L'histoire est de fyd818, la traduction est de moi.

EDIT 2018: Voici une nouvelle traduction, plus fluide et claire que la précédente.


Les étoiles étaient particulièrement belles cette nuit, brillantes dans un ciel bleu nuit comme des diamants sur du velours. Alice Kingsley se pencha sur la balustrade du balcon, celui-la même sur lequel elle s'était tenue la vieille où elle tua le Jabberwocky.

Et comme cette nuit-là, elle était accompagnée. Bien que cette fois, elle savait avec certitude qu'il était réel, aussi réel que le monde qui s'étendait ci-dessous et autour d'elle. L'Arrière Pays n'avait pas beaucoup changé au cours de l'année où elle était retournée dans l'Autre Monde. Il y avait eu peu de changements si ce n'est que Mirana, la Reine Blanche de Marmoréal, avait réparé ce que sa sœur aînée, la reine rouge Iracebeth de Crims, avait cherché à noircir et détruire.

- C'est si bon de t'avoir à nouveau près de moi, Alice. murmura son compagnon d'une voix basse.

Détournant le regard du paysage, Alice sourit à Tarrant Hightopp, le Chapelier Fou, qui l'avait fidèlement attendue en tête de la table de la tea party, où elle l'avait rencontré pour la première fois. Même si tous ses amis de l'Arrière Pays lui avait beaucoup manqué, c'était lui qui peuplait ses pensées jour et nuit. Elle n'avait pas assumé ses sentiments pour lui avant de retourner dans l'Autre Monde. Cet autre monde où elle ne put rester que quelques mois, car elle voulait le retrouver.

- Si tu savais comme tu m'as manqué, là-haut ... dit-elle.

Elle se souvient... Son cher Chapelier l'avait prise dans ses bras et l'avait embrassé à couper le souffle. Elle était heureuse, aucun autre homme dans l'Autre Monde n'était autorisé à faire ce genre de chose. Ils se rendirent tout deux au château de la Reine Blanche où son poste de Chapelier avait été rétabli. Tous ses amis attendaient avec impatience le retour de la championne.

Mirana avait insisté pour qu'elle séjourne au château, au moins pendant un certain temps. Alice avait timidement accepté, secrètement heureuse, car cela signifiait qu'elle pouvait passer du temps avec le Chapelier et l'observer au travail. Elle avait toujours été curieuse de son travail, surtout qu'elle ne l'avait jamais vu faire un chapeau avant. Après son retour dans l'Arrière Pays, elle le voyait faire beaucoup, beaucoup de chapeaux merveilleux juste pour elle. Bien que le temps s'écoulait très différemment dans l'Arrière Pays ("le temps est paresseux", lui disait le Chapelier. En effet, le temps s'écoulait plus lentement au lieu de précipiter comme dans l'Autre Monde), elle ne pouvait que vaguement calculer combien de temps passait depuis qu'elle était là. Ainsi, quatre mois s'écoulèrent dans l'Autre Monde, alors que dans l'Arrière Pays il ne s'était écoulé qu'une semaine et demi.

- Alice ?

Elle était de nouveau en train de regarder les étoiles, et se tourna vers le Chapelier quand il dit timidement son nom. Il la regardait avec de grands yeux, ces yeux verts qu'elle adorait.

- Oui ? répondit-elle.

Il resta ainsi un long moment ouvrant et fermant la bouche, ses doigts se crispant et se relaxant. Enfin il secoua la tête, enleva son chapeau d'une main, prit la main d'Alice, et posa un genou à terre. Alice sentit son souffle s'accelérer. Elle n'avait vu qu'un seul homme prendre cette position une fois, un homme du nom de Hamish Ascot.

- Oh, Tarrant ... dit-elle, en rougissant.

Sa main se serra un peu plus.

- Alice, tu es la Championne de l'Arrière Pays, l'héroïne la plus courageuse qui est posé le pied sur ces terres. Je ... Je ne suis qu'un Chapelier, fou en plus, mais ...

Il s'arrêta et déglutit.

- Je ... Je t'aime, Alice. De tout mon cœur.

Il approcha sa main de son cœur, elle sentit alors les battements saccadés de son cœur, un rythme aussi saccadé que le sien.

- Veux-tu ... Je me demandais si ... J'étais curieux de savoir si ...

- Chapelier ! dit-elle, le ramenant sur terre.

- Merci, je vais bien ... murmura-t-il.

Secouant la tête, il se retourna vers elle et lui offrit son plus chaleureux, son plus heureux et son plus beau sourire.

- Veux-tu devenir ma femme, Alice ?

Le cœur d'Alice s'arrêta le temps d'une seconde. Tombant à genoux devant lui, elle se jeta dans ses bras et enfouit son visage dans le creux de son cou, respirant son parfum unique de thé, de tissus exotiques et d'un soupçon de charbon de bois.

- Oui, mille fois oui. dit-elle, des larmes de joie coulant sur ses joues.

Tarrant se recula un peu pour pouvoir prendre le visage de sa bien-aimée et l'embrasser. Elle se demanda où était passé son chapeau.

- Mais Alice, je n'ai pas d'alliance ! dit-il, désespéré.

Riant légèrement, elle prit son visage dans ses mains et le regarda avec tendresse.

- Ce n'est pas grave, je t'ai toi, c'est tout ce qui compte.

- Mais tu dois avoir quelque chose ! répliqua-t-il.

Il réfléchit un instant, son front ridé de la même façon que quand il pensait à des mots commençant par la lettre M, ou ressassant l'énigme demandant pourquoi un corbeau était comme un bureau. Après un certain temps, son visage s'illumina.

- C'est ça !

Levant la main, il prit l'un des dés à coudre en bel argent se trouvant sur son doigt, puis il prit la main gauche d'Alice et glissa le dé sur le bout de son annulaire gauche. À sa grande surprise et à sa grande joie, il allait parfaitement.

- Voilà, je te donnerai une alliance très bientôt. Une magnifique alliance, une merveilleuse alliance, l'alliance d'Alice. dit-il, tout joyeux.

Elle plaça son doigt sur sa bouche pour le faire taire.

- Il est parfait, Tarrant. Et il vaut bien plus que toutes les autres alliances, car il vient de ta main. dit-elle doucement.

Ils se relevèrent, les mains jointes. Enfin il semblait se détendre, la tension et l'agitation finirent par le quitter. Souriant doucement, il se pencha et déposa un baiser sur son front.

- Alors, ma chère Alice, il t'appartient. Tout comme moi, pour toujours et à jamais.

- Pour toujours et à jamais.

Elle eut à peine le temps de finir sa phrase que Tarrant l'embrassa de nouveau. Au-dessus d'eux, les étoiles semblaient briller encore plus fort, pour célébrer le fait qu'Alice, championne de l'Arrière Pays, et son cher Chapelier s'étaient enfin trouvés l'un l'autre, pour toujours et à jamais.