Hallo ! Je suis de retoooouuuur \o/
Cette fanfiction fera très exactement dix-neuf chapitres et possédera ensuite un épilogue. Celui-ci est le plus court, donc attendez-vous à bien plus long les fois suivantes. Ce n'est pas nécessaire d'avoir lu mes autres fanfictions, mais techniquement celle-ci peut être vues comme le prequel à Protons, Neutrons et Électrons. Il y a des références et l'OC est le même, mais l'histoire peut être lue sans avoir lu le reste.
Les neuf premiers chapitres seront dédiés au point de vue d'Armand, il y aura un chapitre transitoire et les neufs suivants seront du point de vue de l'OC. Bonne lecture ! ^^
Disclamer : Uniquement le texte et l'OC m'appartiennent, je ne reçois aucune rémunération pour ce qui suit et ne possède aucun droit sur l'oeuvre originale.
Aide à l'inspiration : Azurea8
Oeuvre originale : Flander's Company.
Auteur original : Ruddy Pomarede.
Ratting : T.
Septembre 1997.
Assis sur un banc, il était concentré sur le journal ouvert dans ses mains. Ses lunettes de soleil fièrement posées sur son nez, satisfait de la présence encore salutaire de l'été. Sans prêter une once d'attention au groupe autour de lui, un peu ennuyeux à son goût ; et encore moins à sa petite-amie qui était en train de parler, confortablement assise sur lui. Ses pupilles se tournaient rarement vers elle. Juste lorsqu'elle passait une main dans ses longs cheveux blonds, en fait. Une assurance au cas où certains lui cacheraient sa lecture.
Ils avaient tous repris les cours depuis deux semaines déjà. Il était lassé de la répétition, des jours qui se ressemblaient. Il n'attendait plus que les prochaines vacances, ou rien que l'arrivée du week-end. C'était bien plus palpitant pour lui, car il savait comment rendre sa vie bien plus endiablée dans ces moments-là. Ce ne fut que lorsqu'il sentit tous les regards sur lui, qu'il s'arracha de sa lecture. Une fille l'interpella, debout face à lui, à quelques mètres. Il ne lui accorda qu'un bref coup d'œil. Persuadé de perdre son temps.
- Ça va Armand, on ne te dérange pas trop ?
- Hm, non.
Il remit correctement son journal et reposa les yeux dessus. Jusqu'à ce que quelqu'un s'en mêle pour regarder la page qu'il étudiait. Sa mâchoire se crispa, mais il retint un commentaire. Parfois, il fallait juste accepter que personne allait visiblement le laisser tranquille.
- Qu'est-ce que tu lis comme ça ?
- La bourse.
- Toujours plongé dans son économie. Hey Lina, il la lâche au moins quand vous sortez ensemble ? Ou c'est toi la troisième roue du carrosse ?
- Tu exagères. C'est parce que tu ne le vois que le matin où les nouveaux chiffres sortent.
Il allait répliquer quand la sonnerie indiquant la reprise le coupa. Ils s'activèrent tous pour ranger et récupérer leurs affaires.
Une fois prêt, il sentit une main se faufiler dans la sienne et ils prirent le chemin de leur salle de classe. Une de leur amie se colla à lui dans son dos une seconde pour le charrier. Son corps se tendit automatiquement.
- Qu'est-ce qu'il faut qu'on te prenne comme cadeau pour ton anniversaire ? On se cotise pour t'accorder une entrée dans la bourse de Paris ?
- Ou vous vous cotisez pour un lingot d'or à mon nom.
- L'or et al., parce qu'il le vaut bien !
Il eut un sourire amusé à cette blague. Jusqu'à le perdre pour lever les yeux au ciel quand un de leur «ami» intervint.
- De toute manière, c'est pas nous mais Lina qui lui fera le plus beau cadeau ce week-end.
- Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire ?
- Eh bien ça fera deux mois que toi et Armand vous serez officiellement ensembles. Il serait peut-être temps de lui réserver une petite surprise entre amoureux.
- Mickaël ? Ferme-la. Tu veux bien nous faire ce plaisir ?
Sa voix s'était faite acide. Il n'appréciait pas du tout ce genre de discussion. Pour être certain d'y couper court, il tourna vers leurs casiers, attirant à sa suite la seconde concernée. Ils prendraient un autre chemin pour cette fois.
Quand ils furent dans un couloir presque vide, il les stoppa dans un coin. Il tenait à s'assurer qu'elle n'allait l'écouter que lui, pas l'autre. Il ne manquerait plus qu'elle prépare quelque chose ou se crée de faux espoirs.
- J'espère que tu ne prêtes pas attention à ce qu'il vient de dire. C'est un imbécile.
- Je sais. Même si …
- Je n'attends rien de toi. Si je t'ai proposé de rester dormir, c'est uniquement pour profiter de nos potentiels derniers week-ends sans trop de travail.
Il vit qu'elle ne semblait pas tout à fait convaincue. Sans s'en inquiéter particulièrement. Après tout, ils s'étaient rapprochés considérablement l'année qui venait de passer. Ce n'était que pendant l'été qu'elle lui avait demandé de sortir avec elle. Il avait accepté, plutôt content de voir que ça ne changeait pas leur attitude l'un envers l'autre. Puis, ce que les autres ne savaient pas, c'est qu'ils avaient déjà eu cette conversation. La veille de la rentrée, ils s'étaient tous retrouvés pour passer la soirée ensemble. Sans grande motivation de traverser la moitié de la ville pour rentrer chez lui, il avait accepté volontier de rentrer avec elle. Une action menant à une autre, il avait calmé le jeu.
Il ne mettait aucune pression dans son couple. Ils ne feraient que ce qu'ils voudraient vraiment. Pas juste par normes sociales. Sur ce plan-là, il était assez détaché du traditionnel. N'était même pas vraiment fan du concept de couple comme il était répandu. Alors que cela ne faisait pas si longtemps qu'ils étaient ensembles, elle lui avait déjà reproché deux fois de préférer s'occuper de ses projets personnels plutôt que de passer du temps avec elle. Il essayait vaguement de faire un effort, parvenait finalement toujours à détourner son énervement ou à sortir une excuse.
Ils reprirent leur trajet et ne tardèrent pas à arriver à leur salle. Ils passèrent devant un autre petit groupe de leur classe. Peu intéressé par autre chose qu'aller s'installer, il continua son chemin. Jusqu'à se sentir retenu en arrière et de se voir forcer de faire demi-tour. Sa voisine lui glissa qu'elle avait quelque chose à faire avant de rentrer.
Puis, elle les emmena principalement vers une nouvelle dans leur classe. Les changements entre la première et la terminale n'avaient pas été nombreux. Seulement trois lycéens avaient été mélangés. Celle-ci était venue dans leur classe tandis que deux garçons de la leur étaient partis dans l'autre. Un avantage pour elle, d'après des rumeurs qu'il avait entendu. Deux garçons et une fille de la troupe de théâtre n'avaient pas tardé à l'accueillir dans leur groupe d'amis. Il n'avait donc jamais fait attention à elle. Ce qu'il ne comptait pas faire non plus aujourd'hui. Contrairement donc à sa petite-amie qui se faisait une joie de s'introduire enfin.
- Salut, Maxance c'est ça ? Je ne sais pas si tu te souviens de moi. Notre professeur d'anglais nous a mis dans le même groupe. Je suis Lina.
Aux vues du regard que celle-ci lui lança, elle attendait visiblement qu'il se présente à son tour. Il mit tant de temps à s'en rendre compte qu'elle le fit pour lui.
- Et lui c'est Armand.
Appuyée contre le mur, les mains dans les poches de son short, il vit leur destinataire hocher vaguement la tête. Visiblement tout autant intéressée par sa présence que lui par la sienne.
- Je sais. Son héritage ne passe pas très inaperçu sur une liste de nom.
Il ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir une once de sarcasme dans la voix. La semaine précédente, leur professeur d'économie avait vanté pendant deux heures la montée en bourse fulgurante de la Flander's Company. Même lui qui avait pourtant été flatté au départ, avait terminé le cours en ne souhaitant plus que lui jeter tout son matériel à la figure pour le faire taire. Cinq minutes seulement auraient suffit pour exposer la situation économique de l'entreprise. Il n'était pas nécessaire de tourner en rond autour des mêmes chiffres tant de temps.
- Les revers de la célébrité.
- Bref. Est-ce que tu aurais un moment de libre la semaine prochaine pour qu'on travaille ?
Elles échangèrent leurs emplois du temps pour trouver un horaire qui leurs convenait à toutes les deux. Lui commençait à se sentir fortement de trop. Il hésitait à rentrer juste tout seul en classe. Cet aparté s'allongeait en matière de temps, comparé à celui prévu initialement.
Au bout de deux minutes, ses bras se croisèrent sur sa poitrine, fixant sa petite-amie. Il soupira assez bruyamment pour qu'elle l'entende. Le regard de cette dernière se tourna brièvement vers lui avant de retourner sur sa camarade de travail. Cependant, elle abrégea l'échange en décidant d'un moment. Elles se saluèrent poliment et ils rentrèrent enfin dans leur salle.
[...]
La semaine suivante, ils étaient tous les deux dans une de leur salle de travail. Lui était plongé dans la lecture d'un roman, les jambes tendues et croisées sur le bord de la table basse devant eux. Elle, elle reprenait ses notes de cours pour les avoir en tête. Cela faisait déjà une heure qu'ils étaient tranquillement installés ici. À cet horaire et ce jour-ci, peu de monde n'avait pas cours. Ils en profitaient toujours pour s'y mettre au calme. Ils avaient pu avoir la même chance l'année précédente.
Il tourna une nouvelle page, avant de froncer les sourcils en recentrant son regard à quelques centimètres de ses yeux. Une mèche venait d'apparaître en plein milieu de sa vue.
Depuis quelques mois, il avait pris la décision de les faire pousser. Seulement, il avait la malchance de faire parti de ceux qui ne semblaient pas avoir une pilosité très active à cet endroit. Cela lui prenait une éternité de juste gagner un centimètre de longueur. Il ignora la partie qui semblait décider à rester à cet emplacement. Cela faisait déjà la troisième fois qu'il la rabattait vers l'arrière ce dernier quart d'heure.
Il n'eut pas le loisir de continuer son activité. Quelqu'un venait d'arriver. Ses pupilles se posèrent sur elle quand la nouvelle l'indiqua d'un signe de la main après les avoir salué. Il fit la moue.
- J'avais crû comprendre qu'on serait seules.
Ce n'était pas tout à fait une remarque agressive. Plus une question indirecte, puisque effectivement elles étaient censées être ici pour travailler. Sans lui accorder entièrement son attention, il lui répondit.
- Faites comme si je n'étais pas là. J'en ferais de même.
- Tu peux le croire. Si ça ne lui apporte aucun intérêt, c'est un vrai asocial.
Sa voisine avait ajouté ce commentaire, comme une confidence. Mettant même sa main pour masquer ses lèvres de son point de vue. Il leva les yeux au ciel et continua de se concentrer sur son livre.
- Je ne suis pas encore sourd, tu sais ? Je t'ai entendu.
- Chut. On travaille. Ne nous dérange pas.
Sa mâchoire se crispa sous l'irritation. Cependant, ce n'était pas la peine qu'il use de son énergie à se venger. Elle s'était déjà totalement désintéressée de lui pour expliquer ses premières idées à sa vis-à-vis. Il se décida donc pour se terrer dans un profond silence. Frustré.
Lorsqu'elles décidèrent de s'arrêter, il avait lu une centaine de pages en plus. L'histoire se lançait dans la partie bien plus digne d'intérêt. Les personnages étaient en pleine action quand une main sur son épaule le sortit de sa concentration. Son corps n'alla pas jusqu'à sursauter, mais il se tendit jusqu'à réaliser que c'était sa voisine qui l'interpellait. Il marqua donc une pause dans sa lecture. Elle avait déjà toutes ses affaires de rassemblées.
- Je dois y aller, je suis en retard. On se voit demain avant les cours ?
- D'accord. À demain.
Elle déposa un baiser sur sa joue et il se replongea dans les lignes devant lui. Il lui fallut quelques secondes avant de s'en tirer à nouveau. Il n'était pas resté seul. Ses yeux tombèrent sur la nouvelle, toujours assise sur la chaise à côté de la place maintenant libre. Dans sa diagonale vis-à-vis de la table basse. Il baissa son livre et en profita pour regarder sa montre. Un sourcil interrogateur se leva sur son visage.
- Tu comptes rester ici ?
- Tu es propriétaire de cette bibliothèque ?
- Pas pour le moment.
Il haussa les épaules, nonchalant.
- J'aurais simplement imaginé que tu partirais quand tu n'aurais plus rien eu à faire.
- Je peux changer de place si vraiment ma présence te dérange tant que ça.
Le ton employé laissait entendre un tout autre discours.
- Qu'importe. Fais ce que bon te semble.
Il reprit vaguement son activité précédente. Du coin de l'oeil, il va vit ranger ses affaires pour finalement sortir un autre cours. Elle s'installa plus confortablement, avant de le fixer.
- Et toi ? Pourquoi tu restes ici ? Visiblement, tu pourrais être n'importe où.
- Je rentrerais bien chez moi, sauf que mon frère a envahi les lieux.
- C'est-à-dire ?
- Nos chambres partagent un mur et ma belle-soeur est aussi là. Je ne tiens pas spécialement à en apprendre les détails.
Sa réplique eut au moins la qualité de la faire rire.
- C'est donc ta Tour de Solitude ici ?
- N'exagère pas non plus. La métaphore ne colle pas pour mon camp.
- Ah oui, excuse-moi monsieur le Super-Vilain.
Son sarcasme était visible. Sa mâchoire se crispa. Pas pour la manière dont elle l'avait dit, mais pour le sens de sa phrase. Ce n'était pas une association à laquelle il n'était pas habitué. C'était courant de la recevoir. Les gens faisaient pas mal d'erreurs et d'amalgames.
- Je ne suis pas un Super.
Sa voix se fit glaciale. Elle leva les yeux au ciel, haussa les épaules pour balayer sa phrase.
- Je sais. Ça se saurait sinon si ta famille posséderait des pouvoirs. Je disais ça dans le sens général, vous êtes clairement célèbres pour votre stratège pour servir le mal.
- Et on le sert bien.
Elle lui jeta un regard appuyé. Apparemment, elle avait déjà trop entendu leur slogan. Il nota qu'elle marqua un instant de pause avant de reprendre. Ceci pour bien mettre en avant qu'elle ne relèverait pas sa phrase.
- Tu bosses pour ton père ou tu es laissé en dehors de cette histoire pour le moment ?
- Je suis stagiaire pendant les vacances. Je suis également autorisé à passer quand je veux durant les périodes scolaires. Parfois j'y vais pour suivre des réunions qui ont un caractère important pour le futur de l'entreprise.
- Tu prévois déjà ta succession ?
Un sourire mesquin apparu au coin de ses lèvres. D'un regard en biais, il l'observa. Elle n'était peut-être pas si inintéressante. Peut-être. Elle semblait s'intéresser un peu plus que les autres à tout ce genre d'affaire.
Il referma son livre, gardant un doigt à l'intérieur pour se souvenir de sa page. D'un mouvement de la tête, il dégagea hors de sa vue la mèche qui était précédemment gênante. Puis se tourna plus vers elle, posant un coude sur le dossier du banc sur lequel il était. Sans perdre son expression, il posa un doigt sur ses lèvres une seconde.
- Chut. Ne tentes pas de révéler toutes les cartes que j'ai en main.
- Intéressant. Je serais curieuse de savoir ce à quoi tu penses. Même si bien sûr tu ne parleras pas, je suppose ?
Elle le surprenait ici. Agréablement. C'était rare de tomber sur quelqu'un qui abordait le sujet de but en blanc avec lui. Encore plus avec le faux-semblant détaché qu'elle prenait. Il restait calme, mais elle l'intriguait un tantinet avec ses questions.
- Tu supposes bien.
- Honnêtement, je ne comprenais pas pourquoi au départ c'était toi qui était destiné à prendre la relève. Ton frère était plus âgé, techniquement prêt à accueillir la position et le statut social. Je commence à visualiser pourquoi, aux vues de tes capacités. Tu ne les caches pas très bien d'ailleurs.
Son analyse lui fit lever un sourcil. Curieux.
- Qui te dis que je les cache ?
- Tu n'agis pas pareil, c'est tout. Je ne saurais pas l'expliquer. Je le sens, tout simplement. Dans nos matières principales, tu agis comme si tu étais dans la moyenne. Sauf que tes résultats te trahissent. J'ai bon, n'est-ce pas ? Ne cherche pas à me mentir.
Il passa sa main sur son menton, traçant dans un réflexe une partie de sa barbe. Pensif. Il n'avait pas remarqué être autant le centre de son attention. Est-ce qu'elle mijotait quelque chose ? C'était dangereux. Peut-être était-elle du côté des Supers-Héros, peut-être cherchait-elle des astuces. Il décida que c'était à son tour de poser les questions maintenant.
- Qu'est-ce que tu fais l'année prochaine ?
- Tiens, j'ai touché un sujet sensible. D'accord. Je pars en école de management et communication. Toi aussi, n'est-ce pas ?
- Exact. La meilleure du pays.
- On sera en compétition alors.
- Cette fois-ci, c'est inexact. Ils vont m'accepter. C'est une certitude.
- Certes. Sauf que tu ne seras pas forcément le premier de leur liste.
Il la jaugea un instant. Est-ce qu'elle cachait aussi son jeu ? Il prit le parti que oui. Il reconnaissait en elle la même assurance qu'il retrouverait dans un miroir. Un sourire pragmatique se dessina sur ses lèvres. Il tendit la main vers elle, solennel.
- Je n'ai pas le souvenir qu'on ait été proprement introduit. Armand Trueman.
- Maxance Eqkter.
Elle lui rendit son geste, dans une poigne ferme.
Cette année promettait d'être plus intéressante que prévue.
J'espère que ce premier chapitre vous a plu. Le prochain sera posté mercredi 13 Juin 2018, à 18h ^^
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