Auteur : Hinatou ! Vous pouvez retrouver mes fics de Naruto sur mon profil si ça intéresse quelqu'un… (je vous conseille « la noirceur en chacun de nous :p)

Disclaimer : Edward, Winry, Alphonse et cie ne sont pas à moi mais à la -ô combien grande !- Hiromu Arakawa. Seuls Nina et Hiro m'appartiennent… snif.

Note : ben, y en a pas vraiment pour ce premier chapitre, si ce n'est que c'est ma première fic sur fma, donc soyez un tout p'tit peu indulgent ?

Ce petit bonhomme vert

Chapitre 1 : Edward se fait des films

« Winry ! »

Année cinq après la Grande Catastrophe d'Amestris. Un petit garçon au cheveux blonds comme les blés pénètre dans l'atelier de la mécanicienne. L'odeur de boulons rouillés et d'huile pour auto mail se répand dans le couloir, par la porte restée ouverte. Il ne doit pas avoir plus de trois ans, et il est adorable avec ses grands yeux marrons. Attendrie malgré elle par ce bout de choux haut comme trois pommes, la jeune fille s'accroupit pour être à sa hauteur. Grave erreur.

« Aie ! Non mais ça va pas ?!

-Suis pas p'tit ! Pouquoi que tu te baisse ? Tu veux que j'te tape ! »

À défaut d'accomplir ce qu'il avait prévu de faire, le garçonnet se reçoit une monumentale clé à molette sur le crâne, ce qui ne le démonte pas d'un poil. Winry ne peut s'empêcher un petit sourire, en songeant à son oncle à qui il ressemble trait pour trait.

« Winry, non mais enfin, qu'est-ce que t'as fait à Hiro ? Je te rappelle qu'il n'a que deux ans et demi !

-Oh, c'est pas ma faute si ton fils m'agresse Al ! Je me suis juste défendue U.U

-Contre un gamin qui fait à peine un quart de ta taille ? »

Alphonse porte aussitôt la main à sa bouche. Heureusement, Hiro n'a pas l'air d'avoir entendu. Il reprend tout doucement en chuchotant.

« Tu sais bien que Nina va me tuer si il revient avec une bosse…

-Je suis désolée, mais il va plutôt falloir que tu dise à ta femme de laisser moins souvent le petit à Ed.

-Ah bon ? Mais pourquoi ? »

Quelques minutes de réflexion plus tard, le jeune homme pousse un énorme « aaaaaaah » de compréhension. Hiro est toujours en train de se frotter la tête d'un air contrit.

« Tonton Ed, y m'avait bien dit que Winry elle était méssante ! »

Il n'en faut pas plus à la jeune fille pour piocher une autre clé à molette -plus grosse cette fois- dans tout son attirail et la brandir avec conviction au dessus de sa tête.

« Qu'est-ce qu'il a dit tonton Ed ?! »

« Tinlinlin linlin, yeah ! »

À bord de son énorme cabriolet -si si, énorme- vert bouteille, Envy s'époumone à imiter Nina Ricel, la nouvelle chanteuse vedette qui fait parler d'elle depuis quelques années. Le petit bonhomme vert en est complètement mordu, au point d'écouter son dernier single en boucle des montagnes de Brigges à Central city, la sono à fond la caisse et les lunettes de soleil frappées du logo « I Nina » sur le crâne. Il a bien tenté de plier ses cheveux rebelles avec, mais ça n'a pas marché, alors il s'est contenté de les placer sur son bandeau. Ça l'a avantagé d'ailleurs, puisque maintenant on ne voit plus le triangle rouge qui a refusé de partir à la teinture. Il faut dire que ça lui a donné du fil à retordre, mais entre être reconnu à cause de ce fichu truc rouge et être tué ou y voir quelque chose, il a préféré la deuxième option. Les yeux fermés, il repense à tout ce qu'il c'est passé depuis que Père est mort. Ses frères aussi, à priori, ont usé toutes leurs vies. Lui a plutôt eu de la chance, même si il est bloqué dans ce corps humain. Après tout, c'est quand même le corps qu'il s'était choisi dans sa vie d'homonculus ! Et puis, il aime bien la vie qu'il mène à présent. Il va même rencontrer son idole… Il a envie de tout, comme ça a toujours été le cas d'ailleurs. Pourquoi sa personnalité aurait-elle évolué ?

« Eh, perlimpinpin ! Fais attention où tu vas !

-J'm'appelle pas perlimpinpin gros lard ! Va voir sur une autre route si j'y suis ! »

Non mais quel crétin celui-là ! Il pourrait se mettre dans le fossé quand même ! Envy a besoin de toute la route pour son magnifique engin. Il envoie bouler l'autre vieux dans la boue et continue tranquillement sa route en rabaissant ses lunettes sur ses yeux. Tant pis pour la discrétion, vive la frime ! Par contre, après la sortie de Central City, il ne sait pas trop où il doit aller. C'est par où déjà le village où habite la copine du nabot ? Peut-être vaudrait-il mieux prendre le train… et abandonner Kiki ? Jamais ! Il veut pouvoir impressionner Nina Ricel avec elle. Tant pis pour les bouchons, ces imbéciles n'ont qu'à se pousser ! Et si jamais ils abîment Kiki, ça va barder.

« Tûûût ! »

Le train de Central entre en gare de Rush Valley. Parmi les passagers qui descendent, un jeune homme blond est en train de se masser le derrière en grognant.

« Bordel, c'est pas un train c'est une charrette à bestiaux ce truc ! »

Décidemment, ce n'est pas son jour aujourd'hui. Le matin même, Mustang lui a annoncé que ses vacances étaient écourtées car l'armée est en manque d'effectifs depuis que le pays a découvert la sombre machination du gouvernement. Même si les masques sont tombés, les gens n'ont pas grande confiance envers les petits nouveaux qui les ont quand même sauvés, même si ils les respectent et leur sont reconnaissants. Mais Edward s'en fout, lui, il voulait ses vacances ! Il va enfin pouvoir revoir Al, Winry, Nina, et surtout son petit neveu qu'il adore - et réciproquement. Mais il ne pourra que peu en profiter. Sur le chemin pour se rendre à la maison de son frère, le jeune alchimiste d'état se sent pris d'une bouffée de nostalgie. Qu'il paraît loin le temps où lui et son cher petit frère en armure parcouraient Amestris en quête de la pierre philosophale ! Ils ont atteint leur but, c'est vrai, mais pourtant il ne se sent pas plus heureux. Il a certes regagné son bras et sa jambe, mais il a perdu beaucoup plus important : la complicité de son frère. Ce dernier lui semble soudain bien pathétique avec sa petite vie de famille et ses piètres ambitions de construction de ferme.

« Eh, pousse toi devant ! »

En entendant cette voix familière, l'intéressé relève la tête et aperçoit… le capot d'une immonde voiture vert bouteille. À l'intérieur, un énergumène aux cheveux verts s'interrompt dans son speech.

« Toi ! »

Ils ont hurlé en même temps. La mine déconfite du blond finit par arracher un rire grossier à Envy. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu cette expression-là sur la figure du nabot.

« Qu'est-ce que tu fous là ?! Et puis… pourquoi t'es vivant d'abord ?

-Je viens pas pour toi, fullmetal nabot, d'ailleurs, j'aurais bien aimé pas voir ta face.

-De quoi ?! T'es en train de me traiter de nabot ? De quoi j'me mêle le palmier ! Tu veux que j't'enfonce mon poing dans la figure ?! Descend si t'es un homonculus ! »

Ne le voyant pas descendre, le jeune homme -qui avait quand même pris vingt centimètres depuis cinq ans qu'ils ne s'étaient pas vus- contourna la voiture et empoigna Envy.

« Eh là, doucement, je suis plus un homonculus ! »

Surpris, Edward arrêta son geste et interrogea l'androgyne avec ses grands yeux dorés. Ce dernier haussa les épaules avec un air désintéressé.

« Conséquence de votre sacrée foutue victoire de mes deux…

-Peuh, tu peux parler, je suis sur que t'en as même pas !

-Tu veux les voir ?

-Crétin… »

Le jeune alchimiste relâcha complètement sa poigne.

« Bon. Qu'est-ce que tu fous ici alors ?

-Je suis venu voir Nina , répliqua l'homonculus en papillonnant des cils, elle est trop super ! J'espère qu'elle est célibataire… »

À ses mots, Edward ne put s'empêcher d'éclater de rire. Vraiment, ce mec était trop…

« Qu'est-ce qui te fait rire, la pousse de soja ?

-Ta gueule ! Tu veux que j'te tue avoue !

-Ouais vas-y essaie un peu pour voir… »

Front contre front, les deux éternels ennemis se jetèrent un regard à glacer le sang. Un petit blondinet arriva à ce moment-là sur le chemin menant à la maisonnée. Après un instant de flottement, il reconnut parmi les deux abrutis qui se tapaient sur la tête son bien-aimé tonton. Tout ragaillardi par cette rencontre, il s'avança, ses petits bras potelés s'écartant au fur et à mesure que son sourire grandissait.

« Tonton Ed !

-Hiro ? » S'interrompit l'interpellé.

L'autre inconnu profita de son moment d'inattention pour lui asséner une sacrée baffe en plein sur la joue droite.

« Ah ! Faut jamais baisser sa garde, fullmetal nabot.

-Toi, on verra plus tard. »

Il lui jeta un regard noir avant d'aller décoiffer son neveu adoré. Envy contempla cette scène affectueuse avec malice.

« Alors comme ça l'armure a eu un gamin ? Comment elle s'y est prise ?

-Raaah, tu m'saoule ! Tu devrais pourtant savoir qu'Al a retrouvé son corps !

-Ah oui c'est vrai. C'est bizarre, j'ai toujours su que ce serait lui qu'aurait une copine en premier… ça a pas marché avec la petite mécanicienne ?

-C'est mon amie d'enfance, pas ma petite amie ! »

Edward s'interrompit. Ce mec était vraiment trop énervant, mais il avait trouvé de quoi lui faire avaler sa langue… Il se pencha vers Hiro qui n'avait pas tout à fait saisi la situation et lui demanda avec un grand sourire.

« Dis-moi Hiro, ta maman est là ?

-Ben évidemment ! Elle part que le mois prochain en tournée… mmpf ! »

Le gamin regarda son oncle, surpris d'être ainsi privé de parole. Celui-ci lui fit un clin d'œil et se tourna vers le bonhomme vert qui les regardait avec un sourire sur les lèvres. Parfait, il ne se doutait de rien.

« Hé, Envy ! Je connais très bien Nina, si tu veux je t'emmène…

-JE t'emmène, personne d'autre que moi ne conduit Kiki.

-Kiki ? »

L'androgyne caressa affectueusement le volant de sa grosse décapotable. L'alchimiste se retint de rire lorsqu'il comprit où son ennemi voulait en venir.

« Pffff… joli nom…

-Bon, en voiture ! Y a de la route ! »

Une minute et trois secondes plus tard, la voiture se gara dans la cour d'une petite maison aux murs blancs et au toit rouge vif. Edward sortit de la voiture en deux temps trois mouvements, les fesses encore plus douloureuses qu'après deux heures de train.

« Bon dieu, et tu viens de Brigges comme ça ?!

-Ben oui U.U

-T'es vraiment complètement débile… »

Le petit bonhomme vert n'eut pas le temps de répliquer qu'une gigantesque clé à molette percuta la tête d'Edward. Une voix féminine lui perça les tympans, mais heureusement elle s'adressait au jeune homme blond.

« Edward ! Je vais t'apprendre les bonnes manières moi ! Qu'est-ce que tu apprends à ce pauvre petit ?

-Winry ! Mais qu'est-ce que tu racontes ?

-Fais pas l'innocent ! Alors comme ça je suis méchante ? Tu vas voir ce que c'est d'être méchante… attends un peu que je descende. »

Le jeune homme déglutit avec peine. Mais qu'est-ce qu'elle avait encore à lui reprocher ? Depuis qu'ils étaient revenus en vie -et en un seul morceau cette fois- de la Grande Catastrophe, elle inventait tous les prétextes possibles pour le frapper. Incompréhensible. Winry était devenue un volcan toujours en éruption, et son ami d'enfance ne voyait pas comment arrêter ses débordements. Il avait fini par mettre ça sur le dos des hormones, puisqu'aucun d'eux n'était encore complètement sorti de l'adolescence. Ce fut finalement Alphonse qui, après plusieurs minutes, apparut dans l'encadrement de la porte, un grand sourire chaleureux sur le visage.

« Ed ! ça fait plaisir de te voir enfin !

-Salut frérot, quoi de neuf ?

-Bah tu vois, c'est tranquille… »

Un long silence s'ensuivit, ni l'un ni l'autre ne sachant que se dire. Ce fut finalement la voix d'Envy qui brisa le silence.

« Bon, vous allez pas rester à vous regarder en chiens de faïence pendant des heures, j'ai pas que ça à faire ! Elle est où la maison de Nina Ricel ? »

Même petit air papillonnant. Edward poussa un soupir avant de se reprendre. Il n'était pas là pour s'apitoyer sur son sort. Il fit un clin d'œil à son frère qui le regarda sans comprendre. Il était un peu long à la détente parfois.

« Mais viens donc Envy ! Je vais te la présenter ! »

L'intéressé ne parut pas déceler l'ironie de sa voix. D'un regard méfiant il risqua un pas vers les deux frères. C'est ce moment-là que choisit une jolie jeune fille pour apparaître sur le seuil de la maisonnée. Elle avait de longs cheveux roux qui s'arrêtaient au milieu du dos et de grands yeux noisettes. En apercevant les nouveaux venus, elle fit un sourire poli et s'approcha pour faire la bise à celui qu'elle connaissait.

« Bonjour Ed ! Comment va la vie à Central ?

-Bof, le vieux a pas mal de problèmes de personnel en ce moment, du coup je vais pas rester longtemps.

-Dommage… Et qui est l'ami qui t'accompagne ?

-Il souhaitait justement te rencontrer, Nina. »

Il accentua volontairement le prénom pour qu'Envy comprenne bien. Lorsqu'il se retourna pour voir sa réaction, il aperçut le bonhomme blanc comme un linge. Son air semblait si déçu et dégoûté qu'Edward sentit une pointe de remord l'envahir et ne dit plus rien; dommage, il s'était préparé un petit speech dont il était plutôt fier. Nina regardait cet étrange personnage aux cheveux hérissés avec ses grands yeux, sans comprendre.

« Vous vouliez me rencontrer ? Ça me touche beaucoup, merci. Entrez, je vous en prie… »

Sans un mot, Envy se retourna et se dirigea lentement vers sa voiture cabossée. Il la caressa affectueusement avant de monter et d'effectuer une marche arrière cahoteuse. Sans savoir pourquoi ni comment, les jambes du jeune alchimiste se mirent à courir vers l'ex-homonculus.

« T'en vas pas Envy, c'est bon ! On est plus vraiment ennemis, non ? »

Il le regarda avec dégoût avant de répliquer d'une voix teintée de colère.

« Peuh ! Tu peux parler, sale nabot ! Si tu crois que je vais traîner avec des gens aussi nuls, tu te fourres le doigt dans l'œil, et jusqu'à la rétine ! »

Piqué au vif, le blondinet s'agita.

« Qui tu traites de nabot le palmier ! J'vais te montrer les bonnes manières moi !

-J'vais te crever !

-Tu parles, t'as plus qu'une vie, si tu crois que tu vas me battre…

-Attends un peu qu'on se revoit, j'vais t'écrabouiller comme un fullmetal nabot !

-Crétin !

-Débile ! »

La conversation coupa court et Envy disparut dans le virage, pétaradant avec sa chère voiture. Edward eut un instant d'absence, les yeux perdus dans le vague. Il venait de se dire que, peut-être, sans l'homonculus et leurs disputes, il ne lui resterait plus rien qu'il affectionnait.

« Ouf ! Je suis enfin là ! Alors Ed, je suis méchante ?

-Salut Winry. »

Il considéra sans émotion le visage qui avait peu à peu blanchit au fil des années et de la maladie. Il ne décelait plus, dans ces traits, le caractère qu'il avait tant aimé, il ne se sentait plus la force de le protéger. Gêné, il détourna le regard. Il n'aperçut pas la mine contrite de son amie d'enfance, ni le désespoir dans ses yeux. Alphonse invita Nina et Hiro à rentrer préparer le diner.

« Je vais aller couper la viande avec vous. Ed, Win, on vous appellera quand se sera prêt.

-D'accord »

Edward fit la moue. Depuis quand Alphonse appelait-il Winry « Win » ? S'était-il rapproché d'elle ? Il y voyait comme du non-respect vis-à-vis d'elle, et ça venait le conforter dans son idée que son frère avait changé.

« Tu as bien changé, Ed. Maintenant, je suis obligée de me dévisser le cou pour te regarder, dit-elle avec ironie.

-Tu trouves ? Pourtant je suis resté le même au fond.

-Tu sais, c'est bien des fois d'évoluer avec les autres… se risqua-t-elle à lui dire.

-Et tu voudrais quoi, que je devienne comme mon frère ?! S'énerva-t-il directement, Un… poisson ? »

Winry le considéra avec des yeux qu'il trouva sans éclats, vitreux même. Ça ne fit qu'accentuer sa colère. Il avait l'impression de lutter pour garder la tête en dehors du bocal alors que tout ceux qu'il aimait se laissaient tomber au fond sans résistance.

« Qu'est-ce que tu dis… ? Tu crois que c'est facile pour lui ?! Je le vois bien, il regrette lui aussi votre vie d'aventure. Mais il s'est trouvé une compensation, il a d'autres rêves maintenant ! Et il a rencontré l'amour… »

Sa voix se brisa. Il savait combien leur histoire lui avait fait du mal après la découverte de son cancer. Il comprenait sa tristesse et sa colère envers lui, envers sa réaction. Parce que pour la première fois de sa vie, il avait fui.

« Je suis désolé, je ne peux pas m'occuper de toi. »