À la base, c'est une idée d'une fanfiction courte, mais du coup, j'ai aussi eu cette idée d'O.S. Et comme je suis une fan de ce genre de fictions, où quelqu'un avec une vie vraiment pourrie (parce qu'on ne se le cache pas : Naruto a une enfance pourrie), trouve une « échappatoire », même temporaire.

Disclaimer : évidemment, tous les droits vont à Masashi Kishimoto.

Le jumeau imaginaire

La première fois qu'il fit la rencontre de Menma, il vivait une horrible journée. Une de ces très mauvaises journées, où tout allait mal et où même ses plus grands sourires (faux, évidemment) et ses plus ingénieuses plaisanteries contre Iruka-sensei ou Konoha ne pouvaient l'aider à se sentir mieux.

C'était un de ces jours où tout lui rappelait la douloureuse vérité auquel il ne pourrait rien changer : il était orphelin.

Alors, en pleine déprime au bord de la rivière, alors qu'il sentait son cœur flancher et les larmes menacer de couleur le long de ses joues, réprimant des sanglots qui ne désiraient que sortir, il l'entendit.

C'était une voix moqueuse mais dont pourtant il n'y avait aucune trace de méchanceté. Une voix familière, qui lui rappelait étrangement la sienne. Une voix amicale et chaleureuse.

— Ne me dit pas que tu vas pleurer pour une bande de connard, tout de même ?

Sa première réaction fut de cligner des yeux, ne croyant pas que quelqu'un lui parlait réellement – parce que, franchement, qui, dans Konoha, lui adressait la parole, surtout d'une telle manière, sans haine, crainte ou dégoût ? Sauf que cette voix n'était pas le fruit de son imagination, il en fut certain lorsqu'il l'entendit de nouveau :

— Hé, ho, je te cause ! C'est sûr que si tu contentes de regarder devant toi d'un air idiot, tu ne risques pas de me voir. Tourne la tête, baka.

Naruto s'exécuta et sursauta en voyant, qu'effectivement, il y avait quelqu'un, et ce n'était pas le fruit de son imagination.

Un garçon de son âge se tenait devant lui, les mains dans les poches, le regardant avec un sourire moqueur. Outre ses vêtements, dont le sweat-shirt ressemblait étrangement à celui de Naruto mais en noir au lieu d'orange, l'inconnu avait une apparence assez menaçante.

En dehors de trois moustaches visibles sur chaque joue (comme lui, à un surprenant hasard), le garçon avait des cheveux noirs hérissés en bataille et, en plus d'un sourire narquois effrayant, ce qui frappait le plus devait être son regard : ses yeux n'étaient pas comme ceux de tout le monde. Ils étaient rouge, rouge comme le sang écarlate. Et, au-delà de ça, se trouvaient, à l'intérieur de ces pupilles, des traces noirs, comme des cercles avec trois petits symboles, des tomoe.

— Vous... vous êtes qui ? bégaya Naruto, qui se trouvait intimider par le regard de ce garçon qui pourtant semblait du même âge que lui.

— Trembles pas comme ça, je te veux pas de mal, Naruto-kun.

Ces mots, s'ils devaient le rassurer, ne firent que l'inquiéter d'avantage, tandis qu'il s'exclama :

— Comment vous connaissez mon prénom ?

— Je sais pleins de truc sur toi, Naruto-kun. Comme par exemple que ce maudit village te traite comme un moins que rien. Et je sais que tu ne mérites pas ça.

La confusion prit le dessus sur la peur de Naruto, qui fronça les sourcils. Entendait-il bien ce que cet étranger lui disait ou n'était-ce que le fruit de son imagination et des suppositions infondées ?

Il rêvait ou ce garçon disait qu'il était de son côté ?

Depuis quand quelqu'un était de son côté ?

Naruto fixa longuement le garçon, qui ne dit rien, probablement en attente d'une réaction de sa part. Celle-ci ne se fit pas attendre. Calmement, et sans plus une once de peur sans sa voix, mais rien que de la curiosité, Naruto lui demanda :

— T'es qui ?

Le garçon lui tendit sa main.

— Je m'appelle Menma Uzumaki. Et toi ?

Bêtement, sans remarquer que son interlocuteur connaissait déjà son nom et qu'ils portaient le même, il répondit :

— Naruto. Naruto Uzumaki.

Il lui serra la main en retour.

Menma sourit.

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Menma était son ami.

Naruto eut du mal à y croire mais, à force que Menma le lui répétait et, surtout, qu'ils se voyaient, Naruto s'était finalement rendu compte que ce garçon qui l'avait abordé purement par hasard au bord de la rivière, était son ami.

Son premier ami. Celui qui lui rendait visite régulièrement, sans que Naruto ne s'attende jamais à ce qu'ils ne se revoient, l'incertitude et l'anxiété à son paroxysme à chacune de leur séparation, avec ces mêmes questionnements qui lui revenaient en tête : Menma allait-il soudainement l'abandonner, ne plus jamais le revoir, le juger comme tous les autres, commencer à le haïr ?

Pourtant, à chaque fois, il s'avérait que ses inquiétudes étaient infondées : Menma réapparaissait toujours. Parfois dès le lendemain de leur dernière rencontre, parfois quelques jours de plus. Mais il revenait toujours.

Comment d'autre Naruto pourrait-il l'appeler, si ce n'est un ami ?

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— Menma-kun ?

— Oui, Naruto-kun ?

— Pourquoi tu ne me détestes pas comme tout le monde ?

Il fut facile de voir que cette question prit Menma au dépourvu. Mais à sa grande surprise, Menma sourit et éclata de rire, ébouriffant les cheveux de Naruto.

— Tu es très drôle, Naruto-kun. Franchement, c'est quoi cette question bizarre ? T'es vraiment bête, ttebayo !

— Hein ? fut la réponse très intelligente de Naruto. Pourquoi tu dis ça ? C'est une question sérieuse, Menma-kun !

— Naruto-kun... comment pourrais-je détester mon jumeau ?

Naruto ne put que cligner des yeux, le regardant étrangement.

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Menma était son jumeau.

Naruto trouvait ça étrange, étant donné qu'il n'avait pas de famille mais, après réflexion, non seulement cela ne le dérangeait pas mais ne posait aussi aucun problème. En fait, il aurait dû se rendre compte plus tôt qu'ils partageaient le même nom de famille « Uzumaki ».

Apparemment, même si Menma, selon ses explications, était son cousin très éloigné – tellement éloigné que Naruto ne se rappelait plus du tout des détails dont Menma lui avait parlé concernant leur lien par loin arrière-grand-parent –, du fait qu'ils se ressemblaient beaucoup, Menma se considérait comme son jumeau.

Naruto ne pensait pas qu'il aurait un jour un jumeau. Par Hashirama Senju, il ne pensait pas qu'il aurait un jour une famille ! Mais qu'importe.

Finalement, il n'était pas si seul que ça. Parce qu'en plus d'être son ami, Menma était désormais son jumeau.

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— Les écoute pas, Naruto-kun. Ils racontent tous n'importe quoi.

— T'en fais pas, Menma-kun, je le sais. Et je vais leur prouver, moi, que je suis pas un raté, ni un monstre ! Ils le verront, lorsque je serai leur Hokage. Ils seront obligés de reconnaitre ma valeur et mon existence. Et je leur rirais au nez, à tous ceux-là qui croyaient pas en moi. Ils se taperont la honte de leur vie, ttebayo !

— Tu sais, Naruto-kun... Tu n'as pas besoin d'être Hokage pour ça.

Naruto fronça les sourcils en direction de son jumeau.

— Hein ? Qu'est-ce que tu racontes, Menma-kun ? Y'a personne de plus puissant au village que l'Hokage. C'est donc Hokage que je dois devenir.

— Tu te trompes. Il y a plus puissant que l'Hokage.

— Ah bon ? Qui ça ?

— Les Nunkenin.

— Les ninjas déserteurs ? répéta Naruto. Tu es fou, Menma-kun ! Les déserteurs sont des assassins et des traites à leur village, qui vivent que pour le crime !

— Peut-être, mais en devenant un Nunkenin, tu pourrais te venger de Konoha. Tu n'y as jamais pensé ?

— Même si j'ai envie de me venger d'eux, je veux pas les tuer ou les blessés ! Je veux qu'ils m'acclament, pas qu'ils me craignaient. Ce genre de ninja, c'est nul.

— Pourtant de célèbres ninjas étaient des Nunkenin. Comme Madara Uchiwa, qui n'était autre que le co-fondateur de Konoha. Il s'est rendu compte que Konoha n'en valait pas la peine et il est parti.

— Sauf qu'il a aussi tenté de détruire Konoha ! Moi, je veux pas lui ressembler. Je veux être comme le Yondaime Hokage, un héros que tout le monde appréciera ! Je veux pas qu'on me déteste encore plus que c'est déjà le cas.

— ... Bien, comme tu veux, Naruto-kun.

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Menma était rempli de haine.

Naruto en était la cible depuis assez longtemps pour reconnaitre la haine lorsqu'il la voyait et l'entendait. Et cela se remarquait clairement chez son jumeau. Menma avait beaucoup de haine en lui, apparemment contre Konoha, voir contre le monde.

Cette première dispute, sur le rêve de Naruto de devenir Hokage et celui de Menma qui lui conseillait plutôt de devenir un Nunkenin craint, était la première d'une longue série. Souvent, ils s'opposèrent sur de nombreuses idées.

Mais qu'importent combien ils se battaient, Naruto ne changeait pas d'avis. Menma pouvait lui dire tout ce qu'il voulait, lui donner toutes les raisons qui devraient le pousser à vouloir se venger, Naruto ne l'écouterait pas et ne suivrait pas ses « précieux » conseils.

Naruto ne voulait pas alimenter ce cycle de haine. Il ne voulait pas se mettre à haïr les autres, même si on le haïssait. Il voulait que l'histoire le retienne comme un héros, pas un monstre.

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Tout avait changé après sa rencontre avec Sasuke Uchiwa.

Naruto passait une énième fois devant la rivière, là où se trouvait le ponton sur lequel il s'asseyait si régulièrement.

Encore une fois, il se sentait nostalgie (sans savoir vraiment de quoi) et ne désirait qu'une chose : que Menma lui rende visite, pour qu'il ne soit plus seul. Jusqu'à présent, il ne comprenait pas Menma, avec ses apparitions inexpliquées et son vive intérêt pour Naruto, mais qu'importe : il avait un ami, un jumeau, c'était tout ce qu'il comptait. Cela pourrait être le plus grand ninja déserteur de tout le pays, qu'il ne s'en préoccuperait pas.

... Bon, d'accord, ça serait étrange et probablement très flippant mais et alors ? Il vaut mieux être seul que mal accompagné ? Ceux qui disaient ça ne connaissaient pas la véritable solitude. Ils ignoraient tout de la douleur de n'avoir pour seule compagnie que son ombre et le silence. Il n'y avait rien de plus terrible que la solitude.

Voilà pourquoi il se sentait plus déprimer que d'habitude : Menma ne lui avait pas encore rendu visite. Alors, pour faire passer le temps, il se baladait sans but et, ironiquement et par habitude, ses pas l'avaient conduit sur le chemin qui montrait, en contrebas, la rivière.

C'était là qu'il l'avait vu. Sasuke Uchiwa. Du célèbre clan Uchiwa, dont il portait fièrement l'emblème.

Bien sûr, il le connaissait. Ce garçon, qui était son cadet d'une ou deux années, mais qui pourtant le surpassait largement dans l'académie. Bien sûr, tout le monde le connaissait et nombreux de ses professeurs le comblaient d'éloges.

Naruto ne l'aimait pas. En fait, il avait même envie de le détester, le haïr. Comme le lui conseillait Menma.

Mais il ne voulait pas suivre les idéaux sombres de Menma. Que lui apporterait de ressentir de la rancœur contre Sasuke Uchiwa ? En faisant cela, il ne serait pas mieux que tous ceux qui le détestaient sans qu'il n'en sache la cause.

Alors Naruto, ignorant les avertissements de Menma (qui répétait souvent qu'à force d'être si gentil et compatissant envers les autres, il le regretterait), se contenta de ressentir ce qu'il avait toujours ressentit pour Sasuke Uchiwa : de l'admiration. Parce qu'il savait qu'il ne serait jamais aussi doué que l'Uchiwa et, même si le garçon brun l'énervait au plus haut point pour ça, Naruto ne le détesterait pas.

Alors, lorsqu'il croisa le regard de Sasuke Uchiwa, qui était assis sur le ponton, à sa place habituellement, il ne sut comment réagir. Le garçon le foudroya d'un regard alors, par réflexe, il fit de même et, tous deux, d'un geste commun, tournèrent furieusement la tête ailleurs, comme si la simple vue de l'autre les dégoutait.

Sauf qu'une fois qu'il fut certain que Sasuke Uchiwa ne pouvait voir son visage, Naruto sourit. C'était bizarre, mais la situation était très drôle.

Il reconnaissait un regard rempli de haine lorsqu'il en voyait un. Or, celui que lui avait lancé Sasuke Uchiwa n'avait rien de tel. C'était le même que le sien : celui d'un automatisme, parce qu'il ne savait pas ce qu'il devait faire, comme réagir et répondre, et que cela le gênait.

Bon, peut-être que cela n'était encore une fois que des suppositions, mais Naruto sentit son cœur s'alléger suite à cela. C'était la première fois que quelqu'un le regardait avec tant d'indifférence.

C'était amusant.

.

Menma n'était plus là.

Un beau jour, Menma avait disparu de sa vie. Sans explication, sans raison, sans aucun avertissement, il s'était volatilisé.

Naruto pensait que cette disparition lui déchirerait le cœur. Il attendait, chaque jour, la venue de Menma. Mais son jumeau n'apparaissait plus.

Alors, pour faire passer le temps, Naruto passait souvent près de la rivière, là où il avait vu Sasuke. Il faisait semblant de passer là à tout hasard et, à chaque fois qu'il croisait Sasuke et que leurs regards se choquaient, ils avaient la même réaction que le premier jour.

Au fil du temps, Naruto ne pouvait plus s'en passer.

À l'inverse, l'absence de Menma lui parut de moins en moins importante.

Puis un jour, Naruto oublia complètement son jumeau Menma, au profil de son premier véritable ami et rival, Sasuke Uchiwa.

Il n'était plus seul en ce monde.

L'on rappelle que Naruto a redoublé ses examens (j'ignore si c'est juste une fois ou de nombreuses fois, par contre) pour devenir genin, ce qui veut dire que non seulement il devrait être plus âgé que Sasuke (pas forcément de deux ans, s'il a commencé l'école plus tard) et, surtout, qu'ils n'étaient pas dans la même classe à la base. Sauf que, durant l'attaque de Kyuubi, il est montré que Naruto est plus jeune, puisque Sasuke est déjà né. Donc ils ont a peu près le même âge. Du coup, en fait, Naruto aurait commencé l'école en avance (bon, ça en vrai, je l'avais oublié. C'est Hatsukoi00 qui a eu la gentillesse de me le faire remarquer alors... merci ?)

Après, il est fort probablement que les enseignants de Naruto l'aient non seulement fait redoublé, mais aussi retourner dans une classe inférieure. Du moins, c'est l'explication la plus plausible que j'ai. Donc c'est pour ça que Naruto dit que Sasuke est son cadet, même si Sasuke est plus vieux que lui.

(Bon, sinon, c'est juste une incohérence scénaristique dans l'oeuvre, donc bon...)

Outre ça, pour les yeux rouges de Menma, qui sont des Sharingan, vous l'aurez remarqué, c'est dans l'idée que Naruto se rappelle du Sharingan d'Obito. C'est surtout psychologique, vu qu'il venait de naitre et donc bonne chance pour se rappeler de ça, mais la mémoire n'oublie rien, même si nous, nous ne pouvons nous en rappeler.

Pour finir, j'avais pensé à mentionner le moment où Naruto vient en aide à Hinata, ce que je pense est son premier « véritable » geste envers quelqu'un d'autre (enfin, je crois), mais, finalement, je ne l'ai pas mis. Peut-être que si je fais une suite...

Bref, trêve d'explications ! J'espère que cet One-Shot vous aura plu et merci d'avoir lu !