Auteur : emimix3, e3, Kameko, Kami-Chan, Dieu… Ca dépend si vous voulez me flatter ou pas x)

Fandom : -Man

Disclaimer : Un des deux personnages de ce chapitre est à Katsura Hoshino, l'autre à moi.

Notes : Sérieux, c'est une idée de three-shot que j'ai eu dans la voiture en revenant du rural profond, sur le thème : « Mais pourquoi Yûyun est un insensible de la vie ? »

C'est donc un essai sur le bourrage de crâne sur les pauvres gosses. Le vocabulaire est donc répétitif, pour insister sur le coté « lavage de cerveau ». Je suis seulement à moitié d'accord avec ce que j'ai écrit… Et c'est tout je pense.


Je vais t'apprendre à haïr

- Ani !

Un jeune d'environ quatorze ans détourna les yeux du parchemin sur lequel il écrivait avec un pinceau et de l'encre noire, pour les poser sur un petit garçon d'environ huit ans, lui ressemblant énormément, des longs cheveux de jais aux yeux bleus profonds, mais celui qui venait d'arriver avait un air jovial, et l'autre simplement indifférent. Le plus jeune s'assit sur un coussin devant la table basse où était l'autre.

- Je t'ai déjà dis cent fois de m'appeler Onîsan, Otôto.

- Maiiis… C'est trop formel, Onîsan, Ani, dit le jeune avec un air plaisantin. Chichi m'a dit de venir…

- Otôsan, répondit l'autre en reprenant son écriture.

- Quoi Otôsan ?

- On dit Otôsan. Chichi c'est bon pour les petites familles.

Le petit soupira avant de dire à son aîné :

- Tu m'apprends quoi aujourd'hui ?

L'adolescent posa son pinceau et regarda le jeune dans les yeux.

- En sortant de la pièce, tu vas devenir fort, comme moi, dit-il d'une voix morne.

- Cool !, cria son frère. On va se battre ? Je t'adore grand frère !

- Aujourd'hui …, continua-t-il. Aujourd'hui, je vais t'apprendre à haïr.

Le jeune leva ses grands yeux, étonnés et innocents vers son frère.

- Co… Comment ça ? Ani…

- L'affection… L'amour… L'amitié… Ce ne sont que des faiblesses.

- Mais je ne veux pas haïr !

Son frère posa ses yeux, couleur de la mer profonde sur lui, une lueur indifférente s'y laissant voir. La naïveté du petit était quelquefois sans bornes ; lui ne l'était pas autant avant. Avant.

- Explique-moi…, commença l'adolescent. Oui, explique-moi à quoi te servent tes amis.

- Mes… mes amis ?, fit le petit, ne comprenant pas. Eh bien… J'aime être avec eux. J'aime faire des farces. Quand ils se font disputer et que c'est pas ma faute, je me dénonce aussi. Ils font pareil, tu sais ! Et puis, quand un de nous a des problèmes, on se met tous à l'aider pour le résoudre ! On est petits, on y arrive pas tout le temps, mais au moins on a essayé…

- Tu as tout faux.

- Pardon ?

- Tu as tout faux, répéta le plus vieux ; je vais t'expliquer pourquoi notre famille est la plus puissante de Kyoto.

Le jeune regarda son aîné d'un air émerveillé, comme à chaque fois qu'ils parlaient de leur famille… il ferait tout pour l'honorer et la servir, quoi qu'il arrive.

- Ecoute bien. Notre grand-père est fort. Notre père est fort. Je suis fort. Mais tu es ridiculement faible. A cause de tes « amis ». Ils t'empêchent de progresser ; et pis encore, ils t'obligent te sacrifier pour eux. Pour l'instant, tu ne risque pas grand-chose. Mais en combat, protéger un ami peut te coûter la vie, ou pire l'échec de la mission confiée.

Le fait d'aimer quelque chose t'empêche de réussir. C'est aussi simple que ça. Et qu'y a-t-il à aimer ? Les gens, que tu ne connais pas, que tu n'as jamais vu ? La ville qui t'a vu naître, grandir, où tu espérais mourir ? A quoi bon, qu'elle soit vivante ou en cendres, après tout ? Tu aimes peut-être les animaux ? A part te nourrir, ils ne te serviront à rien. Peut-être aimes-tu tes ennemis ; après tout, il faut de tout pour faire un monde.

Ces choses, ces gens, sont tous, tout simplement dangereux. Il est dangereux de les aimer. Aimer conduit à des sacrifices, des hésitations ; les pires ennemis du combattant. Non, tu es quelqu'un de grand, de magnifique, tu te dois d'haïr tout et tout le monde.

Les amis d'un jour, peuvent êtres les ennemis du lendemain ; les alliances sont à double tranchant, les gages de paix un guet-apens.

Notre famille est puissante. Terriblement puissante. Terriblement solitaire aussi. Mais tout le monde s'en moque, tant que nos missions sont accomplies. Tu vois, Otôto, nous pouvons, nous devons, haïr ce monde qui nous ignore.

Haïs. Tu n'arrives à rien en aimant. Haïs. Haïs. Les bons sentiments ne sauvent personne, la haine et la colère sont si puissantes !

Soit comme moi. Je n'aime rien, ni personne. Personne ne m'aime ; mais je m'en moque.

Les amitiés sont la base même de l'imbécilité ; seuls les faibles s'allient.

- Onîsan…, fit le plus petit.

- Oui ?

- Tu… tu me détestes ?

- Je ne te déteste pas, répondit le frère. Je te hais. Mais tu m'es aussi complètement indifférent. Un simple intrus dans l'histoire de ma vie. Comme des millions d'autres. Comme notre famille. Je te hais et tu m'es indifférent. Je hais notre père, notre mère, nos cousins, ma fiancée, je les hais tous et ils me sont complètement indifférents. Je hais ma famille plus que tout. C'est pour ça que je suis le plus puissant.

Hais les choses au plus profond de toi-même, que la rage et la haine te consument dans ton esprit.

L'indifférence, tu vois… Quand tu sauras haïr les choses, il faudra qu'elles te deviennent indifférentes. Que tu puisses tuer, sans distinction, ton adversaire ou ton père. Que des paroles, haineuses ou chaleureuses, ricochent sur toi. L'indifférence, et une force ; plus grande encore que la haine. Mais être indifférent, insensible te transforme complètement. Tu n'es plus le même. Tu ne seras plus le même. Tu deviendras une impitoyable et inflexible machine à tuer.

Soit indifférent physiquement. Déstabilise. Tue.

- Pourquoi me dire d'haïr, puis d'être indifférent ?

- Au cas où, sombre idiot.

- Au cas où quoi ?

- Si quelque chose… Ou quelqu'un érafle ton indifférence. Cette chose, ce quelqu'un, tu le haïras, de tout ton cœur. Enfin… Tu ne dois plus avoir de cœur. Tu n'en a pas le droit. Tu n'es qu'une machine. Une machine auparavant humaine, mais une machine. Cette chose que tu haïs… Détruit-là. Avant que tu ne l'aimes. Alors il sera trop tard, petit frère. Si tu aimes quelque chose ou quelqu'un… ta vie, auparavant si droite et juste, sera sinueuse et dangereuse. Tu hésiteras… Et tu mourras.

Mais surtout, petit frère… Haïs-toi. Oui, haïs-toi, méprise- toi, de manière à ce que tu ne puisses même plus de regarder dans un miroir… Oui, Otôto, tu es un être abject. Haïssant ce monde et ces gens que tu sauves. Tu ne mérites pas la vie, mais pourtant tu vis. Abject… Haïs-toi, haïs-toi plus que tu haïs les autres ! Vis, vis, narguant ces huit millions de Kamis désireux de te condamner… Si tu es fort, tu vivras… Survivra. Si tu t'es indifférent, ta puissance te sera inutile. Si tu t'aimes… Tu devras te détruire. Ou tu te détruiras, un jour ou l'autre.

Notre famille est la seule à l'avoir compris ; regarde, nous sommes d'une puissance incomparable !

Méprise et haïs, mentalement, Otôto. Et soit indifférent. Complètement insensible physiquement. C'est la clé.

L'adolescent tira un dernier trait sur son parchemin, puis l'enroula et le tendit à son frère.

- À demain, petit frère.

Le jeune attrapa ce que lui tendait son frère et prit congé. Sa gaieté et joie de vivre avaient complètement été pompées par l'enseignement de l'adolescent, et désormais il errait dans les couloirs du temple dans lequel il vivait.

- Pourquoi haïr ? Pourquoi mépriser ?

Pour l'honneur de sa famille. Il ferait tout pour sa famille ; son clan. Même haïr le monde. Mais les paroles de son frère… non, les doctrines qu'il avait récitées par cœur, peut-être sans les comprendre.

« Je hais ma famille plus que tout et j'en suis complètement indifférent. C'est pour ça que je suis le plus puissant. »

Non… Il ne voulait pas, il ne pouvait pas, servir et haïr. Servir et être indifférent.

Servir une famille qu'il haïssait et devenir fort, ou être faible en aimant ?


e3 : Bonne question.

Allen : Et j'apparais quand ?

e3 : Je sais pas… Prochain chapitre, je pense. Et j'ai mal au crâne, continue de crier je te colle avec Lenalee.

[Gros Blanc]

Yû : Qui c'est avec moi là ?

e3 : Ton frère au cas où t'as pas calé…

La suite dès que possible… Peut-être demain, peut-être dans trois mois.

Ps:

Ôtoto: petit frère; Ani et ônisan: grand frère; chichi: papa; ôtosan: père... (En espérant pas me gourrer)