Disclaimer: tous les personnages appartiennent à J.K.Rowling. Sauf James qui est à moi! Pour les vrais fans, ne vous inquiétez pas, je vous rendrai Harry entier!

Issu de mon cerveau tordu, voilà une histoire tordue au titre tordu (parce que c'est le premier à m'être passé dans la tête!...moi, tordue? nan! )


1. Les parents de l'orphelin

Je regarde mon reflet dans un miroir. Enfin, disons que je regarde mon image sans qu'il y ait de miroir en face de moi. Bon sang c'est dingue ! Le gars que se trouve à un mètre de moi me ressemble comme une goutte d'eau ! La même allure, presque le même visage, ces mêmes yeux …Yeux qui me fixent à travers des lunettes rondes.

Il ne dit rien. Le grand rouquin à côté de lui non plus. La fille aux cheveux bruns hirsutes qui jusqu'à présent me tirait comme une furie en m'engueulant me lâche brusquement et recule de quelques pas, ses yeux allant de lui moi, de moi à lui, de lui à moi…D'ailleurs, il ne comprend pas plus que moi ce qu'il se passe. Le silence commence à peser. Visiblement, personne ne s'attendait à ça.

Pris soudain de vertige, je baisse la tête et me masse les tempes. Un bref coup d'œil pour m'assurer qu'il est toujours là me le confirme : je ne rêve pas.

OK, calme toi. Respire à fond, réfléchis…

Bon sang, saletés de neurones vous allez fonctionner oui ! Trouvez moi une explication, là ! Sinon je sens que je vais devenir marteau ! Qu'est-ce que je fiche dans ce couloir lugubre avec trois gugusses habillés comme pour un bal costumé et dont l'un a eu la mauvaise idée de se déguiser en moi !

Ok, du calme. Essaie de te souvenir mon vieux James. Ce matin…


Ce matin, comme tous les matins, j'ai eu le droit au réveil aveuglant « made by Julianna ». C'est son truc. Elle adore me faire souffrir. Et comme elle n'ose pas pendant la journée où je pète toujours la forme, elle m'attaque lâchement le matin quand je suis encore dans les vapes.

Sept heures moins dix. Des pas dans le couloir. La porte s'ouvre en claquant et la lumière inonde la pièce. Flash !

Selon mes souvenirs confus, j'ai du, comme d'habitude, lâcher un beuglement digne d'un porc qu'on égorge. Mais, bien entendu, la traîtresse était déjà repartie. Et la voix de Tante Sarah a résonné à mes oreilles :

- James Lève toi, tu vas être en retard !

C'est plus l'odeur du pain grillé que l'idée d'être à la bourre qui m'a tiré du lit. Je me suis levé, ai enfilé un jean, un tee shirt et hop ! Direction salle de bain. Oualah ! La tronche de déterré ! Je tiens de moins en moins l'alcool on dirait…

Je me suis lavé le visage à l'eau glacée puis sortie ma petite boîte contenant mes lentilles de contact de ma poche. Et bien oui ! Je suis un mec myope ! Et comme j'ai toujours considéré qu'il n'y avait rien de moins sexy que les lunettes, je mets des lentilles.

Après m'être, comme tous les matins, précautionneusement écartelé les paupières et fourré le doigt dans l'œil, je me regarde de nouveau. Il n'y a rien à dire. Je me préfère avec les yeux bleus. Je me suis alors adressé mon plus beau sourire de tombeur et ai dévalé les escaliers pour débouler dans la cuisine.

- Bonjour Tante Sarah, ai-je dit en l'attrapant théâtralement par la taille pour lui déposer un baiser sur le front.

- Eh bien eh bien ! a-t-elle fait en riant. Tu es bien de bonne humeur ce matin !

- Moui ! Même après un réveil difficile !

Aucune réaction. Absorbée dans la lecture du journal (eurk !), Julianna ne m'a pas répondu. J'ai l'habitude avec elle. Mais on ne change pas un gars aussi buté que moi.

Aussi je me suis laissé tomber sur une chaise à côté d'elle et ai attrapé son bol de café pour en boire. Sans même m'adresser un regard, elle a tendu la main et me l'a pris pour le reposer sur la table, de l'autre côté.

- Bonjour Julian ! ai-je fait avec mon plus beau sourire.

- Bonjour James, a-t-elle lâché avec sa platitude habituelle, remettant une mèche de ses cheveux bruns derrière ses oreilles.

- Toujours aussi jolie ce matin !

- Toujours aussi crétin ce matin.

- Hey ! ai-je fait en prenant un air faussement blessé. Je te complimente là je signale !

- J'avais remarqué, a-t-elle dit en refermant le journal et en se levant. Contrairement à toi, mes neurones ne sont pas encore totalement imbibés de vodka.

- Julianna ! l'a réprimandé sa mère. Tu pourrais faire un effort !

- A quoi bon ? a répliqué l'autre en sortant de la cuisine.

- C'est quand même son anniversaire !

Ah oui, tiens ! C'est mon anniversaire aujourd'hui. Génial…La joie que j'ai éprouvé durant ces dizaines de minutes s'est alors envolée à ce moment là. Mais le sourire de Tante Sarah m'a redonné un peu de courage. Cette femme est extra.

- C'est un grand jour, a-t-elle dit en s'asseyant en face de moi. Par contre…

Elle s'est malaxée les mains, d'un air ennuyé :

- Tu comprends bien qu'avec les frais d'hospitalisation de Ron et de ta mère…Je ne pourrais pas t'offrir grand chose.

- Ne t'en fais pas, Tante Sarah, ai-je dit en me penchant au dessus de la tête pour lui prendre la main. Tu as déjà fait beaucoup pour moi.

- C'était normal, a-t-elle alors dit avec son bon sourire. Après tout, tu es le fils du meilleur ami de mon mari et…

Je me suis levé brusquement. Elle m'a regardé avec des yeux ronds.

- J'aimerai mieux qu'on évite de parler de ça, ai-je dit en me dirigeant vers la sortie.

- James ! Tu n'as pas le droit de réagir comme ça ! Ton père était quelqu'un…

- Arrête ! me suis-je exclamé. Mon père est mort, OK ? M – O – R - T , mort ! C'est déjà suffisamment douloureux comme ça, alors si on pouvait ne pas en parler, ça m'arrangerait ! Rien que de penser à tout ça, ça me… ! Ah et puis zut !

- James ! s'est-elle écrié en me poursuivant alors que je sortais de la maison. Où vas-tu ?

- A l'hosto ! ai-je grogné avant courir après le premier bus qui passait.


- Je reviens.

Le médecin a incliné la tête et je suis entré dans les toilettes. Tout en me lavant les mains, j'ai essayé de calmer les battements de mon cœur. Je déteste cet endroit. Il y a des cris, des rires hystériques, des pleurs…Et puis cette odeur…Odeur d'hôpital et de démence…J'ai du mal à croire que me mère soit ici.

J'ai retiré mes lentilles colorées pour les remplacer par des translucides et me suis jeté un regard dégoûté. Mes yeux verts émeraudes brillent d'une lueur que je n'aime pas. Cette petite étincelle au fond des prunelles me débecte. Puis j'ai rejoint le docteur qui m'a amené devant une petite cellule dont la porte était ouverte. J'ai à peine sentit la main de médecin se poser sur mon épaule en signe de soutien.

Je l'ai regardée de longues minutes. Rigide, ses yeux gris fixés sur le sol, son crâne rasé caché par le bonnet de la tenue de l'hôpital… Je n'y crois pas. J'ai inspiré à fond, et je suis entré.

- Bonjour, ai-je murmuré m'accroupissant devant elle et en posant mes mains sur les siennes.

Elle a tourné ses yeux vers moi et ils se sont mis à briller.

- Harry ? a-t-elle soufflé un ton plein d'espoir.

Oui. Je sais. Elle le fait à chaque fois. Mais à chaque fois, c'est l'effet d'un coup de poignard. J'ai secoué tristement la tête, en souriant d'un air désolé :

- Non, c'est moi Maman…C'est James…

Et comme à chaque fois, l'étincelle a disparu. La petite flamme d'espoir dans ses yeux s'est éteinte. Et je me suis retrouvé face à une carcasse vide.


Après, c'est le grand flou. J'ai du parler tout seul dans le vide pendant une heure. Puis je me suis certainement levé, ai déposé un baiser son front et me suis enfui. Les seuls souvenirs qui me reviennent après ça, c'est déjà lorsque je suis allongé sous un peuplier de la cour du lycée. C'est ça, ensuite, je suis allé au lycée. Mains dans les poches. Forcément, j'ai un dos si fragile qu'il ne peut supporter le poids d'un sac. Donc, pour mon bien, je ne prends rien : ni cahiers, ni trousse, ni cartable. A quoi ça servirait puisque, de toutes façons, je ne vais en cours qu'une fois sur trois ? Et encore, je suis large…

Donc je me suis retrouvé sous ce peuplier. J'ai pensé à plein de trucs, à ma mère surtout…Et à mon père. Ce père qui a vécu avec nous jusqu'à mes trois ans. Et puis, après, pfiout ! Il a disparu. Au départ, ma mère me disait qu'il allait revenir. Elle y croyait vraiment fort. Et puis un jour, alors que je m'étais levé pour boire un verre d'eau, je l'ai vue assise à la table de la cuisine. La tête dans les mains, elle était en larmes. A ses pieds, une lettre froissée. Je me souviens encore de la forme des lettres, calligraphié, d'une belle couleur vert émeraude. Je ne savais pas lire à l'époque. Mais j'ai tout de suite compris.

Ma mère n'a plus jamais été la même après cela. Elle commençait être ailleurs, elle s'évadait dans son monde où mon père devait encore vivre. Ce fut seulement lorsque je me brûlais gravement avec le feu de la cuisinière et que les juges décidèrent de me placer dans un foyer, qu'elle commença à sombrer dans la folie. Heureusement pour moi, Ronald Teasley, le meilleur ami de mon père se battit bec et ongles pour obtenir ma garde. Le jour où ma mère entrait à l'hôpital, je pénétrais dans la demeure des Teasley. J'ai passé plus de six ans sans la voir. Quand, pour mes onze ans, Tante Sarah m'emmena la rencontrer, elle ne me reconnut même pas. Elle se mit à hurler en disant qu'elle ne me reconnaissait pas. Et lorsque Tante Sarah lui dit que j'avais besoin d'elle, elle lui a répliqué qu'elle n'avait besoin que d'une personne : mon père.

Mon monde s'est effondré ce jour là. Tout ce que je faisais pour que « ma mère sois fière de moi » n'avait plus aucun sens. Je ne comprenais pas comment je pouvais passer après un mort. J'ai commencé à le haïr, lui qui nous avait abandonné et rendu ma mère comme ça. J'ai fait l'enfant gâté, difficile, le bagarreur, le problème social. Ce fut le malaise d'Oncle Ron qui me ramena sur terre, il y a de ça deux ans.

Maintenant, c'est un peu différent. J'ai compris que mon père n'avait rien à voir là dedans. Enfin, c'est ce que j'aimerais accepter. Je me doute bien qu'il aurait préféré rester avec nous plutôt que d'aller se faire tuer je ne sais où. Mais je ne peux m'empêcher d'éprouver de la jalousie envers lui. Pourquoi est-ce que les yeux de ma mère brillent comme ça lorsqu'elle croit le reconnaître en moi ? Pourquoi elle ne me voit pas, moi, et ne voit que lui qui n'est plus là pour la serrer dans ses bras ?

J'en étais à peu près là lorsque quelqu'un m'a sauté dessus à califourchon sur mon ventre et m'a embrassé.

- Bon anniversaire ! a chantonné ma petite amie avec un grand sourire.

Je lui rendis son sourire. Je ne peux pas dire que je sois amoureux de cette fille. Certainement pas, en fait. Elle est nunuche, gobe tout ce qu'on lui dit et à mon avis son QI ne dépasse pas 70. Mais c'est agréable d'être avec elle, de me faire câliner un peu. Je sais. Je suis le pire des salauds. Mais ça, tout le monde le sait dans le lycée. Et cela ne l'a pas empêchée de me demander de sortir avec elle. Elle sait à quoi s'attendre avec moi.

- Comment tu sais ça toi ?

- J'l'ai noté ! s'est-elle exclamée en montrant ses paumes griffonnées de long en large au gros feutres : « Aujourd'hui anni de Ja' ».

- Tu n'avais pas de papier ? ai-je demandé en me redressant alors qu'elle glissait sur mes cuisses.

- Si, mais j'allais oublier, a-t-elle fait avec un grand sourire. Au moins, j'y ai pensé ! Ouf…

Elle a alors eu l'air tellement soulagé que j'ai éclaté de rire. Il n'y a qu'elle pour se mettre dans des états pareils. La sonnerie s'est mise à hurler et les élèves ont commencé à sortir. Ma copine s'est mis à bouder et nous nous sommes relevés pour rejoindre le lycée. Au bout de quelques pas à peine, elle a cessé de faire la gueule et s'est accrochée à mon bras.

C'est alors qu'on a croisé Julianna avec ses copines. Comme d'habitude, je lui ai fait mon plus beau sourire. J'adore. Toutes les filles se mettent à rougir quand je lance mon « sourire de lover ». Ses copines sans exception. Je m'attendais à ce qu'elle me dépasse sans même m'adresser un regard mais là, elle s'est arrêtée, me regardant bizarrement. J'ai fait de même, étonné. A mon bras, ma petite amie l'a foudroyée du regard. Puis, Julianna a fouillé dans son sac et, sans aucune délicatesse, m'a collé ses lunettes de soleil sur le nez. Sans dire un mot, elle a reprit sa route avec ses camarades perdues. Moi aussi, un bref instant. Ensuite, seulement quelques secondes plus tard, une fois que deux de mes petits neurones aient pu se rejoindre à la nage dans la mare de vodka et se connecter, j'ai fait un bond de vingt centimètres et, me dégageant de l'étreinte de ma copine que s'est mise à hurler, je me suis précipité aux toilettes. Mon reflet me renvoya son regard vert.


- Je suppose que je dois te remercier ?

Appuyé sur l'encadrement de la porte de sa chambre, j'ai attendu une bonne minute une réponse.

- Pas la peine.

- Pourquoi ?

- Parce que.

- Parce que quoi ?

- …

- Alors ? Dis moi, fais pas ta timide, ma ptite Julian !

- James. Tu me gonfles.

Petit sourire de victoire. Enfin une parole désobligeante. J'avais fini par me demander si j'avais loupé un épisode.

- Dis moi, ai je fait en me rapprochant d'elle. C'est de ta part ça ?

Elle a jeté un coup d'œil sur l'enveloppe que je lui montrais et a haussé les épaules.

- Parce que si c'est toi, sache que mon nom n'est pas « Potter » mais « Porter », ai-je dit avec un sourire niais.

- Je le sais et ce n'est pas moi.

- Allons, allons ! N'aies pas honte !

- Je te dis que ce n'est pas moi !

- Roooh ! C'est bien ma ptite Nana ça ! Elle fait sa modeste !

- James ! a-t-elle alors gueulé en bondissant de sa chaise. Tire toi de ma chambre !

- Calme toi ma ptite Juju !

- CASSE TOI !

J'ai bondi dehors pour éviter le stylo arrivant tel un mini-Concorde en direction de ma figure et la porte a violemment claqué, manquant de me scalper le pied de mon gros orteil.

- Moi aussi je t'aime ! ai-je lâché avant de regagner ma chambre en m'esclaffant comme un abruti.

Là, je me suis laissé tomber sur mon lit, regardant la lettre que je tenais dans les mains, tendue au dessus de ma tête. Elle n'était pas de Tante Sarah ni de Julianna. Comment a-t-elle alors fait pour atterrir sur mon bureau ? La fenêtre était ouverte, certes, mais quel genre de facteur déposerait les lettres par les fenêtres ?

« Pour James Potter ». Potter, ce n'est pas moi, c'est clair. Mais pourtant, c'est bien la bonne adresse et je crois pas qu'il y ait un autre James dans le quartier. Intrigué, j'ai tâté l'enveloppe. Elle semblait contenir quelque chose. Oh et puis flûte ! C'était sur mon bureau après tout.

D'un coup sec, j'ai ouvert et fait glissé le contenu dans ma main. Une très longue et fine chaîne d'or s'y trouvait avec un minuscule sablier pour pendentif. Je l'ai levé devant mes yeux intrigué. Qui pouvait m'envoyer un truc pareil ? J'ai pris la lettre qui était tombée sur mes genoux et ai commencé à lire. L'écriture était un peu griffonnée, comme à la bas vite.

« Mon cher James,

tu ne me connais pas mais ce n'est pas cela qui est important. J'aurais aimé te rencontrer dans d'autres conditions mais il en est ainsi. Je te confie cet objet précieux. Je reviendrai le récupérer quand les choses iront mieux. Prends en soin. Fais le en l'honneur de ton père. »

Mes doigts se sont crispés sur le papier épais et légèrement jaunâtres, et mes yeux glissèrent rapidement sur le nom de l'expéditeur, nom inconnu d'ailleurs : « Hermione Granger ». Non mais pour qui elle se prenait celle-là ! Une amie de mon père ! Qu'est-ce que j'en ai à faire de ce truc ! Surtout qu'elle ne me le donnait pas, elle allait venir le chercher ! Elle me prend pour son larbin ou quoi !

J'ai failli balancer la chaîne à la poubelle mais quelque chose m'a retenu. Et cela me mis en colère contre moi même. La main tremblante, j'ai regardé ce mince filet au creux de ma paume. Un sentiment bien étrange m'a envahi. Peut-être que mon père l'avait touché ?…Peut-être même l'avait-il porté ?…

Avec des gestes un peu saccadés, j'ai passé la chaîne autour de mon cou. Le petit sablier a alors tourné sur mes vêtements et je l'ai pris d'un air absent dans mes doigts, le faisant tournoyer sans réfléchir. Mon père…

C'est alors que ma chambre s'est effacée. J'ai eu l'impression que j'étais tiré en arrière à une vitesse folle. Un tourbillon de couleurs, des formes sont passées devant mes yeux alors que mon cœur menaçait de jaillir hors de ma poitrine. Et d'un seul coup, mes pieds ont regagné le sol et ma vison est redevenue claire. Un peu déséquilibré, j'ai titubé, portant une main à ma tête. Qu'est-ce que… ?

- Harry !

Je me suis retourné plus par réflexe au cri qu'autre chose. Une véritable tornade m'a rejoint et saisit la main, me tirant derrière elle avec une force peu commune. Complètement déboussolé, je me suis laissé faire, regardant autour de moi les murs de pierre sombre ornés de tableaux …qui bougeaient ! La fille qui me tractait a continué à fulminer sous ses cheveux emmêlés :

- C'est pas vrai, tu te moques de moi ! a-t-elle crié alors que nous croisions d'autres élèves amusés portant comme elle une étrange robe noire et des vieux bouquins plein les bras. Tu m'avais promis que tu irais travailler cette après midi ! Et au lieu de ça je te retrouve planté au milieu du hall !

- Mais…

- Il n'y a pas de mais ! m'a-t-elle coupé d'un ton tranchant.

Elle m'a jeté un coup d'œil irrité :

- Et puis c'est quoi cette tenue ! Il est plus de onze heures ! Tu devrais avoir ta robe depuis longtemps ! Et tes lunettes ? Elles sont où ! Je parie que…

Elle s'est brusquement arrêtée si bien que j'ai failli la percuter. J'ai suivi son regard et c'est alors que je l'ai vu : au côté d'un grand rouquin à l'air ahuri, un gars qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau. Même carrure, même âge, même cheveux incoiffables, même yeux… verts. Copie conforme.


Je relève la tête. Bien. Je me souviens maintenant ! Bon début !

Mais ça ne m'avance pas beaucoup. Ce qui me rassure c'est qu'ils ont tous l'air aussi paumés que moi. Le grand rouquin se met à balbutier :

- Mais…Que…

Je fronce les sourcils en voyant le gars qui me ressemble tirer une sorte de bout de bois de sa poche et la pointer dans ma direction. Du coin de l'œil, je vois les deux autres reculer. C'est quoi ce cirque ?

- Arrête Malefoy ! grogne-t-il soudain. Ou je vais vraiment me fâcher !

J'ouvre de grands yeux. Malefoy ? Draco Malefoy ? Mais comment connaît-il le nom du maire de ma ville celui-là ?

- Encore un de tes coups à la noix…grince-t-il.

- Hein ? fais-je, d'un air débile.

- Un charme tu crois ? chuchote le rouquin à la jeune fille qui ne me quitte pas des yeux.

- Non, je ne pense pas…

- Pourtant, nous on avait bien pris une potion de transformation pour infiltrer Serpentard…

- Evite de me rappeler ces horribles souvenirs, répliqua l'autre gars sans cesser de me fixer.

Je lève alors mes mains devant moi en signe d'apaisement.

- D'accord…articulé-je. Alors, on se calme et que quelqu'un m'explique. Je comprends rien moi…

- C'est plutôt à toi de t'expliquer, lâche le gars aux yeux verts. Pourquoi avoir prit mon apparence ?

- Quoi ?

- Il te ressemble beaucoup, c'est vrai, fait soudain la jeune fille. Mais on ne sent aucune magie…Pas vrai ?

Il y a un grand silence pendant lequel je les regarde avec des gros yeux. Magie ? Mais c'est quoi ce délire !

- On est où là ? m'exclamé-je.

- A Poudlard, répond la jeune fille.

- A quoi ?

- Poudlard, l'école des sorciers, répète le rouquin. Et toi tu sors d'où ?

Je reste ébahi puis j'éclate de rire.

- Une école de sorciers, n'importe quoi ! C'est pour ça que vous êtes tous habillés comme des gugusses ! « Sorciers », mort de rire !

Je sais, c'est plus nerveux qu'autre chose. Ca me fait du bien. Je ne comprends plus rien, mais alors rien ! Enfin, ça a un mérite. A présent ils me regardent comme un fou et mon clone baisse ce qu'il doit prendre pour une baguette magique. Ridicule. C'est alors que je vois le visage de la jeune fille à deux centimètres du mien :

- Hé ! s'exclame-t-elle. D'où tu tiens ça ?

Elle vient de saisir le petit sablier que je porte au cou. D'un geste sec, je lui arrache de mains et lui fait mon plus beau sourire de séducteur :

- Hey beauté, on ne se connaît pas assez pour ce genre de choses.

Elle prend une charmante couleur rose alors que le rouquin serre les poings et que l'autre ouvre des yeux ronds. Enfin quelque chose d'amusant !

- C'est mon Retourneur de temps, lâche-t-elle à l'attention de ses compagnons.

- Ton quoi ! fait le grand roux.

- Tu veux dire celui que tu avais en troisième année ? reprend le brun sans me lâcher des yeux.

- Oui j'en suis sure. Pourtant, je l'ai rendu au professeur Mac Gonagall…

- Hey hey ! attendez ! Je comprends rien moi! couine le troisième larron.

Bon, j'en ai marre. J'enfonce mes mains dans mes poches et m'apprête à faire demi tour lorsque la jeune fille m'attrape la manche. Au regard que je lui lance, ses joues virent au rouge vifs mais son poing se crispe et ses sourcils sont froncés :

- Attend ! Il faut que tu ailles voir Dumbledore !

- Qui ça ?

- Notre directeur ! Il saura…

- Arrête, lâche moi ! crié-je en me dégageant brusquement. J'ai horreur qu'on me touche ! J'en ai rien à foutre de votre bonhomme ! Ca ne me regarde pas !

Bruit de papier. Et voilà ! A force de m'agiter dans tous les sens, je sème mes affaires partout ! C'est malin ! Mais avant que je ne puisse ramasser la lettre, le mec aux lunettes la lit déjà.

- Fais comme chez toi ! craché-je en m'avançant pour la lui prendre.

Mais aux yeux qu'il lève sur moi, je m'arrête. Oh bon sang, qu'est-ce que je connais ce regard…Le même, le même que je me jette tous les matins…Les deux autres se sont rapprochés pour lire aussi et je vois la jeune fille pâlir.

- Où…Où as-tu eu ça ? balbutie-t-elle.

- C'est une manie chez toi de demander d'où viennent les affaires des autres ? répliqué-je méchamment en trouvant le courage de leur arracher la lettre des mains.

Elle fait un pas vers moi, livide, se tapotant la poitrine :

- C'est moi…souffle-t-elle, ses yeux braqués dans les mains. Je suis Hermione Granger…

Alors là…Je reste bouche bée…Les autres aussi d'ailleurs…

- Pourquoi tu m'as envoyé ça alors ?

- Mais je ne t'ai rien envoyé ! s'exclama-t-elle. Je n'ai jamais rien envoyé !

- Alors comment…

- Tu t'appelles James Potter ? dit soudain le type aux lunettes.

- Tiens, lui aussi est livide.

- James, c'est sûr, répondé-je mal à l'aise. Potter, normalement non…Mon nom est Porter.

- Et d'où viens-tu ?

- D'Angleterre, fais-je me sentant obliger de lui répondre. J'habite chez le meilleur ami de mon père, Ronald Teasley…

- Hein ! s'étrangle le grand roux. Mais…mais…

Il se met à balbutier comme un crétin et soudain, son visage se superpose à un que je connais bien.

- C'est dingue, soufflé-je. Tu ressembles comme deux gouttes d'eau à mon Oncle Ron…

- Oncle Ron ? répète-t-il d'un air perdu.

Il y a un long silence puis le gars aux lunettes fait un pas vers moi, un léger sourire aux lèvres :

- Voilà qui mérite bien que l'on sèche le cours de Divination, lâcha-t-il alors que ses deux amis continuent à me regarder comme si j'étais un monstre.

Il me tend la main en hochant la tête :

- Enchanté de te connaître. Je m'appelle Harry Potter.


Je me trouve dans une chambre avec des lits à baldaquins. Ce château est vraiment énorme. Mais ce qui me fait flipper, ce sont les escaliers qui bougent tout seuls et les tableaux qui parlent. Trois possibilités : soit je rêve (mais j'en doute), soit j'ai découvert le plus grand parc d'attraction de tous les temps, soit je suis dingue. Et au vu de mon arbre généalogique, je tends plutôt vers la dernière possibilité.

Je me frappe la tête. Arrête James ! J'ai horreur quand je pense comme ça de ma mère. Ce n'est pas sa faute. Non, ce n'est pas sa faute…

La porte s'ouvre sur la jeune fille aux bras chargés de bouquins. Je la regarde poser tout cela sur une table et se mettre à les feuilleter nerveusement. Je souris. J'ai toujours rendu les filles mal à l'aise. Et celle-là m'amuse particulièrement je dois dire. Je me lève et vais me placer juste derrière elle, me penchant au dessus de son épaule de façon à ce que nos cheveux se touchent. Je vois ses joues s'empourprer. J'adore.

- Tu…Tu peux te reculer, s'il te plaît ? fait-elle d'une petite voie qui se veut affirmée.

- Pourquoi ? fais-je d'une voix chaude.

Ca y est ! Elle a passé la couleur tomate. Je vais continuer mon petit jeu lorsque la porte s'ouvre sur les deux gars qui discutent avec animation. La jeune fille pousse un soupir de soulagement en se levant pour les rejoindre.

- Je crois avoir trouvé…commence-t-elle.

Ses deux potes lisent ce qu'elle leur montre et ouvrent de grands yeux.

- Non mais ça va pas ! s'exclame le rouquin. T'es dingue !

- C'est très possible !

Et voilà ! Ils se mettent à s'engueuler ! Pris de nouveau de vertiges, je me laisse tomber sur le lit le plus proche. Mes yeux me font mal… Je retire mes lentilles de couleur et les range, avant de laisser tomber mes bras en croix.

Non mais ils vont la fermer oui ! J'ai mal au crâne moi !

Je me redresse brusquement :

- Vous pouvez pas faire votre scène de ménage ailleurs ? beuglé-je.

Ils se retournent vers moi, près à répliquer, et un nouveau silence tombe sur nous lorsque leur regard tombe sur le mien. Ca y est ! Enfin du calme ! Le rouquin pose alors sa main sur l'épaule de son amie :

- Je crois que c'est une bonne idée finalement.

- Au fait, fais-je alors que la jeune fille s'approche de moi, tirant une baguette de bois de sa poche. Tu connais mon père ?

- Je ne pense pas, répond-t-elle en jetant des coups d'œil au bouquin qu'elle tient ouvert d'une main, reposant sur son avant bras.

- Pourtant dans ta lettre…

- Je le rencontrerai peut-être plus tard, dit-elle. Ou…

Elle se retourne vers son ami à lunettes et lui fait signe d'approcher.

- Harry, j'aurais besoin d'un peu de ton sang.

- Quoi ?

- Tu m'as bien entendue ! Allez !

En grommelant, l'autre tend le doigt et, avec une aiguille sortie du néant, la fille lui pique le doigt. Une goutte de sang se met aussitôt à perler.

- A toi.

- Pas question ! m'exclamé-je. J'ai horreur de ce genre de truc.

- Allez ! glapit-elle.

Je maugrée mais j'obéis. C'est plus fort que moi. Aïe ! Non mais franchement, qu'est-ce que je fais dans une plan pareil ! Pourquoi je suis pas tranquillement en train de me bourrer la gueule ou au pieu avec ma copine ! Je vous le demande !

L'autre folle se met à marmonner des trucs bizarres en faisant des gestes avec son bout de bois. C'est naze… Je m'apprête à bailler lorsqu'un violent flash m'aveugle. C'était quoi ça ! C'est alors qu'une goutte de sang de mon doigt se met à flotter dans les airs et rencontre celle de l'autre gars, qui elle aussi s'est mise à léviter. J'en crois pas mes yeux…La bouche ouverte, je les regarde se mélanger et lancer une lumière rouge. Puis, un geste de la fille, et tout disparaît, le sang tombant au sol dans un ploc écœurant.

- Ce…C'était quoi ça ? bégaie-je.

- Un Sort de Reconnaissance, souffla la jeune fille visiblement épuisée mais également livide. Afin…De…De…Voir les liens de parentés…

Je lève les yeux vers elle, sans comprendre. De quoi ?

- Elle se tourne vers son ami à lunettes et, avec visiblement un effort surhumain, réussit à articuler :

- Harry…Je te présente ton fils.

A SUIVRE…


Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Harry papa ! Quelle grande nouvelle ! Enfin, je suppose que quelques uns d'entre vous s'en doutaient ! mais mon esprit tordu défie toute logique et il va leur en arriver des trucs à Papa Harry et James Junior ! MOUHAHAHA ! (non non, je ne suis pas du tout sadique !)

La suite arrivera bientôt, n'hésitez à me laisser des reviews ou m'envoyer des mails, j'essaierai de répondre à ces derniers.