Chapitre premier :

Je le déteste. Il m'énerve avec son regard arrogant, sa tronche d'échappé de l'asile. J'en ai assez.

Si ce n'était pas une demande de la directrice il est clair que je n'aurais pas accepté mais coup de malchance : cet idiot doit je ne sais quel service au lycée pour corriger ses « écarts » et évidemment, c'est au gentil Nathaniel qui ne demande pourtant rien à personne de s'en occuper. Dire que j'avais un rencart avec la nouvelle...

Bon sang, il est agaçant ! Allez du calme, il pourrait profiter de mon énervement pour me pousser à le cogner et donc à me faire provisoirement renvoyer et c'est hors de question.

Comme je pouvais m'y attendre, il est en retard. Comme si ça ne suffisait pas de devoir voir sa tête de rat après les cours il me fait attendre cet imbécile !

Ah le voilà, ça ne fait jamais que 30 minutes que je l'attends après tout. Et il se permet en plus de me fusiller du regard comme si c'est moi qui avait demander à le voir ! Cela dit, il semble nerveux, presque ailleurs comme s'il me fixait avec méchanceté par simple habitude. Ça ne me regarde pas, c'est ses problèmes.

Il s'arrête devant moi sans daigner m'adresser un salut et me dit directement qu'il n'a pas que ça à faire alors je me redresse, sans prendre la peine de lui répondre, je ne tiens pas à m'abaisser à son niveau en m'énervant contre lui bien que je meurs d'envie d'envoyer mon point dans sa mâchoire.

Nous avançons d'un pas rapide jusqu'au gymnase ; ce soir, il doit ranger le matériel, faire un inventaire précis et tout cela sans enfreindre le règlement, voilà qui s'avère périlleux. A peine arrivons nous sur les lieux qu'il shoote avec mécontentement dans un ballon, l'envoyant directement dans une vitre. Je ne me prive évidemment pas de réagir.

« Jolie performance, tu n'as même pas tenu une seconde.

-Au moins je ne restes pas immobile comme un con !

-Tu es énervant à t'énerver pour un rien.

-Et toi ennuyant à rester inactif face à tout !

-Je ne te demande pas de me trouver amusant. Fait ce que tu as à faire que je puisses enfin partir.

-Tu pourrais bouger tes fesses de magistrat et m'aider tu crois pas?

-Tu n'as pas eu besoin d'aide pour tes conneries, débrouille toi. »

Sur ces mots, je m'assis sur un banc de bois en ouvrant mon roman policier pour me replonger dans ma lecture. Je ne releva la tête qu'une heure plus tard et ce que je vis me fit frissonner de tout mon long, il me fixait depuis un long moment semble-t-il et ne tenta pas de s'en cacher puisqu'il me sourit tranquillement. Je ne dis rien, regarde rapidement la salle puis me relève en refermant mon livre avant de sortir ; je sens qu'il me suit, mon cœur s'accélère sans que je ne comprenne réellement, sûrement ai-je peur qu'il m'attaque par derrière, il est fourbe et malsain alors pourquoi pas ?