Bonjour. Bonsoir. Bienvenue.

Je me lance à mon tour dans l'univers des fanfics. Mais avant, quelques petites infos importantes : cette histoire n'est pas adaptée à tout le monde. Elle contient des passages explicites et du langage familier. [ Au moins, vous êtes prévenus... ;) ]

Les personnages principaux appartiennent à J.K. Rowling, et d'autres sont le fruit de mon imagination.

C'est bon, j'ai fini, je me tais. Bonne lecture :D

CHAPITRE 1

(Hermione)

*Nv personnage : M. Higgles

Quelle fichue journée !

Je suis complètement crevée, j'ai l'estomac qui gargouille, et c'est à peine si je tiens sur mes jambes. Ma tête est lourde et mes orteils souffrent le martyr dans ces baskets.

Avoir quatre heures de boulot après une journée chargée de cours c'est un véritable calvaire.

Je m'appelle Hermione Granger. J'ai une épaisse chevelure brune, des yeux sombres, de grandes dents, des sourcils broussailleux, et des lunettes trop grosses pour mon visage.

Maman dit que mon visage est si merveilleux qu'il semble avoir été sculpté par des mains magiques. J'ai un peu de mal à la croire quand je me regarde dans la glace ou dans les pupilles d'un étranger. J'ai plus l'impression d'être un machin ambulant, sans nez, ni oreilles, qu'autre chose. D'ailleurs, à la fac, je fais souvent l'objet de moqueries. J'aurais un style négligé – tant que je n'ai pas le cul à l'air, moi ça me va – et je serais trop prétentieuse.

— Hermione, tu dors ou quoi ? Le café est bondé...

Merde !

— Excuse-moi... Je vais rattraper mon retard, tout de suite !

Luna et moi sommes les deux serveuses du Higgles Coffee. C'est égoïste de ma part de la laisser bosser toute seule pour somnoler.

— T'as encore passé la nuit à étudier, je parie ?

Je hoche la tête de haut en bas.

— Je voulais m'avancer sur les cours de la semaine prochaine.

Alors que Luna me regarde avec ébahissement, je remarque un truc vert accroché à l'une de ses mèches.

— Attends, ne bouges pas... il y a une feuille sur tes cheveux.

En suivant mon regard, elle se donne un cou vif et précis sur le crâne.

— Oh, c'est rien, sourit-elle en me montrant sa paume souillée. Juste une punaise.

Beurk !

Luna Lovegood étudie à l'Inverness College, comme moi. Avec ses longs cheveux blonds, ses grands yeux bleus et sa peau aussi blanche qu'une craie, elle passe rarement inaperçue. Certains trouvent qu'elle fait peur, d'autres affirment qu'elle est possédée. Je n'ai jamais compris ce mépris envers elle. D'accord, il lui arrive d'être tête en l'air – parfois complètement absente, mais rien de plus.

Je prépare l'expresso macchiato d'un client, quand Luna revient vers moi. Elle fait une drôle de tête.

— Ça va ?

— Derrière toi, à gauche, me murmure-t-elle à l'oreille.

Je penche ma tête au-dessus de mon épaule.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu vois pas ?

— Non...

— Le type à la table du fond il t'observe depuis plusieurs minutes.

Il y a un homme étrange au fond du café. Un grand brun aux yeux clairs. Ce n'est pas la première fois que je le vois à cette table. Hier aussi, il m'observait avec insistance. Avant-hier également. Et tous les jours où j'ai été de service.

— Tu le connais ?

— Non.

Je tourne la tête. Je ne tiens pas à le défier du regard trop longtemps. Il n'a pas l'air de bonne humeur.

— Je crois que tu ne le laisses pas indifférent...

— Le café est bondé, Luna. Tu l'as rappelé toi-même. Concentre-toi au lieu de dire des bêtises.

C'est ironique que je dise ça, alors qu'il y a moins d'un quart d'heure, c'est moi qui n'étais pas concentrée.

— C'est peut-être un tueur en série. T'as vu ses cicatrices ?

— J'ai pas fait attention. Tu peux me passer une serviette, s'il te plaît ?

Et me foutre la paix avec ce mec ?

— Il doit pulvériser des vies rien qu'avec un souffle. Mon Dieu, regarde la taille de ses mains ! Nan, mais t'as vu la taille de ses mains ?

Alors là, je comprends que c'est peine perdue. Quand Luna entre dans ses délires, il faut beaucoup de patience pour la faire revenir sur terre. Je m'éloigne d'elle pour servir le vieil homme qui s'impatiente au comptoir.

— Tenez, Monsieur. Faites attention ; c'est très chaud.

— Merci beaucoup, jeune fille.

La queue au comptoir s'allonge encore et encore. Une tête blonde surplombe toutes les autres. C'est Drago. Un gars de ma promo et le fils d'un homme d'affaires australien.

Il me fait un clin d'œil que je feins de remarquer. Je ne suis pas du genre à dire du mal des autres, mais ce type est vraiment un bon à rien. Un enfant gâté qui pense pouvoir se taper toutes les gonzesses qu'il veut, parce qu'il est millionnaire. Je ne m'émoustille jamais pour un homme aussi fascinant, musclé, et riche, soit-il. Je ne suis jamais tombée amoureuse et je ne suis pas fleur bleue. Les chocolats, les mamours, et les « je t'aime, bébé », ce n'est pas mon truc.

— 0,99 £, s'il vous plaît... Merci.

Par curiosité, je jette un coup d'œil au fond du café. Le grand brun est toujours là, assis seul contre la vitre. Ses yeux ne me fixent plus – Dieu soit loué. Ils sont comme absorbés par le contenu du Daily Record.

J'en profite pour le dévisager. Ce n'est pas un gars de la fac ça, j'en suis sûre. Il est si... particulier. Je l'aurais forcément remarqué.

Il a les deux bras entièrement tatoués, un écarteur dans le lobe l'oreille droite, et ses cheveux, plus courts sur les côtés, sont ramenés en arrière par de la laque. Il me fait légèrement penser à David Beckham. Le côté menaçant et hostile, en plus.

Lorsqu'il relève la tête et que nos yeux se croisent, je baisse immédiatement le menton.

— Granger, ça fait un bail... Tes seins n'ont toujours pas poussé, dis-moi. C'est pour quand ?

Avec son ton vulgaire et son air dédaigneux, Drago met mon sang en ébullition. Je deviens aussi rose qu'une truie.

— Tu veux quoi ?

— Ce que je prends d'habitude ; un cappuccino.

J'enregistre sa commande.

— Et magne-toi le cul ; je dois voir un pote !

Je fronce les sourcils, en me retenant de péter un plomb. Il a bien de la chance que je sois en service. Je suis obligée de me comporter posément.

— Avec ou sans crème ?

— Sans. Mets-moi un croissant, aussi. Quoique... La levure que vous utilisez, c'est du levain naturel, au moins ? Parce que les autres me laissent un arrière-goût écœurant sur le palet.

Non, mais à quoi il joue ? Il se croit où, là ?

— Drago, tu veux un croissant, oui ou non ? On n'est pas chez ta mère, ici. Tes caprices, tu les réserves pour plus tard.

— C'est à moi que tu parles comme ça ?

— Tu vois quelqu'un d'autre devant moi ?

Derrière Drago, les clients qui attendent leur tour penchent la tête et tendent leurs oreilles. Ils sont intrigués par les invectives que me lance le blond.

Même le grand brun suit la scène.

— On dirait que la petite intello cherche les ennuis.

— Tu ne m'effraies pas quand tu fais ces petits yeux, Drago. Sache-le.

Une femme aux longs cheveux noirs essaie de le calmer. Il la bouscule.

— Oh, laisse-la tranquille !

— Tes bras d'anorexique me font trembler de peur. Attends, je crois que j'ai une cuisse de poulet dans ma poche.

Répondre à cette connerie ? Ce serait lui accorder une importance qu'il ne mérite pas. Je crains juste qu'il se soit trompé d'endroit. Ici, on ne vend pas d'antidépresseurs.

— Laisse tomber, me dit Luna. Je vais m'occuper de sa commande.

Interpellé par les cris de Drago, M. Higgles, le patron du café, vient voir ce qu'il se passe. C'est un petit homme chauve à la moustache très blanche.

— Tout va bien, Hermione ?

— Oui, Monsieur. Rien de grave. Juste ce garçon qui nous fait un caprice.

— Votre foutue employée refuse de me servir !

— C'est faux ! Intervient la femme aux longs cheveux noirs.

M. Higgles, très calme – et surtout embarrassé par tout ce tapage, ne cherche pas à savoir qui a tord. Il propose même un café gratuit à Drago.

— J'en veux plus ! Vous m'avez dégoûté ! C'est dommage que vous ne savez pas qui je suis !

— On s'en fout, en fait. Et on dit « sachiez ».

Je n'ai pas pu m'empêcher de l'ouvrir. Cet énergumène se prend vraiment pour un Dieu : c'est insupportable. « Vous ne savez pas qui je suis, et bla, bla, bla ». Non, mais, n'importe quoi ! On t'a proposé un café gratuit, accepte-le et tais-toi, bordel !

Drago lève son poing en l'air.

— À ta place, je...

— À sa place, tu quoi ?

Le grand brun condamne les bras de Drago qui a l'air d'un gringalet à côté de cet athlète.

— T'es qui toi ? S'inquiète Drago en se débattant.

Entendre Drago geindre est une douce mélodie pour mes oreilles.

— Fous-lui la paix. Tout de suite.

En plus d'avoir une barbe d'environ dix jours, soigneusement entretenue, qui accentue sa virilité, le grand brun a la voix grave.

— Lâche-moi, fils de pute !

Un profond silence s'installe dans la salle. J'ai l'impression que tout le monde retient son souffle.

Il faut voir comme les pupilles du tatoué sont dilatées...

— Ahhhhhh !

Le bras autour du cou de Drago, le grand brun semble tester une prise de catch. La tête de Drago devient toute rouge. Dans le café, c'est la panique.

Il n'y a que Luna qui trouve ce moment opportun pour se brosser les cheveux.

— Laissez-le, s'il vous plaît...

Je n'en reviens pas me voilà à secourir ce parasite de Drago, alors que je devrais le laisser se faire écrabouiller la gorge.

— Ne gaspillez pas votre énergie pour rien. Il n'en vaut pas la peine. Croyez-moi.

Je tressaille et perds mon souffle quand le grand brun plonge ses yeux dans les miens. Oh, mon Dieu... Je n'ai jamais vu ça ! Ses iris sont d'un bleu si clair qu'on les confondrait avec le blanc de l'œil.

C'est très effrayant.

Libre, Drago s'écroule comme un vieil objet au sol. Son coude cogne le pied d'une table. Il ne dit rien, mais on voit la colère noire dans son regard.

— Estime-toi heureux, lui souligne son tortionnaire.

Drago bredouille quelque chose d'incompréhensible, puis sort du café. La tension chute. Les clients reprennent leurs discussions. Je soupire. Enfin.

— Vous allez bien ?

Je frissonne.

— Oui, je vais bien, merci.

Iris-transparents a une voix chaleureuse et rassurante, contrairement à l'instant d'avant, où il s'adressait à Drago. Mais, toutes ses balafres rendent son visage ingrat.

— J'ai apprécié votre répondant.

Les mots me manquent. Je suis comme paralysée, tétanisée par ces yeux qui me fustigent.

— Merci...

— Je m'appelle Harry, enchanté.

Il me tend sa main – sa fameuse grande main –, et je remarque qu'il lui manque un doigt... J'ai un petit geste de recul très impoli qui me fait devenir toute rouge.

— Enchantée. Hermione, dis-je en serrant sa main.

— Je sais, sourit-il. Je vous connais.

Il a des dents d'une blancheur surprenante.

— Comment ça, vous me connaissez ?

— Mais, vous êtes occupée, alors je ne veux pas prendre votre temps. Ravi de vous avoir aidé.

Il fuit ma question.

— S'il vous plaît, répondez-moi.

Il dirige son index vers moi et fixe un point au-dessus ma tête.

— Votre patron.

Je tourne la tête.

— Hermione ! M'appelle M. Higgles, les poings sur les hanches et les sourcils froncés.

Quand je me retourne vers le tatoué, il est déjà à plusieurs mètres de moi, un sourire triomphant aux lèvres.

— J'espère à une prochaine fois.

— Mais...

Je me tais, je le regarde partir. Ses muscles roulent sous son t-shirt noir et il a une démarche affirmée. Ses fesses, beaucoup plus grosses que les miennes, ont l'air musclées dans son jean sombre.

Je reviens derrière le comptoir, frustrée de ne pas avoir eu ma réponse.

— Il t'a dit quoi ?

Luna qui vient aux nouvelles je m'y attendais.

— Il espère me voir une prochaine fois.

— Qu'est-ce que je te disais ? Tu ne le laisses pas indifférent !

— On a juste discuté. On ne s'est pas fait les yeux doux.

— Et vous avez discutés de la pression atmosphérique, je suppose ?

— Ça m'aurait plu.

Je ne sais pas pourquoi, elle rit de ma réponse.

Les minutes passent, et je n'arrive pas à me détendre. Je ne peux pas avoir l'esprit paisible en sachant que le grand brun me connaît.

— Hermione.

— Oui, Monsieur ?

— Je t'autorise à rentrer chez toi. Tu as assez bossé pour aujourd'hui.

Quel soulagement.

— Et moi, Monsieur ?

— Toi, tu vas me ranger cette brosse et nettoyer la table sept. Allez, au boulot !

Luna s'exécute, sans broncher. Je me sens mal à l'aise de partir sans elle, mais les conséquences de ma nuit blanche se font terriblement ressentir.

Dehors, je prends le temps d'aspirer l'air frais, avant de monter sur mon scooter – un cadeau de papa pour mes vingt ans.

Tiens...

Il y a un petit bout de papier coincé dans mon rétroviseur gauche. Je regarde autour de moi, et je déplie le papier. Un numéro de téléphone y est inscrit. Il y a même un mot :

Si l'envie vous prend... N'hésitez pas.

Harry.

Des inquiétudes et images inadaptées infectent mes pensées. Comment sait-il que ce scooter m'appartient ? Me connaît-il réellement, comme il l'a dit ? Et pourquoi le mot « envie » me donne-t-il subitement chaud ?