Titre : Lettres à mon Ange.
Auteur : Patpat.
Beta : Shindell.
Source : Gravitation.
Genre : Romance, Fantasy, Drama, Lemon
Rating : M
Pairing : Yuki Eiri x Shindou Shuuichi
Disclaimer : Gravitation appartient à Murakami Maki-sensei... Dieu bénisse notre reine du YAOI !
Résumé : Quatre ans de torture, quatre ans de solitude. Et lorsqu'enfin ils se retrouvent, tout le reste est perdu. De nouveaux obstacles, de nouvelles promesses... L'amour de l'un suffira-t-il à sauver l'autre ? Sequelle de "Pour toujours mon Ange", UA, Fantasy, OOC.
Notes : Certains doivent être très soulagés de voir enfin cette sequelle sur FFnet après plus d'un an d'attente. Mais "mieux vaut tard que jamais" est l'un de mes proverbes préférés. Maintenant que Destiny est finie (même s'il reste l'épilogue à publier mais on va dire que ça compte pas), je peux enfin vous envoyer ce premier chapitre et je souhaite qu'il répondra à toutes vos attentes. J'ai tenté de conserver au mieux l'atmosphère qui a fait le succès de Pour Toujours alors j'espère y être parvenue. Donc bonne lecture à tous.
Thanks to : Shindell et Natsuko, mes fans adorées, elles sont si gentilles ! Olivia, ma cosplayeuse préférée, puisses-tu trouver des participants pour ton cosplay de Saint-Seya. D'ailleurs si y'a des intéressés, je me charge de transmettre, lol. Et Estelle, ma petite-grande soeur du Missouri !
PS : Pour le titre de chacun des chapitres prévus pour cette fic, je me suis basée sur des titres de chanson. Ici, il s'agit de "Memories" de Within Temptation (J'arrive pas à croire que je les ai vu en concert ! Kyah !). Vous trouverez les paroles au bas de mon profil.
Prologue : Memories.
Lettre 152 :
Mon Ange,
Comme toujours, j'aime à croire que tu es prêt de moi. Que tu veilles sur moi. Que ton esprit se penche sur mon épaule pour lire ces quelques mots que je t'écris.
J'ignore encore ce qu'il est advenu de toi ; si tu n'es plus qu'une âme errante entre ici et quelque part, ou si tu es bien vivant et que tu es perdu dans ce monde, dans un endroit loin de moi. Et j'espère que tu m'attends parce que je ne perds pas espoir de te retrouver un jour. Je ne vis plus que pour ça, pour ce rêve, même illusoire, que nous puissions être de nouveau réunis. Ta soeur Maiko m'a promis que tu reviendrais et que tu chanterais pour moi, comme avant.
Ca va faire quatre ans. Quatre longues années que je survis à ta disparition. Que je me sens comme prisonnier de cette vie qui, à mes yeux, a perdu toute sa saveur dès l'instant où je t'ai perdu toi. Sans ta présence à mes côtés pour me prendre dans tes bras et soigner les plaies de mon coeur comme tu savais si bien le faire, tout me semble torture. Sans toi, la Terre elle-même me paraît être un enfer. Mon enfer. Mais je m'accroche à ton souvenir car il me donne la force... Mais parfois aussi, le simple fait de penser à un de ces moments de joie passés ensemble me fait souffrir le martyre, me rendant plus faible qu'un nourrisson. Quel paradoxe... Je voudrais tant pouvoir te serrer contre moi.
Parfois je fais des rêves. Des rêves qui me semblent plus vrais que la réalité elle-même. Et je peux te voir, souriant, dansant, chantant. Comme je te l'ai déjà dit dans une de mes précédentes lettres, la plupart du temps, ces rêves sont accompagnés de flashs... D'images brèves et étranges. Et j'ai récemment remarqué quelque chose d'encore plus bizarre : ce que ces images me montrent se réalise le plus souvent. Parfois ça me fait peur. Mais alors je me dis que peut-être, les parties de ces rêves dans lesquelles je te vois vivant sont elles aussi prémonitoires et annonciatrices de bonnes nouvelles.
Quoi qu'il en soit, j'espère que, où que tu sois, tu es fier de moi et de ce que je suis devenu. Le chemin a été long et ardu mais j'y suis parvenu : grâce à toi j'ai réalisé mon rêve et je suis devenu écrivain. Mon tout premier livre vient d'être publié, il s'agit d'un recueil de nouvelles. Les nouvelles que j'avais commencées à écrire étant gamin, ajoutées à celles que j'ai composées après notre rencontre et de quelques autres que j'ai rédigées en arrivant ici, à Osaka. Actuellement, je travaille déjà sur mon prochain livre, qui sera cette fois un roman, inspiré de faits réels : la rencontre d'un adolescent perdu, et de son ange gardien. Je sais, oui... Pour nous deux, c'est du réchauffé, hein ! Héhé. Mais pour mon lectorat, ce ne sera rien de plus qu'un joli conte moderne emprunt de fantaisie qui, je l'espère, touchera beaucoup de monde.
Encore quelque chose qui a changé chez moi : il semble que je sois plus sensible aux sentiments des gens. Un simple regard me suffit pour deviner en détails les moindres émotions, les moindres craintes, les moindres espoirs des personnes que je croise. Parfois je me dis que je ne fais qu'imaginer tout ça mais les sensations que je perçois chez les gens, qu'ils soient des inconnus ou des proches, me submergent avec une telle force que j'ai l'impression que c'est moi qui les éprouve à leur place. J'en ai parlé à Maiko une fois... Tu sais déjà qu'elle est devenue comme ma confidente depuis ta disparition. Elle est la seule personne, à une ou deux exceptions près, qui se souvienne que tu aies jamais existé. Alors ça me fait du bien de discuter avec elle, parce que justement, elle se souvient de toi et que je me sens moins seul, moins perdu, et moins stupide de croire en le retour d'un mort.
Je m'égare... Bref, j'ai discuté avec elle de ces sensations étranges, de cette sensibilité accrue, et ça l'a considérablement surprise. Elle m'a dit que, d'après la description que je lui en avait faite, cette sensibilité ressemblait de très près au don d'empathie des anges. D'après elle, seuls quelques humains en sont dotés mais uniquement parce qu'ils sont destinés à engendrer des hôtes pour de futures anges ou démons. Je n'ai absolument pas envie d'engendrer quoi que soit, moi ! Hors de question que quelqu'un d'autre te remplace auprès de moi. D'ailleurs, je commence à me dire que peut-être Maiko ne m'a pas tout dit à ce sujet.
Depuis qu'elle m'a présenté à Gabriel, je trouve qu'elle me fait beaucoup de cachotteries. J'ai bien conscience que Gabriel lui est "hiérarchiquement" supérieure et qu'elle doive lui obéir. Si elle lui dit de garder le silence sur quoi que ce soit, je sais qu'elle ne doit rien dire mais... je suis quand même son ami, non ? Pourquoi ne pourrait-elle pas me dire toute la vérité ? Je suis sûr qu'elle sait des choses à mon sujet, ainsi qu'à propos de toi, que j'ignore. A chaque fois que je la mets au pied du mur en lui faisant remarquer son attitude distante et réservée à mon égard, elle évite le sujet ou se contente de dire quelque chose comme "Tu sauras un jour, je te le promets". Et moi, comme un idiot, je la crois. Je dois aimer être pris pour le dernier des abrutis, je ne vois pas d'autre explication.
Comme je te l'ai déjà avoué auparavant dans une autre lettre, je suis devenu très curieux au sujet de cette guerre froide entre le Bien et le Mal, qui se menait discrètement, dans l'ombre, sans que l'humanité n'en sache rien. Et j'ai été très étonné d'apprendre que les anges et les démons envoyés sur terre, venant au monde comme n'importe quel humain, ne fusionnaient pas totalement avec leur hôte. Que vous, les hybrides comme vous vous nommez vous-même, partagez le même corps avec une autre âme. Celle de l'humain qui vous sert d'hôte. Je me demande alors si je suis tombé amoureux du Shuuichi humain, ou du Shuuichi ange.
Là encore, j'en ai parlé avec Maiko récemment et elle a ri. Je dois avouer que je n'ai pas du tout apprécié qu'elle se moque de moi comme ça... Mais elle m'a expliqué qu'il n'y avait pas deux Shuuichi mais un seul, car l'ange en toi avait son propre nom : Luriel. Elle m'a expliqué alors que Luriel était une entité et qu'il faisait partie intégrante de toi, que tu avais grandi avec cet ange en toi comme Maiko avec Eldariel, son ange à elle. Elle m'a dit qu'il en était de même pour Seguchi, dont le démon s'appelle Bilian, ou pour Gabriel, qui a pour hôte cette blonde nommée Miri. Cette idée d'avoir un deuxième quelqu'un en soi avec qui partager son corps m'avait plutôt surpris puis, elle m'a dit de comparer ça à une sorte de schyzophrénie positive. Que l'hôte humain était choisi en fonction de ses affinités avec l'entité qui lui serait accordée et qu'il en était de même pour les anges comme pour les démons. Elle m'a ensuite affirmé que c'était bien de Shuuichi, et non pas de Luriel que j'étais tombé amoureux. Parce que c'était Shuuichi qui était mon âme soeur... Luriel n'était là que pour veiller sur nous...
Etrangement, chaque fois que je pense à Luriel, j'ai la sensation qu'il est encore là, quelque part, flottant autour de moi. Mais je préfèrerais que ce soit toi.
Penses-tu que tu te plairais ici, à Osaka ? J'ai déménagé peu de temps après que tu aies disparu parce que, bien que Tokyo soit grande, chaque parcelle de cette ville me rappelait mes moments avec toi et c'en était devenu presque insupportable. Et puis, ma mère est morte peu de temps après que tu sois... parti. Et mon père a commencé à me rendre coupable de tout, à m'accuser de lui avoir brisé le coeur ainsi que notre famille le jour où je suis parti de la maison, alors j'ai senti que je devais m'éloigner.
Je suis retourné à Tokyo la semaine dernière le temps d'un petit séjour, juste pour deux séances de dédicaces et une interview télé. Faut dire que mon éditrice fait bien son boulot et fait de son mieux pour soutenir ma carrière qu'elle dit si prometteuse. Là-bas, j'ai eu la malchance de croiser mon père. C'était en sortant pendant ma première séance d'autographe, au centre commercial de Shibuya. Je suppose que c'est la foule qui a due attirer sa curiosité et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il était furieux de voir que l'auteur en dédicace ce jour-là n'était autre que son fils aîné, indigne de porter le nom de Uesugi. Mais ce qu'il pense désormais ne me fait plus chaud ni froid.
En ce qui concerne Mika, j'ai rarement de ses nouvelles mais honnêtement, je me fous un peu de ce qui peut lui arriver puisqu'elle aussi m'a jeté la pierre. Tatsuha, lui, a sauté sur l'occasion pour partir aussi. Il a demandé son transfert dans un lycée spécialisé dans l'art, ici à Osaka. Il a eu son diplôme de fin d'études avec mention cet idiot ! Et maintenant il étudie aux beaux-arts. Maiko, en bonne ange gardien qu'elle est, l'a bien encouragé dans cette voie parce qu'il semble que ce soit ce qui le rend heureux. Il vient de vendre sa première toile et il était tout content et tout fier d'en avoir tirer 15000 yens.
Hiro lui aussi est venu à Osaka. Il a eu sa licence de médecine et commence tout juste son internat dans la section des urgences à l'hôpital universitaire de la ville. Suguru et lui sont toujours ensemble. C'était censé n'être un coup d'une nuit, juste de quoi faire enrager Seguchi et finalement, ils se sont installés ensemble. Le gamin vient de décrocher un boulot de DJ dans un nightclub branché et ça l'a rendu euphorique pendant dix jours. Quant à Maiko, je l'ai pistonnée auprès de mon éditrice qui l'a aussitôt engagée comme assistante personnelle. Je suis plutôt... heureux pour eux. Eux, ils ne se souviennent pas de toi alors ils ne comprennent pas pourquoi je semble si triste depuis qu'on a quitté Tokyo. Ils s'inquiètent de me voir rester seul et refuser toute présence à mes côtés. A part Maiko - et Gabriel mais pour d'autres raisons - il n'y a qu'une personne qui se soit fait une place dans mon coeur : cette chieuse de voisine qu'est la mienne, j'ai nommé Kitazawa Yoshiki.
Pour ma part, je me suis tout de suite plu dans ce modeste petit deux pièces rien qu'à moi - comme je suis seul, je n'ai pas besoin de plus de place. Mais il a fallu qu'on me colle cette abominable squatteuse, toujours sur mon dos pour me demander du sucre, m'emprunter des cigarettes ou vider mon frigo de mes bières. Elle me tape littéralement sur les nerfs mais je sais qu'au fond, elle est quelqu'un de gentil, sur qui on peut compter. Je suppose que ce doit être cet empathie dont Maiko m'a parlé qui me pousse à éprouver un soupçon de sympathie pour elle. Enfin... il ! Car Yoshiki est, du moins était un garçon. Qui l'eut cru ?! Un véritable transsexuel. Vraiment très discret. Et je crois que je pourrais m'entendre davantage avec elle si elle n'était pas constamment en train de me harceler pour que j'accepte de goûter à ses lasagnes. Et puis, il y a cette espèce de... d'aura bizarre autour d'elle. Un peu comme celle de Seguchi mais en bien plus faible, presque indétectable. Du coup, je ne me sens jamais très à l'aise avec elle.
En parlant de Seguchi, j'ai lu un article sur lui dans la presse ce matin : "Le grand patron du Japon s'enrichie en rachetant un tiers des parts de XMR Entertainments". Tsss... Comme si être devenu le PDG d'une puissante multinationale ne suffisait pas à ce bâtard. Comme quoi il n'y a pas que les meilleurs qui gagnent. Tu es quelque part, loin de moi, dans Dieu sait quel état, et lui il est ici, à profiter de tous les privilèges que la vie peut offrir. N'y a-t-il que moi pour penser que Dieu, le Destin, la Fatalité, ou quelle que ce soit la force qui érige les règles de ce monde, est injuste ?!
Si seulement tu pouvais ressentir ce vide que ton absence a créé en moi... Toute cette souffrance, c'en est presque insupportable. Je me demande parfois pourquoi j'ai accepté de me souvenir. Maiko, Seguchi et moi, sommes les seules personnes t'ayant connu à se rappeler de ton passage dans ce monde. Pourtant, malgré cette douleur incommensurable, je persiste à vouloir te garder en moi. Parce qu'il le faut. Il faut que je me souvienne pour toi, pour moi, pour nous deux. C'est un fardeau que j'ai choisi de porter... Parce que sans toi, la douleur reste la seule chose qui me fasse me sentir en vie.
Les semaines, les mois, les années ont passé et pourtant, chaque matin, je m'attends encore à te trouver endormi sur l'oreiller d'à côté. Et la douleur qui déchire mon coeur lorsque, l'instant d'après, je m'aperçois que ce n'était qu'une illusion... Même après tout ce temps, c'est toujours aussi horrible. Tu ne t'imagines pas l'horreur que c'est pour moi de devoir trouver le sommeil seul, dans mon grand lit froid. C'est aussi insoutenable que de voir des couples heureux partager des moments de complicité. Je suis jaloux de cette tendresse qu'ils peuvent se donner l'un l'autre. Alors qu'à moi, on m'a retiré ce droit... je ne peux plus caresser tes cheveux roses si doux ni plonger mes yeux dans ton magnifique regard violet. Et ton sourire si innocent me manque tellement. Tout en toi me manque. Ton coeur, ton corps, ta présence. Tu me manques et ça fait mal. Combien ne donnerais-je pas pour revoir ton merveilleux visage blotti contre mon torse. Je voudrais tant qu'on nous donne la seconde chance pour laquelle j'ai tant espérée. Rien qu'une chance, il ne nous faudrait rien de plus. C'est tout ce dont on aurait besoin pour être heureux. Ensemble.
Shuuichi... Je t'aime.
14 Juin 2006, quatrième année.
XXX XXX XXX
Notes : C'était court, je sais. Mais ce n'était qu'un prologue. J'ai déjà un bon gros chapitre de prêt alors si vous voulez la suite, il va falloir me dire ce que vous pensez de ce début. C'était trop mignon ? Trop romantique ? Trop triste ? Trop flanflan ? Trop nul ? Votre avis dans une review, n'hésitez pas.
Sondage : J'ai reçu un MP il y a peu de temps de la part d'un lecteur me demandant si je comptais traduire Winter Sakura. Je n'y avais pas vraiment songé avant mais, si je le faisais (et si j'ai un peu de temps pour le faire surtout), combien d'entre vous lirez cette histoire ? Je veux dire, si ça n'intéresse personne, je ne vois pas l'intérêt de le faire. Donc dites-moi. Voici un court résumé :
" Déchiré entre problèmes d'argent et problèmes familiaux, Shuuichi, jeune serveur-barman dans un nightclub, a du mal à s'en sortir dans la vie. Mais un soir, en sortant du travail, il fait la rencontre de quelqu'un encore plus perdu que lui, et il semble le seul à pouvoir l'aider. Les sentiments et les circonstances vont les lier... Mais un passé troublant vient menacer ce semblant de bonheur."
