Derrière le lubrique ...

Le soleil se levait lentement , et projettait ses doux rayons dans mon bureau. J'entendais Tooru s'affairer dans la cuisine , Kyo en train de faire ses premiers exercices physiques matinaux et Yuki descendre lentement l'escalier.

Et comme souvent , un "paf" retentit suivit des pas rapides et de la voix effrayée de Tooru :

- Yuki ! Mon dieu tu es encore tombé !! Tu ne t'es pas fait mal ??

Et là , la voix ensomeillée de Yuki répondait vaguement :

- Ca va , ne t'inquiète pas Tooru...

Surgissait , alors Kyo qui en profitait pour se moquer de ce "sale rat".

Après une petite dispute suivie avec angoisse par la jeune Tooru , tous se dirigeaient vers la salle à manger ,pour déjeuner.

Alors je posais mon stylo , je décrochais le téléphone pour éviter le harcelement moral de mon éditrice , et je me dirigeais vers la pièce où tous étaient réunis.

- Bonjour les tourtereaux ! m'exclamais-je à peine entré.

Cette remarque me valut les regards meurtriers de Yuki et Kyo, tandis que ma douce Tooru , légèrement destabilisée me sourit et de sa voix gentillette me souhaita le bonjour.

Le petit déjeuner terminé , la table débarassée , ils s'en allaient à l'école. Je les suivaient avec affection tandis que de sombres pensées m'envahissaient concernant leur avenir.

Je me dirigeais vers le frigo , pour satisfaire une petite gourmandise. Tooru avait toujours l'habitude de me laisser quelques petites friandises, cette jeune fille adorable ... comment pourrais-je ne pas l'aimer ?

Depuis le tout premier jour , mon coeur ne battait que pour elle.

Elle , si jolie , si adorable , si maladroite et innocente.

Il fut si difficile de cacher mon amour pour elle , j'avais maintes fois réfléchit aux différentes manières de me contrôler et de me comporter face à elle. Et j'avais décidé d'être le "grand frère pervers" , personne ne se douterait donc que derrière mes remarques lubriques sur les relations ambigues entre Tooru , Kyo et Yuki ; se cachait un coeur aimant.

Hatori , derrière son sérieux constant avait percé à jour mon secret. Il m'avait d'ailleurs maintes fois proposé de s'occuper de Tooru , car il avait connu la douleur amoureuse. A un degré bien plus fort que moi , certes , mais il a beaucoup d'affection pour moi , et veut à tout prix m'éviter toute souffrance. Sacré Hatori ... toujours à penser aux autres plutôt qu'à lui même ...

Ayame , bien qu'il n'en dise rien , devait se douter de quelquechose car il m'avait offert une robe de servante aux mensurations proches de celles de Tooru ... toujours aussi attentionné ce cher Aya ...

Je retournais dans mon bureau en soupirant , je n'avais pas du tout envie de continuer ce livre. Je rebranchais le téléphone , et saisissait mon stylo. Après quelques minutes de réflexion sur mon livre , mes pensées vagabondèrent rapidement sur leur sujet favoris : Tooru.

Comment était-ce possible d'aimer une personne à ce point ?

Jamais auparavant je n'avais ressenti un sentiment aussi fort et destructeur. J'avais dû me retenir plusieurs fois face à une Tooru en larmes ... j'aurais tellement aimé la serrer fort dans mes bras , l'emmener loin de cette maison et lui ouvrir mon coeur de chien blessé.

Lui offrir tout l'amour que j'ai pour elle , la rendre heureuse , voir son sourire près du mien chaque fois que le soleil se lève et baigne ses longs cheveux de reflets chatoyants.

Je l'imaginais , les cheveux ondulant dans le vent , son doux sourire plus lumineux que tous les soleils de l'univers , et sa petite main fragile dans la mienne. Nous , marchant heureux vers la félicité la plus complète ...

Une sonnerie stridente me tira de ma belle rêverie. C'était le téléphone.

Je me promettais d'égorger mon éditrice si c'était elle !

-Allo ? Shigure ? s'exclama une voix catastrophée qui m'étais familière.

Je mis quelques secondes à reconnaitre cette voix, déformée par la panique.

- Hatori ? Qu'est qui te met dans cet état ? dis-je en essayant de rester calme.

- Akito ! C'est Akito ! Il s'est enfui ! Un domestique m'a dit qu'il est parti à l'école des enfants pour se venger de Tooru ! Apparement il a fait une crise d'histerie de plus. Je ne peux pas quitter mon cabinet. Il faut à tout prix que tu y ailles pour prévenir d'éventuels dégâts ! Il est capable de tuer l'un d'eux !!

- Ok ! J'y vais ! m'exclamais-je.

Je racrochais immédiatement et partait en courant vers l'école ...

Des images horribles me venaient à l'esprit ... pourvu qu'il ne soit pas encore arrivé !

... A suivre ...