En une chaude journée de ce début septembre, deux jeunes filles couraient le long d'un quai où était stationné un long train rouge rempli d'adolescents plus boutonneux les uns que les autres. L'aînée l'avait bien remarqué, qu'ils avaient tous des gueules de cons. Elles entrèrent juste à temps dans l'un des wagons, juste avant que le train ne parte. Parties à la recherche d'un compartiment libre, elles aperçurent deux garçons, un brun et un roux, assis l'un en face de l'autre. Arrivées à leur hauteur, la plus jeune ne put se retenir :

- Ouuuuuuaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, t'as vu Tapadnon, on a trouvé celui qui a le plus de boutons !

- Pétajdeplon, tu sais qu'ils peuvent t'entendre ?

Cette histoire commence bien…

Bouton-man observa les deux jeunes dégénérées mentales, incrédule.

- Z'êtes qui ?

- T'as pas d'nom, dit l'aînée avec un air blasé

- Bien sûr que si j'en ai un, c'est Ron mon nom, et puis je t'ai demandé d'abord, d'abord !

- Non mais… c'est comme ça que je m'appelle…

- Gné ?

- Je m'appelle Tapadnon.

- Et moi c'est Pétajdeplooooooon ! annonça la cadette en gesticulant (et en se prenant les murs)

- Pétaj…

- Oui, Tapa ?

- Ta gueule.

- Maiiiiiis.

Le roux réprima un rire.

- Mais… mais c'est tout pourri comme noms !

- Je t'emmerde, d'abord. C'est la faute aux auteuses, en plus.

- Tapaaaaa… j'ai l'droit de parler maintenant ?

- Non.

- Maiiiis.

- Et moi, je pue ? Telles furent les premières paroles du bruns que vous aviez oublié, de toute façon il avait qu'à pas fermer sa gueule depuis le début.

- Oui, entre autre, rétorqua Tapadnon, mais c'est pas pour ça qu'on t'ignore.

- En plus t'es moche !

- Pétaj, je t'avais pas dit de la fermer ?

- Pardon…

- Et tu t'appelles comment ?

- …Émile-Louis.

- Mais c'est moche !

- Quand on s'appelle « Tapadnon », on a rien à dire, balança le brun avant de recevoir un énorme livre dans la tronche

- Oh, mais c'est comme dans la chanson ! fit Pétajdeplon qui profitait du fait que sa sœur soit occupée à donner des baffes à quelqu'un d'autre.

- Quelle chanson ?

- Bah celle qui fait « Je m'appelle Émile-louis JOLIIIIIIIIIIII ! »

- Demain, c'est décidé, dit Tapadnon laissant Émile-Louis se noyer dans son propre sang, j'investis dans des boules-quies.

- Ou un bâillon… proposa Ron.

- N'empêche, repris Tapa en regardant l'œuvre de son massacre, comment on peut donner un nom pareil à un gosse ?

- Ben, mon père étant un drogué notoire et ma mère une habituée de la picole, ils ont trouvé que ça faisait bien. A la base, Émile c'est le nom de l'arrière-grand-père de mon oncle du côté de ma mère, et Louis c'est le frère de la demi-tante du beau-frère de mon père

- Tapa, j'ai pas compris.

- Tu perds pas grand-chose.

Soudain, quelque chose de grand et orange s'abattit sur le dos de Tapadnon. Cette dernière poussa un cri de stupeur et disparut sous un jeune homme aux cheveux de feu et au regard malicieux (purée c'est une belle phrase mine de rien).

- Hééééééé ! s'exclama Pétajdeplon en voyant sa sœur succomber sous le poids du jeune homme.

- Frangin ! fit Ron en voyant son frère se jeter sur Tapadnon

- Ouah, ça se remarque pas du tout, répliqua Émile-Louis.

Puis un second jeune homme aux mêmes cheveux roux et au même visage de sagouin apparut derrière le premier.

- Oh mon dieu il se dédouble ! cira Pétaj.

- Imbécile on est jumeaux !

Tout à coup, le premier se vit projeté à travers le compartiment et se rétamer sur la fenêtre du train.

- T'es louuuuuuuuurd ! s'écria Tapa, en se relevant, le visage tout rouge.

- Fred !

- Aie.

- Tapaaaa !

- Ta gueule.

- Maiiis !

- J'ai mal.

- C'est la première fois que je vois l'un de mes frères voler comme ça.

- Ça a fait comme une fusée rouge qui a traversé la pièce.

- Vous vous appelez comment ?

- Moi c'est George, et lui là-bas, c'est Fred.

- Frod et Gerge ? C'est moi ou tout le monde à Poudlard porte un nom à la con ?

- Fred et George, imbécile!

- Et puis d'abord, fit Ron, moi j'ai un prénom normal...

- Et bien on va y remédier, fit George (ou Fred, d'ailleurs, on ne sait pas trop). A partir de maintenant, tu t'appelleras « Ronny-Choupinou ».

A cet instant, on aurait dit que le regard de Ron pouvait transpercer une plaque de fonte.

- Oh, Ronny-Choupinou est tout rouge ! fit remarquer Pétajdeplon.

- M'appelle pas comme ça !

- Ouais, ajouta sa sœur aînée, on dirait une grosse tomate coiffée d'une botte de carotte.

- Mais je t'emmerde !

- Ooooh mais c'est cette chère Tapadnon ! s'exclama l'un des jumeaux en voyant la jeune fille dans son état normal. Comment vas-tu ?

- Bien jusqu'à ce que Fred se jette sur moi.

- C'était pas une raison pour me balancer !

- Tu préférais peut-être un coup de pied dans les valseuses ?

- Euh… non, non, finalement balancé c'était bien.

Au bout d'un quart d'heure, tout le monde était installé dans le compartiment, et tous un peu serré parce qu'à six dans un compartiment à quatre, c'est pas génial. Les discutions allaient et venaient, Tapadnon avait dit une bonne quinzaine de fois à sa sœur cadette de se la fermer (ce qui est relativement peu pour ce laps de temps), cette dernière appelant toujours les jumeaux Frod et Gerge (ils sont foutus). Et ce fut à ce moment-là qu'une fille aux cheveux ébouriffés entra dans le compartiment.

- Coucou ! C'est Drago qui a mis une perruque !

Tapadnon expulsa violemment le travesti en lui gueulant :

- Non, c'est pas à ce moment de l'histoire que t'arrives !

A ce moment une fille aux cheveux ébouriffés entra dans le compartiment.

- Coucou ! Moi c'est Hermione !… non vilaine madame, ne me frappez pas, je suis la vraie !

Tapa rengaina son bras.

- Oh, elle est chouette ta perruque, je veux la même ! fit Pétaj en tirant sur les cheveux de la pauvre Hermione.

- Aie aie arrête ça fait mal !

Tapa attrapa une mèche de cheveux de sa sœur et la tira si violemment que Pétaj tomba à terre.

- Aaaaaaaaaieuuuh ! ça va pas ?!

- Elle t'a dit que ça lui faisait mal.

- Ouain !

- Bon, qu'est-ce que tu veux, toi ? demanda Tapa à la nouvelle arrivante.

- Demandé si poliment… Et bien, un garçon a perdu son crapaud, vous l'auriez pas vu ?

- Bah oui bien sûr on a que ça à faire chercher des crapauds, en plus y'en a partout ici des crapauds, tout le monde ici est un crapaud, même toi t'es un crapaud !

- Pétaj si tu pouvais la fermer ça nous ferait des vacances ! cria Tapadnon.

- Crôa.

- Ronny-Choupinou, tais-toi, fit George (ou Fred).

- M'appelle pas comme ça !

- Je suis plus grand que toi, alors je t'appelle comme je veux ! Nyahahaha…

- Pourquoi, Seigneur, pourquoi j'ai eu des frangins comme ça…

- Te plaints pas, Ronny-Ch… Ron ! dit joyeusement Pétajdeplon. T'aurais pu tomber sur Tapadnon.

- T'as dit quelque chose toi ?

- Euh non, non…

- Trévoooooor !

- Gné ?

Un garçon rondouillard débarqua d'un coup dans l'encadrement de la porte, bousculant au passage Hermione qui tomba sur Fred.

- Salut ma jolie.

- Hiiiii au secours ! Lâche-moi Fred !

- Non, moi c'est George !

- Ah pardon, je pensais…

- Non en fait j'ai menti, c'est Fred.

- Je croyais que c'était Gerge, moi… fit Pétajdeplon.

- Hé-hooo ! je suis lààà ! fit le garçon qui venait d'entrer en agitant les bras.

- Ah, salut gamin, dit Gerge (ou Frod) d'un air nonchalant en lâchant Hermione qui s'étala peu gracieusement sur le sol.

- J'ai perdu mon crapaud.

- Bah il est pas là, dégage, le menaça Tapa.

- Euh ok ok mais… Il va bien, votre copain ?

- Qui ?

Tapadnon se retourna et remarqua qu'Émile-Louis, que vous aviez encore oublié, s'était endormi la tête sur la vitre de la fenêtre et commençait à baver en abondance.

- Vous croyez qu'il est mort ? demanda Pétaj.

- Non, je pense plutôt qu'il pionce. Comme personne lui cause jamais, il doit se faire chier…

Le concerné répliqua un ensommeillé « chier, bande de cons… » et retourna au pays des rêves.

- Et beh…

- J'veux une cacahuète…

- Ça vole pas haut.

- Mur de brique…

- Quelqu'un peut le faire taire ?

- Loooooooooooooool

Et là, c'est le drame.

Tout se passa très vite. Avant même qu'il ne s'en aperçoive, Tapadnon avait réussi par on ne sait quel miracle à retirer la chaussure gauche de Ron et à la lancer à travers la pièce. Cette dernière atterrit sur la tête d'Émile-Louis qui s'écroula sur le sol.

- Mais pourquoi t'as fait ça ?! s'indigna Hermione.

- Quitte à dormir, autant qu'il le fasse en silence, répondit-elle, une vilaine grosse veine tapant violemment sur sa tempe.

Le rondouillard entama alors une ultime tentative afin de se faire remarquer. Il sauta partout dans la pièce et donna des claques à presque tout le monde (sauf Émile-Louis, qu'il avait décidé de ne pas achever).

- Je suis làààà ! J'exiiiiste ! Puisque personne n'a l'air de vouloir le savoir, je m'appelle NEVIIIIIILEEEUUUH ! Et j'ai PERDUUUUU mon CRAPAAAAAUUuUuUuUuD ! (tadaaa)

Certains applaudirent.

- Quelle belle prestation.

- Magnifique.

- J'ai mal à la joue.

- J'ai cru comprendre « Neville », « perdu » et « crapaud ».

- T'as chopé l'essentiel.

Puis Tapadnon chopa Neville par le col.

- T'as fini ?!

- Euh oui oui oui pardon !

Elle le lâcha (un mort par jour, ça suffit). Puis la porte s'ouvrit de nouveau sur un gamin aux cheveux blond très clair genre moche flanqué de deux gorilles roses à cheveux… hein, c'est des humains, ça ?

- Rentrez pas, y'a plus de place ! fit Tapadnon, coincée entre Neville et Ronny-Choupinou.

- Ben je vais en faire, de la place.

Et sur ce, il balança Neville par la fenêtre – du moins, il essaya, car ledit Neville ne passait manifestement pas par ladite fenêtre. Alors après l'avoir décoincé (ce qui prit au moins un bon quart d'heure), il décida de balancer Émile-Louis à sa place, parce qu'il aimait pas sa tête.

- Oh Mon Dieu ! s'écria Hermione.

- C'était mon oreille, lui fit remarquer George.

- Ah, pardon.

- Bof, c'est pas une grosse perte, ajouta Tapadnon. Par contre, ok pour faire de la place, mais avec toi et tes deux gardes du corps c'est pire qu'avant.

- Rien à foutre. Moi, c'est Malfoy. Drago Malf…

- Ouaaaaaaaaaaaaaaaaah il a un nom de meeeeeerde ! cria Pétajdeplon, en gesticulant et en donnant des baffes à tout le monde vu le manque de place.

- Pétaj si tu veux pas suivre l'autre débile dehors, j'te conseille de continuer à la fermer, lui balança sa sœur.

- D'accord…

- Z'êtes qui, vous ? demanda alors le fameux Drago.

- Ça te regarde ? lui lança Tapa en le foudroyant du regard.

- Moi je m'appelle Pétajdeplon! Cria Pétajdeplon (sans déconner?).

- Moi C'est Fred.

- Et moi Georges.

- Moi C'est Neville.

- Moi je m'appelle Hermoine.

- Vous allez tous le faire? Demanda Tapadnon.

- Et lui, au fond, c'est Ronny-Choupinou, ajouta Georges (ou alors Fred, enfin peu importe).

- Je m'appelle pas comme ça! Cria le plus jeune des roux.

- Et encore c'est pas le pire, mais l'autre que tu as balancé dehors il s'appelle Emile-Louis, annonça Tapadnon.

- Et après vous osez vous moquer de mon nom ? Vous avez tous des noms pourri, surtout le petit roux là, Ronny-Choupinou.

- Mais je m'appelle pas comme ça ! Hurla Ron avant de s'effondrer sur la banquette qu'il inonda de larmes.

- Ah bah bravo, fit l'un des jumeaux, tu l'as fait pleurer maintenant.

- C'est vous qui avez commencé aussi, rétorqua Tapa.

- Oui, mais nous on a le droit, c'est notre frère, fit Frod.

- Bah oui, à quoi ça sert d'avoir un petit frère si on peut pas le martyriser, continua Gerges.

- Je suis Tapadnon, et j'approuve ce message.

Pendant que Ronny-Choupinou s'étouffait dans sa morve, tout le monde s'installa plus ou moins confortablement sur les banquettes et c'est alors qu'ils commencèrent une partie de belote magique. Les heures passèrent, la nuit tomba, les lumières du train s'allumèrent, le temps passa, Hermione alla aux toilettes, Drago en profita pour lui piquer sa place, Neville perdit trois fois son crapaud dans sa poche, Petajdeplon se prit une bonne vingtaine de baffe de la part de sa sœur, Crabe et Goyle jouèrent à chifoumi parce que la belote c'est trop intello pour eux, Fred et George tentèrent de draguer Tapadnon, Tapadnon sorti son gourdin clouté de son sac et le garda près d'elle, au cas où.

De son côté, Emile-Louis, que vous aviez encore une fois oublié, mais on vous en veut pas vu que tout le monde le croyait mort, était toujours endormi pendant que son corps ballotait au gré du vent, accroché au loquet d'une des fenêtres du train quelques compartiments plus loin.

Que va-t-il se passer maintenant ? Le chariot de bonbons va-t-il passer ? Drago tentera-t-il de violer Hermione ? Emile-Louis va-t-il tomber et mourir ? Neville va-t-il manger son crapaud ? Tapadnon va-t-elle tuer quelqu'un ?

Je vais vous avouer quelque chose : Même moi je le sais pas !