelle ça 'Disque d'Accrétion'. » Daniel et Teal'c fixèrent Jack tandis que le Capitaine Carter les regardait tous, son manque de familiarité ne lui permettant pas de comprendre la plaisanterie.
« C'est juste un terme astronomique, » s'excusa Jack. « Allons-y. »
Il leur fit monter la rampe et Daniel s'avança pour se tenir à côté de Sam. « Ce n'est pas si mal, » la rassura-t-il. « Juste un peu froid. »
« C'est le résultat de la compression que subissent vos molécules durant la milliseconde requise pour la reconstruction, » dit-elle d'une voix absente, ses yeux fixés sur le miroitement bleu de la surface.
« Bien sûr, » dit-il doucement, jetant un œil à Jack. Le Capitaine Carter s'arrêta en haut de la rampe, une main venant toucher la surface. « On peut voir les fluctuations de l'horizon des événements, » murmura-t-elle.
Du coin de l'œil, Daniel vit Jack avancer, donnant une petite poussée, propulsant le Capitaine dans la Porte des étoiles. »
« Jack… » protesta Daniel.
Jack haussa les épaules. « Nous n'avons pas toute la journée. » Il traversa la Porte et Daniel regarda en direction de Teal'c, notant que le Jaffa ne fit rien de plus qu'hausser un sourcil.
« Ca pourrait être drôle, » dit Daniel.
Il précéda Teal'c à travers la Porte, émergeant quelques secondes plus tard sur PX8-987, une planète appelée Hanka. C'est une jolie planète, tempérée et douce. Les habitants avaient un petit village à une courte distance de marche de la Porte et c'était là qu'ils allaient rester. Etant donné que la planète était sûre, le plan était que Jack escorte son équipe à l'observatoire et fasse les présentations, puis il retournerait sur Terre pour pouvoir être là pour la fête d'anniversaire de Charlie.
Le Capitaine Carter était pliée en deux sur le bord de la route et Daniel s'avança jusqu'à elle, inquiet. Jack se tenait à côté d'elle. « Oh, j'ai l'impression d'être malade, » gémit-elle.
« Vous n'auriez pas dû manger autant au petit-déjeuner, » dit-il, peu compatissant. « Allons-y. » Elle hocha la tête et se redressa. Jack se mit en tête, aussi Daniel marcha à côté du Capitaine.
La nausée était un effet secondaire commun du voyage à travers la Porte des étoiles, et généralement une chose à laquelle on s'habituait. « Ne vous faites pas avoir, » dit Daniel.
« Pardon ? »
« La première fois, il a dégueulé aussi, » dit-il, tentant de la rassurer.
Elle eut un petit sourire et hocha la tête. « Merci. »
Ils avancèrent, dépassant une plaque en bois. « Quelqu'un de SG-7 aurait dû être là pour nous accueillir, » dit Teal'c.
« Ils doivent être en train de préparer le télescope pour le grand spectacle, » dit Jack, se dirigeant vers le village, son pas nonchalant, ses mains posées lâchement sur son arme. Daniel le suivait, ses yeux étudiant ce qui les entourait. La Porte des étoiles était au milieu d'une grande clairière, pleine d'arbrisseaux et de buissons.
Alors qu'ils suivaient la route qui tournait, Jack se mit soudain à courir, s'arrêtant à côté d'un homme couché sur le bas-côté. Jack saisit son bras et le roula sur lui-même, reculant brusquement à la vue. « Oh, merde ! Très bien, MOPP Niveau Quatre(1). »
Daniel regardait avec horreur alors que Carter et Teal'c mettaient leurs masques, lui-même ne le faisant que lorsque Jack le força. « Très bien, Daniel, vous et Teal'c vérifiez le village. Voyez pourquoi personne n'a signalé la disparition de ce type, où tout le monde se trouve. Nous allons à l'observatoire. OK, on se bouge ! »
Jack et Carter partirent dans une direction et Daniel suivit Teal'c, leur environnement pacifique et pastoral devenant tout d'un coup âprement menaçant. Quel que soit ce qui avait tué cet homme, cela n'avait pas été un accident.
ooo
Sam descendit la route, le doux sifflement de l'air dans sa combinaison de protection faisant un contraste surréaliste avec ce qu'elle voyait. Elle pouvait voir les arbres se balancer dans la brise, les oiseaux voler, mais pas les entendre. C'était comme de regarder la télé avec le son coupé.
Jusque là, la mission était une horreur. Elle était censée être, eh bien pas amusante à proprement parler, mais sûrement pas quelque chose sorti tout droit d'un cauchemar. Pour l'instant, on aurait dit que toutes les personnes sans exception sur la planète étaient mortes. Ce qui faisait environ un millier. Un millier d'âmes qui avaient été tuées par un mal mystérieux.
« Nous sommes censés étiqueter les corps avec ça, » dit-elle, plus pour remplir le silence qu'autre chose. Ils avaient été briefés sur ce qu'ils devaient faire après que le Docteur Fraiser les avait examinés et déclarés sains.
« Ils savaient que ceci arriverait, » dit le Docteur Jackson, la voix troublée.
« Les autochtones ? » demanda Sam.
« Ils m'ont dit, quand nous sommes venus ici il y a trois mois, qu'avec les ténèbres viendrait l'apocalypse. Ca faisait partie de leur mythologie, et que leur avons-nous dit ? Que c'était juste une éclipse, et qu'il ne fallait s'inquiéter de rien. »
Ils arrivèrent à un groupe de cadavres et Sam se baissa, glissant une des étiquettes en plastique sur l'un des doigts raides de la femme. Elle se mit à s'éloigner quand elle aperçut un bref mouvement. Les buissons se balancèrent et elle s'en approcha, tentant de voir si c'était une personne ou juste un animal.
Elle baissa les yeux sur le cadavre, remarquant que l'étiquette en plastique n'était plus là. « Coucou ? » appela-t-elle. « Ce n'est rien, tu peux sortir. » Le reste de son équipe la rejoignit. « Je sais que je dois paraître plutôt effrayante avec ce masque, mais je ne vais pas te faire de mal. Ca va aller. Mon Colonel, il y a quelqu'un dans les buissons et il ne veut pas sortir, » dit-elle, réalisant tardivement à quel point ses mots paraissaient idiots.
Le Colonel se tourna vers Teal'c. « Montrez-lui votre visage. Essayez de paraître amical. »
Teal'c hocha la tête et s'avança dans les buissons. Contrairement au reste d'entre eux, il ne portait pas de combinaison de protection : sa larve goa'uld le protégeait de toute contagion qui pourrait se trouver dans l'air.
« Nous ne vous ferons pas de mal, » dit-il. « Je vous prie de sortir. » Sam resta en arrière, résistant à l'envie de le suivre dans les buissons. « Prenez ma main, » l'entendit-elle dire. Au bout de quelques secondes, il sortit, avec une petite fille. Sa petite main était enveloppée par celle massive de Teal'c et elle les fixait de ses yeux écarquillés.
« Bon travail, » dit le Colonel. « Ramenons-là à Fraiser. »
ooo
Jack était assis dans la salle du télescope se tournant littéralement les pouces. Qu'est-ce qui diable leur prenait autant de temps ? Ils avaient emmené la petite fille à la base plus d'une heure auparavant et ils attendaient encore pour savoir si elle allait s'en tirer ou si elle était porteuse de quoi que ce soit qui avait tué le reste de son peuple.
« Comment se peut-il qu'une seule personne survive ? » demanda Daniel. « Est-ce qu'il ne devrait pas y en avoir plus ? »
Jack haussa les épaules. « Peut-être qu'il y en a. Peut-être qu'ils se sont tirés et l'ont laissée derrière ? »
« Pourquoi feraient-ils ça ? » demanda Daniel.
« La peur peut faire faire des choix terribles aux gens, » dit Teal'c.
Jack aperçut le doc et Carter traverser le hall et se leva. « Doc ? »
« Eh bien, j'ai de mauvaises nouvelles. Les échantillons montrent que toute la zone est contaminée. C'est dans l'eau et le sol. La bactérie ne semble pas survivre à l'air libre, mais elle a une capacité unique pour survivre dans une variété d'environnements, » informa-t-elle.
« Ecoutez, hum, je déteste paraître égoïste, mais… »
« Vos tests sont bons, » dit Fraiser, rassurant Daniel.
« Et la petite fille ? » demanda Teal'c.
« Pas de signe d'infection et, par précaution, j'ai fait un ultrason pour m'assurer qu'elle n'était pas parasitée par un goa'uld. »
« Alors elle revient avec nous ? » demanda Jack. Le médecin acquiesça.
« Docteur, est-ce que quelqu'un pourrait rester un peu plus longtemps sans être en danger ? Je veux dire, nous sommes en sécurité maintenant, non ? » demanda Carter.
« Capitaine ? »
« Mon Colonel, l'éclipse aura lieu dans moins d'un jour. C'est notre seule chance d'utiliser cette fenêtre d'obscurité pour photographier ce trou noir avec le télescope. Ca pourrait changer le cours de l'histoire humaine. Je ne veux pas minimiser ce qui est arrivé ici, mais si nous faisons nos paquets et partons, SG-7 et tous ces gens seront morts pour rien, » dit-elle.
Alors que Jack regardait, la petite fille traversa discrètement le hall en direction du Capitaine Carter, ses mains se refermant autour du bras de la femme. Elle se cacha à moitié derrière elle, fixant Jack avec de grands yeux.
« Eh bien, vous ne resterez pas, » dit-il, ne voulant pas traumatiser davantage la petite fille en la séparant de la seule personne en qui elle semblait avoir confiance.
« Je resterai, je ne risque rien, » se proposa Teal'c.
« Oui, je resterai aussi, » dit Jack avec un soupir. « Daniel ? »
« Oui. »
« Je veux que vous repartiez avec elles. »
« Humm, Jack… et pour ce soir ? »
« Ce soir ? »
« La fête d'anniversaire ? »
« Oh. » Jack se passa les doigts dans ses cheveux. « Il faudra que vous appeliez Sara pour moi. Dites-lui que j'ai été retardé. » Il claqua ses doigts. « Oh, faites-moi une faveur. Parlez à Feretti, voyez s'il peut passer prendre le gâteau. »
« Mon Colonel, je peux… »
« Non, » l'interrompit Jack. « Vous, prenez soin d'elle. Sara comprendra… avec le temps, » dit-il, souhaitant qu'il en soit autrement. Il ne voulait rien de plus que de faire venir une autre équipe et de leur confier la mission, mais il ne pourrait pas le justifier. Il ne pouvait tout simplement pas le faire, il ne pouvait pas risquer la vie de quelqu'un d'autre juste pour pouvoir manger du gâteau avec son fils. « De plus, je ne veux pas rentrer à la maison tant que je ne suis pas certain que je ne suis pas porteur de ça, » dit-il, rationalisant sa décision.
« Monsieur, votre équipe est clean, » dit le docteur.
« Je sais, Doc. C'est juste que… Je resterai là avec Teal'c. Nous regarderons l'éclipse et ensuite on rentrera quand ce sera terminé. »
ooo
Teal'c assis dans l'observatoire, étudiait O'Neill qui luttait pour tenir à distance l'ennui. L'humain était assis sur des marches et, alors que Teal'c observait, ses mains bougeaient sans cesse sur son giron. « C'est amusant. Seulement huit heures à passer. Super, » maugréa-t-il.
« Je ne comprends toujours pas cette histoire de trou noir, » dit Teal'c, davantage pour alléger le sentiment de malaise de O'Neill. C'était une autre étrange habitude de ses nouveaux amis, le désir humain de nommer et d'expliquer tout ce qu'ils rencontraient plutôt que de simplement accepter son existence.
« Eh bien, un trou noir est ce truc… vraiment gros. Il… hum… eh bien, pour simplifier, c'est, euh… un trou… massif, là-bas, » dit-il.
« Je vois. »
« Ce qui se passe, c'est que tout est aspiré dedans, même la lumière, c'est pourquoi nous ne pouvons pas le voir. »
« Merci. »
« De rien. »
« Vous ne ramènerez pas l'enfant sur cette planète, » dit Teal'c après quelques minutes.
« Comment ? » O'Neill le regarda. « Non. Nous ne pouvons pas. »
« Je ne pense pas qu'il serait… compatissant de lui trouver un foyer sur une autre planète, » poursuivit Teal'c.
« Probablement pas. » O'Neill haussa les épaules. « Nous essayerons de lui trouver un foyer d'accueil, » dit-il. Teal'c fronça les sourcils, ne reconnaissant pas le terme. « Nous trouverons quelqu'un pour prendre soin d'elle et l'élever, » expliqua O'Neill.
« Bien que je trouve le SGC suffisant pour mes besoins personnels, je ne pense pas que l'atmosphère soit appropriée pour une enfant. »
« Il faudra que ce soit quelqu'un de l'extérieur. Je parlerai à Hammond quand nous rentrerons. Voir s'il connaît quelqu'un avec assez d'autorisation pour l'adopter. »
« Peut-être que ce serait mieux si cette personne était quelqu'un du SGC, » dit Teal'c.
« Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? » demanda O'Neill.
« Seul quelqu'un qui a travaillé au SGC pourrait réellement comprendre ce que l'enfant a vécu, » dit-il.
« Oui, c'est vrai. Mais Teal'c, qui au SGC a la capacité de prendre soin d'un enfant ? » demanda O'Neill. Teal'c se contenta de regarder l'homme, espérant que l'humain verrait la conclusion logique. « Teal'c ? A quoi pensez-vous ? »
« C'est souvent beaucoup moins stressant pour l'enfant, et les parents adoptifs, si cet enfant se retrouve dans un foyer qui en a déjà, »dit-il.
« Teal'c, vous ne suggérez pas que je la prenne ? » demanda O'Neill.
Teal'c haussa les épaules. « Très peu de membres du SGC ont des partenaires ou des enfants. Par conséquent, il y a très peu de foyers auxquels l'enfant pourra être affectée. »
« Oui, mais, Teal'c, je ne peux pas simplement ramener chez moi une enfant, » protesta O'Neill.
« Je ne suggère pas cela. Cependant, une fois qu'il aura été déterminé que l'enfant n'est pas simplement une victime différée à cette affection, et qu'elle se sera acclimatée à la Terre, il se pourrait qu'elle souhaite rechercher refuge avec une personne qu'elle connaît déjà, » dit-il.
« Elle m'a vu trois minutes, » protesta-t-il. « Et puis, elle préfère Carter. »
Teal'c resta silencieux. C'était vrai que l'enfant avait montré une préférence marquée pour le Capitaine. Cependant, il ne savait pas si c'était simplement à cause du comportement plus ouvert de la femme. Les enfants avaient une tendance naturelle à aller vers les femmes plutôt que les hommes.
O'Neill devint silencieux et Teal'c l'observa, remarquant que l'homme réfléchissait sérieusement. Peut-être, en présumant que l'enfant survive, elle pourrait faire son propre choix de la personne avec qui elle préférerait vivre.
ooo
Sam, assise sur le lit, passait ses doigts distraitement dans les cheveux de Cassie. Ce n'était pas juste. C'était… elle avait déjà tant subi, et maintenant, elle allait mourir. Quelle sorte de monstre a-t-il fait cela à un enfant ?
Cassie bougea et Sam la calma, espérant qu'elle continue de dormir. Ce serait probablement pour le mieux, si elle dormait jusqu'à la fin. Elle ne voulait pas s'avouer pour qui exactement ce serait le mieux.
Cassie ouvrit les yeux. « Maman ? »
« Coucou, » dit Sam, plaquant un sourire sur son visage. « Ca va ? »
« Je rêvais de ma maman, » dit-elle doucement.
« Ta maman te manque beaucoup ? »
Cassie hocha la tête. « Je suis fatiguée. »
« Dans ce cas, tu devrais te reposer. Ne t'inquiète pas : tout va s'arranger. Et quand tu iras mieux, je te promets de te montrer toutes sortes de choses vraiment merveilleuses sur cette planète, » dit Sam, réprimant toute culpabilité qu'elle ressentait à mentir. La petite fille avait déjà tellement perdu : Sam ne voulait pas que ses dernières heures soient remplies de peur.
« Promis ? »
« Promis. » Cassie tendit ses bras et Sam l'étreignit, la chaleur due à la fièvre de l'enfant s'infiltrant à travers son pyjama et l'uniforme de Sam. Sam la garda dans ses bras jusqu'à ce que la petite fille se détende, et s'endorme à nouveau. Elle l'allongea avec précaution et descendit du lit, sortant de la chambre sur la pointe des pieds.
« Comment va-t-elle ? » Sam se figea un instant, surprise de voir que le Docteur Jackson l'attendait. Il avait trouvé une chaise quelque part et s'était installé dans le couloir, un journal plié à la hâte glissant des ses genoux lorsqu'il se leva.
« Ca va, elle dort. »
« Si vous voulez, je peux rester avec elle demain, pendant quelques heures, » offrit-il.
« Non, ça ira, » dit Sam.
« Okay. »
« C'est juste que… je veux le faire, » dit-elle, ressentant le besoin de s'expliquer.
« D'accord, mais je crois que ce que j'essaie de dire, c'est que vous n'avez pas à le faire seule, » dit-il d'une voix sincère.
« Merci. » Sam le quitta, son seul but étant d'atteindre les toilettes tout près avant d'éclater en sanglots.
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« Et les Goa'uld ont empêché SG-7 de revenir nous avertir. Tout ça faisant partie du plan, » briefa Jack alors que SG-1 et le Général Hammond entraient dans la salle de briefing. Ils s'en étaient sortis d'un cheveu.
Teal'c et lui avaient quitté la planète juste au moment où le goa'uld que Teal'c appelait Nirrti attaquait Hanka. Ils n'avaient aucune possibilité de savoir si la prédiction de Teal'c concernant la bombe dans la poitrine de la petite fille était exacte ou pas, mais aucun d'eux ne voulait prendre le risque.
« Alors que faisons-nous maintenant ? » demanda Daniel.
« Teal'c, le Dr. Fraiser dit que cet appareil à l'intérieur de la petite fille est une sorte de minuteur. Vous êtes sûr que ça explosera si nous envoyons l'enfant à travers la Porte des étoiles ? » demanda Hammond.
« Nous ne devrions pas tenter cela, » dit Teal'c, faisant écho aux sentiments de Jack. « La Porte de la Terre est ce que le Goa'uld désire détruire. »
« L'état de Cassandra est conditionné pour se détériorer quand elle s'approche de la Porte des étoiles, » dit Carter.
« Très bien, je ne peux pas risquer la sécurité de cette montagne. Nous devrons l'emmener quelque part ailleurs, » dit Hammond.
« Et pourquoi pas le site de lancement nucléaire abandonné… » suggéra Jack.
« Bien. C'est juste à 20 minutes. » Hammond les quitta, se dirigeant d'un pas vif vers son bureau.
Il se saisit du téléphone rouge pendant que Jack attendait avec son équipe. « Ici le Major Général Hammond, passez-moi immédiatement le Secrétaire de la Défense. Dites-lui qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort. »
Pendant qu'ils attendaient, Jack regarda Daniel et Carter. Ils étaient tous les deux étrangement silencieux, quelque chose qui, Jack en avait le sentiment, n'avait que peu de rapport avec la gravité de leur situation. Carter était particulièrement renfermée, ses yeux fixés sur la baie qui surplombait la salle d'embarquement.
Jack regarda Daniel, lui demandant silencieusement ce qui n'allait pas avec la femme. Daniel jeta un regard vers elle, puis regarda Jack. 'Plus tard', articula-t-il en silence.
« C'est arrangé, » dit Hammond, sortant rapidement de son bureau. « Ils vous attendront à l'entrée et vous escorteront jusqu'au bunker, » expliqua-t-il.
« Très bien, monsieur, » dit Jack en regardant son équipe.
« Je… je vais aller la chercher, » dit Carter, à voix basse. Elle quitta précipitamment la pièce et Jack se tourna vers Daniel.
« Daniel ? »
« Elle s'est attachée, » dit-il simplement.
« Super, » grogna Jack, pas surpris mais reconnaissant aussi que cela aurait été bien plus simple si les émotions de la femme n'avaient pas été impliquées. Remarquez, Jack ne savait pas s'il voulait travailler avec quelqu'un qui se ficherait comme d'une guigne qu'une enfant mourante. Il soupira. « OK, Daniel, allez l'aider. »
« Elle ne veux pas d'… »
« J'en ai rien à foutre, » interrompit Jack. « Allez l'aider. Nous vous rejoindrons à la surface. »
« Ok, » dit Daniel, partant précipitamment.
« Daniel ? » Il se retourna. « Nous n'avons pas beaucoup de temps. »
ooo
Sam était assise à l'arrière du camion, le mouvement des roues la berçant légèrement. Cassandra, enroulée dans une couverture, était étendue sur elle et Sam trouva du réconfort dans son poids. Quelles sortes de monstres étaient ces goa'ulds ? Ils devaient être des monstres : seul un monstre utiliserait un enfant de cette façon.
Ils s'étaient servis d'elle, ils s'étaient servis de tout son peuple. Ils avaient transformé le sentiment inné de la compassion chez l'homme en une arme. Elle les détestait. Détestait qu'ils aient fait d'aussi horribles choses à Cassandra, détestait d'avoir été assez naïve pour se sentir concernée.
Le reste de son équipe était assis autour d'elle et elle ignora leur présence. Elle ne les voulait pas là. Elle ne voulait la présence de quiconque quand elle abandonnerait l'enfant, l'abandonnant quelque part comme un vilain secret.
Elle ne voulait pas de leurs regards compatissants, ne voulait pas voir la pitié dans leurs yeux. Stupide. Elle avait été tellement stupide. Le détachement. C'était ce que l'on vous enseignait à l'Académie. Les émotions n'avaient pas de place dans l'armée et elle avait laissé ses émotions se mettre en travers.
Le camion s'arrêta avec une petite secousse et elle raffermit sa prise, s'efforçant de maintenir son équilibre.
Le Colonel se leva et sauta par-dessus le hayon avant de le rabattre. Sam s'approcha du bord, le Docteur Jackson saisit son bras. « Laissez-moi la tenir pendant que vous descendez, » offrit-il.
Elle était prête à refuser, puis se rendit compte qu'elle ne pourrait jamais descendre sans risquer de tomber. Elle lui tendit Cassie et descendit du camion, la reprenant lorsque le Docteur Jackson la lui redonna.
Le Docteur Jackson sauta en bas, suivi de Teal'c, et tous les quatre entrèrent en courant dans le bunker. « Je la prends à partir d'ici, Capitaine, » dit le Colonel lorsqu'ils arrivèrent à l'ascenseur.
« Non, monsieur, ça ira, » dit-elle en rencontrant ses yeux.
« Très bien, » dit-il après un instant. « Cet ascenseur descend 30 étages à travers la roche. Ca prend environ trois minutes pour arriver au fond. Ca vous laisse quatre minutes pour commencer la remontée, » informa-t-il.
Sam hocha la tête et entra dans la cabine, fermant les yeux de soulagement quand les portes se refermèrent.
Elle pouvait le faire, se dit-elle. Tout ce qu'elle avait à faire était d'emmener Cassandra dans le bunker et de la coucher. Puis fermer la porte et – le paquet dans ses bras remua et Sam sentit son estomac se serrer. « Où allons-nous ? » demanda Cassie, sa voix faible et essoufflée.
« Rendors-toi, s'il te plait, » supplia Sam.
« Je ne suis plus fatiguée, » dit Cassie, bougeant de sorte que Sam dut la poser par terre. Oh, mon Dieu, non. Pas cela. Elle ne pouvait pas être réveillée. Elle ne pouvait pas… ils ne pouvaient pas s'attendre à ce qu'elle la laisse simplement là. Non, ce serait méchant, cruel. « Est-ce que tu pleures ? » demanda Cassie, et Sam remarqua ses larmes pour la première fois.
Sam secoua la tête, n'ayant pas confiance en sa voix. L'ascenseur s'arrêta et Sam en sortit, allumant la lampe électrique qu'elle transportait. Cassie la suivit lorsqu'elle ouvrit la grande porte, la lourde roue tournant facilement, malgré son âge.
La pièce était austère et nue, un mur bas en ciment le seul trait caractéristique. De la saleté, ou quelque chose y ressemblant, était entassée dans un coin et Sam devina que la pièce avait été une sorte d'entrepôt.
Elle mena Cassie jusqu'au mur et l'aida à s'asseoir dessus, resserrant la couverture autour de la petite fille. Il faisait froid dans le bunker, trop froid pour être confortable. Mais il n'était pas comparable au bloc de glace qui s'était formé dans le ventre de Sam. « Assis-toi là et repose-toi un moment, d'accord ? Je dois y aller, » dit Sam, tentant de ne pas effrayer Cassie plus qu'elle ne l'était déjà.
Ca ne marchait pas : Sam pouvait voir la peur sur le visage de la petite fille.
« Tu as promis que tu ne me laisserais jamais seule, » dit-elle d'une voix tremblante.
« Je reviendrai, d'accord ? Je reviendrai, » promit Sam, une promesse creuse. Cassie hocha la tête, la croyant. « Tu es très brave, tu te rappelles ? »
Cassie hocha à nouveau la tête. « Je suis très brave, » répéta-t-elle.
« Je dois fermer la porte. » Sam se mit sur ses pieds et sortit de la pièce. Elle se retourna et regarda, l'image de la petite fille assise seule dans la grande pièce vide s'imprimant dans son esprit. Se faisant violence, Sam ferma la porte, tournant rapidement le verrou circulaire.
Cassie se mit à crier, la porte qui se refermait l'effrayant. « Sam ? Sam ? » hurla-t-elle. Se détestant à chacun de ses pas, Sam monta dans l'ascenseur et appuya sur le bouton menant à la surface.
L'ascenseur se mit en mouvement et Sam craqua, laissant sa douleur éclater contre le mur.
Ce n'était pas juste. Ce n'était pas bien. Elle n'était qu'une petite fille. Elle ne devrait pas être laissée toute seule pour mourir. Elle ne devrait pas mourir du tout. Elle devrait se natter les cheveux et jouer avec une poupée Barbie. Elle devrait glousser au téléphone avec ses amies et descendre la rue en vélo.
Elle ne devrait pas être enfermée pour mourir seule et abandonnée.
Mon Dieu, pourquoi n'avait-elle pas pu rester endormie ? Pourquoi n'avait-elle pas pu avoir au moins cette paix-là ? Pourquoi n'avait-elle pas pu mourir sur Hanka ? Pour pouvoir être enterrée avec sa famille, au lieu de l'être à des centaines d'années lumière.
Si seulement ils avaient pu la ramener chez elle. Mais ils ne pouvaient pas. Plus elle s'approchait de la Porte, plus elle était malade.
Sam s'arrêta, son cœur faisant un bond. Plus Cassie s'était approchée de la Porte, plus son état avait empiré. Et plus elle s'en était éloignée, mieux elle s'était sentie.
Elle se remit comme elle put sur ses pieds, ne se rappelant même pas s'être écroulée. Elle fonça vers le panneau de contrôle, tâtonnant pour le bouton d'arrêt. Elle devait retourner en bas. Elle ne pouvait pas la laisser seule plus longtemps.
La cabine se mit à descendre et elle essuya les larmes sur son visage, la gorge nouée. Les portes s'ouvrirent et Sam se précipita à l'extérieur. Elle tourna le verrou et ouvrit la porte.
Cassie ne pleurait plus, mais était simplement assise-là, paraissant minuscule et malheureuse. Sam referma la porte alors que l'intercom crissa en se mettant en marche. « Capitaine Carter ? » entendit-elle la voix du Colonel. « Capitaine Carter ? »
Elle l'ignora, sachant qu'il allait lui dire quelque chose qu'elle ne voulait pas entendre. « Sam ? M'entendez-vous ? » demanda-t-il, sa voix plus douce.
« Mon Colonel, je reste, » répondit-elle, sachant que si elle ne répondait pas, il serait dans l'ascenseur en un clin d'œil.
« Négatif, » répondit-il.
« Mon Colonel, elle est réveillée, » expliqua-t-elle, n'ayant pas de meilleure explication.
« Capitaine, Carter. Je vous ordonne de revenir ici, immédiatement. Immédiatement ! » ordonna-t-il, toute douceur envolée de sa voix. Sam l'ignora et s'avança jusqu'à Cassie, prenant la petite fille dans ses bras.
« Est-ce qu'on va mourir ? » demanda-t-elle.
« Non, nous n'allons pas mourir, » déclara Sam, sachant que même si elle avait tort, cela n'aurait pas d'importance.
« Nous sommes toutes les deux très braves, » dit Cassie, ses ongles s'enfonçant dans le bras de Sam.
« Oui. »
« Je t'aime. »
« Je t'aime aussi, » répondit Sam, prenant conscience qu'elle disait vrai. Elle aimait cette enfant. L'aimait autant que si elle lui avait donné elle-même la vie. Une chaude sensation de paix la balaya et Sam se rendit compte qu'elle s'en fichait de mourir. Elle était là, là où on avait besoin d'elle. Et mourir ne serait pas si mal, pour autant qu'elles étaient toutes les deux.
Elle s'assit là, sentant la chaleur du corps de Cassie pénétrer le sien. La pièce était silencieuse : il n'y avait pas d'autre son que celui de leurs respirations. Sam savait qu'elle devrait trouver cela sinistre et oppressant, mais elle trouva cela apaisant.
Cassie se lova contre elle, s'installant confortablement. Sam caressa doucement son dos, trouvant du réconfort dans cette action. « Je suis heureuse que tu sois revenue, » dit Cassie, la tête enfouie dans le cou de Sam.
« Moi aussi, » acquiesça Sam.
La montre de Sam bipa, le son résonnant contre les murs. Le bruit surprit Cassie et elle sursauta, s'écartant. « Qu'est-ce que c'est ? »
Sam sourit, changeant de position pour regarder le cadran de sa montre. Quatre zéros clignotaient. « C'est ma montre, » répondit-elle en souriant.
« C'est quoi une montre ? »
« Ca veut dire que nous allons nous en sortir, » dit Sam.
« Capitaine Carter, est-ce que vous m'entendez ? » sortit la voix du Colonel des haut-parleurs. « Sam, est-ce que vous m'entendez ? »
« On dirait qu'il a peur, » dit Cassie.
« Ca ne durera pas, » dit Sam, sachant que c'était l'heure de faire face aux conséquences. Et, assez étrangement, la pensée d'être accusée d'insubordination ne lui faisait pas peur, pas le moins du monde. Elle se dégagea de Cassie et se mit debout. Les mains tremblant légèrement, elle appuya sur le bouton. « Nous allons bien, il ne s'est rien passé. Je… c'est juste que je ne pouvais pas la laisser, monsieur, » dit-elle, ressentant le besoin de s'expliquer.
« Comment saviez-vous, Capitaine ? »
« Il m'est venu à l'esprit que la première fois qu'elle est tombée dans le coma, c'était quand nous l'avions approchée de la Porte des étoiles. Dès que nous nous en étions éloignées suffisamment, elle s'est réveillée, et j'ai su. » Elle haussa les épaules, regardant vers Cassie.
« Vous avez su ? » demanda-t-il d'un ton sceptique. Pas d'humeur à lui répondre, Sam abandonna l'intercom et retourna aux côtés de Cassie.
« Est-ce qu'on peut partir maintenant ? » demanda-t-elle. « Je n'aime pas être ici. »
« Moi non plus, » dit Sam. « Et je pense que nous pourrons bientôt partir. »
« Tu ne me quitteras pas encore ? » demanda-t-elle, sa main serrant la manche de Sam.
« Non, » dit Sam. « Je ne te quitterai pas. Plus jamais. »
ooo
Jack remonta l'allée, une douzaine d'arum dans sa main droite, son paquetage dans la gauche.
Ceci n'allait certainement pas être drôle. Il n'était pas juste en retard, il était en retard de deux jours.
Chose qu'il avait promise à Sara qu'elle n'arriverait pas.
Elle allait être fâchée. Et il ne lui en voudrait pas. Il avait brisé une promesse, encore. Juste comme il l'avait fait tant de fois dans le passé. Mais cette fois, c'était différent. Cette fois, il n'aurait pas à mentir.
En fait, si les choses se passaient bien, cela pourrait être un tout nouveau départ pour eux.
Prenant une profonde inspiration, il ouvrit la porte, plaquant une expression genre – je ne suis pas vraiment un salaud – sur le visage. Il entra, pas surpris de trouver Charlie assis sur le canapé en train de regarder des dessins animés.
« Papa ! » cria-t-il, se mettant tant bien que mal sur ses pieds. Il s'élança vers Jack, son boitement habituel encore plus prononcé.
« Salut, mon gars, » dit Jack. « Ca va ? »
« Il s'est surmené dans la piscine, » répondit Sara en sortant de la cuisine.
« Aah, » répondit Jack, son visage rougissant un peu à la réprimande dans sa voix. « Charlie, je te demande pardon d'avoir raté ta fête, » dit-il sincèrement. « Je... »
« Tu avais quelque chose d'important, » interrompit Charlie.
« Oui, c'était important, » acquiesça Jack. « Mais également une chose à laquelle je ne pouvais pas m'échapper. » Jack posa les fleurs sur la table et sortit de son sac un gant de baseball. « Tiens, je t'ai apporté ça. » Il tendit le gant à son fils.
« Je ne peux pas... »
« Si, tu peux, » interrompit Jack. « Le docteur a dit que tu devais exercer ton bras et ceci devrait le faire. » Il s'agenouilla et aida Charlie à glisser le gant dans sa main gauche raide.
Le bras et la jambe estropiés du garçon étaient le rappel physique du jour le plus horrible de la vie de Jack. Parfois, quand il rêvait, il revivait cet horrible jour, entendant à nouveau la détonation du pistolet, ressentant cette horreur écoeurante et effroyable lorsqu'il s'était écarté de Sara et avait grimpé l'escalier en courant, ne pouvant jamais courir assez vite.
Ses doigts étaient encore collants du sang de son fils même plusieurs heures plus tard quand le docteur leur avait parlé, annonçant l'horrible nouvelle. Coma. Dégâts au cerveau. Dix pour cent de chance de survivre. Charlie avait surmonté ces chances. Malgré les prédictions sombres du médecin, il s'était réveillé. Après qu'ils eurent prononcé que jamais plus il ne marcherait ou parlerait, Charlie avait à nouveau prouvé qu'ils avaient eu tort. Non, il n'était pas comme tous les autres garçons de treize ans. Et il ne le serait probablement jamais. Mais Jack était sûr que, avec assez d'efforts, Charlie aurait une vie aussi normale que possible.
« Tu utilises ta main droite pour lancer, » lui enseigna-t-il. « Il suffit juste que tu mettes le gant au bon endroit pour attraper la balle. Le gant fait tout le reste. Tu dois juste le placer là où il faut. » Charlie lentement hocha la tête, fixant d'un air sceptique sa main. « Je dois parler un instant à ta mère. Pourquoi n'irais-tu pas montrer ton gant à Jeff. Ensuite, quand j'aurai fini, je viendrai et nous jouerons ensemble. »
« Ok, » acquiesça Charlie. Il se dirigea vers la porte, s'arrêtant juste pour saisir sa casquette.
« Fais attention en traversant la route, » cria Sara. Elle attendit que Charlie soit dehors et se tourna vers Jack. « Tu n'as pas à inventer une excuse, » dit-elle. « Je m'en fiche. »
« Sara... »
« Non. C'est juste comme avant. J'aurais dû le savoir. »
« Sara. Assieds-toi, » ordonna Jack, son ton brusque la prenant par surprise. Il la tira vers le canapé et la poussa doucement sur les coussins. Il s'assit à côté d'elle et prit une profonde respiration.
« Jack ? » interrogea-t-elle en fronçant les sourcils. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Rien. Il faut juste que tu m'écoutes. Ce que je suis sur le point de te dire est classé top secret sous la section 11C9 de la loi sur la Sécurité Nationale. Ca veut dire que si tu dis à QUICONQUE ce que je vais te dire, ce sera de la trahison et ils pourront te descendre. »
« Ok, » acquiesça lentement Sara.
« Le Projet Bluebook, ce sur quoi je travaille, est le nom de couverture pour le Projet Porte des Etoiles. Nous travaillons sous le NORAD, dans une base secrète appelée le SGC. La raison principale de notre projet est une technologie alien appelée, de façon assez originale, Porte des Etoiles. »
« Tu as dis que... »
« Oui, la télémétrie radar de l'espace profond n'est qu'une couverture. La Porte des Etoiles est un anneau de métal de six mètres de diamètre capable de créer un trou de ver stable que nous pouvons utiliser pour voyager vers d'autres planètes. » Il fit une pause et la regarda, souriant presque à son expression stupéfaite.
« Je souhaiterais que tu sois resté avec 'c'est top secret, chérie', » marmonna-t-elle en se levant. Elle s'avança jusqu'à la fenêtre donnant sur la rue et se tint là, son regard fixé sur l'extérieur. Jack resta silencieux, sachant qu'elle avait besoin de temps pour digérer ce qu'il venait de lui dire.
« D'autres planètes ? » demanda-t-elle au bout d'un moment.
« Oui. »
« Combien, euh, sur combien es-tu allé ? »
« Humm... une douzaine, plus ou moins. »
« Une douzaine, sympa. »
« Sara ? »
« Pourquoi maintenant ? »
« Quoi ? »
« Tu allais sur... d'autres planètes depuis quasiment un an et je DOIS le savoir maintenant ? » demanda-t-elle, haussant la voix.
« Tu dois le savoir maintenant parce qu'il te faut répondre à quelque chose que je veux te demander, » dit-il, se levant et la rejoignant à la fenêtre. Dehors, il pouvait voir Charlier jouer avec Jeff. L'ami de son fils était intelligent et compatissant avec Charlie. Il semblait avoir la capacité innée de savoir jusqu'où il pouvait pousser, physiquement, les limites de Charlie sans le blesser.
« Quoi ? Ne me dis pas que tu vas démarrer une colonie ou quelque chose comme ça. »
« Non. Rien de ça, » la rassura-t-il. « La semaine dernière, nous sommes allés sur une planète qui avait été attaquée. Tout le monde est mort, excepté une personne. » Il passa les détails. Sara 'devait savoir', mais pas tout – du moins jusqu'à ce qu'elle accepte sa proposition. « La survivante était une petite fille. Nous pensons qu'elle a un an de moins que Charlie. Elle ne peut pas rentrer chez elle, tout le monde est mort, nous cherchons donc quelqu'un pour la prendre. »
« Sûrement qu'il y a des douzaines de... »
« Nous ne pouvons pas choisir n'importe quel foyer d'accueil. C'est une ALIEN, » rappela-t-il.
« Quoi ? Est-ce qu'elle a la peau verte ou quelque chose comme ça ? » demanda Sara, plaisantant à moitié.
« Non. Elle est humaine, juste comme toi et moi. »
« Alors... tu veux l'amener ici, » dit-elle, la compréhension se faisant jour.
« Oui. Chérie, nous avons plein de place et, si je me rappelle bien, nous voulions donner à Charlie un petit frère ou une petite soeur. »
« C'était il y a dix ans, » lui rappela-t-elle.
« Mieux vaut tard que jamais, » répliqua-t-il. « Ecoute, je sais que c'est une grosse décision et tout ça, mais... je pense que ça marchera. »
Sara secoua lentement la tête. « Je ne sais pas... »
« Au moins, rencontre-la, » négocia-t-il. « Mon équipe et moi allons l'emmener au parc demain matin. Tu pourrais t'y joindre, faire connaissance et décider à partir de là. »
Sara le fixa quelques secondes avant de soupirer et d'acquiescer. « D'accord. »
ooo
Sam frappa à la porte du Général. Elle ne s'était pas sentie aussi nerveuse depuis des années. Bien sûr, cela faisait longtemps que tant de choses allaient dépendre d'une seule conversation.
« Entrez. » Sam entra dans la pièce. « Capitaine, que puis-je faire pour vous ? » salua-t-il, l'invitant à prendre un siège.
« Merci, mon Général, » dit-elle en s'asseyant. « Je voulais vous parler de Cassandra. »
« Le Docteur Fraiser m'a appris qu'elle s'en remettra complètement. »
« Oui, monsieur. Il ne s'agit pas de cela. »
« Oh ? »
« Le Colonel discutait du fait que nous devions trouver un foyer pour elle. »
« C'est vrai. »
« Et qu'il se pourrait que cela soit difficile à cause du caractère top secret du projet. »
« Oui. C'est pourquoi nous espérons que quelqu'un du SGC acceptera de la prendre, » acquiesça-t-il.
« Oui, monsieur. J'aimerais le faire, » s'expliqua-t-elle.
Le Général la fixa du regard pendant quelques secondes. « Je ne sais pas si ce sera possible, » dit-il.
« Monsieur ? »
« Le Colonel O'Neill a déjà exprimé son intérêt et son intention de l'adopter. En fait, je pense qu'il est en train d'en parler à sa femme en ce moment même. »
Sam secoua lentement la tête. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Pas une fois le Colonel n'avait montré le moindre intérêt envers Cassie. Et maintenant, tout d'un coup, il voulait l'adopter ? Ce n'était pas bien. Et ce n'était pas juste.
« Avec tout mon respect, mon Général, le Colonel connaît à peine Cassie. Elle et moi avons passé des journées ensemble et nous avons créé un lien, » dit Sam.
« J'en suis conscient, Capitaine. Votre relation avec la petite fille est tout simplement remarquable. Toutefois, je dois songer aux bénéfices à long terme pour elle, » dit-il. « Le Colonel O'Neill possède une grande maison dans un bon quartier. Sa femme ne travaille pas et peut rester à la maison toute la journée. Ils ont déjà un fils de l'âge de Cassandra et je pense que ce sera un bon environnement pour elle. »
« Mon Général, je... »
« Capitaine. Vous venez d'emménager ici il y a un mois. Vous n'avez personne dans votre vie pour vous aider et il y a le problème de votre passé récent, » dit-il d'un ton qui en disait long.
« Mon Général, c'était il y a un an, et en Californie, » protesta-t-elle. « Les choses ont changé depuis. »
« J'en suis sûr. Et je suis sûr qu'elles continueront à changer. Cependant, je pense que le Colonel O'Neill est le meilleur choix pour prendre soin de Cassandra. » Il se pencha par-dessus le bureau, sa voix s'adoucissant. « Sam, vous faites partie d'une équipe de terrain. Comment prendrez-vous soin d'elle quand vous serez off-world ? »
« Il y a Pete... »
« Qui a également un horaire chargé et imprévisible, » interrompit-il.
Sam commença à protester, puis ferma la bouche, prenant conscience que ce qu'elle était sur le point de dire, elle ne devrait pas le dire à un général, surtout pas à son supérieur.
« Puis-je faire la demande, monsieur, que, si Mme O'Neill décide de ne pas adopter Cassandra, je sois considérée comme candidate possible ? » demanda-t-elle, gardant délibérément sa voix calme.
« Votre demande sera étudiée avec soin, » répondit-il.
« Merci, » dit-elle d'un ton raide. Elle se leva et attendit qu'il lui donne congé avant de sortir de la pièce.
Elle espérait sincèrement que le général avait raison et que le Colonel était chez lui, parce que si elle le rencontrait maintenant, cela ne se terminerait pas bien.
ooo
Daniel s'assit à côté de Sam sur le banc du parc tandis que Teal'c se tenait derrière eux, attirant plus qu'un peu d'attention avec l'effroyable chapeau de cow-boy qu'il avait choisi pour cacher le tatouage doré sur son front. A une courte distance de là, Jack et Sara jouaient avec Cassie et Charlie, l'introduisant à cette invention humaine qu'était la balançoire.
« Alors, comment étiez-vous sûre, vraiment sûre ? » demanda-t-il, saisissant n'importe quelle conversation pour briser le silence oppressant. Sam avait été sombre toute la matinée, ne souriant qu'à Cassie, et même alors uniquement quand la petite fille regardait dans sa direction.
« Je n'arrive pas l'expliquer, Daniel, je le savais, c'est tout. »
« L'instinct maternel, peut-être ? » dit Teal'c.
Sam sombra dans le silence, ses yeux soudain rivés au sol. « Vous savez, je, euh, je pense avoir mangé un hot-dog pas frais, » marmonna-t-elle, se levant du banc.
Daniel l'observa partir, ne comprenant pas son étrange comportement. « Qu'est-ce qui lui arrive ? »
« Elle a parlé d'un hot-dog, » dit Teal'c.
Daniel se tourna vers lui et fronça les sourcils, pas sûr de savoir si le Jaffa était sérieux. C'était vrai que Teal'c apprenait encore les expressions terriennes, mais il était bien plus intelligent qu'il ne donnait l'impression.
Charlie cria et Daniel regarda vers l'aire de jeux. Les deux enfants jouaient ensemble, sautant sur le jeu de bascule alors que Jack et Sara surveillaient. « Il va la prendre avec lui, » déclara Daniel, sachant qu'il était totalement improbable que Sara se détourne de Cassie maintenant qu'elle avait rencontré la petite fille.
« C'est probable, » acquiesça Teal'c. « Mais je ne pense pas que c'est ce que le Capitaine Carter espérait. »
« Quoi ? » Daniel se retourna pour regarder Teal'c. « Oh, mon Dieu. » Il comprenait maintenant. « Elle voulait prendre Cassie avec elle. »
Daniel chercha du regard Sam, l'apercevant monter dans sa voiture, omettant de dire au revoir à quiconque. « Je ne savais pas. Et je ne pense pas que Jack le savait non plus. » C'était logique que Sam veuille prendre Cassie avec elle. Elles avaient formé un lien au cours des semaines passées. Et Daniel savait qu'elle s'était attachée. Il ne s'était simplement pas rendu compte à quel point.
« Probablement que non, » acquiesça Teal'c.
« Que va-t-il se passer maintenant ? »
Teal'c secoua silencieusement la tête.
ooo
Pete leva la tête lorsque la porte s'ouvrit, saisissant la télécommande pour éteindre la télé. « Salut, » dit-il lorsque Sam entra dans la pièce. « J'ai parlé à mon sergent aujourd'hui. » Il se leva quand elle passa à côté de lui. « Ils ont un programme de crèche. Oui, je sais que cette petite fille est plus âgée que la plupart des enfants qui sont en crèche, mais ils ont dit qu'elle pouvait venir et les aider avec les petits. Ca ne serait que pour l'été, quand elle n'est pas à l'école ou quand on travaille tous les deux.
« Je sais que tu as des horaires assez cinglés, mais si nous faisons ça bien, nous pourrons coordonner les jours pour qu'elle reste toute seule aussi rarement que possible. Les choses sont un peu serrées en ce moment, mais j'ai parlé à un de mes amis. Il pense que le grenier pourrait être terminé assez facilement. Elle pourrait avoir sa propre chambre et tout le reste. »
Il s'arrêta, réalisant soudain qu'elle ne répondait pas. « Sam ? Quelque chose ne va pas ? »
Elle l'ignora, son regard fixé sur le mur d'en face. « Sam ? » Il s'assit à côté d'elle, prenant sa main dans la sienne. Cela lui rappela la première fois qu'il l'avait vue, couverte de sang, en partie le sien, sous le choc et assise, tremblante, sur un canapé usé.
Ce n'était pas tout à fait pareil. Il n'y avait pas de corps enveloppé dans un drap cette fois. « Sam ? Dis-moi ce qui ne va pas. Est-ce que Cassandra va bien ? Elle n'est pas à nouveau malade ? »
« Le Colonel O'Neill... » Elle s'arrêta et prit une profonde inspiration. « Il a une femme, un fils et une belle grande maison. Il aura même sûrement un chien, » dit-elle d'une voix sans inflexion. « Ce sera un foyer bien mieux pour elle que celui d'une femme vivant avec un homme, et qui a été accusée d'avoir assassiné son mari. »
« Oh, Sam. » Il l'enveloppa de ses bras. « Je suis tellement désolé. »
« Je la voulais, » murmura-t-elle. « Je voulais vraiment, vraiment la prendre avec moi. »
Il la serra dans ses bras, ses larmes se mêlant aux siennes. Ce n'était pas juste, tout simplement pas juste.
Fin
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(1) : MOPP (Mission Oriented Protective Posture) est un terme militaire utilisé pour désigner le port d'une tenue de protection dans un environnement toxique, par exemple en cas d'attaque chimique, bactériologique, radiologique ou nucléaire.
MOPP Level 0 — Masque de protection à la ceinture. Tenue, gants et bottes accessibles.
MOPP Level 1 — Port de la tenue et des détecteurs d'agents chimiques. Masque à la ceinture. Gants et bottes prêts.
MOPP Level 2 — Port de la tenue et des bottes. Gants et Masque prêts.
MOPP Level 3 — Port du masque, de la tenue, et des bottes. Gants prêts.
MOPP Level 4 — Port de toutes les protections.
