Auteur : Nat. Pardon pour mes absences prolongées sur mes fics longues, mais mon emploi du temps est particulièrement chaotiques depuis quelques semaines et je n'ai pas le temps de travailler sur quelque chose de suivi.

Disclaimer : Tout est à moi, je suis le vénéré Tolkien ! …en rêve, parfois. Le reste du temps, je suis seulement Nat et rien du Seigneur des Anneaux ne m'appartient. Quand au concept de cette fic, il n'est pas de moi et j'ignore qui en a eu l'idée en premier. Elle est inspirée des fics anglo-saxons qui rassemblent une série de paragraphes drôles, tristes ou simplement informatifs sur un ou plusieurs personnages.

Warning : Allusions à des évènements des trois livres du Seigneur des Anneaux, à Bilbo le Hobbit et au Silmarillon. Il est préférable d'avoir quelques notions de base sur chacune des trois œuvres concernées.

Comme d'habitude et malgré tous mes efforts (pour une fois sincères) pour respecter les caractères des personnages, j'ai bien peur de tomber encore à un moment ou à un autre dans l'OOC. Mis à part ce léger et insignifiant détail, j'ai du mal à voir ce qui pourrait choquer.

Note : Ça y est, j'ai fait le ménage et je peux reposter ce recueil ! Merci à Lusaphira et Thalimnie de m'avoir fait remarquer les correspondances (involontaires, certes, mais néanmoins malvenues) avec la fic de White Daemon. Je l'ai relue en entier pour supprimer les faits se ressemblant trop, mais j'ai un peu peur qu'elle risque de continuer à m'influencer. Enfin, maintenant que je suis prévenue, je ferais plus attention. Si toutefois vous trouvez encore des faits qui lui ressemblent trop (à cette fic ou à toute autre, d'ailleurs), merci de me prévenir ! Je ferais le nécessaire pour y remédier.

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"Promenade de santé" et autres fragments

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1) Quand il décida de quitter la Comté et de porter l'Anneau à Fondcombe, Frodon se doutait que ce voyage ni une partie de plaisir, ni une promenade de santé.

S'il avait su à quel point il serait déplaisant, il n'est même pas certain qu'il aurait choisi de le tenter. Et, à vrai dire, il aime autant ne pas le savoir.

2) Ce que la grande majorité des gens ignorent, et ce que beaucoup parmi les autres oublient, c'est que Saruman, Gandalf et les autres Istaris n'ont pas toujours été vieux, sages et barbus. Il y a longtemps, très longtemps, bien avant le matin du monde, ils ont été jeunes, innocents, insouciants, presque enfantins, et ils batifolaient gaiement dans la pensée d'Eru en compagnie de Melian, Sauron et des autres Maiar qui deviendront plus tard des Balrogs.

Mais ça, même eux l'oublient.

3) Sauron s'en souvient, parfois. Et avec un rictus mental qui aurait ressemblé à un sourire s'il avait eu un visage, il appelle ça un mauvais rêve.

4) Gloïn sait que Bilbon a écrit, quelque part dans son livre, que les Nains n'aiment pas les allumettes et préfèrent les briquets.

Ce n'est pas tout à fait faux. Pour être honnête, ce serait même vrai, si seulement les Nains aimaient les briquets pour ce qu'ils sont, et non pour les efforts qu'ils ont fournis pour les fabriquer et la satisfaction de se dire que l'étincelle qui fait jaillir le feu n'est que le résultat de leur labeur. Il est plus difficile en effet de fabriquer un briquet que de couper une allumette : il faut choisir les pierres avec application, les tailler précautionneusement, les réparer en cas d'éclat, apprendre comment les entrechoquer, à quel endroit, à quelle fréquence, à quelle distance du petit tas de brindilles à enflammer… Comme les Nains aiment à le répéter : n'importe quel imbécile peut craquer une allumette, mais n'est pas utilisateur de briquet qui veut.

Gloïn a déjà pensé expliquer cela au petit Hobbit, mais il ne l'a jamais fait. Après tout, cela ne l'intéresserait probablement pas.

5) Personne ne sait vraiment quelles promesses, quelles menaces et quels mensonges ont transmis les envoyés du Mordor aux peuples humains du Sud et de l'Est. Peut-être ceux-ci se sont-ils alliés au seigneur noir par la peur et sous la contrainte. Peut-être avaient-ils réellement le cœur aussi sombre que les desseins du Maia déchu. On ne sait pas. Et personne ne le saura jamais avec exactitude.

Tout ce qu'on sait, c'est que des Hommes –des adultes, des jeunes garçons, des vieillards, des hommes mariés, des pères de famille, des fiancés, des frères, des fils– se sont battus contre d'autres Hommes –des adultes, des jeunes garçons, des vieillards, des hommes mariés, des pères de famille, des fiancés, des frères, des fils.

6) Plus que la création de l'Anneau Unique, plus que l'apparition des Nazgûls, plus encore que la volonté de détruire toute chose, peut-être est-ce là le plus grand –et le plus achevé– de tous les méfaits de Sauron.

7) D'aussi loin que remontent ses souvenirs, Thranduil a toujours eu une sainte horreur des araignées. Des immenses filles d'Ungoliant aux petites pholcidaes en passant par les immondes tarentules, toutes l'écœurent pareillement. L'idée qu'une araignée, aussi minuscule soit-elle, se trouve dans la même pièce que lui le terrifie, la vue d'une de ces abominables bestioles le tétanise. Il n'ose pas les tuer lui-même : voir leurs huit pattes s'agiter vivement le révulse, regarder leurs membres sans vie se recroqueviller au-dessus de leur corps écrasé lui retourne l'estomac. Leurs mouvements imprévisibles, tantôt lents et précis, tantôt rapides et désorganisés ne font pas que le déconcerter : ils le paniquent totalement, absolument et entièrement. Quant à un éventuel contact physique entre ces choses abjectes et lui, il est préférable de ne pas y songer.

8) Elrond se souvient encore de la fois où il avait dû endormir –oui, endormir– le roi Sindar pour le calmer suite à un incident impliquant Elladan, une épeire diadème d'une taille respectable, une tasse de thé et un nombre tout à fait excessif de hurlements hystériques.

9) Thranduil chercha longtemps la raison de cette phobie irrationnelle, honteuse et indigne d'un roi Elfe. Lorsqu'il apprit que, étant bébé, son père le berçait en lui narrant le récit de la destruction des Deux Arbres éclairant Valinor par l'araignée monstrueuse Ungoliant, il cessa définitivement de se poser des questions.

10) Contrairement à ce que pensent la moitié des Hobbits de la Comté, Meriadoc Brandebouc n'aime pas vraiment commencer les bêtises. Il préfère laisser son charmant petit cousin Peregrïn Touque s'en charger.

En revanche, il les termine volontiers.

11) Cela étonne toujours ceux qui les connaissent un peu (et plus encore ceux qui les connaissent bien), mais Elladan et Elrohir n'aimaient pas particulièrement jouer des tours douteux et imaginer des objets aussi consternants que farfelus –ce qu'ils ont pourtant fait durant l'immense majorité de leur enfance.

En effet, de la "machine à propulser les cibles pour les archers" (qui préféra au dernier moment propulser Elrohir) à la "harpe moderne" (taillée dans une vieille souche dotée d'une unique branche et au son étrangement discordant qui fit hurler Lindir et mourir de rire Gildor –lequel en réclama aussitôt une version portative) en passant par l'"appeau à taupe" (qui ravagèrent les jardins de la cité et menacèrent de détruire ses fondations) ou le "cerf-volant paratonnerre" (pour lequel Glorfindel eut le coup de foudre, dans tous les sens du terme), leurs prouesses techniques entrèrent dans la légende et firent autorité auprès de générations entières de garnements agités.

Pourtant, cela ne plaisait pas outre mesure aux petits demi-Elfes. Bien sûr, c'était amusant, parfois intéressant, mais sans plus.

Par contre, cela avait l'avantage incontestable de tirer leur père de sa Salle du Conseil ou de ses Maisons de Guérison et de le faire s'intéresser à eux l'espace d'un instant –même si ce n'était que pour leur crier d'aller à Morgoth avec leurs bêtises et leur coller des punitions mémorables.

(Les jumeaux ne se doutèrent jamais qu'Elrond n'écoutait pas un traître mot de ce qui se disait durant les conseils parce qu'il tendait l'oreille à s'en donner la migraine pour entendre leurs moindres pleurs, ni qu'il mélangeait régulièrement toutes ses herbes et ses potions parce qu'il était trop occupé à prier mentalement tous les Valars qu'il connaissait d'empêcher ses deux andouilles de fils de se couper une jambe lors d'une expérience ratée.

Et si on leur avait dit qu'à chaque fois qu'il les punissait, Elrond brûlait en réalité d'envie de les serrer dans ses bras, ni Elladan ni Elrohir ne l'aurait cru.)

12) Si Theoden accepta sans hésiter les services de Merry et refusa ensuite de l'emmener à la guerre avec lui, ce n'était pas par respect pour le courage du petit homme ou pour des raisons de rapidité et d'efficacité de ses troupes.

C'était tout simplement parce que le jeune Hobbit aux cheveux bouclés et aux yeux rieurs lui rappelait trop Theodred lorsqu'il avait huit ans.

13) Parfois, Círdan se sent vieux. Pas seulement dans son apparence –celle-là, il a largement eu le temps de s'y habituer– mais également dans son corps, jusqu'au plus profond de ses os. C'est une impression désagréable, un peu comme celle d'avoir les muscles courbaturés après une journée passée à étancher la coque d'un navire, mais en mille fois plus forte –et sans qu'aucun effort ne la justifie. Son esprit las est fatigué du monde auquel il est enchaîné et plus rien ne lui semble digne d'intérêt : il a déjà tout vu, tout vécu.

Dans ces moments-là, il se demande ce que cela ferait de pouvoir enfin s'allonger, fermer les yeux et s'endormir pour ne plus jamais se réveiller –pas même dans les Cavernes de Mandos.

Parfois, Círdan se dit que les Hommes ne connaissent pas leur bonheur.

14) Aucun Orc parmi les millions peuplant le Mordor ne l'admettra ouvertement (ils ont déjà du mal à se l'avouer à eux-mêmes), mais beaucoup d'entre eux n'ont pas répondu à l'appel du Seigneur Noir uniquement pour le plaisir certain de massacrer les populations environnantes et dominer le monde.

Sauron n'est certes pas le plus altruiste des dirigeants, ni le plus sympathique ou attachant, mais lui au moins ne les considère pas seulement comme des monstres à abattre.

15) Les Elfes, les Hommes et les Nains semblent avoir des difficultés flagrantes à le concevoir, mais on peut tout à fait être un Orc respectable et sanguinaire et avoir malgré tout besoin de reconnaissance.

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…J'ai aussi décidé de faire des chapitres de quinze faits seulement, contre vingt à la première mise en ligne. Ça me paraît plus digeste ainsi. J'espère que ça ira, cette fois-ci, et que je ne ferai pas de nouvelles bourdes (quoiqu'avec moi, mieux vaut s'attendre à tout). J'ai presque fini le troisième et dernier chapitre d'Agacer son conseiller… etc. et je le posterai bientôt.

Bonne journée !