JANIS WARLOCK ET LE SECRET DES MARAUDEURS
Cette fiction est l'épisode 1 d'une série de 7 sur les aventures de la jeune Janis Warlock, une Poufsouffle fille de Moldus qui a un peu trop la bougeotte. Je ne sais pas si j'arriverai jamais à les finir mais Janis vit dans ma tête depuis maintenant plusieurs années, je crois bien la connaître et c'est pourquoi j'aimerais faire partager ici le fruit de maintes réflexions, planifications, dialogues, lectures, recherches et réécritures. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à suivre avec « Janis Warlock et le secret des Maraudeurs » les petits et grands événements de sa vie poudlardienne que j'en ai eu à les imaginer et à en concocter le récit. Bonne lecture à tous.
Disclaimer :
- Tout m'appartient ici, sauf les Maraudeurs, Lily, Rogue, Regulus, Dumbledore et quelques autres, ainsi que le monde magique dans son ensemble. Ces derniers appartiennent à une dénommée JKR. Je ne reçois aucune rémunération pour ce travail pourtant éprouvant !
[D'autre part, le personnage de Corée Trawns a été inventée par Lauren, dans une fic malheureusement disparue depuis un moment ; nous avions décidé de faire apparaître nos personnages dans nos fics respectives.]
Correction : CapriceK.
Chapitre 1 :
Hey Warlock
Évidemment, elle était en retard. Janis Warlock, traînant avec difficulté sa lourde valise derrière elle, marchait le plus vite possible pour atteindre le Poudlard Express avant la fermeture des portes. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle avait traversé toute la ville à pied. Sans compter quelques demi-tours. Janis se maudit intérieurement pour la quasi inexistence de son sens de l'orientation. Sur le quai 9 ¾ de la gare de King's Cross, seuls les élèves sorciers les moins pressés attendaient le dernier moment pour monter à bord.
– Hey, Warlock !
L'apparition du sourire charmeur de Sirius Black réduisit à néant le plan de Janis, qui était de ne pas être vue dans un état aussi lamentable.
– Ah, salut, Sirius.
– Tu as l'air en pleine forme, fit ce dernier avec un sérieux forcé.
Janis sourit.
L'usage du sarcasme en toute circonstance était chez lui un trait singulier qui parvenait toujours à la dérider.
– Tu as remarqué aussi, hein…
– Je peux t'aider avec ça ? proposa-t-il en indiquant du menton l'énorme valise de Janis.
– Non, ça ira, merci. Je crois que je suis assez proche du but.
– Si tu le dis.
– C'est ça, tes bagages ? s'étonna Janis.
Sirius tenait en effet à la main un minuscule sac qui ne pouvait, selon l'estimation de Janis, contenir tout au plus que trois caleçons, une brosse à dent et deux flacons de Potion d'Enflure. Autrement dit, rien de suffisant pour un élève de Poudlard. Et surtout pas pour Sirius Black, qui portait toujours sur lui les gadgets les plus incongrus.
– Sortilège de Réduction, expliqua-t-il.
– Ah…
Janis se sentit infiniment stupide. Cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit. D'ailleurs, même si elle en avait eu l'idée, elle doutait qu'elle fût parvenue à lancer un tel sort. Il était vraiment temps qu'elle se remette à la magie.
– Bon, Warlock, moi je vais monter. On se voit plus tard ?
Sirius grimpa à bord du Poudlard Express, probablement dans l'intention de rejoindre les autres « Maraudeurs », comme on les appelait. Sirius Black, James Potter, Remus Lupin et Peter Pettigrow formaient un groupe d'amis soudé et plutôt populaire à Poudlard, qui se caractérisait par sa tendance à se moquer éperdument du règlement intérieur de l'école.
– Eh bien, Janis, qu'est-ce que tu fais encore là ? Dépêche-toi !
Lily Evans, préfète de Gryffondor, se tenait devant elle, le visage souriant. C'était une fille sérieuse et sympathique, une des seules à montrer ouvertement son aversion envers les Maraudeurs et leur comportement « puéril ». Mais sa perfection en tout point avait tendance à exaspérer Janis. Ou à la complexer, ce qui en fin de compte revenait au même… Elles étaient assises côte à côte lors des cours communs de Sortilèges depuis la troisième année, ce qui expliquait en grande partie les assez bons résultats de Janis dans cette matière.
– Je vais t'aider.
Lily sortit sa baguette magique de sa manche et la pointa vers Janis, qui fit un pas de côté. Mais ce n'était pas elle qui était visée.
– Wingardium Leviosa ! articula Lily.
La valise de Janis s'éleva dans les airs et, d'un gracieux mouvement de la main, Lily la reposa à l'intérieur du wagon.
– Merci, marmonna Janis avant de monter à son tour.
En l'espace de trois minutes, deux personnes lui avaient démontré sa totale incapacité à faire usage de la magie quand il le fallait. Certes, il s'agissait de deux des meilleurs élèves de Poudlard, mais Janis avait espéré un début d'année moins contrariant.
Lily crut bon de préciser que le train allait démarrer et conseilla à Janis de rejoindre un wagon.
– Je ne prévoyais pas autre chose.
Janis se mit à la recherche de ses amis de Poufsouffle. Le premier compartiment qu'elle ouvrit contenait un groupe de première année à l'air anxieux. Le second, une bande de filles de Gryffondor connues pour être membres du fan-club des Maraudeurs. Dans le troisième, elle trouva un Serpentard au teint pâle, seul, qui lisait un livre. Severus Rogue leva les yeux vers elle, lui jeta un regard noir, puis se replongea dans sa lecture. Janis trouvait Rogue profondément intimidant. En quatrième année, le professeur Slughorn les avait placé en binôme lors d'une séance de travaux pratiques. Chaque fois qu'elle avait essayé d'entamer la conversation, il l'avait si superbement ignorée que Janis s'était sentie inutile et ridicule. Elle s'empressa de refermer la porte. Au bout de la quinzième porte environ, quand Janis pensait avoir passé en revue tous les élèves de l'école, elle trouva enfin le compartiment où ses amis s'étaient installés.
– Ah, te voilà, Janis ! dit Pénélope en se levant pour lui faire la bise. On commençait à se demander si tu avais réussi à monter dans le train.
Pénélope était la meilleure amie de Janis depuis leur deuxième année à Poudlard. C'était une brune aux cheveux crépus, avec des taches de rousseur et un visage avenant.
– Ça n'a pas l'air de vous avoir inquiétés plus que ça ! répondit Janis avec un sourire.
Les deux autres meilleurs amis de Janis étaient là aussi : Marius Cohen, un grand noir, excellent joueur de Quidditch, et Noah Shingleton (Janis l'appelait « Shing », à son grand désarroi), un garçon au visage rond, et au caractère plus réservé et cynique. Il était plongé dans la Gazette du Sorcier.
Janis s'écroula sur une banquette à côté de Marius.
– Alors, prêts pour cette nouvelle année de dur labeur ? s'enquit-elle.
Elle ne reçut d'abord en retour que les grognements assez peu enthousiastes de Pénélope et Noah. Mais Marius était d'un autre avis :
– Moi oui ! Et tu sais quoi, Janis ? Je sens qu'on va gagner la Coupe cette année !
– La Coupe des Quatre Maisons ? demanda Noah distraitement, levant les yeux de son journal.
– Mais non, la Coupe de Quidditch, enfin !
Marius était poursuiveur, le meilleur joueur de l'équipe de Poufsouffle. Janis, quant à elle, était batteuse. Madame Bibine lui avait dit qu'elle était la première fille batteuse depuis vingt ans, et seulement la quatrième Poufsouffle à avoir occupé ce poste depuis la création de l'école. Étant donné le niveau de la concurrence, et en particulier des Gryffondor menés par James Potter, les espoirs de Marius quant à la victoire finale de Poufsouffle semblaient compromis. Janis hocha tout de même la tête vivement en signe d'encouragement.
Noah reposa la Gazette sur la banquette et Janis se pencha pour l'attraper. L'article mis à la une était l'éditorial d'un certain Barnabas Cuffe intitulé SOMBRES TEMPS. Le journaliste s'alarmait de la situation dans le monde sorcier. Le pouvoir grandissant du mage noir Voldemort et de sa théorie du « sang pur » n'avait échappé à personne. Presque chaque semaine, la Gazette rapportait un meurtre ou un événement suspect dont Voldemort et ses Mangemorts étaient lourdement soupçonnés. En page deux, Janis en lut un bel exemple :
NOUVELLES ATTAQUES DE MOLDUS: LES PARTISANS DE VOUS-SAVEZ-QUI ACCUSÉS
Le Mage noir, dont le nom est de plus en plus difficile à prononcer pour les nombreuses familles de victimes, fait des ravages avec sa théorie du « sang pur », élitiste et discriminatoire, dont le nombre d'adeptes semble être en perpétuelle augmentation. Ses partisans les plus fidèles, les « Mangemorts », (nom qui en dit long sur leurs intentions) continuent de semer la terreur malgré les nombreuses actions entreprises par Bartemius Croupton, directeur du Département des Lois Magiques, et par ses Aurors, sous l'égide du ministre Abner. Hier soir, dans la banlieue de Londres, une famille de Moldus entière a été retrouvée morte. Pas de sang ou de traces de violence: tout semble indiquer que l'Avada Kedavra a frappé. Les Moldus en question se trouvent être les grands-parents de Karl Yaxley, un fervent partisan du Lord. Celui-ci est en ce moment recherché par le Ministère de la magie...
La photo qui illustrait l'article montrait la maison de la famille, entièrement ravagée, surplombée par la terrible Marque des Ténèbres.
Janis poussa un soupir en laissant retomber le journal.
– Tu as vu ça ? demanda Noah. C'est dingue !
Janis acquiesça.
– Comment quelqu'un peut-il adhérer aux idées de cette bande de nazis ?
– Bande de quoi ? demanda Pénélope qui venait d'une famille de sorciers pure souche.
– Oh, une histoire horrible de Moldus, expliqua Janis. Nettoyage de la race, embrigadement, tout ça…
– Et le Mangemort qui a fait ça est un petit-fils de Moldus ! renchérit Noah. C'est incroyable qu'il ne voit pas à quel point ces théories du sang pur sont stupides.
– Petit-fils de Moldus ou pas, c'est incroyable.
La porte du compartiment glissa, et une grosse femme au grand sourire apparut, tirant un chariot plein de sucreries. Les quatre amis accueillirent avec plaisir cette distraction.
– Salut la compagnie ! Quelqu'un veut-il des bonbons ?
– Ça sera des Chocogrenouilles pour moi ! s'exclama Marius en se levant d'un bond.
Son enthousiasme ne manqua pas de faire rire Janis.
– Tu fais encore la collection ?
– Oui, pourquoi ? fit-il en tendant une poignée de mornilles à la vendeuse.
– Je pensais que, passé un certain âge, les cartes de Chocogrenouilles perdaient de leur intérêt.
Marius ignora cette remarque.
– Il ne me manque que deux cartes : Rowena Serdaigle et Paracelse.
– C'est qui ça ? demanda Noah d'un ton détaché.
– Un alchimiste, je crois.
La vendeuse sortit du compartiment en leur souhaitant un bon après-midi, et Marius reprit place sur la banquette à côté de Janis.
– Au moins ces trucs t'apprennent quelque chose, nota cette dernière. Alors que les dragées de Bertie Crochue, par exemple… c'est vraiment l'invention la plus bête du monde sorcier, fit Janis avec un coup d'œil amusé vers Pénélope, à qui cette remarque était destinée.
– Tu en veux un ? proposa cette dernière, qui venait d'en acheter un gros paquet.
– Ça ira, merci. Vomi ou chou de Bruxelles, très peu pour moi !
– Mais tu peux aussi tomber sur fraise des bois !
– Mais si je veux un bonbon à la fraise, j'achète un bonbon à la fraise ! continua Janis avec un sourire de plus en plus large.
– Quel est l'intérêt si on sait à l'avance le goût que ça aura ?
Janis eut la nette impression d'avoir déjà eu cette conversation. Ce genre de débat insignifiant était le lot quasi-quotidien de Janis et ses amis, qui aimaient à discuter des avantages et inconvénients des mondes sorciers et moldus. Janis défendait toujours avec poigne la culture moldue, celle dans laquelle elle avait été élevée. Sans doute pensait-elle que c'était son rôle, surtout en cette période trouble où de plus en plus de gens étaient persuadés de la supériorité du « sang pur ». Marius avait également été élevé par un père moldu, mais il était sang-mêlé et semblait moins enclin à entrer dans ce genre de débat.
Après que Pénélope l'eut convaincue d'avaler ce qui s'avéra être une dragée au poivre, Janis décida de faire une sieste pour faire passer plus vite le long trajet qui les menait au château de Poudlard, et évacuer le stress qu'elle avait accumulé depuis son marathon dans les rues de Londres. Son sommeil fut interrompu plusieurs fois, car, au cours de l'après-midi, plusieurs des amis de la bande vinrent leur rendre visite, notamment Adèle Bether et Corée Trawns, deux Serdaigle de sixième année. Adèle était l'attrapeuse et la capitaine de son équipe de Quidditch. Elle discuta longuement avec Marius de la supériorité ou non des Flèches d'Appleby sur les Harpies de Holyhead. Quand ils demandèrent son avis à Janis, elle répondit qu'ils ne valaient rien face aux Frelons de Wimbourne, son équipe préférée. Avait-on jamais vu meilleur batteur que Ludo Verpey, leur nouvelle recrue ? Lassée d'entendre parler de Quidditch, Pénélope s'était plongée dans la lecture du Livre des sorts et enchantements, niveau 6. Noah, quant à lui, observait le paysage d'un air absent.
Les quelques heures de voyage paraissaient sans fin. Janis commençait à penser que l'on avait déplacé Poudlard encore plus au nord, quand un petit Gryffondor de troisième année ouvrit brutalement la porte de leur compartiment avant de leur hurler dessus :
– Bagarre ! Bagarre dans les couloirs !
Pénélope et Marius se levèrent, avides de savoir ce qui se passait. Janis referma les yeux et tenta de s'endormir pour la cinquantième fois au moins. Une tentative à nouveau infructueuse :
– Janis, c'est les Maraudeurs ! s'exclama Pénélope, sa cascade de cheveux bruns la précédant lorsqu'elle passa sa tête dans le compartiment.
– C'est les Maraudeurs quoi ? fit Janis en se redressant.
– Qui se battent, tiens ! Avec Severus Rogue !
– Personne ne fait rien ?
– Mais viens voir, enfin !
Janis soupira et se résigna à aller jeter un coup d'œil à ce qui semblait passionner absolument tous les passagers du Poudlard Express. De nombreuses têtes dépassaient des compartiments alentour, tentant d'apercevoir quelque chose. On ne pouvait pas exactement appeler cela une bagarre : à quelques mètres de là, James Potter et Severus Rogue se tenaient face à face, leurs baguettes tendues l'un vers l'autre. Sirius et Peter n'étaient pas loin. De là où elle se tenait, Janis ne voyait que le dos de James, mais le visage hargneux de Rogue ne laissait rien augurer de bon pour la suite des événements.
– Alors, Servilus ? Quel sort vas-tu me jeter ? Un peu de magie noire, non ?
Avant que Rogue ait pu répondre quoi que ce soit, la chevelure auburn de Lily Evans vint danser devant ses yeux. Elle se plaça entre les deux garçons, abordant son habituel air autoritaire, mais le visage teinté (ou du moins Janis crut le voir) d'une étonnante tristesse.
– Qu'est-ce que vous faîtes ? Arrêtez ça tout de suite !
– Salut Evans, fit James en s'ébouriffant les cheveux d'un geste manifestement peu spontané.
Celle-ci l'ignora.
– Ça ne va pas déjà recommencer ! L'année scolaire n'a même pas débuté. Retournez dans vos compartiments tout de suite !
– Mais enfin, Evans, tu ne vois pas que je suis sur le point de réduire cet apprenti Mangemort de Servilus en bouillie ?
– Je m'en contrefiche, Potter ! Rentre dans ton wagon !
Rogue fixait Lily d'un regard intense et brillant, que celle-ci semblait vouloir fuir à tout prix.
– Bon, si tu me le demandes, alors… fit James, adoptant maintenant une voix qu'il devait penser irrésistible.
– Ça vaut mieux.
Rogue, qui n'avait pas prononcé un mot, jeta un regard de mépris à James, Peter et Sirius puis reprit le chemin de son compartiment. L'attroupement se dissipa. Ce fut à ce moment que Remus Lupin, autre préfet de Gryffondor et membre des Maraudeurs, accourut.
– Qu'est-ce qui s'est passé ?
Lily fut la plus rapide à répondre.
– Il s'est passé que ton copain Potter était sur le point de se battre dans les couloirs, fit-elle, avec irritation. J'imagine que ça t'arrange, de ne pas avoir eu à le remettre à sa place. Le train ne va pas tarder à arriver à quai, ajouta-t-elle d'une voix calme comme si rien ne s'était passé. Vous devriez mettre vos robes de sorciers.
Elle s'éloigna, et Janis regarda Remus qui semblait contrarié. Une ride s'était formée entre ses sourcils.
– T'inquiète, Remus, elle est simplement énervée.
Celui-ci sourit faiblement.
– Oui, tu as raison : James la rend folle. Bon, je vais aller lui dire un mot. À plus tard, Janis.
Il s'éloigna d'un pas lent.
– Pourquoi est-ce que Lily continue à défendre Rogue après ce qu'il lui a dit l'année dernière ? s'interrogea Marius. Ils ne sont plus amis, si ?
Rogue avait traité Lily de « Sang-de-Bourbe » lorsqu'elle était venue à sa défense juste après une épreuve des BUSE. Une scène à laquelle la moitié de l'école avait assisté, ou cru assister, après en avoir entendu le récit une centaine de fois.
– Non, elle refuse de lui parler désormais, répondit Pénélope, qui était toujours au courant du moindre potin. Mais elle doit quand même remplir son rôle de préfète.
– Et elle n'a aucune envie de donner raison à James, de toute façon, fit remarquer Janis.
Comme Lily l'avait annoncé, le train ne tarda pas à entrer en gare de Pré-au-Lard, où tous les élèves à partir de la deuxième année furent invités à s'installer dans des superbes diligences tirées par de grands chevaux ailés au corps squelettique. Janis, Pénélope, Marius, Noah et deux Serpentard de quatrième année montèrent dans l'une d'elles. Appuyée contre la vitre, Janis regardait le château de Poudlard et ses fenêtres illuminées s'approcher.
Le temps était radieux et Janis observa le ciel étoilé tandis qu'elle descendait de la diligence puis montait l'imposant escalier qui menait à l'immense porte d'entrée en chêne du château de Poudlard.
– Fais attention Janis, tu ne marches pas droit, lui dit Noah. Attends d'être dedans et tu pourras regarder le ciel tant que tu veux.
– Dans la Grande Salle, tout le monde ! s'exclama le professeur McGonagall qui en sortait pour venir accueillir les élèves. Et en silence !
Ce dernier ordre ne fut pas vraiment respecté. La foule désordonnée des élèves fit son entrée dans un bruit et une agitation assez considérables.
Janis prit place à côté de ses amis au bout de la table des Poufsouffle. À l'autre extrémité de la Grande Salle,
– Et maintenant, écoutons ensemble la chanson que notre vieil ami le Choixpeau magique a composée pour nous.
Une entaille se fit alors dans le vieux chapeau miteux et rapiécé qui trônait sur un tabouret sur l'estrade des professeurs. Le Choixpeau magique s'éclaircit la gorge. Il n'avait l'occasion de parler en public qu'une fois l'an, il fallait que cela soit bien fait. Quelques secondes s'écoulèrent avant que sa voix grave et profonde ne brise le silence :
Écoutez, élèves de Poudlard
Vous les anciens, vous les nouveaux.
Soyez très attentifs car
Voici mes souvenirs de Choixpeau.
À l'aube de notre noble école
Quatre amis avaient décidé
D'ensemble lui donner les symboles
De culture, de réussite, d'unité.
Ces quatre amis avaient pour nom
Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle et Gryffondor
Et ils avaient pour ambition
De faire de Poudlard une mine d'or
Pour les sorciers de toutes contrées
À qui la culture on allait donner.
Chaque compère créa à son image
Une maison qui avait pour gage
La vertu préférée de chacun des amis
Ainsi les élèves seraient répartis :
Serpentard disait : « Seule l'ambition
Des plus nobles sorciers mérite éducation ».
Serdaigle privilégiait une haute intelligence
Pour les élèves auxquels elle donnerait sa science.
Gryffondor ne voulait donner d'apprentissage
Qu'à ceux capables d'un immense courage.
Poufsouffle, quant à elle, prenait les derniers :
« Tous peuvent réussir, 'suffit de travailler ».
Ainsi fus-je créé par les grands Fondateurs
Pour donner à chacun la maison de son cœur.
Un tonnerre d'applaudissement retentit. Janis ne put s'empêcher de remarquer :
– Il devient vexant, celui-là ! Tous les ans c'est pareil : en gros, les Poufsouffle ne sont ni ambitieux, ni intelligents, ni courageux...
– Tout juste bons à se taire et à travailler ! renchérit Pénélope.
– Silence, je vous prie ! lança le professeur McGonagall à l'assemblée des élèves : la cérémonie de la répartition allait commencer.
« Abnail, Juliet » fut appelée. Une jolie petite fille blonde s'approcha timidement du Choixpeau magique.
– Serdaigle pour celle-là, paria Noah.
– Poufsouffle ! s'exclama le Choixpeau après quelques secondes d'intense réflexion.
– Dommage, fit Janis à son ami en se levant pour applaudir leur nouvelle collègue.
Une quarantaine d'élèves fut ainsi répartie, Janis et Noah tentant à chaque fois de pronostiquer leur future maison, avec un taux de réussite assez faible. Pour finir, « Zamojski, Stanislas » fut envoyé à Gryffondor et Janis observa la bande de Sirius, James, Remus et Peter se lever d'un bond pour accueillir leur nouveau camarade.
– Tiens, les tombeurs sont toujours là, nota Marius.
En effet, James et Sirius jouissaient à Poudlard d'une certaines popularité, auprès des garçons comme des filles, certainement pour des raisons distinctes. Janis les trouvait drôles et plutôt sympathiques, quand ils ne s'en prenaient pas gratuitement à des première année sans défense en leur lançant des maléfices. Par ailleurs, elle reconnaissait volontiers trouver Sirius très séduisant. Elle le connaissait un peu pour avoir été sa partenaire en cours de Botanique. Lui et James avaient en toute circonstance une remarque humoristique à faire, ce qui rendait les cours en question plus supportables pour Janis. Elle aimait aussi beaucoup Remus, autre membre des illustres Maraudeurs, qu'elle trouvait moins orgueilleux, plus sage et plus discret que ses compères. Quant à Peter, le quatrième de la bande, Janis avait rarement eu l'occasion de lui parler. Il semblait très réservé.
Le silence se fit presque instantanément quand le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, se leva pour parler.
– Chers élèves, chers amis, bon retour à Poudlard, et bienvenue aux nouveaux élèves ! Espérons que cette année scolaire se déroulera comme toujours dans la joie et la bonne humeur...
– Il parle des cours ou des récrés ? chuchota Marius à l'oreille de Janis, qui pouffa le plus discrètement qu'elle put.
– Je vous souhaite toute la réussite possible, notamment pour les élèves qui auront à passer des examens en fin d'année...
Janis était heureuse d'y échapper pour cette année. Apparemment, tous ses camarades de sixième année pensaient la même chose.
– Vous savez tous que la sorcellerie vit une des périodes les plus noires de son histoire, aussi j'ose espérer que Poudlard restera un havre de paix où la haine et la discorde n'auront pas leur place.
De légers ricanements retentirent du côté de la table des Serpentard, que Dumbledore ignora. Il souhaita à ses élèves une bonne année scolaire et se rassit.
– C'était court, non ? s'étonna Janis.
Ses amis hochèrent la tête. Dumbledore arborait une mine lasse qu'on lui voyait peu souvent.
Ce fut le professeur McGonagall qui se chargea des sempiternels rappels au sujet de la Forêt Interdite (toujours interdite) et de la liste grandissante des objets prohibés par Rusard, le concierge sadique en place depuis quelques années.
Puis ce fut l'heure tant attendue du festin. À peine McGonagall eut-elle le temps de prononcer « Bon appétit ! », qu'apparurent sur les tables, comme chaque année, les mets les plus extravagants et délicieux que Janis connaissait.
Tout le monde se servit généreusement et les discussions reprirent. On se demandait notamment par combien serait multipliée la somme de travail demandée par les professeurs cette année, ou encore on s'interrogeait sur les matières à présenter aux ASPIC en fin de septième année. Le repas terminé, Janis et ses amis se dirigèrent vers les dortoirs des Poufsouffle. Elle aperçut Remus qui lui fit un signe de la main, avant de lancer aux nouveaux Gryffondor : « Les première année, par ici je vous prie ! ».
XXXXXX
That's all, folks ! Une petite review d'encouragement ?
