Texte pour illustré le dessin de Foxie (ici h(tt)ps : / twitter(point)com/Foxie_Fern/status/511935555127767040/photo/1 ) d'après une idée que je lui avais donnée :3
Bleu. Rouge. Encore du bleu. Et il avait fini.
Il laissa ses bras tomber le long de son corps, serrant ses précieux intruments entre ses mains.
Il ne savait même plus comment il avait trouvé ces crayons. Peut-être qu'ils avaient toujours été là, peut-être que non... Les souvenirs devenaient flous. Il en oubliait même parfois son nom.
Mais pas eux. Eux il ne pouvait pas les oublier. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé.
Autrefois, il souhaitait tant ne plus les voir, ne plus les entendre. Et maintenant... et maintenant il se sentait vide. Si... seul.
Le monde était trop silencieux, sans les voix dans sa tête. Il aurait tout donné pour les entendre à nouveau. Oui même le "gamin débile" !
Il avait fini par s'habituer à leur présence, jusqu'à l'aimer. Les aimer, ses doubles personnalités.
Ils étaient une partie de lui, et il était une partie d'eux. Le morceau d'un puzzle, qui ne serait plus jamais fini.
Il tendit la main vers le mur, sans oser y poser sa paume. Ces dessins qu'il avait fait sur ce mur si blanc, ces coloriages grossiers... c'est comme s'ils étaient là. Comme avant.
Le Patron. Le Hippie. Le Panda. Et même le Geek. Ils le regardaient, de leurs yeux dessinés, vides et sans vies.
Les docteurs lui avaient répété qu'ils n'existaient pas. Qu'ils n'étaient pas réels. Qu'il les avait inventés...
Il ne devait pas y croire. Il ne pouvait pas ! il ne pouvait être juste... fou. Il avait raison, et ils avaient tort.
Alors pourquoi ? Pourquoi ses personnalités n'étaient pas revenues ? Et si ses doubles lui en voulaient d'avoir douté de leur existence ? Et s'ils ne voulaient simplement pas revenir ?
Il ferma les yeux. Des larmes menaçaient de tomber. Il ne tiendrait jamais. Pas tout seul. Pas sans eux.
Il colla son front contre le mur, les yeux toujours fermés. Mais cela n'empêchait plus ses larmes de dévaler sur ses joues.
-S'il vous plait... je suis désolé. Revenez...
Mais seul le silence lui répondit. Ce silence, froid et cruel, qu'il connaissait depuis... depuis quand ? Des semaines, des mois ? Il n'avait plus aucune notion du temps.
Dans cet asile... Ce putain d'asile. C'était lui qui le rendait fou !
Sous la colère, il serra le poing et frappa le mur. Il pleura, cette fois de douleur, et se laissa tomber.
À genoux, entre les crayons au sol qu'il avait abandonnés, il plongea son visage entre ses mains.
C'était trop dur, trop... trop... il ne pouvait plus le supporter. Ce silence, les médicaments, la solitude, les doutes, la torture mentale. Il voulait y mettre fin.
Suivant ses pensées noires, il baissa les mains et chercha un crayon assez pointu. Mais, il s'arrêta dans son geste, ayant remarqué l'état de ses mains : elles étaient couvertes de couleurs.
De si jolies couleurs... si... vivantes. Si différentes du blanc immaculé de sa tunique.
Il se mit à rire. Un rire de joie. Ou de folie.
Les docteurs voulaient le manipuler ! C'était ce qu'ils voulaient qu'il fasse ! Mais il ne tomberait pas dans le piège. Car il le savait.
Ses personnalités étaient toujours là. Elles seraient toujours là. Tant qu'il vivait.
Il était le blanc, ils étaient la couleur.
