CHAPITRE 1
"- Quinn ! Bouge-toi ! ordonna Kurt.
- Mmmh… marmonna l'intéressée. 'atiguée… 'dors.
- Il faut que tu arrêtes de dormir sous les gradins. Pour aller te réveiller, je dois parcourir tout le lycée, soupira le châtain en tirant une cigarette de sa poche.
- Tais-toi et files moi une clope, marmonna la jeune fille encore ensommeillée.
- Tu fumes trop, Quinn, la réprimanda Kurt.
- Tu t'es regardé ? maugréa l'autre. T'as rien à me dire. Bouge, et file.
- D'accord Maman, railla le jeune homme."
Quinn lui tira la langue puérilement et porta la cigarette à ses lèvres. Après quelques minutes de silence paisible, la jeune fille soupira.
"- Faut qu'on aille en cours.
- Je sais, répondit Kurt. J'ai pas envie.
- Ouais. Mais viens, c'est le début de l'année. Les profs sont toujours motivés à nous apprendre des trucs, dans cette période."
Le châtain hocha distraitement la tête et suivit sa partenaire.
Le duo était connu et redouté par tout McKinley. Populaires, beaux, intouchables. Mais tellement, tellement blessés.
La première a été enceinte, mise dehors par son propre père et a tout perdu. Le deuxième n'a plus de mère, traîne des casseroles plus grosses que lui et est empêtré dans tellement d'ennuis qu'il finira par s'y noyer. Voici Kurt Hummel et Quinn Fabray, amis pour le meilleur et surtout le pire.
-Pourquoi est-ce que tu es si épuisée, Quinny ? interrogea Kurt.
-Je te retourne la question, répliqua Quinn.
-Je ne suis pas fatigué, et ce n'est pas la question.
-Tu veux qu'on demande ça à tes cernes, ou tu arrêtes de mentir ? railla-t-elle.
Le châtain comprit qu'il n'obtiendrait pas ce qu'il voulait savoir tout de suite et abandonna.
D'autant plus que la jeune fille avait raison : lui aussi était épuisé. Il se levait beaucoup trop tôt, et rentrait bien trop tard. Son corps lui faisait mal, ses yeux le brûlaient et dès qu'il s'asseyait, il avait envie de poser la tête entre ses bras pour s'endormir et se réveiller encore plus fatigué. Et ce n'était que le début de l'année…
Il rentra dans la salle de classe précédé par Quinn, et leur professeur se tourna vers eux. Ses sourcils broussailleux se haussèrent, et sa bouche forma un rictus méprisant.
- Quelle surprise ! Kurt Hummel et Quinn Fabray. On me signale deux retards, et voilà qui arrive ! Il ne va pas falloir que cela redevienne une habitude.
- Quelle surprise ! Vos cours sont déjà ennuyeux alors que nous venons de rentrer, et vous me gonfle déjà. Bravo, un record. Au moins, on vous fait l'honneur d'assister à votre cours. Faîtes-nous le plaisir de ne pas faire de commentaire. Merci.
La tirade de Quinn fut marquée par le rougissement des joues du prof, et celui-ci bafouilla.
- Je… Allez-vous asseoir.
Kurt et Quinn se tapèrent dans la main plus ou moins discrètement et allèrent se placer au fond. L'heure passait lentement, beaucoup trop lentement. Kurt luttait tant bien que mal contre l'envie de sombrer dans le sommeil, et Quinn... Ne se donnait pas cette peine. La jeune fille dormait sur la table, sans rien faire pour se cacher. Kurt essayait de suivre un minimum –au moins pour son premier cours. Il voulait vraiment s'échapper de ce trou pourri.
Oui, Kurt Hummel n'aimait pas sa ville, Lima. Enfin, « n'aimait pas » est encore faible : il la détestait. Les gens étaient étroits d'esprit, les homophobes se comptaient à la pelle et personne n'avait le sens de la mode. Ah, et c'était tous des connards.
La seule qui échappait à la règle était Quinn. Quinn était belle, douce, affectueuse, mais avec autant de problèmes que lui –peut-être moins, se rectifia-t-il. Elle n'était pas du tout faite pour cette ville. Les gens pouvaient la voir comme une petite délinquante, se teignant les cheveux, fumant, séchant les cours et insultant ses profs, mais ce n'était qu'un masque, un bouclier. Elle utilisait ce système pour se protéger du monde extérieur et de nouvelles blessures… Comme Kurt. Sauf que les problèmes de Quinn étaient derrière elle. Même si ils hantaient ses nuits, et que leurs conséquences avaient fait de sa vie un enfer, ils n'étaient plus d'actualité. Kurt, lui, y était encore enfoncé jusqu'au cou. Et, comme tout cela s'annonçait, il n'était pas prêt d'en sortir.
Ce n'était pas possible ! Tout simplement. L'agence ne l'avait pas envoyé là, il faisait simplement rêve. Très étrange et très réaliste, Blaine devait bien l'admettre, mais rien de plus.
Une fois que le bouclé se fut convaincu que ce n'était pas réel, il prit réellement le temps d'observer autour de lui. La première chose qu'il vit, ou plutôt ce qui lui agressa les yeux, fut la tapisserie. Le mot qui désignait le mieux le papier qui couvrait les murs, en deuxième position après « immonde », était « décrépi ». D'atroces fleurs mauves semblaient se battre avec des sortes… D'abeilles, de papillons… ? Un effrayant et surprenant mélange des deux ? Blaine n'en savait strictement rien, et prit la sage décision de ne pas s'attarder sur la nature des créatures représentées sur le papier-peint. Il était déchiré de parts et d'autres, et l'adolescent n'eut aucun mal à s'imaginer des chats faisant leurs griffes sur la pauvre tapisserie. Elle avait visiblement l'air ancien en se permettant une raillerie, Blaine la situa vers le Moyen-âge il se pencha vers une inscription épargnée par les griffes de chat, précisant la date de fabrication : Mai 1845. Le garçon laissa échapper un petit soupir. Ce n'était pas aussi vieux qu'il l'avait proposé, mais ce n'était pas de la première fraîcheur non plus…
« - Tu as conscience que tu viens de faire un monologue entier sur une tapisserie ? Il faudrait penser à consulter, cela commence à devenir inquiétant…
- Pas de commentaires, voix de mes deux. Je dors, tu n'es pas censée être là.
- Tu es sûr que tu dors… ? L'agence t'a peut-être envoyé dans cette maison bizarre, après tout…
- Chut. Juste, chut. »
La voix à laquelle parlait Blaine était là depuis ses huit ans. Depuis le jour où il ne voyait sa sœur qu'à de rares occasions brèves, Blaine lui parlait, dans sa tête. Il ne se considérait pas comme un malade mental, mais il avait besoin de cette petite voix, que l'on pouvait prendre pour une voix de la raison.
Pas un seul jour ne se passait sans que Blaine pense à elle. A ses yeux rieurs, à son sourire flamboyant, à ses joues qui se coloraient de rose si facilement, à ses longs cheveux bruns sauvagement bouclés, et surtout, à son rire à la bonne humeur si communicative. Oui, Emily Anderson était un véritable petit soleil.
Blaine reprit sa contemplation. En passant outre le papier-peint dangereux pour la santé mentale, la pièce était plutôt vide. Un porte-manteau était prostré tel un soldat dans un coin, Blaine sursauta légèrement quand il se retourna et l'aperçut. L'objet avait l'air menaçant, et avait une forme étrange, comme si un de ses « bras » était tendu et qu'il n'avait qu'à le tendre un peu plus pour attraper son épaule et l'entraîner dans les ténèbres... Inconsciemment, l'adolescent se décala. Tout ça commençait bien…
L'agence, ou l'A.A, c'était là où Blaine travaillait. L'agence anti-adoption, conçue pour dissuader tout couple d'adopter, comme quoi l'adoption serait une mauvaise chose, et que l'on doit seulement avoir des enfants naturels. Blaine avait donc pour mission de faire l'enfant gentil au début, puis d'être insupportable et finalement de fuguer en laissant un mot comme quoi ils étaient des parents pitoyables. Toujours le même schéma. Et ça, Blaine en avait plus qu'assez. Il ne pouvait jamais s'attacher, ne devait en aucun cas commencer à aimer ou à faire preuve de sentiments. Toujours manipuler, caché sous une carapace. Et c'était insupportable. L'A.A volait des enfants dans les hôpitaux ou les orphelinats. Pour Emily et lui, c'était l'option hôpital. Ils n'avaient jamais connus leurs parents, et n'avaient jamais vraiment eu de famille.
« -Blaine, tu sais, ça fait dramatique dit comme ça. Tu vas me tirer une larme, railla la voix d'Emily.
-Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse, je ferais pleurer un éléphant.
-Qu'est-ce que les éléphants viennent faire là ?
-Bah ce n'est pas censé être connu pour ne pas pleurer ?
-Non, Blaine. Juste… non. »
Blaine haussa les épaules, sortant de ce dialogue étrange et se tournant vers ses nouveaux « parents », les observant d'un peu plus près. On allait dire que c'était un modèle standard : une femme au sourire tendre, avec de longs cheveux noirs ondulés et des yeux noisette, et un homme au crâne légèrement dégarni, des rides du sourire au coin de ses yeux bleus clairs. Un des deux devaient être stérile, d'où l'adoption. Ce que Blaine avait du mal à comprendre, c'est qu'ils l'aient choisi LUI. Pourquoi pas un enfant de maternelle, avec une bouille adorable ? Bien sûr, Blaine ne doutait pas de son charme (il était l'un des meilleurs éléments de son agence, même si il aurait préféré l'éviter.), ce modèle de couple avait tendance à s'orienter vers des choix d'enfants plus jeunes. La femme sourit et prit la parole.
- Bonjour, Blaine. Je m'appelle Sophia Anderson, et voici mon mari mon mari John.
Le brun hocha vaguement la tête. Il ne se rappellerait déjà plus de ces prénoms dans quelques semaines…
- Nous voulions un enfant en bas-âge, au départ, reprit Sophia.
« Et voilà, s'amusa Blaine. Mes théories ne ratent jamais. »
- Mais nous t'avons vu, et nous t'avons préféré.
Blaine haussa un sourcil, sans montrer plus d'étonnement que ça. Ce qui avait poussé ces gens à le choisir, il s'en foutait un peu. Il devait juste jouer la comédie assez bien afin de les faire s'attacher à lui, puis être insupportable avant de fuguer.
- Nous ne pouvons même pas expliquer ça. Tu es un adolescent de 16 ans, tu traverses des remises en question, tu as déjà fait une grande partie de ton enfance mais… C'est comme ça, expliqua John. Je sais que notre maison est… Etonnante au premier abord, mais même si elle est vieille, elle cache des surprises.
- Tu veux que l'on te montre ta chambre ? proposa gentiment Sophia.
Le bouclé hocha la tête, espérant que la pièce lui conviendrait. Il passerait la plupart de son temps là…
La jeune femme ouvrit la porte et Blaine cligna des yeux, plusieurs fois. C'était beaucoup mieux de ce à quoi il s'était préparé… Un lit assez grand, de deux places, avait une place d'honneur dans la chambre et on ne pouvait pas le rater lorsqu'on entrait dans la chambre. Il n'avait pas de pieds, et était posé au sol, mais Blaine l'aimait déjà. C'était d'ailleurs étonnant qu'il soit prêt à donner son affection à un lit et non à des parents adoptifs…
« - Là, c'est parce que tu aimes dormir plus que tout, railla la voix dans sa tête.
- Oh, tais-toi un peu, râla mentalement Blaine (oui c'était possible). »
Étonnamment, la voix de sa sœur n'insista pas. Haussant les épaules, Blaine continua de parcourir la pièce du regard. Une fenêtre qui donnait sur un balcon était couverte par une paire de rideaux verts, un bureau se serrait dans un coin opposé, et une lampe reposait dessus. Une armoire attira son regard, et il l'ouvrit machinalement pour découvrir des étages, prêts à accueillir ses affaires, ainsi qu'un miroir sur la face intérieure de la porte. Blaine referma l'armoire et ses yeux se posèrent sur la silhouette attentive de Sophia, qui l'observait fureter avec un sourire.
- Ça te plait ? interrogea-t-elle.
- Oui, affirma Blaine avec un léger sourire.
Pour une fois qu'il ne mentait pas, c'était un sentiment plutôt agréable… Il jeta son sac à dos sur le lit, puis suivit la jeune femme dans le salon.
- Tu iras au Lycée McKinley, dès demain, le renseigna l'homme –dont il ne se souvenait déjà plus le nom.-.
L'adolescent hocha la tête puis décida finalement de remonter pour déballer ses affaires. Une heure plus tard, il s'effondra sur le lit et s'endormit rapidement, un petit sourire aux lèvres : la petite voix avait finalement raison, il aimait dormir plus que tout au monde.
Le lendemain matin, Blaine se réveilla difficilement à l'alarme de son téléphone, et se retint de balancer son portable à travers la pièce. Il se leva maladroitement, et tenta de se rappeler où il se trouvait, encore groggy.
Peut-être chez les Johnson ? Mon Dieu, non. Ce couple était insupportable, avec leurs manières sur la propreté et leur obstination à forcer Blaine de RANGER sa chambre. Non, ce n'était pas ça. Des vêtements traînaient déjà un peu partout dans la pièce.
Était-il chez les Criss ? Une famille de grands malades… Mais non, cela ne pouvait pas être cela. Lorsqu'il habitait chez eux, il partageait sa chambre avec un autre garçon à l'époque, alors qu'il était seul dans celle-ci.
Haussant les épaules et abandonnant de définir l'endroit où il se trouvait, comme de nombreux matins où il ne savait plus chez qui il avait dormi –il verrait bien en descendant-, il farfouilla dans son placard, dénichant un tee-shirt propre et un slim noir.
« - Oh, j'avais oublié. En deuxième position après « dormir » dans ta liste de préférence, ce sont les slims noirs.
- … Tu reprends déjà du service ?! Il était trop tôt là…
- L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
- Arrête de citer George Washington ou… Je sais plus qui. Arrête de parler tout court, en fait.
- Au fond de toi, tu aimes cette petite voix.
- J'aime ma sœur. Pas la petite voix que je me coltine pour que mon inconscient comble le manque.
- Ça fait mal, Blaine…
- Rooh. »
Le brun s'empara de ses vêtements, passa une main dans ses cheveux et sortit en quête de la salle de bain afin de prendre une douche. Il tituba dans le couloir, puis ouvrit une porte : les toilettes. Ok, c'était à mémoriser. La deuxième porte fut la bonne, et il se traîna jusqu'au lavabo avant de s'éclabousser le visage. Le bouclé cligna plusieurs fois des yeux, ne parvenant toujours pas à se réveiller, puis entra dans la douche.
Quinze minutes plus tard, il descendit dans le salon les mains dans les poches, habillé et chaussé de Converses, les cheveux mouillés mais au moins, il parvenait à garder les yeux ouverts (un progrès).
-Bonjour Blaine. Qu'est-ce que tu veux pour déjeuner ?
Le garçon leva la tête et fixa quelques secondes la femme qui venait de lui demander ça. Cheveux noirs, yeux noisette, regard affectueux… Quel était son prénom, déjà ?
-Euh… Des… Un chocolat chaud et des tartines ? tenta Blaine.
-Comme tu voudras, sourit-elle en commençant ce qu'il avait suggéré.
Blaine hocha vaguement la tête, et posa le sac à dos qu'il utilisait la veille même pour transporter ses affaires à ses pieds, comptant aujourd'hui s'en servir comme sac d'école.
Le pauvre sac ne commençait à ne plus très bien supporter les chocs, et Blaine n'était pas quelqu'un de très soigneux. Le portrait que l'objet offrait était donc… Particulier. La poche avant ne fermait plus qu'à moitié, une des bretelles était déchirée, mais le sac survivait, et n'était pas dans un état de délabrement avancé : Blaine ne demandait que ça. Il marmonna un « merci » machinalement à la femme, quel que soit son nom, et porta une tartine à sa bouche.
- Quiiiiiin, boo. Tu as recommencé.
- Hmmmmm ? marmonna l'autre.
- Je t'ai dit de ne pas aller dormir sous les gradins, râla Kurt. Déjà, j'ai la désagréable impression d'avoir une routine, ce que je déteste, et en plus c'est mauvais pour ton dos. Enfin, je dois traverser tout le lycée pour te retr… Oh mon Dieu.
- Quoi encore ? s'agaça l'ancienne blonde.
- Look un peu ça, chuchota Kurt en s'asseyant à côté de son amie tout en gardant les yeux fixés sur un point.
Quinn suivit de ses yeux ensommeillés le regard du châtain, et haussa les sourcils à la vue d'un petit brun aux cheveux bouclés, plutôt bien fichu.
-Il est pas mal. Pas trop mon genre. On y va ?
Kurt lui jeta un coup d'œil et hocha la tête distraitement, puis son regard s'égara de nouveau vers le garçon.
-Tu crois qu'il est dans notre classe ?
-Je ne sais pas, et je m'en fous, soupira Quinn. Pitié Kurt, plus de niaiseries d'adolescent de 13 ans.
-N'importe quoi, répliqua l'autre en détournant les yeux. C'est comme si il était putain de bien foutu…
Le brun se retourna et son regard croisa celui, bleu, de Kurt. Il lui fit un sourire, mais Kurt n'eut pas le réflexe de lui rendre. Le garçon ne parut pas se vexer et retourna à sa conversation.
-Si, il l'est, murmura plus pour lui-même Kurt. Sacrément, même.
Bonjooooour ! (Non, non, restez là, je ne suis pas folle !)
Ok, je me lance dans une aventure : une fiction ! *sorstrèsvite*
Je préviens, je ne pourrais peut-être pas poster le chapitre 2 si ce n'est pas dans les deux prochains jours, alors les reviews, lâchez vous, sinon il ne viendra pas avant deux semaines :/ !
Pitié, même si vous êtes un inconnu qui lit ça vite fait, ou quelqu'un avec un compte, enfin bref, LAISSEZ UNE REVIEW. Que je ne fasse pas ça pour rien quoi…Vous m'avez comprise ! Bisous. (Je vous aime !)
