Salut, ces derniers jours étant privée d'ordinateur, en tout cas pendant de longues périodes, je me suis plongée dans des livres que j'aime beaucoup, et dans le lot il y avait les trois trilogies de Pierre Bottero : La Quête D'Ewilan, Les Mondes D'Ewilan et Le Pacte des Marchombres. J'avais plusieurs idées de fics, mais j'ai réussi à contrôler mon cerveau et à en choisir une, dont le début est ci-dessous. Concentrée sur une OC, apparaissant dans la trilogie concernant Ellana. J'ai vu qu'il n'y avait pas beaucoup de fics sur ces trilogies mais j'espère que vous aimerez. Bonne lecture et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Installée au sommet d'une des plus hautes tours d'Al'Jeit, Esmira écoutait. Qu'il y avait-il à écouter aussi haut ? Que pouvait-elle entendre ? La réponse était simple tout en étant difficile, deux réponses pour chaque question. La réponse du savant, disait qu'il n'y avait rien à entendre d'autre que le silence, la réponse du poète disait que le vent parlait et qu'il n'en tenait qu'aux gens de le comprendre. C'était ce qu'elle faisait, elle essayait de comprendre le vent, une activité ardue, même pour elle, une marchombre.
Âgée de vingt-six ans, Esmira était une jeune femme magnifique, ses longs cheveux noirs étaient retenus en un chignon pour ne pas la gêner, découvrant ainsi un visage fin et une peau mâte, ainsi que ses yeux bleus clairs qui semblaient chercher l'âme même des choses, sa figure était fine se mouvait avec grâce et souplesse, comme un prédateur, elle était marchombre. Contrairement à la plupart des gens elle avait toujours su beaucoup sur les marchombres, c'était une guilde tellement secrète et peu était connu au sujet de ce groupe si différent des autres. Esmira n'avait pas été dans ce cas non, après tout son père était un marchombre, il ne lui avait pas révélé de grands secrets non, mais rien qu'en l'observant elle avait appris beaucoup et si il y avait une chose que Jilano avait appris à sa fille unique, c'était l'observation. Bien qu'en réalité il lui avait appris beaucoup de choses, il n'avait pas passé beaucoup de temps avec elle, préférant continuer à voyager, mais chaque moment était intense, et Esmira avait absorbé ces moments rares mais précieux, comme une éponge absorbe l'eau. Elle avait tant admiré son père, non qu'elle n'ait pas aussi respecté et aimé sa mère, mais son père étant moins là les moments avaient semblé plus important. Surtout que son père était tellement gracieux, rapide, souple et agile, elle voulait être comme ça, grandir en pays Faël.. Il lui avait fallu des années pour comprendre à quel point elle était gracieuse, agile, bien plus que la plupart des gens même, mais c'était une des conséquence que vivre en pays faël avait apporté à Esmira.
Pourquoi vivre là bas ? C'était assez simple, sa mère étant à moitié faëlle du côté de son père, et humaine du côté de sa mère, elle avait toujours eu une place dans les deux peuples, la rencontre entre Mira et Jilano, et leur amour, avait ramené Mira au pays de son père et elle y était restée. Elle était heureuse là bas et plus protégée, de même que leur fille Esmira, Jilano s'était en effet rapidement remarqué chez les marchombres, étant très talentueux, mais aussi s'étant fait des ennemis chez les mercenaires du Chaos, pour protéger sa famille il avait donc jugé que le pays du père de sa compagne était la meilleure idé il avait sous estimé ses ennemis, et peu après le seizième anniversaire d'Esmira, un Mentaï, un mercenaire du Chaos puissant étant également un Dessinateur, avait attaqué leur maison. Mira avait réussi à le tuer, néanmoins les blessures qu'elle avait elle même reçu étaient trop graves, et elle mourut dans les bras de sa fille et de son compagnon. Jilano ayant en effet sentit que quelque chose n'allait pas était rentré, mais trop tard.
Il avait fallu du temps à Esmira pour se remettre de la mort de sa mère, de son impuissance, de son chagrin, elle était partie seule, n'ayant nulle envie de voir son père même pour partager son deuil et Jilano, à contrecœur, avait respecté la volonté de sa fille. Il respectait trop la liberté pour la retenir, alors après lui avoir fait promettre de lui envoyer des nouvelles, il l'avait regardé partir. Ce n'est que plusieurs mois après que Esmira rencontra quelqu'un qui allait changer sa vie, qui allait vraiment l'aider, Ehrlime, une marchombre respectée. La femme bien qu'âgée de plus de soixante-dix ans avait tenu à ce que la jeune femme devienne son apprenti, ou plutôt elle lui avait fait une proposition et avait attendu qu'Esmira accepte, patiemment. Le tempérament calme, posé mais vif d'Ehrlime convint parfaitement à celui de Esmira qui était un peu trop vive et emportée, son aînée l'aidait énormément, et sans savoir au début qu'elle était la fille de Jilano. Un point important pour Esmira, elle ne voulait pas qu'on la juge selon son père, mais selon ses propres actions, ses propres forces. Un point qui satisfaisait Ehrlime, ainsi que Jilano, ce dernier ne voulant pas qu'on attaque à nouveau sa fille à cause de lui.
A vingt ans Esmira était une marchombre accomplie, et fière de l'être. Elle avait retrouvé la paix intérieure, si chère à sa mère, et avait réussi à aller de l'avant, à trouver la liberté dont elle avait tant rêvé enfant, sans savoir exactement ce que ça voulait dire. Bien sûr tout n'était pas facile, si son lien avec Jilano était inconnu de beaucoup, le fait qu'Ehrlime, la plus ancienne marchombre, et la voix du Conseil, ait été son professeur avait attiré beaucoup d'attention sur Esmira, et pas une attention forcément positive. Pendant trois ans elle avait du être extrêmement prudente pour ne pas nuire à Ehrlime, mais même après son apprentissage elle respectait trop la vieille marchombre pour dire exactement ce qu'elle pensait à certains membres de la Guilde, certains dont elle doutait la capacité à être marchombre en premier lieu.
Cependant même avec tout le respect qu'elle avait pour son ancien maître, ce n'était pas pour elle qu'elle avait fait le déplacement à la capitale de l'Empire, pour assister à la cérémonie de l'Ahn-Ju, une cérémonie extrêmement importante pour les Marchombres, pour ceux qui souhaitaient un jour prétendre au titre de Maître Marchombre, ceux qui souhaitaient transmettre leur enseignement et ceux qui souhaitaient obtenir le droit de demander la greffe au Rentaï. Elle ne venait pas à toutes les cérémonies, une année sur deux en général, non si elle avait fait le déplacement, et ce bien qu'elle n'ait pas d'apprenti, c'était parce que son père en avait une. Un fait qui l'intriguait au plus au point, elle avait entendu parler d'Ellana Caldin la première fois par Sayanel, Sayanel Lyyvel, elle le connaissait depuis son début comme apprentie dans la Guilde, il était un vieil ami de Jilano et avec les années, ils étaient eux aussi devenus proches. Sayanel lui avait parlé avec force de la jeune Ellana, disant qu'elle avait la flamme de la voie en elle, une flamme qui brûlait très fort, ça aurait suffi à l'intriguer à la base, mais le fait que son père ait fait le déplacement jusqu'à Al-Far et ait ensuite décidé d'en faire son apprenti, alors qu'il avait juré qu'il n'en prendrait plus... Alors là elle était curieuse, elle avait hâte de rencontrer cette jeune fille, elle était aussi heureuse à l'idée de revoir son père, ils s'étaient vu cinq mois auparavant mais il lui manquait, et ils n'avaient pas trop pu discuter, elle avait escorté une caravane et n'avait donc pas pu envoyer des nouvelles. D'ailleurs le moment était venu, en tout cas si elle ne voulait pas être en retard.
Elle descendit avec aise et sans bruit de la tour pour se diriger ensuite vers la taverne qui était leur lieu de rendez-vous, Le Siffleur Fou, elle y entra et ne prêtant aucune attention aux clients qui la dévisageaient, elle sourit au serveur, un homme sérieux et qui était un très bon serveur, il lui fit signe vers le fond de la taverne, une fois là il lui fut facile de reconnaître le groupe avec qui elle allait manger. Ils étaient quatre mais la présence des deux hommes étaient nettement plus marquée, attirait plus le regard que celle de n'importe qui d'autre. Les deux apprentis étaient en train de se raconter les exercices horribles qu'ils devaient endurer lorsqu'elle arriva, ce qu'ils disaient la fit sourire encore un peu plus, après tout elle avait également enduré cela et ce qui lui avait alors paru impossible était à présent aussi simple qu'une respiration.
"J'espère que je ne suis pas en retard." elle dit en arrivant, Jilano, son père, se leva de suite, un énorme sourire aux lèvres et une lueur tendre dans son regard bleu pâle, elle n'eut presque pas le temps de lui rendre son sourire que déjà il la prenait dans ses bras, dans une embrasse chaude et familière, tellement rassurante. Il la relâcha après un moment et ne perdit pas de temps à l'observer, cherchant sans aucun doute qu'elle allait bien.
"Esmira, c'est bon de te voir." salua à son tour Sayanel en se levant pour lui faire la bise, ce qu'elle fit volontiers.
"Yanel, c'est bon de te voir aussi, toi aussi d'ailleurs Lem. Je suis très contente de te voir Lano, tu m'as manqué." elle dit ensuite en faisant un sourire à son père. Elle se tourna ensuite vers la seule personne de la table qu'elle n'avait jamais rencontré, une jeune fille d'environ quinze ans avec de longs cheveux noirs et des yeux sombres. En la regardant, Esmira pouvait voir ce que Sayanel avait vu et elle comprenait un peu pourquoi son père avait choisi de la prendre comme apprentie. Elle avait sans aucun doute du potentiel.
"Esmira, je te présente Ellana mon apprentie." dit d'ailleurs Jilano. "Ellana, voici Esmira une marchombre, et une amie, elle aime donner des surnoms aux gens donc essaie de ne pas te formaliser lorsqu'elle t'en donnera un."
Ellana avait observé avec curiosité, fascination et surprise, l'arrivée de la femme devant elle. Pour elle qui avait énormément de respect pour Sayanel, et encore plus pour son maître Jilano, voir quelqu'un qu'elle ne connaissait pas et d'apparence bien plus jeune qu'eux, les traiter aussi familièrement avait été une surprise. Ce qui la fascinait était l'aura qui semblait se dégager d'elle, elle était après tout la première femme marchombre qu'elle voyait et elle ne semblait pas bien plus vieille qu'elle. Serait elle comme elle dans quelques années ? L'air aussi libre, une telle assurance autour d'elle ?
Ainsi se produisit la première rencontre entre Ellana Caldin et Esmira Alhuïn.
