NB : cette histoire s'inspire des tribulations de mon personnage préféré - ma petite voleuse May - dans le vaste monde de World of Warcraft. Son parcours est sensiblement différent de la voie ordinaire suivie, pour les besoins du récit. Les lieux et personnages "historiques" n'en sont pas moins fidèles.

A noter également que l'ensemble risque de ne pas plaire à tout le monde : certains passages s'inspirent des célèbres items "Roman d'amour torride" de WoW (d'où le nom de la fic) que doivent connaître la plupart des joueurs. Il s'agit en réalité de faux livres dérobés par les voleurs sur des personnages non-joueurs, dont un court extrait permet à celui qui l'a trouvé d'apprécier la prose éro-wow-tique des concepteurs du jeu. J'ai beaucoup ri à leur lecture, et ai toujours eu envie d'en écrire moi-même. Plutôt que de publier des OS lourds de sens, j'ai préféré inclure ces passages dans un récit plus complet.

Je commence doucement, mais la suite risque de se corser, de devenir plus explicite. Si cela vous rebute, je ne vous force pas à continuer :)
J'espère néanmoins que cette fic vous plaira. Bonne lecture !


Chapitre 1 : première fois à Orgrimmar

La jeune voleuse s'arrêta devant la grande porte d'Orgrimmar, impressionnée par l'édifice qui s'élevait devant elle. Les palissades de bois de Tranchecolline faisaient pâle figure à côté de l'immense muraille de pierre qui entourait la célèbre cité des Orcs. Hérissée de bardeaux de chêne brut et de pieux effilés, celle-ci s'élevait si haut que Mayee peinait à distinguer les oriflammes rouge sang de la Horde qui flottaient à son sommet. Les falaises argileuses qui encadraient le bastion contribuaient à cet effet d'écrasement que devait ressentir tout aventurier fraîchement arrivé comme elle.

Pourtant, le long voyage qui l'avait menée de Lune d'Argent aux plaines arides de Durotar n'avait pas manqué de rebondissements ni de découvertes en tout genre. Loin des palais artificiels de sa ville natale, elle avait été tour à tour fascinée par la noirceur de Fossoyeuse, capitale des Réprouvés, puis éblouie par les étendues sauvages ensoleillées survolées en zeppelin. C'est d'ailleurs à bord de ce curieux engin qu'elle avait rencontré pour la première fois des représentants de la race gobeline ; Mayee était restée perplexe face à ces petits êtres verts aux oreilles pointues dont la voix caquetante l'énervait tout autant que leur manie de se faufiler entre ses jambes ; elle ne comprenait toujours pas l'engouement des riches matrones elfes pour ces demi-portions... Sûrement leur trouvaient-elles certains avantages que la jeune femme refusait d'imaginer.

Mais rien ne l'avait préparée à la masse brute et imposante des remparts fortifiés devant lesquels elle se tenait. Un frisson d'excitation la parcouru : ici, tout semblait plus sauvage, plus colossal, plus bestial. Difficile de regretter les villes bariolées mais vides de son peuple, ni ces compagnons elfes au visage poupin et aux formes androgynes. Pour ce qu'elle pouvait en juger, les gaillards rassemblés devant la herse seraient plus à même de combler ses ardeurs. Elle ne put d'ailleurs retenir un sourire féroce tandis que son regard errait sur les superbes spécimens en armure qui s'affichaient sur l'esplanade.

Mercenaires, champions ou simples spectateurs, ils étaient nombreux, rassemblés là par l'appât du gain ou de la gloire. Sous les diverses bannières se battaient maints duellistes, venus de toutes parts pour s'affronter en un sanglant face à face et prouver ainsi leur valeur à la foule. A leurs côtés, les paris fusaient et le tintement des pièces qui passaient de main en main le disputait aux cris des vainqueurs et aux râles des perdants. Étourdie par les clameurs environnantes, par le bruit des lames et l'éclat des sortilèges lancés rageusement, Mayee quitta le cercle des combattants pour se rapprocher du groupe de mercenaires.

Elle remonta lentement la longue file de nervis adossés à la muraille, scrutant avidement les armures solides, les corps musclés et les visages balafrés qui se retournaient sur son passage. Tout à leur personnage, les mercenaires prenaient l'air de grosses brutes trapues ou de guerriers expérimentés, laissant la jeune femme toute excitée ; c'était ce genre de mauvais garçons dont les rues de Lune d'Argent manquaient cruellement. Mais la coupe grossière des habits de la nouvelle arrivée leur fit bien vite comprendre qu'ils n'avaient pas grand chose à attendre d'elle, et chacun retourna en grommelant à sa partie de dés ou à l'affûtage de son arme, glissant au passage un coup d'œil grivois sous le fin tissu de son vêtement.

Flattée par ces attentions, la ravissante voleuse s'arrêta au niveau d'un Orc imposant qui la regardait fixement, un sourire en coin. Elle se rapprocha imperceptiblement de lui tout en plaquant l'étoffe de son habit contre son ventre plat et ses seins ronds. La moue du mercenaire se transforma en rictus carnassier tandis qu'il bombait le torse.

- Hey, ma belle, si t'as un peu d'or, mon épée est à toi !

- Je ne savais pas qu'il fallait payer pour ce genre de services, gloussa la jeune femme en baissant les yeux vers la-dite lame qu'elle brûlait d'envie de sortir de son fourreau. Son vis-à-vis suivit son regard, l'air goguenard.

- Je suis sûr qu'on va pouvoir s'arranger, hein...

- Bien sûr, je suis une femme pleine de ressources, susurra Mayee en se pelotonnant contre son torse musclé. Lève ton épée pour moi, tu ne le regretteras pas !

- En parlant de lever...

Les mains du mercenaires se firent baladeuses ; la voleuse se serra davantage contre lui, excitée par la bosse sous sa ceinture, qu'elle savait ne pas être dû à une négligence du forgeron. Elle feula de plaisir et ferma les yeux, oubliant les autres gardes du corps qui les observaient d'un air lubrique.

Elle les rouvrit quelques secondes plus tard en sentant son compagnon s'éloigner d'elle. Un attroupement s'était formé près de la herse et déjà les premiers soudards en venaient aux mains pour se rapprocher de l'origine de cette cohue. Il s'agissait sans nul doute d'un riche ponte de la ville, venu recruter une escorte pour un déplacement. Une occasion à ne pas manquer pour tous ceux qui piétinaient à longueur de journée devant les murs d'Orgrimmar. Tous, y compris l'Orc sur lequel Mayee avait jeté son dévolu ; celui-ci s'éloigna d'elle pour rejoindre la foule, un sourire d'excuse sur le visage et non sans quelques regrets.

La voyageuse fit la moue en le voyant se fondre dans la masse ; elle poussa un profond soupir et ramassa la besace qu'elle avait laissée tomber. Peu importe, elle venait tout juste d'arriver à Orgrimmar, elle aurait bien le temps de s'amuser plus tard ; la grande cité ne manquerait sûrement pas d'activités à son goût. En réalité, cette interruption tombait à point nommé : après tout, elle était attendue à la Vallée de la Sagesse, siège du Chef de Guerre Thrall, à qui elle devait porter une lettre d'introduction signée par le Régent elfe de sang en personne.

Le ciel commençait à se couvrir de lourds nuages noirs, et l'air se fit d'un coup plus dense et moite. Mayee laissa derrière elle les échos des parieurs et des combattants pour pénétrer dans le sombre couloir éclairé de torches qui menait au centre de la cité orque.