Je tenais à dire que les personnages ne m'appartiennent pas et tout le blabla qui va avec... Bonne lecture à vous tous !
Chapitre premier
Je lui courais après depuis près de sept ans. Sept longues années où j'étais enfermée au Centre. Et cela faisait deux ans qu'il avait disparu, depuis Carthis, depuis mon refus. Mon père, mon Dieu que je déteste l'appeler ainsi, s'énervait de plus en plus au fur et à mesure que le temps passait. Mon frère, Lyle, ne le trouvait pas non plus. Pour l'instant ma tête était en sécurité. Jarod. Mais pourquoi m'infliges-tu cela ? Mon refus avait-il délié le nœud qui nous liait autrefois ?
« Melle Parker ! Melle Parker ! »
C'était mon informaticien, ce crétin de Broots. En un autre temps et en un autre lieu, peut-être aurais-je répondu à ses désirs qu'il croyait secret. Mais rien ne restait longtemps secret au Centre. Je posai mon verre et me levai en soupirant. Il fallait que je retourne dans ma carapace pour le protéger, pour tous les protéger.
« Quoi ? » répondis-je d'un ton glacial.
« Je crois que je l'ai trouvé ! »
« Moins fort ! Il ne faut pas que quelqu'un nous entende. Où est-il ? »
« Ça, je ne le sais pas. »
« Donc vous ne l'avez pas trouvé. »
Par moment, je désirais lui exploser la tête contre son écran d'ordinateur avec lequel il essayait de trouver la femme de sa vie.
« J'ai trouvé ceci. »
Il me tendit une feuille. On pouvait y lire : « M.P. l'Ambre ». L'explosion ne serait pas pour tout de suite. Mais je ne pus m'empêcher de lui répondre froidement.
« Où avez-vous trouvé ça ? En quoi cela peut-il m'aider ? »
« Sur un site spécialisé pour les rencontres et pour la deuxième question, je ne sais pas. »
« Vous ne savez jamais rien, Broots. Posez ce papier sur mon bureau et retournez conter fleurette à la pauvre Stella. »
« Elle ne… »
« Broots, immédiatement ! »
Quand il fut parti, je pus me rasseoir et continuer mon verre. Un site de rencontre, Jarod m'étonnerait toujours. Pourquoi se manifestait-il maintenant, alors que Sydney était absent ? Je pouvais toujours essayer de comprendre, je n'y arriverais pas. L'Ambre, je n'y avais plus mis les pieds depuis mes études. Mais mes pieds, et le reste de mon corps, savaient très bien où ce bar était situé : au cœur de Paris. Jarod désirait me rencontrer dans un endroit neutre, loin de l'influence du Centre. Je connaissais le lieu de notre rencontre, mais je ne connaissais ni la date ni la raison.
Il fallait que je rentre chez moi, j'étais exténuée. Le seul fait d'essayer de comprendre Jarod pouvait terrasser une ville entière. Je croyais être certaine de l'avoir perdu à jamais. Je l'avais laissé aller en regrettant son départ. Oui, aujourd'hui, je regrettais d'avoir refusé son offre, mais je devais rester au Centre où résidait ma famille. Mais Jarod n'était pas un homme comme tous les autres. Il ne faisait jamais ce que l'avenir lui demandait. Jarod le catalyseur voulait me faire sortir de mon antre. Très bien, j'irai à sa rencontre.
Je pris ma voiture pour rentrer chez moi. Habituellement, ce trajet me prenait quinze minutes. Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Un arbre s'était renversé et j'étais bloquée dans ma voiture en attendant les secours et cela faisait déjà une demie heure. Cet entre-temps me permit de réfléchir. Jarod voulait reprendre contact avec moi au bout de deux ans de silence radio. Il savait bien qu'il ne pouvait pas me faire changer d'avis. Je me posais trop de question sur ma famille et les réponses étaient entreposées dans un niveau sous terrain du Centre. Mais peut-être savait-il également que j'étais souvent tentée de passer ma vie à ses côtés ? Non, je n'avais pas le droit de penser cela. J'étais le chat et il était ma souris. Et surtout, je ne voulais pas que la malédiction des Parker le rattrape. Je laissais une traînée de morts derrière moi : ma mère, Thomas et mon père. On pouvait également rajouter Brigitte dans ce tableau funeste. J'entendis enfin la sirène des pompiers qui stoppa net mes idées moroses.
Dès que je fus arrivée chez moi, je sus que quelqu'un était entré dans ma maison. Jarod. Je ne savais pas pourquoi, mais j'étais sûre que c'était lui. L'arbre en travers de la route eut soudain un nouveau sens. Alors que j'entrai, ma première impression fut confirmée. Jarod m'avait laissé un cadeau : un paillasson « Home sweet home ». L'ironie qui accompagnait ce présent me fit sourire, tristement sourire. En m'approchant, je remarquai une feuille épinglée sur le paillasson. On pouvait y lire : « L'Ambre ; 19.12 ; 12.00 ». Jarod prenait d'énormes risques pour me faire parvenir son message. Cela m'intriguait de plus en plus. Mais, personnellement, je ne voulais pas en prendre, de risques, je brûlai son mot à l'aide de mon briquet. Je voulus réserver un sort identique au paillasson, mais mon cœur m'en empêcha. Je l'installai alors devant ma porte d'entrée. C'était un cadeau de Jarod et je n'avais jamais détruit un seul de ses présents. Mon Dieu, je devenais sentimentale. Jarod me donnait deux jours pour me préparer, ce qui était largement suffisant.
Mes pas se dirigèrent vers la cuisine. Je n'avais pas mangé depuis ce matin, mais je savais que j'allais trouver un réfrigérateur vide, il me faudrait encore commander quelque chose à manger. En l'ouvrant, je fus agréablement surprise, il y avait une salade mélangée avec un post-it : « Je le savais bien, J. ». Cela pouvait être pratique d'avoir un ange-gardien. Dans la nuit, j'irai m'acheter un billet d'avion pour Paris et j'achèterais au Centre un billet pour le Canada. L'astuce ne marcherait pas longtemps, mais c'était toujours ça de gagner. J'allai me coucher le cœur léger, heureuse de pouvoir retrouver Jarod.
