Bonjour !

J'ai l'immense plaisir de vous présenter mon premier Dramione ! J'ai été contaminée par ce superbe couple grâce à Loufoca-Granger, qui écrit des fics absolument géniales, et je caresse depuis longtemps l'idée de leur donner vie aussi. Alors je me suis lancée... j'ai tout écrit, en... mmh... pas mal de temps x) mais je suis arrivée au bout, et donc je peux aujourd'hui publier le résultat. Évidemment je ne vais pas mettre tous les chapitres d'un coup, héhé, mais vu qu'ils sont déjà écrits je pense en publier un nouveau chaque semaine (disons le Mardi, puisque nous sommes Mardi !).

Pour vous présenter un peu le contexte : l'histoire se situe dans un Poudlard post-guerre, où les personnages principaux ont tous choisi de revenir à l'école (je suis plutôt partisane des fics où Harry et Ron ne reviennent pas, mais comme c'est ma première j'ai préféré garder des repères familiers). Je renie en bloc la mort de Rogue... donc il est de retour, en maître des potions (je vois mal Slughorn rester à Poudlard après la bataille...). Côté changement dans le corps professoral, McGonagall est directrice (sans grande surprise) et j'ai ajouté un nouveau visage pour la remplacer en tant que professeur de Métamorphose ; je préfère mentionner ça ici parce que je me suis aperçue qu'elle apparaissait dans un chapitre avant que j'aie vraiment pu la présenter... Donc vous voilà prévenus ;)

Je pense avoir tout dit... On se retrouve à la fin du chapitre ! Bonne lecture :)

EDIT : Je viens seulement de me rendre compte qu'on ne pouvait pas utiliser de point-virgule sur le site... Du coup j'ai plein de phrases qui ne voulaient plus rien dire x( donc j'ai simplement rectifié ça. Désolée!

EDIT, encore...
Je suis tellement nulle ! J'ai complètement zappé le Disclaimer !
DISCLAIMER : Il est évident que ni les personnages ni l'univers ni rien d'autre en rapport avec HP ne m'appartient ! J.K.R est assez gentille pour nous prêter ses persos et qu'on leur fasse des misères x)

Voilà... encore désolée. J'essayerai de ne rien oublier la prochaine fois, promis x)


Ce soir là, tout était calme dans le château : la plupart des élèves se préparaient pour le grand bal annuel organisé à l'occasion d'Halloween, retouchant une dernière fois les costumes et les maquillages. Seule une discussion animée retentissait dans l'un des couloirs :

« Allez Hermione, viens ! Tu passes ta vie à la bibliothèque depuis le début de l'année, quelques heures de détente te feraient le plus grand bien tu sais…

- Harry, Ron, je vous aime beaucoup, mais si vous me bassinez encore une fois à propos de ce stupide bal, je jure de vous faire si mal que même Mme Pomfresh ne pourra rien pour vous. Soyons clairs, je ne parle pas de blessures magiques, mais d'une atteinte à votre future descendance ! répliqua la jeune femme, lasse de l'entêtement de ses deux amis.

- Bon. Tant pis… Ginny m'a quand même demandé de te dire qu'elle t'avait laissé un costume sur ton lit, au cas où tu changerais d'avis, ajouta timidement Harry.

- Quelle charmante attention… Si vraiment je pensais changer d'avis, je serais assez grande pour m'en procurer un moi-même. Souhaite-lui une bonne soirée de ma part Harry, et Ron, dis aussi à Lavande que je lui passe le bonsoir. Sur ce, je vous laisse.

Elle repartit drapée dans sa fierté, sachant que ses derniers mots avaient dû plonger le rouquin dans un état d'intense gêne : en effet, elle et Ron s'étaient séparés d'un commun accord au cours de l'été, constatant que ça ne pourrait pas fonctionner entre eux… et Ron avait été le premier à trouver - ou plutôt à retrouver - quelqu'un d'autre. Bien qu'Hermione ne lui fit jamais aucune remarque, le jeune homme se sentait un peu coupable et il arrivait qu'elle en profite lorsqu'il se montrait, comme ce soir, particulièrement lourd. Ou parfois, par pur sadisme.

C'est donc en riant sous cape qu'elle se rendit à la bibliothèque, ouverte à toute heure pour les septième année. Elle était chargée comme un mulet et fut soulagée de pouvoir poser son barda sur la première table. Elle était d'ordinaire seule le soir : pas besoin de se mettre au fond de la salle pour avoir un peu de tranquillité, ou pour échapper au regard inquisiteur de Mme Pince.

Elle alla chercher divers ouvrages dans les rayons de la salle méthodiquement organisée, traitant pour la plupart de potions : ce soir, ce serait une soirée potions. En plus de l'énorme parchemin qu'elle devait rédiger à propos de la potion de Flumelle et qui était à rendre deux semaines plus tard, elle voulait prendre de l'avance sur le programme et se faire des fiches de notes pour les deux mois à venir. Elle s'occuperait de la suite lors des vacances de Noël.

Elle allait donc se plonger dans le premier - et très indigeste - ouvrage lorsqu'elle entendit un bruit incongru à cette heure : le grattement d'une plume sur un parchemin. Elle n'était pas seule. Quelqu'un d'autre avait choisi de ne pas fêter Halloween au milieu des crânes, des bonbons et des danses endiablées… Peut-être un professeur ? Hermione feint de l'ignorer pendant quelques instants mais elle fut vite dévorée par la curiosité, et les noms des ingrédients qu'elle lisait se mélangeaient dans son esprit tandis qu'elle essayait d'occulter ce bruit si intrigant.

Sentant enfin qu'elle ne serait pas du tout productive tant qu'elle ne saurait pas, elle se leva doucement et se dirigea vers le fond de la salle, d'où provenait le bruit de la plume, en se cachant derrière les étagères. Elle avait atteint son but quand, soudain, le silence revint. Elle se traita de tous les noms en maudissant sa curiosité maladive : si l'inconnu la trouvait en train d'espionner, elle mourrait de honte… Mais elle ne put s'empêcher de jeter un œil entre les étagères, et vit une table croulant sous les livres sur lesquels trônait en plus une écharpe vert et argent.

Un Serpentard.

Complètement paniquée cette fois, elle s'apprêtait à s'enfuir vers sa table lorsque deux yeux gris apparurent de l'autre côté de la bibliothèque, entre les livres, la regardant d'un air narquois. La surprise manqua de lui faire perdre l'équilibre et elle fit tomber de nombreux ouvrages en se rattrapant tant bien que mal à tout ce qui lui tombait sous la main. Drago, assez fier de lui, fit le tour de l'étagère pour se planter à quelques mètres d'Hermione.

« Alors Granger, on m'espionne maintenant ? »

Malefoy. Cette enflure de garçon gâté.

« Lâche-moi, espèce de mufle. Je n'ai juste pas l'habitude de voir du monde ici à cette heure. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais là ? Ta petite Pansy ne voulait pas aller au bal avec toi ?

- Ta gueule !

- Oooh, j'ai touché une corde sensible on dirait. Le grand Malefoy n'est plus aussi prestigieux depuis que son petit papa est à Azkaban… Pucey a plus la côte maintenant, non ?

- Mais tu vas la fermer oui ?! Et toi, Weasmoche ne tient plus à s'afficher avec un castor ? Ou alors il s'est rendu compte que tu étais frigide ?

- Tu peux y aller mon grand, je ne crains plus les insultes. Surtout venant de toi. De plus, il se trouve que les mensonges n'ont, tu sais, aucun effet… Seule la vérité peut blesser.

- Des conneries tout ça !

- Ah oui ? Comme Pansy qui raconte dans tout Poudlard combien Adrian est un meilleur coup que toi ? Remarque, il a un an de plus que toi, ce redoublant, plus d'expérience je suppose. Et puis il y a aussi tous les autres, qui affirment que ta place est auprès de ton père, dans une cellule voisine ? Sans parler du si chic Manoir Malefoy à jamais hors de portée de ta famille ? Mais on sait tout les deux que la réalité est encore pire que ça… Dis-moi Malefoy, ça fait quoi d'être un paria ?... »

Tremblant de rage, le Serpentard s'approcha d'Hermione en levant la main pour la frapper. Mais celle-ci ne cilla pas et resta plantée devant lui, prête à riposter s'il avait l'audace de passer à l'acte. Peut-être perçut-il la lueur de défi dans son regard, ou bien un restant de galanterie lui traversa-t-il l'esprit, toujours est-il qu'il resta un instant à quelques centimètres du visage d'Hermione avant de partir à grands pas en abandonnant là ses affaires.

Lorsque la porte de la bibliothèque eut claqué, Hermione s'écroula pour s'asseoir à même le sol : toute la pression venait de lui retomber d'un coup sur les épaules. Elle fut incapable de penser pendant de longues minutes, sentant que quelque chose n'allait pas : elle se sentait… coupable ? Oui, elle se sentait coupable. Malefoy était insupportable mais elle n'avait jamais voulu être aussi méchante. Ses mots étaient cruels, et déplacés. Elle se releva lentement, penaude, ramassa tous les livres pour les remettre en place et entreprit d'aller ranger les affaires de Malefoy dans son sac. Elle ne put s'empêcher de jeter un rapide coup d'œil sur ses notes : il travaillait visiblement sur un devoir de métamorphose… Mais que se passait-il à la fin ? Malefoy n'avait jamais travaillé de sa vie, et encore moins en Métamorphose.

Elle alla rassembler ses propres affaires, sachant qu'elle ne pourrait pas avancer plus ce soir : trop de choses tourbillonnaient dans sa tête. Elle fit un long détour par les cachots pour déposer le sac de Malefoy devant l'entrée de la Salle commune des Serpentards, sac auquel elle avait épinglé un petit morceau de parchemin.

« Je suis désolée… »

Le lendemain matin, c'est une Hermione d'humeur maussade et avec d'intenses cernes violets sous les yeux qui alla s'installer à la table des Gryffondor. La nuit avait été désastreuse, sa conscience l'ayant empêchée de s'endormir pendant un très long moment : comment avait-elle pu être aussi blessante, fut-ce avec Malefoy ? D'autant qu'il était plutôt effacé cette année. Pas une fois encore elle n'avait eu droit à son insulte préférée, mais peut-être aussi que le contexte politique jouait beaucoup. L'affaire avait longtemps fait les choux gras des diverses presses, et bien sûr de la presse à scandale : Malefoy sénior, radié de la communauté, emprisonné, dépossédé de ses biens. Narcissa avait été se réfugier chez de lointains parents une fois Drago innocenté de justesse. Le jeune Malefoy n'avait pas perdu l'accès à son propre compte chez Gringotts mais jamais plus il ne pourrait remettre les pieds dans la demeure familiale, saisie par le département de la justice magique. Il avait renié d'un coup son père, ses croyances, ses opinions politiques et culturelles… C'est donc perdu et diminué que Drago avait franchi les portes de Poudlard cette année là. Pour compléter le tableau, la disgrâce de son père l'avait atteint encore plus directement à travers ses anciens camarades : Pansy et ses autres amis proches s'en étaient détachés en premier, suivis par Goyle qui trainait avec tout le monde sauf avec lui. Blaise était celui qui était resté le plus longtemps fidèle à leur ancienne amitié, mais Drago avait été si détestable avec lui qu'il avait aussi renoncé. Malefoy avait ainsi été officieusement déchu de son titre de Prince des Serpentards, et c'en était définitivement fini de ses airs arrogants et fiers.

Alors il ne se mélangeait pas. Il mangeait seul en bout de table, s'asseyait seul en cours et, chose incroyable qu'Hermione avait découvert la veille, travaillait seul à la bibliothèque… et non dans la salle commune des Serpentards. Maintenant qu'elle y pensait, les professeurs étaient plus durs avec lui qu'ils ne l'étaient avant. Même Rogue, surtout Rogue d'ailleurs, montrait une distance prudente avec son favori, et ne lui attribuait plus systématiquement un Optimal, voir plus du tout. Peut-être alors Malefoy avait-il besoin, réellement, de travailler ? Que ses facilités ne lui suffisaient plus ?

Hermione essaya quand même de plaider sa propre cause avec sa conscience. Elle se martelait mentalement que Malefoy les avait, elle, Ron et Harry, fait souffrir pendant des années et qu'il comptait à son actif un certain nombre de méfaits détestables. Pourtant - et même si elle savait qu'elle avait raison - cela ne suffit pas à dissiper son malaise.

C'est le moment que choisirent Harry et Ron pour entrer dans la Grande Salle. Ils vinrent s'asseoir de chaque côté de la jeune fille, essayant de jauger son humeur. Harry sembla décider qu'il n'y avait pas de danger immédiat, et tenta d'engager la conversation :

« Salut Hermione ! Alors, bien dormi ? Tu as pu travailler comme tu voulais hier ? »

Tandis qu'elle se demandait si elle leur racontait l'épisode fâcheux de la veille, une silhouette qu'elle connaissait bien franchit à son tour les lourdes portes en bois. Il avait l'air tellement renfrogné qu'elle comprit que son petit mot n'avait pas eu l'effet escompté, bien que celui-ci ne fut plus accroché au sac de Drago. Elle blêmit et marmonna un « Oui, oui » à peine audible à l'attention de Harry avant de se murer dans le silence. Elle observa Drago aller s'asseoir tout au bout de la table des Serpentards, passant devant Adrian et Pansy qui s'embrassaient langoureusement. Il grimaça à peine, et s'assit lourdement sur le banc en bois sans parler à personne. Comme s'il avait senti le regard d'Hermione il releva la tête et, après avoir trouvé ses yeux, lui jeta un regard noir, plein de haine.

Elle s'intéressa précipitamment au contenu de son assiette et sentit le malaise grandir un peu plus en elle. Au fond, méritait-elle ce genre de choses ? Elle savait qu'elle n'aurait pas dû aller aussi loin, d'ailleurs remuer le couteau dans la plaie n'était vraiment pas son genre. Mais lui n'aurait pas dû être aussi affecté par ses paroles. Quelque chose… quelque chose n'allait pas. Elle décida cependant de s'intéresser aux garçons pour leur donner le change.

« Et vous, le bal ? C'était bien ?

- Génial tu veux dire ! répondit Ron, excité. Le dîner était délicieux et les costumes très réussis. Évidemment ma panoplie de fantôme a eu beaucoup de succès, et…

- Beaucoup de succès, tu veux dire comme par exemple auprès de Peeves ? le coupa Harry, l'air goguenard. Quand il t'a poursuivi dans toute la salle pour t'asperger de jus de citrouille en hurlant "IMPOSTEUR ! IMPOSTEUR !" ? Ou alors avec les première année qui t'ont dit que le drap à fleurs pour un fantôme c'était plus trop tendance ?

Les oreilles de Ron rougirent intensément tandis qu'Hermione essayait de ne pas s'étouffer avec son thé.

- Un drap à fleurs ? demanda-t-elle au rouquin, abasourdie.

- Oui, et ben, je n'ai rien trouvé de mieux. Et tu n'étais pas là pour m'aider à faire disparaître les fleurs du tissu.

- Mais Ron… un drap à fleurs

- Bon, on va pas y passer la matinée.

Le déjeuner se termina sur les rires des Gryffondor, et Hermione parvint à chasser Drago Malefoy de sa tête.

Le reste des vacances fut plutôt mouvementé. Hermione eut beau prendre de soin de ne travailler que dans la salle commune, et non plus à la bibliothèque, elle ne cessait de croiser par hasard le chemin de son ancienne Némésis : dans les couloirs, dehors, dans la Grande Salle… il la poursuivait de ses regards noirs et affichait un air franchement narquois chaque fois qu'elle avait le malheur de paraître contrite. Un soir, alors qu'elle se rendait à la tour des Gryffondor, Hermione eut la désagréable surprise de le trouver nonchalamment appuyé contre un mur au détour d'un couloir. Impossible de faire demi-tour discrètement, il l'avait vue et la scrutait déjà avec une mine moqueuse. Elle se redressa de toute sa hauteur, regardant bien droit devant elle, et priant pour qu'il n'ait pas idée de prononcer la moindre parole… mais c'était évidemment peine perdue. Il semblait, ces derniers jours, avoir laissé tomber sa rancœur pour faire place à une attitude des plus irritantes.

« Hé, mais voilà ma brute préférée ! »

Hermione accéléra le pas, en essayant de bloquer mentalement ses paroles, sans grand résultat.

« Alors, tu as trouvé quelqu'un à qui dire des atrocités aujourd'hui ? »

Ne pas écouter. Ne pas écouter. Ne pas…

« Tu vois, après toutes ces années à me traiter de petit con sans cœur, il me semble qu'en fait j'aurais pu te demander des conseils… Tu sais frapper là où ça fait mal Granger ! Au fait, tu ne m'as pas dit, tu as aimé être la méchante pour une fois ?

- Malefoy ! Je me suis excusée pour l'autre fois ! Et c'était il y a une éternité ! Que veux-tu de plus ?

- Ha, enfin une réaction ! Dis-moi, tu pensais t'en tirer comme ça ? Avec la petite no-note sur mon sac ? Ce serait bien mal me connaître…

- Mais tu vas la fermer, oui ?

- Pas avant de t'avoir bien enfoncé le nez dans ta propre me…

- Sincèrement, ça t'étonne ? Ça t'étonne, après toutes ces années où tu m'as harcelée, toutes ces années où tu m'as insultée, que je n'aie pas envie de prendre un peu ma revanche ?

- Non… pas le moins du monde. Ça confirme même ma pensée : personne n'est une oiselle blanche innocente, et surtout pas toi. Tu es comme tous les autres, tu profites de ceux que tu penses faibles. »

Ce fut la goutte de trop pour la jeune femme, déjà à bout de nerfs.

« MOI je profite des faibles ? MOI ? Non mais tu réalises l'énormité de ta connerie ? »

L'explosion de colère prit Drago un peu au dépourvu, et il sembla se ratatiner contre son mur.

« Je me suis toujours opposée à toi, même quand tu n'étais pas encore en… disgrâce. Je vais te dire ce qu'il se passe : mes arguments sont simplement plus percutants aujourd'hui parce que tu prends conscience de la véracité de mes propos. Tu réalises, aujourd'hui, que nous avons toujours eu raison, Harry, Ron et moi : tu n'étais qu'un sale petit con, gâté, pourri, bouffi de suffisance et d'arrogance. Et maintenant, plus personne n'est là pour te mettre de la poudre aux yeux et te dire que tu es merveilleux… Tu es seul, Malefoy, désespérément seul, tellement seul en fait que tu dois venir me parler pour avoir un peu de compagnie. Tu es pathétique. Et si tu as une once de dignité, ou simplement de bon sens, tu vas arrêter de me provoquer dans un combat que tu ne peux que perdre. »

Elle partit, sans se retourner, en laissant peu à peu l'adrénaline redescendre et la honte monter. Elle avait encore laissé ses émotions la submerger sans rien pouvoir faire pour les arrêter, et elle s'en voulait. Une fois de plus, elle avait raison, mais une fois de plus, elle avait été inutilement cruelle. Elle aurait aimé être assez forte pour n'éprouver que de l'indifférence à l'égard de Drago, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher : il était tellement facile de le haïr. Tellement facile de « frapper là où ça faisait mal », de se venger… mais la vérité c'est que Drago avait eu raison aussi, en un sens : elle profitait de la situation du Serpentard pour en rajouter et l'enfoncer un peu plus, parce qu'elle savait qu'il serait affecté par ses paroles, bien plus qu'avant. Et elle s'en voulait d'apprécier ça.

Elle ne vit plus Drago durant les vacances, comme s'il évitait avec soin tous les itinéraires qu'elle pourrait emprunter et mangeait Merlin savait où. De son côté, elle n'était toujours pas retournée à la bibliothèque, mais elle savait que le calme relatif de la salle commune ne durerait pas et qu'elle devrait bientôt retourner dans son lieu de travail habituel.

La rentrée arriva, un peu plus tôt qu'elle ne l'aurait voulu.

Ron, Harry et elle déjeunèrent un peu tardivement et, se rendant compte de l'heure, Hermione les pressa un peu. Ils se levèrent tous les trois, bientôt rejoints par Lavande qui s'accrocha au bras de Ron et Ginny qui vola un baiser à Harry avant de se diriger vers les serres du professeur Chourave. Légèrement en retard, ils se hâtèrent mais tous les autres élèves étaient déjà assis lorsqu'ils arrivèrent. Lavande alla s'asseoir à côté de Parvati, Ron et Harry prirent place à la dernière table de deux libre… et quelqu'un était déjà assis à la place d'Hermione. Alors qu'elle se demandait quoi faire, le professeur Cadalwind entra dans la salle et annonça à ses élèves :

« Bonjour ! Vous aurez remarqué la présence de Mlle Mélinaire, une jeune stagiaire française en formation de professeur. Elle sera avec nous pour le restant du trimestre, c'est-à-dire jusqu'à Noël. Miss Granger, je sais que vous vous asseyez traditionnellement ici, mais notre invitée ne maîtrisant pas encore toutes les subtilités de notre langue j'ai préféré l'installer au premier rang. Vous ne m'en voudrez pas j'espère ?

- N… non Professeur, répondit Hermione, le rouge lui montant aux joues.

- Bien. Prenez donc place, et commençons le cours. Nous allons aujourd'hui aborder un sujet particulièrement pointu, il s'agit de la… »

Mais Hermione n'écoutait déjà plus. La seule place restante se trouvait au fond de la classe, à la table de Drago. Elle s'avança, de plus en plus rouge, et s'assit délicatement sur la chaise à côté du Serpentard qui lui lança un regard noir.
Elle se tint très droite, prenant bien soin de ne pas regarder dans sa direction, et sortit toutes ses affaires : du parchemin neuf, son encrier et sa plume préférés. Elle commençait à peine à se détendre et à prendre des notes lorsqu'un geste de son voisin renversa son encrier, recouvrant ainsi la moitié de son parchemin de liquide noir. Excédée, elle lui dit dans un murmure :

« Malefoy ! Arrête tes gamineries ! Qu'est-ce qu'il te prend ?

- Rien Granger, rien du tout. Je ne l'ai pas fait exprès, lui répondit l'intéressé de son sourire le plus hypocrite.

- Pas fait exprès ? chuchota Hermione d'un ton qu'elle voulait ferme. Tu te fous de moi ?

- MISS GRANGER ! Ne profitez pas d'être au fond de la classe pour vous dissiper ! » rugit Cadalwind, depuis son tableau.

Hermione rougit de plus belle, et, après avoir fait disparaître son parchemin détrempé, en sortit un autre dont elle découpa furieusement un petit morceau : elle y écrivit un mot avant de l'envoyer à Drago. « Comme des gamins », soupira-t-elle.

- T'es quand même drôlement gonflé !

- Gonflé ? Moi ? QUI balance des horreurs aux gens ?

- TOI, habituellement ! Je te rappelle que tu m'as aussi insultée, en plus d'avoir été insupportable !

- Et ça se dit Gryffondor…

- Quel rapport ?

- Le courage, la fierté, l'honneur, tout ça ? Nan ? Moi je suis à Serpentard, c'est normal.

- Sale petite fouine !

- Enchanté. Tu m'excuseras de pas te faire la bise, je suis allergique aux castors.

Craignant de lui faire avaler le bout de parchemin par les narines s'il continuait sur sa lancée, Hermione préféra arrêter là la conversation et fulmina silencieusement sur sa chaise tout le reste du cours tandis que Drago affichait un large sourire. Il y avait longtemps qu'il ne s'était pas amusé comme ça. Longtemps qu'il n'avait plus souri du tout, en fait.

Lorsque la sonnerie retentit, Hermione se leva et partit comme une furie en direction du cours de Botanique sans attendre personne. Ron et Harry durent piquer un sprint pour la rattraper et, même une fois à sa hauteur, continuer de courir pour ne pas se laisser distancer.

« Hermione, qu'est… qu'est-ce qu'il… ouf… se passe ? lança Ron qui avait visiblement bien besoin d'un peu d'entraînement.

- Rien. Ron, tu pourrais me couvrir si je donne par inadvertance un grand coup de sécateur dans la plante du jour tout à l'heure ?

- Pardon ? »

L'air abasourdi du rouquin aida Hermione à se calmer, et elle se permit de sourire. Un peu.

« Un coup de sécateur. Moi. Dans la plante.

- Heu… oui ?

- Super. Bon, on se traîne là. Harry, tu ne devrais pas être si mou au début de la saison de Quidditch. Tu as intérêt d'écraser les Serpentards, sinon je te fais bouffer ton chaudron. »

C'est un Harry tout rouge qui lui répondit, complètement essoufflé :

« J'aurais… du mal… si… pff… si tu me tues avant. Pourquoi on fait un sprint là ?

- Parce que si je ne me défoule pas maintenant, c'est toute la serre qui va y passer !

- C'est à cause de Malefoy, nan ?

- Oooh, Ron, quelle puissance de déduction. Oui, évidement que c'est à cause de lui. Il suffit que je sois à côté de lui deux heures pour qu'il redevienne insupportable. Je le hais. Il m'a même empêchée de me concentrer sur le cours du professeur Cadalwind, alors que je suis sûre que ce sujet là va tomber aux ASPICS et que si je n'ai pas la Métamorphose ce sera catastrophique pour mon dossier, et puis…

- STOP ! Hermione, allons, tu ne t'es pas fait tes fiches préliminaires ? Tu n'as pas acheté environ 62 bouquins qui traitent du sujet en long et en large ? Tu n'as pas les Annales ASPICS des 10 dernières années ? Et enfin, enfin, tu crois vraiment que Cadalwind n'accepterait pas de te renseigner si malgré tout ça un point te restait obscur ? répliqua Harry, qui avait repris du poil de la bête.

- Mmh… moui. Bon. Mais Ron, je compte quand même sur toi.

- Pour ? souffla Ron, au bord de l'évanouissement.

- Pour le cours. Le coup du sécateur tient toujours. »


Hop ! Merci, merci mille fois d'avoir pris le temps de me lire.

Et... qu'en pensez-vous? N'hésitez pas à partager vos impressions avec moi, en review ou par MP... je suis terriblement angoissée là tout de suite, aussi toute critique (négative ou positive) sera vraiment la bienvenue. Il va sans dire que je répondrai à ceux qui auront eu cette gentillesse, celle de me faire un retour.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne soirée, et à vous dire Mardi !