Disclaimer : Rien ne m'appartient. Les personnages sont à ABC et l'histoire originale à Phyren Ice (Lien vers l'histoire original sur mon profil.)
NdT : Bonjour, bonjour ! Ne dites rien, je sais. Ça fait longtemps que je n'ai rien posté alors que je vous avais annoncé une nouvelle histoire à la fin de ma dernière traduction... Il s'avère que la correction a été plus longue que prévue et que l'année dernière a été plus... mouvementé (?) que ce à quoi je m'attendais.
Mais trêve de blabla ! Je suis fière de vous présenter ma nouvelle traduction : « Cruella's Spear » de Phyren Ice. C'est une histoire sur laquelle j'ai beaucoup travaillé et que j'aime vraiment beaucoup donc j'espère qu'il en sera de même pour vous.
Merci à Saskwatche pour la correction.
/!\ ATTENTION : Prends place après l'épisode 2x10 The Cricket Game. Mentions de fausse couche, viol et de traitements par électrochocs.
Bonne lecture.
Cruella's Spear
[TRADUCTION de Phyren Ice]
Après avoir touché un artéfact dans la boutique de M. Gold, Emma se réveille dans un hôpital psychiatrique, où sa femme Regina et son frère August essayent de la convaincre que Storybrooke et ses personnages de contes de fées ne sont rien d'autre qu'une hallucination élaborée créée par son esprit.
AU. Lisez les avertissements.
- SwanQueen.
CHAPITRE 1
What do we any of us have but our illusions?
And what do we ask of others but that we be allowed to keep them?
~ W. Somerset Maugham
Emma se laissa tomber sur le canapé de l'appartement de Mary Margaret, allongeant ses longues jambes sur le côté. Ce n'était pas le meilleur endroit pour dormir mais elle avait connu bien pire. Elle pouvait entendre ses parents discuter dans la chambre voisine et le grincement des pas qu'Henry faisait dans la chambre à l'étage. Cet endroit était tout simplement trop petit pour leur famille de quatre et de nouveaux arrangements devraient être bientôt faits.
La fête au Granny's avait été un doux réconfort après avoir passé ce qui lui semblait être une éternité sur les terres ravagées et infestées d'ogres de la Forêt Enchantée. Elle avait été heureuse de voir que Regina avait accepté son invitation, même si cela avait été un peu gênant pour les autres, mais Emma s'en fichait – s'il n'y avait pas eu Regina, elle serait encore coincée dans ce monde de cinglé ou pire, elle aurait été tuée par le piège magique que Gold avait mis sur le puit des souhaits.
Elle avait tout d'abord été choquée quand Henry lui avait dit que c'était la maire qu'ils devaient remercier pour les avoir sauvées, elle n'avait pas cru que cette gentille et moins manipulatrice Regina existait jusqu'à ce qu'elle échange quelques mots avec elle à l'extérieur du Granny's plus tôt dans la soirée. Elle rejoua la scène plusieurs fois dans sa tête mais n'arrivait toujours pas à croire à ses excuses, ses yeux plein de larmes, son sourire sincère et sa reconnaissance. Si Regina avait été comme ça dès son arrivée à Storybrooke, leur relation aurait pris un tout autre tournant.
La Sheriff se tourna sur le côté et gigota sur le canapé jusqu'au moment où elle fut obligé de se mordre la lèvre inférieur pour ne pas crier lorsqu'elle sentit une douleur soudaine et vive. Elle dégagea sa main de sous son corps et fixa le petit poinçon de sang qui s'était formé sur son index. Pour une si petite piqûre, elle faisait sacrément mal. Elle soupira, exaspérée par sa propre stupidité et par la façon dont elle s'était fait ça la veille.
Emma regarda Gold s'éloigner d'elle, la laissant seule dans la pièce principale de la boutique après qu'il lui ait dit qu'elle possédait de la magie et qu'elle n'était rien de plus qu'un pion sur le grand échiquier de sa malédiction. Serrant les poings, elle marcha de long en large dans la pièce pour se calmer avant de rejoindre les autres dans l'arrière-boutique. C'est là – alors qu'elle observait tous les objets bizarres de Gold – qu'elle remarqua la poupée guerrière posé sur le coin d'une étagère. Elle lui rappelait Zuni, la poupée folle qui attaquait une femme dans ce film-culte et complétement ringard qu'une de ses mamans d'accueils avait l'habitude de regarder régulièrement et cette pensée la fit rire. La lance qu'elle tenait semblait étonnement réelle et, comme un papillon attiré par une flamme, elle approcha sa main et tapa sur la pointe avec son doigt pour voir si elle était aussi pointue qu'elle en avait l'air. Elle couina quand la lame lui perça la peau et elle porta rapidement son doigt blessé à sa bouche avant de le sucer pour stopper le petit écoulement de sang qui était apparu. Elle se réprimanda silencieusement alors qu'elle fixait d'un regard mauvais la poupée puis elle se dirigera vers l'arrière-boutique pour rejoindre sa famille et ses amis.
« Joli coup, imbécile, » marmonna Emma pour elle-même alors qu'elle regardait le petit point rouge sur son doigt avant de se repositionner et de s'endormir.
« Emma ? Est-ce que vous m'entendez ? »
La Sauveuse cligna des yeux face à la lumière crue qui passa devant ses yeux alors qu'elle les plissait pour essayer de distinguer la personne qui l'appelait. Un homme qu'elle ne reconnaissait pas se tenait devant elle en blouse blanche de médecin et elle ne put empêcher son mouvement de recul devant lui. Son dos cogna contre un mur et elle réalisa qu'elle se trouvait à même le sol, replié dans l'un des coins de la pièce.
« Où est-ce que je suis ? Comment ai-je atterri ici ? » Demanda Emma à l'homme devant elle.
« Je suis le Docteur Palmer, mais vous le savez déjà. Nous sommes à l'Institut Bangor de la Santé Mentale, vous y avez passé les cinq dernières années. »
« Qu-Quoi ?! » Balbutia Emma. « Je ne suis pas folle ! Je suis, je suis juste en train de rêver. »
« J'ai bien peur que non. Pouvez-vous me dire la dernière chose dont vous vous souvenez ? »
Emma baissa les yeux et remarqua le pantalon de jogging confortable et le tee-shirt à manche longue qu'elle portait. Cela semblait approprié pour un hôpital psychiatrique mais ce n'était pas quelque chose qu'elle aurait portée en temps normal. La dernière chose dont elle se souvenait était de s'être endormie sur le canapé dans le petit appartement de Mary Margaret.
« C'est juste un rêve. Je me suis endormie sur le canapé donc ça doit être un rêve, » répéta Emma.
« Est-ce que vous vous sentez comme si vous étiez dans un rêve en ce moment ? » La pressa le médecin.
« Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?! Je me suis endormie et je me suis retrouvé ici donc oui, c'est un rêve. »
La blonde ferma les yeux et essaya de se réveiller, mais après quelques minutes elle fut déçu de constater qu'elle se trouvait toujours dans la chambre d'hôpital.
« Réveille-toi, putain... Réveille-toi, » murmura-t-elle inlassablement.
« Que diriez-vous de vous remettre au lit et de faire savoir à votre famille que vous êtes cohérente. Vous leur avez terriblement manqué et c'est la première fois que vous êtes consciente depuis que vous avez été amené ici, » expliqua le Docteur Palmer alors qu'il tendait une main vers elle.
Emma se laissa soulever et elle s'installa sur le bord du lit simple qui trônait dans la pièce avant que le médecin s'éloigne.
Elle pouvait sentir l'odeur de sa sueur mélangé à celle d'un savon bon marché collé à sa peau, elle pouvait sentir à quel point ses cheveux étaient cassants et hirsutes quand elle passa ses doigts dedans pour les peigner, elle pouvait sentir le goût des médicaments sur sa langue et le manque de fraîcheur de son haleine. Tout cela était un peu trop réel à son goût et elle espérait qu'elle allait bientôt se réveiller de ce cauchemar.
« Emma, votre femme est ici pour vous voir, » déclara le Docteur Palmer en réentrant dans la chambre.
« Ma femme ? » Demanda-t-elle avec incrédulité. Ce n'est pas qu'elle avait quelque chose contre le fait de sortir avec des femmes, c'est juste qu'elle n'avait pas fait référence à quelqu'un comme son petit-ami ou sa petite-amie depuis longtemps – pas depuis que Neal lui avait brisé le cœur avant de l'abandonner. Mais une épouse ? Le mariage était une chose qu'Emma s'était juré de ne jamais laissé lui arriver. L'idée d'être attaché à quelqu'un signifiait que vous ne pouviez plus fuir.
Le médecin fit signe à quelqu'un avant de lui sourire. « Oui, votre femme. Elle a fini par devenir une bonne amie du personnel à force de venir vous rendre visite tous les jours. Heureusement, elle est venue vous rendre visite tôt aujourd'hui, elle aurait manqué une chance de vous voir réveillée sinon. Elle a attendu longtemps pour ce moment. »
La blonde remua nerveusement alors qu'elle écoutait le rythme saccadé des talons s'approcher jusqu'à ce qu'un visage familier apparaisse sur le pas de la porte et la salue.
« Emma, » soupira la brune alors que ses yeux se remplissaient de larme. « Es-tu vraiment là avec nous ? »
« Regina ? » Demanda Emma en état de choc.
« Oui, ma chérie, c'est moi, » répondit Regina avant de franchir le pas de la porte et de prendre la blonde dans ses bras pour l'attirer fermement contre elle. « Tu m'as tellement manqué. Toutes ces années... »
Emma resta crispée un moment face à ce contact intime avant de retourner le câlin d'un bras quand l'autre femme commença à sangloter sur son épaule. Toute cette situation lui parût soudainement trop écrasante à gérer et elle se sentit épuisé.
« Je suis fatiguée, Regina, » marmonna Emma contre la clavicule de la brune.
L'autre femme se recula et prit amoureusement le visage de la blonde en coupe. « C'est tellement bon de te revoir. S'il-te-plait, ne me laisse plus jamais. »
« Okay, mais j'ai besoin de dormir maintenant, » répondit lentement Emma alors que ses paupières se fermaient de leur propre gré.
« Emma ? Emma ! »
Les yeux de la Sheriff s'ouvrirent brusquement alors qu'elle essayait de se lever, ce qui lui valut de tomber sans ménagement à côté du canapé.
« Bonté divine Emma, tu vas bien ? » Demanda Mary Margaret avec inquiétude alors qu'elle faisait rapidement le tour du canapé pour s'assurer que sa fille allait bien.
« Ouais, ouais je vais bien. J'ai juste fait un rêve bizarre et ça m'a fait un peu flipper, » expliqua-t-elle. « Tu m'as fait peur quand tu m'as réveillé. »
« Je suis désolée, mais tu avais l'air bouleversé. En plus, tu murmurais le prénom de Regina donc je me suis dit que tu devais faire un cauchemar, » répondit Mary Margaret.
Les yeux d'Emma s'écarquillèrent légèrement. « J'ai dit son nom ? Est-ce que j'ai dit autre chose ? »
La brune secoua la tête. « Non, juste Regina et quelques charabia sans queue ni tête. Tu es sûre que ça va ? »
« Ouais, ça va. Henry dort encore ? »
Snow haussa un sourcil. « Non, David l'a emmené à l'école il y a au moins une heure. »
« Il y a une heure ?! Mince ! J'avais pas prévu de dormir ici, » grommela-t-elle.
« Ce n'est pas grave Emma, on s'en est occupé. David et Henry semble s'être rapprochés pendant notre absence et pour être honnête, je viens juste de me réveiller. Je suppose que le manque de sommeil que l'on a accumulé dans la Forêt Enchantée nous a finalement rattrapées. Tu veux un petit-déjeuner ? Je peux te préparer quelque chose. »
« Non, je vais juste prendre une douche et aller au poste. J'aimerai me remettre dans le rythme, reprendre une routine normal si on peut appeler ça comme ça, » répondit Emma avant de se diriger rapidement vers la salle de bain.
Mary Margaret la regarda disparaitre avec un soupir inquiet puis elle haussa les épaules et se dirigea vers la cuisine.
.
Emma passa la majorité de la journée assise à son bureau, les pieds croisés sur celui-ci pendant qu'elle regardait distraitement dans le vide. Le rêve lui revenait inlassablement en tête et elle ne pouvait oublier combien il avait semblé réel. Même Regina lui avait semblé incroyablement réelle, de l'odeur de son parfum à la douceur de ses cheveux qui lui avait caressé le visage.
David était passé pour lui rendre son badge de Sheriff et voir comment elle allait. Ils avaient rapidement discuté et s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il serait maintenant adjoint et continuerait de travailler ici. Il lui avait proposé d'aller chercher Henry à l'école, ce qu'elle avait accepté, et il lui demanda d'essayer d'être à la maison pour dîner avant de quitter le poste.
C'était étrange de savoir que des gens se souciaient d'elle, et encore plus de découvrir qu'elle avait des parents. L'idée lui était étrangère et, même si elle se souciait de Mary Margaret et David, elle ne pouvait pas s'empêcher de se rebeller contre leur besoin de se rapprocher d'elle – surtout qu'ils avaient presque le même âge. Elle savait que ça allait prendre du temps, mais elle devait aussi gérer le fait d'être elle aussi une mère, ce qui l'effrayait encore plus. Elle se sentait encore coupable d'avoir éloigné Henry de sa vraie mère, celle qui l'avait élevé depuis l'enfance, mais elle devait le garder en sécurité et, pour le moment, elle ne pouvait pas faire confiance à la maire.
Du moins pas encore.
Emma fixa l'horloge sur le mur et se rendit compte qu'elle avait perdu toute une journée à ne rien faire. Elle soupira en se levant et rentra à l'appartement où elle enleva rapidement son manteau et ses bottes avant de s'asseoir à la table de la salle à manger.
Henry parla avec animation de son cheval pendant qu'ils mangeaient tous ensemble comme une famille avant qu'il monte avec son grand-père faire ses devoirs. Sans dire un mot, Emma attrapa un torchon et commença à essuyer la vaisselle alors que sa mère la lavait.
« Tu as été bien calme pendant le dîner, plus que d'habitude. Tout va bien ? » Demanda Mary Margaret alors qu'elle tendait une assiette à Emma.
« C'était difficile de placer un mot avec ce moulin à parole de gamin, » blagua la Sauveuse alors qu'elle rangeait l'assiette qu'elle venait d'essuyer avant de bailler bruyamment. « Je sais que je me suis reposée aujourd'hui mais je suis toujours aussi épuisée. Je n'ai pas l'impression d'avoir dormi la nuit dernière. »
« Eh bien, je suis sûre que dormir sur le canapé n'a pas aidé. Il faut que nous trouvions un endroit plus grand où vivre. »
Emma hocha la tête en réponse mais elle avait toujours des doutes concernant leur arrangement de vie commune. Si ça ne tenait qu'à elle, elle resterait dans l'appartement pendant que ses parents en chercheraient un nouveau mais elle n'était pas prête à laisser échapper cette information et à décevoir ses parents nouvellement trouvés.
Une fois que la vaisselle fut finit et que tout fut nettoyé, la Sheriff s'installa sur le canapé et regarda la télévision. Elle aurait pu jurer qu'elle n'avait fermé les yeux qu'une seule seconde mais elle sut presque immédiatement qu'elle n'était plus dans l'appartement de Mary Margaret.
Ouvrant les yeux, elle découvrit avec horreur qu'elle était de retour dans cette chambre d'hôpital, allongé seule sur le lit pendant que des voix se disputaient derrière la porte. Elle reconnut l'une d'entre elles presque immédiatement et un soupçon de soulagement la traversa.
« Regina, » appela-t-elle avant de racler sa gorge sèche et d'hausser la voix. « Regina ! »
La porte s'ouvrit brusquement et son épouse, soulagée, se précipita à l'intérieur.
« Oh ma chérie, dieu merci tu es à nouveau réveillée, » déclara la brune alors qu'elle s'asseyait à côté d'Emma et qu'elle tirait son corps frêle contre elle.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi suis-je ici ? »
Ses yeux bleu-vert plongèrent dans ceux marron. « Tu te souviens de quelques choses ? »
Emma secoua la tête.
Le Docteur Palmer s'approcha du côté inoccupé du lit avant de s'asseoir. « Emma, est-ce que vous vous souvenez de votre autre vie ? »
« Je ne suis pas sûre de comprendre ce que vous voulez dire ? »
Regina prit son visage en coupe et sourit. « Commençons avec quelque chose de simple. Est-ce que tu me connais comme ta femme ou comme l'Evil Queen et la maire de Storybrooke ? »
Emma inspira brusquement avant de se dégager de l'emprise de la brune. « Est-ce que c'est une sorte de jeu d'esprit tordu ? Un sort que tu m'as lancé ? »
La blonde regarda l'expression de Regina vaciller légèrement et elle se sentit mal d'être aussi froide envers elle, mais si c'était un nouveau jeu que Regina ou Gold jouait avec elle juste pour l'emmerder, elle n'allait pas laisser quelque chose d'aussi simple que les larmes de sa supposée femme l'avoir.
« Emma, vous avez été amenée ici par votre femme il y a cinq ans. Vous souffriez d'une forme indifférencié de schizophrénie dû à deux évènements traumatisants qui sont arrivés dans un très cours intervalle de temps dans votre vie. Pour se protéger, votre corps s'est mis en pause et en faisant cela, votre esprit a créé un tout nouveau monde, » expliqua le Docteur Palmer. « Vous êtes restée dans un état catatonique pendant des années mais aujourd'hui est le premier jour où non seulement vous parlez mais où vous êtes également consciente de votre environnement. C'est un grand pas pour vous, Emma, mais vous avez toujours une longue route à faire pour guérir. »
La blonde écouta attentivement le médecin alors qu'elle tentait d'ignorer la femme qui luttait contre les larmes à ses côtés. Incapable de se retenir, elle se tourna vers Regina et ravala l'amertume qu'elle ressentait pour l'autre femme, qui semblait si vulnérable, contrairement à la brune qu'elle connaissait. Il était étrange de voir le clone de la maire la regarder avec tant d'admiration, mais en même temps, cela lui semblait normal d'une certaine façon. Sachant que c'était juste un rêve, elle décida de jouer le jeu jusqu'à obtenir quelques réponses. Avec assurance, elle tendit la main et prit celle de Regina dans la sienne pour lui montrer qu'elle était désolée pour ces accusations blessantes avant de retourner son attention vers le médecin.
« J'ai besoin de réponse pour pouvoir faire la lumière sur tout cette histoire, » commença Emma. « En gros, ce que vous essayez de me dire c'est que le monde dans lequel je vis ou dans lequel je crois vivre est faux, fabriqué de toutes pièces par mon imagination ? »
« Oui, mais c'est plus que juste votre imagination. Tout votre être et votre esprit y croit au point que cela vous semble tout aussi réel que ce lieu l'est maintenant – peut-être même plus. »
« Mais comment est-ce que je sais que cette réalité n'est pas celle que j'ai inventé et que la réalité dans laquelle je pense vivre est en fait la vraie ? »
Le Docteur Palmer fronça les sourcils avant de comprendre et d'hocher la tête. « Vous ne pouvez pas. C'est à vous de faire la lumière sur ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. »
« Comment est-ce que je saurai ? Et si je choisis mal ? »
« Vous saurez, Emma. Vous devez croire en vous pour savoir ce qui a été inventé et ce qui ne l'est pas. »
La blonde soupira avant de reporter son regard sur le visage souriant de la brune. « Tu vas peut-être trouver que c'est une question bizarre mais je dois savoir. Où est Henry ? Est-ce qu'au moins il existe ? »
Emma regarda les yeux de l'autre femme s'écarquiller d'horreur avant que les larmes ne commencent à dévaler son visage. Elle serra la main de la blonde alors qu'elle essayait d'étouffer ses sanglots avant de se tourner vers le Docteur Palmer avec un regard suppliant.
« Emma, » commença le médecin pour attirer son attention. « Henry est l'une des raisons de votre situation, en fait, il est même l'un des éléments déclencheurs de votre condition. »
La blonde se retourna vers la brune et fronça les sourcils. « Où est Henry ? Regina, où est-il ?! »
Les yeux marron larmoyants se plongèrent dans ceux émeraude. « Il est mort avant d'avoir eu la chance de vivre. »
« Quoi ?! » Cria Emma alors qu'elle sautait hors du lit et plaquait son dos contre le mur. « Qu'est-ce que tu veux dire ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ?! »
Emma vit le médecin sortir de sa vision périphérique pour se diriger vers la porte mais ses yeux restèrent verrouillés sur Regina. La brune pleurait alors qu'elle tendait une main désespérée vers elle.
« Tu as fait une fausse couche, Emma. Tu as fait une fausse couche et notre petit garçon était trop jeune pour survivre. Tu n'étais enceinte que de six mois, » expliqua Regina entre deux sanglots.
« Non ! Non, Henry est vivant et il est beau et énergique, » répliqua la jeune femme alors qu'elle s'enfonçait davantage dans un coin de la pièce. « Ce n'est pas réel ! Henry est vivant et tout ça n'est qu'un horrible cauchemar ! »
Regina se leva brusquement et se dirigea vers la blonde. « Emma, les contes de fées ne sont pas réels, ce ne sont que des histoires. Je réalise que tu as probablement crée Storybrooke dans le but de donner une chance à notre fils de vivre la vie qu'il aurait dû avoir mais il est temps de revenir à la maison, vers moi, maintenant. Ceci est la réalité, pas là-bas. S'il-te-plaît ma chérie, nous pourrons toujours essayer d'avoir à nouveau des enfants un jour. »
Emma s'éloigna de l'autre femme alors qu'elle s'enfonçait davantage contre le mur. « Non ! Ce n'est pas réel ! Tu es l'Evil Queen et tout ça n'est qu'un mensonge ! D'une manière ou d'une autre, tu m'as ensorcelée et tu me fais croire que je suis folle pour pouvoir me prendre mon fils ! »
Regina fit un pas en arrière alors qu'elle continuait de pleurer avant que le Docteur Palmer et deux infirmiers se précipitent dans la chambre et encerclent Emma. Ses yeux fatigués se posèrent sur la seringue que tenait le Docteur Palmer et elle commença à paniquer.
« Eloignez-vous de moi ! Je ne suis pas folle ! Tout ça n'est qu'un rêve ! »
« Emma, il faut que vous vous calmiez. C'est juste un sédatif, » expliqua le Docteur Palmer alors que les deux infirmiers l'attrapait et la maintenait en place.
« Non ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! » Cria Emma avant qu'elle ne sente la piqure de l'aiguille dans le haut de son bras.
Ses yeux se fermèrent alors que le médicament entrait dans son système sanguin et tout devint noir jusqu'à ce qu'elle sente une main sur son épaule.
« Vous n'êtes pas réel ! Eloignez-vous de moi ! » Cria la Sauveuse avant d'ouvrir les yeux et de réaliser qu'elle se trouvait à nouveau sur le canapé et qu'un David surpris était agenouillé à côté d'elle.
« Hey, ce n'est que moi, » la rassura David. « J'ai entendu tes petits cris et j'ai essayé de te réveiller. »
La Sheriff prit une grande inspiration avant de s'asseoir, relevant ses genoux contre sa poitrine. « Ça semblait si réel. »
« Tu veux en parler ? » Proposa David.
« Merci, mais je ne préfère pas. »
Il bailla avant de lui caresser gentiment le genou et de se lever. « Je réalise que notre situation est un peu étrange, mais je suis là si tu as besoin de moi ou de parler. »
« Je sais, j'ai juste besoin d'un peu de temps, » répondit Emma alors qu'elle regardait son père accepter sa réponse avant de retourner au lit sans un bruit.
Elle resta blottie sur le canapé et laissa se qui venait d'arriver se rejouer encore et encore dans son esprit. C'était tellement surréaliste mais ce qui l'avait le plus touché était le moment où Regina avait parlé de sa fausse couche, des images de ce qui c'était passé avaient traversé son esprit. Comme un rêve à l'intérieur d'un rêve, elle avait vu le sang saturant son pantalon, sentit la douleur atroce dans son abdomen et vu Regina pleurer hystériquement à ses côtés alors qu'elles tenaient le petit corps sans vie de leur fils pour lui faire leurs derniers adieux.
Emma essuya les larmes qui coulaient sur son visage avant que le froid de l'appartement ne la pousse à se frotter les bras. Elle sursauta quand sa main frotta contre un endroit particulièrement sensible et ses sourcils se froncèrent de confusion alors qu'elle essayait de se souvenir de comment elle avait pu se blesser. Se dirigeant silencieusement vers la salle de bain et cligna des yeux jusqu'à ce que sa vision s'adapte à la lumière crue de la pièce. En regardant son reflet dans le miroir, elle grimaça en remarquant les cernes noirs sous ses yeux avant de se tourner pour inspecter son bras. Elle remarqua une petite marque de piqure ainsi qu'un léger bleu autour et son visage se teinta d'incrédulité quand elle réalisa que la blessure se trouvait exactement au même endroit que celui où le Docteur Palmer avait planté la pointe de son aiguille dans le supposé monde imaginaire.
NdT : Alors, verdict ? Si jamais tu as quelque chose à me dire – une question, une remarque, une idée, une impression, ... N'hésite surtout pas à me laisser une review, m'envoyer un MP ou à me contacter par hibou (si votre hibou est végétarien, n'oubliez pas de le préciser à la fin de votre missive, que je ne lui donne pas du bacon par inadvertance...)
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