Bonjour à vous !

Voici le premier chapitre de notre fanfiction intitulée "Et l'amour dit Veni, vedi, vici". Nous sommes deux auteures à travailler sur ce magnifique et fabuleux projet, dans lequel nous mettons toute notre âme ! L'une des auteures a déjà un profil sur ce site, à savoir Kuro no kage ; l'autre est une jeune débutante pleine de vie et d'espoirs, qui demande humblement à ses lecteurs de faire preuve d'indulgence envers ses balbutiements.

N'hésitez pas à nous laisser des mots doux, ou cruels, tant qu'ils sont là ! En espérant que cette splendide fiction vous plaira !

La SNCF (Société Nationale des Co-auteurs de Fanfiction) vous souhaite une agréable lecture,

Feather Theater.


Le Terrier, été 1996.

Le visage de Ginny était balayé par un vent tiède, ses cheveux roux tourbillonnant, comme animés d'une vie propre. Au sol, le terrier n'était guère plus grand et intéressant qu'une pierre tandis qu'elle valsait avec les nuages en tutoyant le ciel. Son bonheur était presque complet, il ne manquait qu'une chose. Après une ultime accélération, elle fit volte-face et ses yeux plongèrent directement dans ceux de Harry. Il était magnifique, sur son balais, ses yeux brillant d'un plaisir infini – un plaisir partagé. Sans se quitter du regard, ils entamèrent de langoureuses circonvolutions dans les airs, montant plus haut, toujours plus haut, comme s'ils cherchaient à caresser le firmament. Cette étrange danse des balais les rapprochait lentement l'un de l'autre ; plus que le ciel, ils cherchaient à s'atteindre l'un l'autre. Ils se joignaient parfois pour s'éloigner aussitôt, ils se taquinaient, s'attiraient, se repoussaient... et la lueur dans leurs prunelles était plus vive, plus intense. Elle explosa lorsque leurs mains s'attrapèrent enfin, et rugit son contentement lorsque leurs lèvres se trouvèrent. Ils continuèrent à virevolter ainsi, naviguant entre les nuages, sans jamais se lâcher, sans jamais songer à se séparer. Maintenant qu'ils s'étaient trouvés, Ginny comptait bien passer le reste de sa vie avec lui, lui qui était sa pièce manquante, la clé de son bonheur.

"-Ginny! Ginny! Oh, Ginny, réveille toi!

-Ron? Fit Ginny, encore un pied dans le rêve céleste

-Bah oui c'est moi!

-Tu peux pas me laisser tranquille un peu?" Ginny commençait déjà à s'agacer, éjectée de son rêve par son idiot de frère.

"-Harry vient d'arriver!

-Harry? J'arrive tout de suite!"

Ron sortit de la pièce en trombe et Ginny se dépêcha de s'habiller, se précipita à son tour vers la porte et s'arrêta net, les échos de son rêve encore bien présents à son esprit. Mince alors, elle était censée avoir dépassé le stade de groupie rougissante il y a des années! Elle s'était battue avec les autres au département des mystères, elle faisait finalement partie de la bande, et ce n'était pas d'un rêve qu'elle devrait avoir honte... En plus il ne s'étaient qu'embrassés dans celui là. Oh non, pourquoi penser à ça maintenant? Ok, juste ne pas penser. C'était juste Harry. Et maintenant elle allait enfin le revoir. Il pourraient sans doute parler ensemble du département des mystères. Harry en avait sans doute besoin, après ce qui était arrivé à Sirius, mais elle aussi.

Impatiente, Ginny franchit finalement la porte de sa chambre, et dévala les escaliers.

"Oh, Ginny, c'est toi?" fit-il en souriant.

Son coeur tressaillit en le voyant enfin, de façon pas vraiment désagréable. Harry était devant elle... et il était aussi beau que dans son rêve. Elle lui adressa un sourire lumineux en guise de réponse, et l'enlaça de manière impulsive. Un peu surpris, il lui rendit son étreinte maladroitement et s'éloigna d'elle, légèrement gêné. La gêne la traversa furtivement elle aussi, mais elle était trop heureuse pour se soucier de ce que les autres pouvaient penser de sa joie infantile. Qu'ils jugent donc ! Elle était heureuse, son amour était là, et ils allaient passer l'été ensemble. Elle recommençait à doucement rêvasser lorsqu'Hermione la dépassa en trombe et se jeta dans les bras de Harry – son Harry ! Leur étreinte à eux n'avait rien de maladroite et elle ne put s'empêcher de ressentir un violent pincement de jalousie lui tordre le coeur. Son sourire se crispa et elle détourna les yeux. C'était normal qu'ils soient si proches, ils se côtoyaient depuis leur première année, ils étaient d'excellents amis, vraiment pas de quoi être jalouse... Sa logique ne parvint pas à effacer le goût amer dans sa bouche, et elle s'installa à table avec les autres, son bonheur déjà un peu moins rayonnant. Les discussions se lancèrent, présidées par sa mère et largement agrémentées des blagues des jumeaux, auxquelles tout le monde riait de bon coeur. Ils prirent leur petit déjeuner dans une ambiance agréable, le bacon et les oeufs passant de main en main. Tout aurait été idyllique, si seulement Harry lui avait un peu plus prêté attention. Ils échangèrent bien des bouts de phrases, quelques regards et des sourires, mais dans l'ensemble il se concentrait sur ses deux meilleurs amis bien plus que sur toute autre personne. Bien plus que sur elle. Mais pouvait-elle réellement l'en blâmer ? Après les épreuves qu'il avait traversées, il avait besoin de la compagnie de ses proches, et Ron et Hermione avaient toujours été là pour lui... Ginny eut l'impression de se noyer sous l'immense vague de compassion qui s'engouffra en elle, et ne put s'empêcher de regarder Harry avec une tendresse apitoyée. Le petit déjeuner s'acheva, et après avoir débarrassé la table, Ron mena ses deux amis dans sa chambre. Ginny leur emboîta naturellement le pas, mais son frère referma la porte sur elle, ses yeux chargés d'agacement, où perçait une pointe d'incompréhension.

Devant la porte close, Ginny sentit un puissant agacement monter en elle, agacement qui pouvait de fait largement mériter le titre de "colère noire". Elle resta immobile un instant, espérant un revirement de Ron ou des protestations de la part de Harry ou de Hermione, mais rien ne vint. Alors elle se précipita dans sa chambre, furibonde, et s'y enferma en claquant la porte, récoltant au passage une remarque indignée de sa mère.

Elle se jeta plus qu'elle ne s'allongea dans son lit. Comment osaient-ils? Ron la traitait comme une gamine! Elle avait pourtant fait ses preuves, non? Mais à ce moment là une autre pensée lui vint, celle que Harry n'avait rien fait pour la défendre. Et plus que la mettre en colère, cette constatation l'attristait.

Les jours suivants ne firent que confirmer les impressions de Ginny. Ron, tout à ses retrouvailles avec ses deux meilleurs amis, la traitait comme une gamine encombrante, Hermione bavardait parfois avec elle, mais rarement, et Harry... Harry avait le même comportement avec elle que celui qu'il avait toujours eu. Gentil, mais distant. Elle était la soeur de son meilleur ami, mais elle n'appartenait pas vraiment à son univers. Ce n'était pas qu'il la méprisait ou qu'il ne l'aimait pas, non, il était juste indifférent. Et c'était probablement pire. Que devait elle faire pour exister à ses yeux?

Elle partageait peu de temps avec le trio. Ils passaient de longues journées dans la chambre de Ron, à discuter, et si Molly semblait approuver ça et les laisser en paix, elle ne se privait pas pour ensevelir sa cadette sous les tâches ménagères. Des tâches qui auraient été faciles avec la magie. Mais Molly avait d'autres choses à faire et Ginny était trop jeune pour avoir le droit de s'amuser avec sa baguette en dehors de Poudlard.

Ils disputèrent tout de même quelques matchs de quidditch, tous ensemble, et la basse qualité des balais des Weasleys n'empêcha pas les adolescents de s'amuser. Harry n'était pas très souriant cet été là, mais lorsqu'il volait son visage s'éclairait et il paraissait oublier pour un temps la mort de son parrain, et Ginny voyait tout ça. Il la complimenta même à plusieurs reprises pour son talent et son adresse. Ils échangèrent quelques mots ainsi, mais Ginny ne put s'empêcher de voir à quel point Harry semblait rire plus facilement à un bon mot de Ron ou Hermione, voire des jumeaux, qu'à ce qu'elle disait. Elle aurait aimé qu'il puisse être comme ça avec elle.

Pour passer le temps elle échangeait quelques lettres avec une fille de Serdaigle, une sang pur du nom de Constance Sharfiq. Elles n'étaient pas vraiment proches, mais toutes les deux passaient des vacances ennuyeuses, et l'écriture était une forme de distraction comme une autre. Et puis Constance était l'une des Serdaigles qui n'avaient jamais cherché à faire de mal à Luna, et pour Ginny, c'était déjà beaucoup. Elle écrivait aussi à Luna d'ailleurs, mais ne recevait de réponse qu'une fois sur deux, la blonde semblant très absorbée par l'étude de runes gobelines qui pourraient révéler le lieu de reproduction de prédilection des Boulgios ailés (ou quel que soit le nom de ces créatures).

C'est au début du mois d'Août que Ginny reçut de son amie Constance la proposition de venir passer quelques jours dans le manoir de ses parents, quelque part dans le nord-est de l'Angleterre. Elle pensait refuser la proposition, et se mit en quête de parchemin. Elle profita de l'absence du trio, occupé quelque part avec les jumeaux, pour fouiller le bureau de Ron à la recherche de papier, mais lorsqu'elle prit le premier parchemin de la pile, qu'elle pensait vierge, et le retourna, elle découvrit les mots, tracés avec soin avec l'écriture de Harry: "Chère Cho". Le reste n'était pas écrit, mais ce fut comme un coup de poignard pour Ginny. Elle reposa précipitamment la feuille, prit ce qu'elle était venue chercher et repartit à toute vitesse, sans prendre vraiment le temps de ranger le bureau.

Elle accepta immédiatement l'offre de Constance, elle avait besoin de s'éloigner. Elle commençait à devenir aigrie au Terrier, et souffrait de plus en plus de la solitude, de l'isolement. Mais elle n'osait s'en plaindre, car elle se serait sentie égoïste alors, de se lamenter sur sa petite vie, alors que d'autres souffraient tellement plus, alors que Harry avait perdu son parrain ! Ses sentiments vis-à-vis de lui étaient de plus en plus douloureux. Elle ne pouvait s'empêcher de guetter un mot, un signe de lui, montrant qu'il s'intéressait à elle, au moins un peu. Et chaque fois qu'il lui parlait, elle était déçue, car il semblait vouloir maintenir cette espèce de distance entre eux, alors qu'elle aurait tant aimé qu'il s'ouvre à elle, se confie, qu'elle puisse enfin compter. C'était encore pire lorsqu'il ne lui parlait pas; chaque mot qu'il adressait à quelqu'un d'autre était comme une injure, une blessure qu'il lui infligeait sans le vouloir, chaque regard, chaque rire partagé sans elle lui lacérait le coeur. Et elle avait conscience, sans vraiment se l'expliquer, qu'elle finirait par succomber à toutes ces micro-blessures, que ce n'était pas une énorme plaie qui la mettrait à terre -non, elle saurait s'occuper d'une grosse blessure sérieuse, elle saurait la soigner- mais toutes ces petites plaies, trop nombreuses pour qu'elle puisse les soigner, qui refusaient de se refermer et au contraire se multipliaient sans cesse. Rester, c'était se condamner, et elle ne pouvait se le permettre. Elle avait trop à vivre, elle ne se laisserait pas s'éteindre, pas comme ça. Sa tristesse, elle la transforma en colère ; son désespoir, elle le transforma en rage, une rage de vivre intense. Elle partirait donc, puisque personne ne désirait sa présence, et se libérerait de toutes ses blessures, qui étaient autant de boulets à ses pieds l'empêchant d'avancer, de s'envoler.

Elle alla voir sa mère afin de lui demander la permission de quitter le Terrier. Molly râla un peu, se plaignant que plus personne ne serait là pour l'aider dans les tâches ménagères, mais elle dût voir quelque chose dans les yeux de sa fille qui attendrit son coeur, car elle lui donna son autorisation dans un soupir. Puis, dans un élan d'affection inattendu, elles s'enlacèrent en silence, légèrement émues, et se séparèrent promptement. Ginny envoya la lettre à Constance, lui annonçant qu'elle était prête et que son amie pouvait venir la chercher quand elle le voulait. Elle prépara ses affaires, et passa les prochains jours dans une attente anxieuse, craignant que son amie l'ait oubliée, espérant dans le même temps qu'un changement aurait lieu et que son départ ne serait plus nécessaire. Mais ses espoirs furent cruellement déçus ; Harry ne lui accorda pas plus d'attention, et lorsque Constance vint enfin la chercher, il ne manifesta aucun sentiment quant à son départ. Elle aurait voulu courir à lui et l'embrasser, se blottir dans sa chaleur, car elle était intimement convaincue que dans ses bras, rien de mal ne pouvait lui arriver. Elle aurait voulu lui dire toutes ces choses qui la tourmentaient, tous ses espoirs et ses doutes, ses déceptions et ses envies, mais elle ne sut qu'agiter vaguement la main en signe d'au-revoir, la mort dans l'âme. Elle se détourna du Terrier – avec le curieux pressentiment qu'elle tournait là le dos à quelque chose de précieux, et qu'aucun retour en arrière ne serait possible- pour s'engager sur le chemin de terre à la suite de la Serdaigle. Après quelques dix minutes de marche durant lesquelles elle discuta un peu avec la famille Sharfiq, ils arrivèrent au pied d'une colline, où se trouvait un Portoloin. En s'en saisissant, Ginny eut l'impression que son coeur allait chavirer, et elle ne sut si c'était de chagrin ou si c'était la réaction naturelle causée par un tel voyage. Dans tous les cas, c'était une nouvelle aventure qui était sur le point de commencer, et malgré sa douleur, Ginny était déterminée à sucer la substantifique moelle de la vie jusqu'au bout.


Voilà, c'était notre premier chapitre !

En espérant que vous n'êtes pas trop empêtrés dans la guimauve... N'hésitez pas à nous laisser des reviews, ça nous fera vraiment plaisir ! #morefame #pleaseloveus #thisfanfictionisgreat #fanfictionmoney #giveusglory #makefanfictiongreatagain

Bisous les poussins ! xoxoxo

Signé : deux folles !