Titre : huis-clos très clos
Auteur : Zif'
Personnages + Fandom : Naruto… et c'est pas drôle si je donne les persos maintenant !
Court Résumé : deux boulets coincés dans une pièce… noire…
Note : fic réalisée pour le challenge n°6 de la communauté LJ "4 temps"... ai eu la première place °w°
oooooOOOOOooooo
CLAC
"-…"
Merde, la porte s'est refermée sur moi, je me retrouve comme un con… Attends, je rêve, ou y a pas de poignée de ce côté ? Et j'ai pas la clé ! Comment je vais faire pour ressortir de là ?
… … Réfléchis, Kabuto, tu es un ninja.
… … J'arrive pas à réfléchir, il fait trop noir… Ok, c'est pas une excuse, mais c'est plus fort que moi, le noir total me fait flipper. Quand je suis dans la forêt, c'est obscur, certes, mais c'est pas l'absence de luminosité absolue ! On se croirait dans le bide d'un poulpe…
Et si, au lieu de sortir des conneries, je songeais à un moyen de sortir de là ?
"-…"
"-… ?"
"-…"
"-Y'a quelqu'un ?"
Oooh, dans le genre prudent, j'aurais pu faire mieux, je l'avoue. De plus cette question est un pléonasme. Evidemment qu'il y a quelqu'un. Je ne serais pas un vrai ninja si je n'étais pas capable de ressentir immédiatement la présence d'un être à proximité … Bon ok, j'ai mis quelques minutes avant de m'en rendre compte, et alors ? L'important c'est de s'en être rendu compte à temps, justement, c'est-à-dire avant de s'être fait tuer.
Bon, il y a quelqu'un, mais c'est qui ?
"-Qui est là ?"
On se croirait dans un mauvais film d'angoisse… genre, un film où deux mecs sont enfermés dans une pièce où règne le noir absolu et ils savent pas comment en sortir… ma vie est un long film d'angoisse.
"-Je répète, qui est là ?"
"-Moi."
Oh, je suis bien avancé. Néanmoins, je sais à présent que la chose est douée de parole. En plus cette voix me dit quelque chose.
"-Et c'est qui, moi ?"
"-Tu n'as même pas été capable de me voir quand tu es rentré, tu es un bien piètre ninja."
"-Mais, la ferme ! Et toi, tu n'as pas été capable de profiter que la porte soit ouverte pour sortir de là ! Tu peux parler !"
"-Qui te dit que je suis enfermé là contre mon gré ?"
"-Tu t'es enfermé volontairement ?"
"-Non."
Ce type est fou.
"-Donc, tu t'es lamentablement fait avoir."
"-Toi aussi, je te rappelle."
"-Justement, tu aurais pu me prévenir, dire ou faire quelque chose… tu es un être amorphe ou quoi ?"
"-…"
"-…c'est toi, Itachi ?"
"-Comment as-tu…"
Dans le genre être larvaire, l'aîné Uchiwa. Il est peut-être fort mais il est plus mou que le dernier des céphalopodes, notamment quand il fait preuve d'une absence de volonté assez conséquente pour surpasser celle de Kakashi. Faut le faire, tout de même.
Résumons la situation. Itachi et moi-même, votre humble serviteur Kabuto, sommes coincés dans une pièce où règne un noir d'encre et un silence de plomb. Flippant. Engageons la conversation, pour voir.
"-Alors Itachi, la forme ?"
"-On fait aller."
"-Et la famille ?"
Oups, j'avais oublié que le sujet était plutôt épineux.
"-Sasuke se porte bien."
"-Ravi de l'apprendre…"
"-Moi, pas trop."
"-Bref…"
"-Et toi ?"
"-Bah moi, tu sais, la routine… je cherche des bras pour mon reptile favori."
"-Je croyais que les serpents n'avaient pas de bras."
"-Celui-ci est une exception."
"-C'est pas plus mal que le vieux croulant les lui ait arrachés, il devrait rester ainsi."
"-Dis pas ça, t'es méchant Ita-kun."
"-Pas de familiarité avec moi si tu veux vivre."
"-A part ça, comment tu t'es retrouvé ici ?"
"-C'est un sujet que je préfèrerais ne pas aborder."
"-Pourquoi, t'as honte ?"
"-Je n'ai jamais honte."
"-Tu préfères peut-être que je te raconte comment moi je suis arrivé là ?"
"-Si ça te fait plaisir de t'humilier…"
"-Tu vois, si tu sous-entends que c'est une humiliation, c'est que tu as honte !"
"-Je vais te tuer."
"-Alors en fait, je passais par là et je me suis dit qu'un jambon ferait sûrement plaisir à mon maître…"
"-Je connais la suite, merci."
"-Et toi alors, comment tu t'es retrouvé coincé dans ce garde-manger ?"
"-… Kisame avait faim."
"-Oooooh que c'est mignon !"
"-Tais-toi. Je n'avais pas prévu de rester coincé là. Il m'attend quelque part à l'orée du bois."
"-Ah oui, c'est grave, une exposition trop prolongée à l'air pur défraîchit le poisson. Tu vas le retrouver tout desséché si jamais nous réussissons à sortir de là un jour."
"-… Nous devons vite sortir de là, alors."
"-D'autant plus que mon Oro-sama attend pour gober son jambon."
"-Essayons de défoncer la porte."
"-J'ai pas de mini bombes sur moi…"
"-Moi non plus."
"-Je suis en rade de chakra."
"-Moi aussi."
"-Qu'est-ce qu'on peut faire alors?"
"-Je vais enfoncer la porte avec mon épaule."
"-Tu es sûr ? Tu vas te faire ma…"
"-Ne doute pas de ma force, s'il te plaît."
"-Comme tu veux."
Je l'entends reculer et courir. Le bruit que fait son épaule en réponse au choc contre la porte oscille entre un craquement d'os et un gong. Il rebondit contre la porte et tombe, emporté par son élan. La porte aussi a fait un bong, bong qui se propage et résonne dans sa matière. J'aurais peut-être dû lui dire que notre obstacle fait vingt centimètres d'épaisseur et est constitué de plomb. Il s'agit tout de même là du garde-manger officiel de Konoha, réserve de bouffe en cas de famine ou de siège prolongé. Faut pas déconner, l'administration ne pond pas que des idées inutiles non plus. C'est pas comme s'ils ne pensaient jamais à des choses importantes. Bon, j'avoue, le coup du système d'irrigation mis en place sur les remparts pour éteindre les flèches enflammées, c'était pourri. Mais coller une porte blindée sans poignée pour coincer les petits malins qui veulent tirer à grailler, ça c'est intelligent.
Oups, et au fait, comment va Itachi ?
"-Tu es encore entier, mon déménageur ?"
"-La ferme ou je te tue."
Ma foi, il a l'air en pleine forme.
"-Ca a pas marché, hein ?"
"-Itachi, je sais que ça va être particulièrement dur pour toi d'entendre ça… toi en qui ta confiance est absolue, toi qui peut soulever des montagnes avec un peu de chakra… toi qui…"
"-Réponds, Kabuto. Je suis prêt."
"-Non, Itachi, ça n'a pas marché."
"-…"
"-Tu vas t'en remettre ?"
"-Difficilement. En plus, je crois que je me suis déboîté l'épaule."
"-Aïe."
"-A qui le dis-tu."
"-A toi… tiens, asseyons-nous."
"-Tu n'étais pas assis ?"
"-Non, mais dans tout ce noir, difficile de dire où on est et comment."
"-Certes."
J'entends un bruit de tissu froissé.
"-Kisame ne viendra pas voir pourquoi tu mets tant de temps à revenir ?"
"-J'ai dit à Kisame de ne pas bouger et de m'attendre. Kisame ne bougera pas et m'attendra."
"-Brave toutou."
"-L'obéissance a parfois de graves inconvénients."
"-C'est bien pour ça que je suis un serviteur rebelle. Non seulement ça me donne une classe ineffable, mais en plus ça aide."
"-Ta modestie n'a d'égal que ton incapacité, Kabuto."
"-Chut ! Tu entends ?"
"-Quoi ?"
"-Un bruit de serrure… quelqu'un ouvre !"
"-Planquons-nous !"
Nous nous tapissons au fond du garde-manger pour voir sans être vus.
Une silhouette se profile autour de la porte. Trois intrus en une nuit, ce truc est soit une vraie passoire, soit un super piège à cons !
L'individu est petit et rond. Il constitue une gêne pour passer dans la largeur mais pas dans la hauteur. Nous songeons donc immédiatement à fuir par en haut.
Nous bondissons et le bonhomme hurle et referme la porte derrière lui. Ah, le con ! Nous rugissons de rage.
"-C'est pas vrai, on y était presque !"
"-Quel boulet, ce type !"
Nous entendons des sanglots. Le… le nain s'est enfermé à l'intérieur !
"-Eh toi, qui es-tu ?"
"-Je… je… je m'appelle… Akimichi Chôji…"
Pas besoin de savoir pourquoi il est rentré, celui-là.
"-Et… j'ai… j'ai peur du noiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !"
Derrière les couinements du gosse, j'entends une succession de bruits sourds contre une des parois.
Itachi doit sûrement être en train de se cogner la tête contre le mur. Y a de quoi.
Mais s'il continue à taper aussi fort, il va avoir mal au crâne…
FIN XD