Avant tout je tiens à vous rappeler que les personnages ne m'appartiennent pas (à part mes OC, bien sûr).
Je vous souhaite une bonne lecture et espère que vous apprécierez!
POV Don
Nausée. Voilà le mot qui me vient à l'esprit quand je reprends lentement conscience. Je suis allongé sur le sol, un frisson me traverse. La fraîcheur qui règne ici semble me transpercer jusqu'aux os. J'ouvre faiblement les yeux, mais je ne vois rien, ou, en tout cas, pas immédiatement. L'endroit dans lequel je me trouve est très sombre et mes yeux ont de la peine à s'adapter à cette obscurité. Momentanément aveugle, je tente cependant de me lever, puis de me déplacer, mais je trébuche. Quelque-chose retient ma cheville ! Pas encore complètement remis, je cherche à atteindre mon bo pour me défendre, mais je ne le trouve pas. On a dû me le prendre ! Le bruit métallique qui se fait entendre alors que je me débats pour me dégager me fait brusquement réaliser que je suis en fait enchaîné au sol. Je commence à paniquer. Comment cela est-il arrivé ? Les idées qui se bousculent dans mon esprit sont encore floues et j'ai de la peine à me rappeler…
Anniversaire…c'est ça ! On allait fêter les treize ans de Mikey ! Demain ! Mais je n'avais pas de cadeau…Je voulais lui bricoler un vaisseau spatial qu'il pourrait télécommander, mais il manquait une pièce, celle que je devais trouver quand je suis allé à la déchèterie ! Et là…je ne sais plus…Raaah !
Un grognement inquiétant se fait soudain entendre. Je sursaute pour m'immobiliser dans la seconde qui suit. Une bête ? Ici ? Alors que je suis enchaîné et privé d'arme ? Je commence à distinguer la pièce dans laquelle je me trouve, ainsi que quelques ombres. La créature, quel quelle soit, devrait se trouver juste en face de moi. Je sursaute à nouveau quand je perçois un mouvement à ma gauche. Il y en a deux ? Affolé, je prends une position défensive. Quelques secondes plus tard, je peux enfin apercevoir dans les grandes lignes l'endroit dans lequel je me trouve, ainsi que les sources de mon angoisse. Le grognement que j'ai entendu quelques instants plus tôt provient d'un alligator. Heureusement pour moi, enfermé dans une grande cage et une muselière lui interdisant d'ouvrir sa gueule, il ne pourrait pas me blesser, même s'il le voulait. Quand au mouvement que j'avais repéré à ma gauche, c'est un serpent, un cobra pour être plus précis. Lui aussi est enfermé, dans un terrarium. J'ai en fait bien plus de compagnons de cellule que je ne m'y étais attendu. Cinq serpents en tout, l'alligator, trois lézards, un caïman et deux tortues. Le ou les personnes qui m'ont entraîné ici semblent manifestement avoir un faible pour les reptiles…
Un nouveau frisson me parcours. Je me frotte les bras, essayant des garder le peu de chaleur qu'il me reste. Je remarque qu'on m'a également pris mes coudières, mes genouillères, ainsi que ma ceinture et mon masque. Privé de mon équipement, je me sens affreusement vulnérable. Le fait qu'il était neuf (maître Splinter nous l'avait donné pour nous récompenser de notre progression dans notre formation en ninjutsu) ne fait qu'accenteur mon regret. Cela fait à peine quelques-fois que je suis sorti non-accompagné et voilà que je viens de me faire capturer. A treize ans, j'avais enfin convaincu maître Splinter que je pouvais me prendre en mains…mais il faut croire que ce n'est pas le cas. Cette pensée me déprime.
Je reporte mon attention sur les environs. Maintenant que je peux clairement distinguer la salle dans laquelle je me trouve, j'en conclus que je suis retenu prisonnier dans un sous-sol. Un escalier se trouve à ma gauche et je peux apercevoir une veille porte en bois à son extrémité. Je balaie encore la pièce du regard en cherchant quelque-chose qui pourrait être utile à mon évasion. Il doit bien y avoir un objet qui puisse m'aider…
Alors que je suis perdu dans mes pensées, j'entends un bruit de serrure, puis de pas dans l'escalier. La pièce est brusquement envahie par la lumière et m'aveugle à nouveau. Une voix rauque se fait entendre.
-Alors, alors…comment se portent mes petits amis ?
Un homme vient d'entrer. Assez grand mais très maigre, des cheveux longs et sals ainsi qu'une barbe de quelques jours, il ne paraît pas se préoccuper de son hygiène…ni de celui de ses « petits amis ».
Il se dirige vers le crocodile, fait la tournée des autres animaux, puis s'immobilise devant moi. Je ne bouge pas et ne le regarde pas. Je ne sais pas ce qu'il me veut et cela m'effraie. Sans compter tout ce que nous a dit maître Splinter sur les humains…
« Oh j'aimerais tellement que vous soyez là, sensei ! »
-Comment te sens-tu, p'tit gars?
Je tressaille, recule un peu, mais ne réponds pas.
-C'est bon relax, je ne vais pas te faire de mal. Ce serait vraiment bête tu ne crois pas ? Avec tout l'argent que tu peux me rapporter, je vais te chouchouter, fais-moi confiance.
Tout ce que je peux lui rapporter ? Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Sensei nous a toujours averti qu'il ne fallait jamais adresser la parole à un être humain, mais la curiosité est la plus forte. Et puis, il n'a pas l'air trop effrayant. Je demande alors prudemment :
-Qu..qu'est-ce que v…vous voulez faire de moi ?
Le bégaiement ne faisait pas partie de l'idée, mais au moins la question était posée.
L'homme me regarde avec de grands yeux. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que je lui réponde. Mais son expression étonnée fait vite place à un large sourire, suivi d'une grande exclamation.
-Et bien, si je m'attendais à ça ! Notre petite tortue humanoïde peut parler ! C'est encore mieux que ce que j'avais espéré !
Je me sens extrêmement mal à l'aise. Bien sûre que je peux parler ! Il me prend pour qui ?
-Tu sais que t'es une vrai mine d'or, p'tit gars ? Des tortues comme toi on n'en croise pas tous les jours ! Et devine quoi ? L'un d'mes meilleurs clients est un collectionneur privé de reptiles rares…
Il fait une légère pose alors que je commence, pour mon plus grand malheur, à comprendre.
-Il paiera c'que je lui d'manderai pour toi.
« Il veut me vendre ! Comme un vulgaire animal ? »
Je crois qu'il ne comprend pas que je suis bien différent des deux autres tortues qui nous tiennent compagnie dans leur aquarium. Je tente de lui faire comprendre son erreur. Oui, ça ne peut être qu'une erreur.
-M…mais je ne suis pas un animal ! Vous ne pouvez pas me vendre comme ça ! Vous devez me laisser partir, j'ai une famille et…
-Et maintenant tu vas être un bon p'tit gars et ne pas te lamenter comme ça quand mon acheteur se présentera, d'accord ?
« Il ne veut pas m'écouter ? »
Après un court moment d'hésitation, je ressaie.
-J'ai une famille et je dois rentrer à la maison ! Je n…
-Est-ce que je ne t'ai pas d'mandé d'arrêter de pleurnicher tout à l'heure ?
Son ton est complètement différent maintenant. Il me parle d'une voix lente et glaciale. Cet homme est bien effrayant finalement, mais je n'abandonne pas. Il faut absolument qu'il comprenne !
-Non ! Ecoutez, s'il-vous plaît ! Vous vous trompez ! Je sais que je ne suis pas humain mais je ne suis p…
-Tais-toi !
Son cri me fait sursauter.
-J'me fiche de tes p'tites plaintes grotesques ! J'me fiche de c'que tu peux dire ! Ferme-là ! Et si tu ne veux pas comprendre ce concept pourtant simple, j'ferrai en sorte que tu ne parles pas du tout, compris ?
La vérité me frappe violemment. Je réalise avec effroi que ce n'est pas un malentendu. Depuis le début, cet homme se fiche de savoir ce que je suis. Animal ou non, doué de raison et de sentiments ou non, tout cela ne le préoccupe pas. La seule chose qui semble l'intéresser, c'est l'argent.
Je chancèle et prends appui contre le mur derrière moi. Cette révélation me donne la nausée.
« Comment peut-on être aussi cruel ? »
-Très bien, sois sage et tout se passera pour le mieux.
« Pour le mieux ? Pour qui ? »
Le dégoût fait maintenant place à la rage. Si je dois être humilié de la sorte, je ne vais pas me laisser faire sans réagir. Le coup part sans que l'homme ait le temps de réagir. Il vacille et recule de quelques pas, les mains sur son visage ensanglanté. Je lui ai sûrement brisé le nez !
-Sale petit…, commence-t-il, mais je le coupe.
-Si vous ne me laissez pas partir, je vous assure que vous le regretterez !
Il me lance un regard glacial.
-Tu l'auras voulu !
Il quitte violemment la pièce, faisant claquer la porte derrière lui. Je me retrouve seul avec les autres reptiles. Malheureusement, je réalise maintenant que ce que je viens de faire est complètement stupide. Le provoquer alors que je suis retenu prisonnier et entièrement à sa merci, bravo Einstein ! Et je suis censé être intelligent ?
Je pousse un long soupir et m'adosse au mur.
« Comment vais-je pourvoir m'enfuir ? »
Quelques instants plus tard, le cliquetis de la porte se fait à nouveau entendre. L'homme entre une nouvelle fois dans la pièce et, cette fois, ses mains ne sont pas vides.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Un fusil ! Non, pas un fusil qu'on utiliserait pour un gibier. Un fusil à fléchettes. Des tranquillisants ? Dans son autre main se trouve une muselière.
« Il n'y pense pas vraiment ! N'est-ce pas ? »
A l'autre bout de la salle il prend position et se prépare à tirer.
« Il est fou ! Ce fusil est utilisé pour les longues distances ! Il va me transpercer la peau ! »
Je ne peux pas esquiver le coup, pas à cette distance. La flèche vient se nicher profondément dans mon épaule, répandant rapidement son produit dans mes veines. Je la retire précipitamment mais la substance semble déjà faire effet. Je me sens vaciller et m'applique à fixer le sol, espérant que cela m'aiderait à tenir debout un peu plus longtemps. Quelques gouttes de sang viennent rougir le plancher. Je pose ma main sur la blessure tout fraîche.
« Cet abruti m'a bien amoché! »
En quelques secondes à peine, je sombre dans l'inconscience.
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Des voix se bousculent dans ma tête. Je ne les reconnais pas. Est-ce que je devrais ?
« Sensei ? Mikey ? Raph ? Léo ? »
Mais aucune ne semble correspondre…
-Impressionnant !
« Qui est-ce ? »
Il faut que j'ouvre les yeux…mes paupières sont si lourdes…
-N'est-ce pas ? Il est à ce jour le seul spécimen de son espèce connu. Aucun de mes informateurs n'en a vu de semblable.
Cette voix ! Je sursaute et me redresse brusquement. Mauvaise idée. A cause de la baisse de tension provoquée, je perds l'équilibre et m'étale sur, ma coquille. Quand je lève les yeux, c'est pour voir deux humains en face de moi. Le premier est celui que je connais déjà, celui qui me garde prisonnier dans ce sous-sol. Il s'est changé et porte maintenant un costume de bonne qualité. Il s'est également coiffé et rasé. Alors ce n'était pas un cauchemar? Le second est une femme. Brune, des yeux bleus, propre sur elle, un tailleur de haute couture couleur et un visage parfait, elle dégage une forte personnalité. Ses yeux océans me fixent et paraissent me sonder jusqu'au plus profond de mon être. Elle est intimidante, c'est le moins que je puisse dire.
-Il est très nerveux. Il ne semble pas faire confiance à l'homme, remarque-t-elle.
« Sans blague ? »
-Mais il est encore jeune, c'est quelque-chose qui peut s'arranger, reprend l'homme.
« Ça, j'en doute… »
Le rapide coup d'œil qu'elle lui adresse laisse supposer qu'elle n'est pas convaincue. Elle ne semble pas retardée comme l'autre humain, peut-être que j'ai une chance de la convaincre, elle !
Je me redresse avec l'espoir de la persuader de me relâcher, mais seul un faible gémissement se fait entendre. Pas étonnant je ne peux pas ouvrir la bouche !
Paniqué, je pose mes mains sur mon visage. Une muselière ! Un flash me vient soudain à l'esprit. Lui, le fusil à fléchettes et la muselière.
« Il l'a fait ! »
Je fais rapidement glisser mes mains à l'arrière de mon crâne, à la recherche d'une boucle à détacher. Je sens le système, mais il est prévu pour des doigts humains…les miens sont beaucoup trop grands, je n'arrive à rien ! Il semble même avoir ajouté une sécurité en plus.
La femme m'observe me débattre avec force.
-Il n'a pas l'air d'apprécier cette muselière, êtes-vous certain que c'est nécessaire ?
-Il mord, répond simplement l'homme.
« Toi, sûrement pas, je le regretterais… »
-Vous avez vu la façon dont il utilise ses membres…il a la dextérité d'un être humain ! C'est fascinant !
-Oui, c'est un petit phénomène…
Elle m'observe encore quelques instants, mais je ne fais pas attention à elle. Tout ce que je veux c'est trouver un moyen de me débarrasser de cette restriction.
-Je resterais bien l'observer un peu plus, mais je vais devoir y allez. Je passerai chercher la tortue et l'alligator demain. Faites en sorte qu'ils ne tombent pas malade ! Vous savez très bien ce que je pense de votre hygiène…
L'homme lui adresse un sourire forcé et lui répond d'une voix mielleuse.
-Ne vous inquiétez pas ! C'était un petit incident qui ne se reproduira plus.
Les deux humains se dirigent maintenant vers la sortie.
-Je l'espère bien. Vous vous rendez bien compte que le prix n'est pas le même pour un spécimen livré en mauvais état…
L'homme suit la femme à l'extérieur, non sans m'avoir d'abord adressé un sourire venimeux. La porte se ferme ensuite derrière eux, me laissant à nouveau seul et désemparé…
Voilà pour le premier chapitre! =)
