J'ai toujours eu beaucoup de personnages inventés, mais Bane M. Fawnknee, issue de Hunger Games, est à mes yeux assez spéciale. Son histoire, son personnage, crus, violents, terribles, j'avais envie de vous les conter.

Une histoire racontée avant les 74èmes Hunger Games, qui n'a pas d'incidence sur l'histoire et ne contient pas de spoiler.

Rating M pour les plus sensibles.


Bane Meropia Fawnknee.

C'est mon nom. "Fléau", mon nom me convient si bien. J'ai dix-neuf ans. Je viens du District cinq. Je suis un mentor. C'est ce à quoi je suis réduite depuis sept ans. Depuis les Jeux. Les soixante-huitièmes Jeux de la Faim.

Je suis née dans le District cinq, le district de l'alimentation électrique et des usines, dans le quartier le plus pauvre, entourée de mes parents, de trois frères et une soeur. Même si nous sommes moins à plaindre que d'autres Districts, la vie reste dure. C'est une zone aride et sèche, où rodent des bêtes sauvages tels que des coyotes, mais aussi des mutations génétiques, monstres abandonnés par le Capitole. L'eau est rare et le sol est desséché. Impossible de cultiver. On ne peut donc que élever quelques animaux, ce qui rapporte très peu, ou travailler pour le District. Malgré le poste de mon père de gardien à la centrale, nous n'avions pas assez d'argent pour manger tous le jours. Du coup, dans mon enfance, j'ai passé le plus clair de mon temps à crever la dalle et à élever des cochons.

Je n'ai pas beaucoup changé, depuis ce temps là. J'ai des cheveux roux lisses, coupés en désordre, des yeux bleu-gris et des taches de rousseur partout sur le visage. Je suis grande et musclée. Le seul aspect physique qui a changé est que l'on ne voit plus trop mes côtes et mes os. Maintenant que j'ai de la nourriture à foison, c'est réglé.
Mon caractère est radicalement différent. Faux et effacé. Depuis les Jeux en tout cas. Avant, j'étais malicieuse, gentille et pétillante. Maintenant, même si j'en ai toujours l'air, je suis triste et morne.
Le Capitole, les Hunger Games, Panem, le District treize, tout se mélange dans ma tête. Je ne le supporte plus. Je veux que ça change. Mais je préfère rester assise sur un fauteuil au Village des Vainqueurs toute la journée. Ah, voilà quelque chose qui n'a pas changé. Mon égoïsme.
Peut-être qu'un jour, ce sera moi qui changera.