Disclaimer : tous les personnages appartiennent à notre grande prêtresse J.K Rowling.
Songes Edulcorés.
Draco… Draco… Draco…
Le flou se dissipa, la voix se fit plus claire : c'était elle. Elle portait de nouveau cette tenue affriolante de petit lutin. Le décolleté en V plongeant de son petit haut corail lui écrasait sa petite poitrine et la faisait ressortir magnifiquement. Sa taille, serrée d'une ceinture noire, laissait deviner des hanches légèrement développées sur lesquelles il rêvait de poser ses mains sa jupe – de la même couleur que son haut – lui arrivait à mi-cuisse et elle portait des bas rayés vert et rouge. Entre le tissu virevoltant et celui qui galbait ses jambes, Draco pouvait apercevoir la peau laiteuse de ses cuisses, ce qui le fit déglutir avec difficulté. Il baissa le regard et sembla étonné, elle ne portait donc pas de chaussures ? Il releva la tête vers son visage et s'arrêta net, son faciès figé dans une expression d'hébétement. Les joues rougies, les lèvres carmins, ses yeux rehaussés d'un trait noir, son regard chocolat qui le vrillait, ses boucles sauvages domptées en de volumineuses anglaises et son petit nœud à rayures vert et rouge noué dedans. Un sourire idiot se dessina sur les lèvres du Serpentard. Hermione Granger était tout sauf laide, Hermione Granger était tout à fait son fantasme. Il déglutit difficilement derechef lorsqu'il remarqua qu'elle était légèrement penchée en avant, la tête inclinée sur le côté droit. Sa longue manche corail, finie d'un tissu transparent et volant quelque peu, présentait au jeune homme une main tendue surmontée d'un cupcake coloré.
« Tu veux goûter à mon gâteau, Draco ? »
Il se redressa et ouvrit des yeux ronds, des mèches blondes collées sur son front par la sueur, les mains fermement agrippées sur son drap. Il saisit son réveil rageusement : 3h27. Encore ce fichu rêve. Il glissa sa tête sous son oreiller et poussa un juron, et se rendormit quelques minutes plus tard.
Les piques s'enfoncèrent agressivement dans la chair dorée, laissant échapper un liquide jaunâtre et une plainte furtive de la porcelaine. Le morceau de saucisse s'engouffra dans la bouche du jeune Malfoy et se fit mastiquer ardemment. « Fichue Gryffondor » répétait-il entre deux mâchements, alternant les regards noirs entre son assiette et la tablée ennemie. Après un énième crissement d'assiette, son ami Blaise Zabini, qui aurait préféré manger ses céréales tranquillement, se décida à tourner la tête vers lui pour savoir de quoi il en retournait. Lorsqu'il vit son ami fixer la célèbre Miss-Je-Sais-Tout quelques mètres plus loin, le noir étouffa un rire. Alors c'était ça ? Blaise se rappela que la première fois que son ami lui avait parlé de ce rêve, il avait réprimé une grimace de dégoût, mais avait pensé en son for intérieur qu'il aurait bien voulu lui aussi rêver de la brune en petite tenue. Il fallait avouer que la puberté avait été en faveur de la jeune fille, lui donnant quelques formes alléchantes. Par contre, pour ses cheveux, la nature ne l'avait vraiment pas gâtée, sa masse semblant de plus en plus touffue au fil des années. Et depuis que la Gryffondor et lui s'adressaient la parole, il s'était surpris plusieurs fois à lui reluquer les fesses. Après leur rentrée en huitième année, savamment proposée par leur directrice et ancienne professeur de métamorphose Minerva McGonagall, il était allé à la rencontre du Trio d'Or, s'excusant pour toutes ces années où il n'avait rien fait pour leur montrer qu'il n'était en aucun cas du côté de Voldemort, étant en effet resté à l'écart lors de la bataille de Poudlard. Harry Potter et Ron Weasley s'étaient contentés de recevoir ses excuses, mais Hermione Granger, elle, avait commencé à sympathiser avec le Serpentard. Et de temps en temps, ils passaient un peu de temps ensemble.
A côté de lui, Draco Malfoy marmonnait un « fichue Gryffondor » pour la centième fois au moins. Il lança un regard désespéré à son ami qui rigolait sous cape à côté de lui, poussa un soupir à fendre le cœur et plongea son visage dans ses mains. Cette foutue Granger dans son foutu costume débile de lutin ne cessait de lui trotter en tête. Lorsqu'il releva les yeux, son regard accrocha celui de la brune. Il sentit ses joues chauffer et il revit sa gorge nue et la peau laiteuse de ses cuisses. Son bas ventre commença à le déranger, envoyant des ondes de chaleur dans ses jambes et son estomac. Il s'imagina caresser son giron du bout des doigts et embrasser sa clavicule. Il voyait parfaitement sa main se perdre sur son épaule, son omoplate, son dos, finir sur ses reins ses yeux qui le supplient. Il sentait son souffle chaud dans son cou, sa bouche se faire happer par ses lèvres douces et pleines sa langue humide et brûlante se mêler à la sienne. Draco commença à se sentir à l'étroit dans son caleçon et une goutte de sueur glissa sur sa tempe. C'en était trop. Il fallait qu'il sorte. Lorsqu'il se leva, Blaise remarqua sa gêne et le suivit des yeux jusqu'à la double porte de la Grande Salle. En sortant, le blond passa le dos de sa main sur son front, essuyant le film de sudation qui s'y était rapidement déposé. En se dirigeant vers les cachots, il poussa un dernier juron.
« Fichue Gryffondor ».
Draco Malfoy marchait dans les couloirs de Poudlard, accompagné de sa sempiternelle bande d'amis, en direction de la Grande Salle pour le dîner. Au loin, un brouhaha cacophonique se faisait entendre. Du coin de l'œil, il aperçut Théodore Nott souffler et Pansy Parkinson glousser. Il réfléchit un instant, et lorsqu'il se rendit compte de la date, ses yeux s'agrandirent d'appréhension. En effet, lorsqu'ils arrivèrent devant la double porte, des petits groupes se tenaient çà et là. Au bas de l'escalier, il vit Harry Potter, un bonnet rouge avec un pompon blanc au bout vissé sur la tête, tenant par la main Ginny Weasley, habillé d'une courte robe rouge et affublée du même bonnet en face, Ronald Weasley, le bout du nez rouge, semblait porter des bois de renne sur la tête. Son bras enserrait la taille d'Hermione Granger. Elle était là, et elle portait cette fichue tenue. Son top corail paraissait plus pâle que dans son souvenir, et ses seins étaient plus imposants il remarqua que la ceinture noire autour de sa taille se fermait grâce à une boucle dorée sa jupe était d'une couleur plus vive, contrastant avec la partie de peau visible, son bas gauche était légèrement redescendu et elle portait des bottes, qui lui arrivaient à mi-mollet, avec une petite boucle au niveau de la malléole. Elle portait donc des chaussures cette fois. Dans sa main, elle tenait un panier remplit de diverses pâtisseries. Quand il la vit, le Serpentard s'arrêta droit comme un piquet, seul Blaise le remarqua, mais il continua à avancer avec les autres. Le blond fixait sans cligner des yeux la nuque de la jeune fille, qui, sentant un regard sur elle, finit par se retourner. Ses boucles – pour une fois domptées en volumineuses anglaises – volèrent autour d'elle ses lèvres carmin esquissèrent une drôle de moue, ses yeux de biche le regardaient, et ses joues rosirent un peu plus. Sa jupe tourna gracieusement, laissant apparaître un peu plus de peau qu'à l'ordinaire. Sans s'en rendre compte, le jeune homme s'avança vers elle. Elle haussa un sourcil, ouvrit la bouche, hésitante, comme pour dire quelque chose, mais la referma immédiatement et souffla vaguement du nez. En l'entendant, Draco sortit de sa léthargie et se mordit la langue de s'être laissé guidé par ses hormones d'adolescent stupide. Il suivit du regard la main de la brune qui s'engouffra lentement dans le panier qu'elle tenait de l'autre main, et en tira un gâteau qu'elle lui tendit. Plus qu'un gâteau, il s'agissait d'un cupcake coloré, emballé dans un papier vert – très Serpentard, nota intérieurement le jeune homme –, recouvert de deux couches de crème au beurre, l'une rouge et l'autre jaune, et agrémenté d'une gaufrette et d'une cerise.
« Tu veux goûter à mon gâteau ? »
Machinalement, comme si quelqu'un d'autre avait pris possession de son corps, il plongea un doigt dans la crème et le glissa dans sa bouche, fermant les yeux et poussant un petit gémissement extatique. Framboise et fruit de la passion. C'était délicieux, ça fondait dans sa bouche, faisait exploser ses papilles gustatives. Ne voulant pas en perdre une seule miette, il suçota son doigt, ce qui surprit Hermione qui étouffa un petit rire nerveux. Draco ouvrit les yeux, se rendant compte de ce qu'il venait de faire.
Après le bal du Tournoi des Trois Sorciers qui s'était déroulé lors de la quatrième année d'étude du Serpentard, les élèves avaient réclamé au corps enseignant un bal tous les ans pour Noël. La direction avait refusé – après tout, Poudlard était une école, non une salle des fêtes – mais avait toutefois accordé aux élèves qu'ils puissent s'accoutrer de manière festive et veiller un peu plus tard dans leur salle commune à chaque dernier vendredi avant les vacances. Dès la première année de la mise en place de cet "évènement", les filles ramenèrent des gâteaux, des chocolats et autres sucreries pour leur camarade. Et depuis, Hermione Granger s'était habillée de cette manière, chaque veille des vacances. Et depuis, Draco ne cessait de rêver d'elle, dans cette tenue, quelques jours avant la date fatidique. Et chaque année, quand elle remarquait enfin qu'il la fixait, elle était venue vers lui, une main tendue avec une douceur, et lui avait demandé s'il voulait goûter à son gâteau. Mais Draco s'était toujours repris : il la regardait d'un air dédaigneux à chaque fois et s'en allait. Mais pas cette fois. Non, cette fois, il avait totalement craqué. Il avait bel et bien cédé à ses impulsions.
« Dis-moi, tu… enfin, je veux dire… qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? » S'enquit-elle. Voyant le trouble de son ennemi, elle se reprit aussitôt, de peur de le faire fuir : « ça t'a plu ? ».
Le blond la regarda de haut en bas, s'arrêtant une demie seconde de plus sur la peau de ses cuisses puis sur sa gorge nue. Son bas ventre fourmillait, et des images suggestives d'Hermione et lui, lui vinrent en tête. « Tu n'as pas idée à quel point ça me plaît », pensa-t-il. Son regard remonta vers les yeux chocolat de son interlocutrice, à laquelle il sourit gauchement, bafouilla quelque peu et s'en alla précipitamment.
Pendant le dîner, il toucha peu à sa côtelette d'agneau, ses haricots verts et ses pommes-de-terre, ressassant ce qui était arrivé quelques instants plus tôt. Il trifouillait son assiette du bout de sa fourchette, en soupirant toutes les dix secondes environ.
« Psst… »
Il releva aussitôt la tête en direction de son ami Blaise qui esquissa un rictus moqueur, et qui lui fit signe du bout du menton de regarder en face de lui. Il tourna la tête et ses yeux accrochèrent ceux d'Hermione, qui lui sourit, gênée d'avoir été prise en plein flagrant délit. Ses joues s'empourprèrent et elle baissa la tête. Draco souffla de déception, mais très vite, un sourire béat naquit sur ses lèvres lorsqu'il remarqua qu'elle le regardait derechef. Ce petit manège dura jusqu'à ce qu'elle s'en aille, accompagnée de ses amis. Le blond soupira d'aise et mangea de bonté de cœur son assiette. Blaise se pencha vers lui, et lui murmura au creux de l'oreille, un rire taquin dans la voix :
« Si tu veux mon avis, mon pote, si tous les ans elle te demande si tu veux goûter son gâteau, c'est que ce n'est pas à prendre au sens littéral, crois-moi ! »
Les yeux de Draco s'ouvrèrent en grand et ses joues prirent la couleur des pivoines. Son bas ventre lui rappela sa présence une nouvelle fois, et il sentit des gazouillements dans son estomac.
« Ouah… » Souffla-t-il.
Draco… Draco… Draco…
Ses yeux papillonnèrent et il la vit, debout devant lui. Elle était totalement nue, ses bras tendus jusqu'à son entrejambe. La région antérieure de ses bras cachait ses seins, et son habituel cupcake trônait dans ses mains, cachant son intimité. Draco la trouva parfaite. Un film de sueur commença à perler sur son front et sur sa colonne vertébrale, et l'étroitesse de son caleçon lui donnait peine à respirer. Et, les joues indécemment rouges, les cheveux en pétard et les yeux mi-clos, Hermione lui demanda d'une voix suggestive :
« Alors Draco, dis-moi, tu vas te décider à le goûter mon gâteau ? »
Le Serpentard se redressa subitement, et soupira de frustration. Il essuya la transpiration de son front d'un revers de main, et loucha sur son érection douloureuse. Il s'étala sur son matelas, glissa la tête sous l'oreiller, et souffla pour lui-même, dans un sourire :
« Fichue Granger ».
A demain pour la suite, et joyeux Noël à tous :)
