Voilà, cette fiction se déroule environ après Tentation et principalement à la Push. Les loups seront très présents, les Cullen un peu moins.

J'ai repris la plupart des personnages de Stephenie Meyer mais certains m'appartiennent.

J'espère que ce chapitre vous plaira =)

Des cartons sous la pluie

Ma tête posée contre la vitre, l'iPod dans les oreilles, je regarde le paysage et comme d'habitude à Forks, il pleut. La musique de Yiruma, River flow in you, comme fond sonore, je repense à comment on en est arrivées là.

Il y a quelques mois, lorsqu'Edward est partie et que Bella a fait sa dépression, j'avais besoin de changer d'air. C'est ainsi que je suis venue chez eux afin de la soutenir. Ma mère et la sienne sont sœurs mais elles ne se sont jamais bien entendues, leur caractère respectif étant bien trop différent. Renée est rêveuse alors que ma mère est très terre à terre.

Du coup on ne se voyait pour ainsi dire quasiment jamais. Mais l'été de nos 6 ans, le hasard a fait que nous nous sommes toutes deux retrouvées chez notre grand-mère. Nous sommes devenues 'meilleures amies' si je puis dire. Nous sommes restées en contact et avons développé un lien fort.

A l'époque où son petit ami l'a quitté, j'avais un crucial besoin de changement, je voulais quitter Beverly Hills. J'ai donc sauté sur l'occasion pour faire d'une pierre, deux coups comme on dit : je déménageais et j'aidais Bella. Autant dire que lorsque je suis arrivée, avec mes petites robes et mes stilettos, on m'a regardé bizarrement. Ce n'est qu'au bout de quelques jours que j'ai appris que Forks était l'une des villes les pluvieuses.

Mais bon l'important c'est qu'avec mon aide et celle d'un indien, Jacob, nous l'avons ramené petit à petit 'à la vie'. Et puis une jeune fille est venue la chercher et elles sont parties quelques jours.

Au retour Bella et Edward étaient à nouveau ensembles, Jacob particulièrement jaloux et moi plutôt seule. Alors il a fait la chose la plus débile de toute sa vie, parce que même si je n'aimais pas particulièrement la situation actuelle je ne voulais pas non plus tout foutre en l'air. Donc il est allé voir Charlie, le père de Bella, et lui a fait comprendre, je ne sais pas trop comment d'ailleurs, que les Cullen et en particuliers Edward, étaient dangereux pour Bella. Et Charlie, en tout papa poule qu'il est, a commencé à s'inquiéter pour sa petite fille chérie. D'autant plus qu'il n'avait jamais particulièrement apprécié Edward.

Et Jacob pour en rajouter avait glissé comme ça, mine de rien, que les Cullen n'avaient pas le droit de se promener à la Push. Et Charlie avait alors eu la brillante idée de nous faire emménager à la Push, toutes les deux.

Donc aujourd'hui, 1er septembre, jour maudit, nous déménageons à la réserve indienne. Nous allons vivre rien que toutes les deux dans une petite maison abandonnée qu'il allait falloir retaper le week-end avec l'aide de Charlie et d'habitants de la Push. En attendant nous allions nous incruster chez les Uley.

La voiture de patrouille de mon oncle s'immobilise et je sors de ma rêverie. Je discerne une masse sombre à travers le rideau de pluie. Bella grogne et ne veut pas descendre. Remarque moi aussi mais pas pour les mêmes raisons, je n'ai aucune envie de me mouiller. Ca peut paraître superficiel comme ça mais il faut quand même savoir que je n'ai pris aucun pull, la température avoisinant les 12°C lorsque l'on est parti. Et malheureusement pour moi, la météo change rapidement dans cette petite ville. Je sais que 12°C ce n'est pas ce qu'on pourrait considérer comme chaud mais figurez-vous qu'ici ça l'ait.

Bref, je prends mon courage à deux mains et sort précipitamment lorsque je me rends compte que leur maison ne possède pas de porche pour s'abriter. En désespoir de cause je cours ouvrir le coffre et me réfugie dessous. Charlie descend à son tour, me rejoint et me colle d'autorité un de mes multiples cartons. Je m'effondre sous son poids et me retrouve par terre, dans la boue, ruisselante d'eau, et essayant désespérément de rassembler les affaires qui se sont échappées du traître.

Un rire me fait me retourner, Charlie est complètement plié de rire et n'esquisse pas le moindre geste pour m'aider. Heureusement ma cousine préférée vole à mon secours après avoir lancé un regard noir à son père.

Nous prenons quelques sacs que nous trainons jusqu'à la porte d'entrée qui n'a malheureusement pas de sonnette. Nous avons beau frapper à la porte personne ne répond et nous sommes là toutes les deux, complètement trempées, en train d'attendre un quelconque miracle.

Je me joins avec joie aux grognements de Bella et nous jurons toutes les insanitées que nous connaissons (et croyez-moi il y en a beaucoup) à l'encontre des indiens, des gens en retard, de Jacob, de la pluie, de Forks et des cartons.

Enfin nous apercevons des silhouettes qui viennent vers nous sans se presser. Leur sourire espiègle prouve qu'ils ont assisté à toute la scène. Je me mets aussitôt à les détester, surtout lorsque j'aperçois Jacob avec sa mine triomphante. Ce n'est que lorsque Charlie les rejoint que je remarque leur torse nu. Ils sont complètement cinglés ! Il pleut des cordes et il doit faire dans les -30°C et ils se trimballent quasiment à poil ! Joli torse d'ailleurs…

_ Bonjour les gars ! Excusez-nous, nous sommes un peu en avance.

_ Ce serait plutôt eux qui sont en retard, fait remarquer Bella.

Personne ne tient compte de sa remarque.

_ Mais ne restez pas dehors, entrez ! Jared, Paul et Jacob, prenez leurs affaires et rejoignez nous. Vous avez fait bonne route ? Reprend-t-il.

_ Excellente, mis à part le fait que Bella n'a fait que grogner pendant tout le trajet.

_ Et tu t'attendais à quoi ? A ce que je crie de joie ?

Son père lève les yeux au ciel et suit l'homme qui nous a invités à entrer. Un garçon, immense, bronzé, particulièrement musclé et avec des cheveux noirs lui tombant dans les yeux s'approchent de moi.

_ Donne moi tes cartons, me dit-il, goguenard.

Au souvenir de leur poids, j'ai la tentation de les lui remettre mais, avisant son visage rieur, ma fierté reprend le dessus et avec le peu de dignité qu'il me reste, je me dirige d'un pas qui se veut assuré, mais qui doit paraître plutôt chancelant, vers l'entrée. Je me traite d'idiote lorsque je me rends compte qu'il va falloir que je monte cinq marches avant de l'atteindre, et déjà que sur un sol plat j'ai du mal… Je tente courageusement la première, pose un pied puis l'autre. Un immense sentiment de fierté s'empare de moi lorsque je me sens tomber en arrière. Ayant les deux mains prises, je me raccroche à la première chose venue, c'est-à-dire le carton que j'agrippe de toutes mes forces. Je ferme les yeux et attends l'impact.

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