Ohayo mina-san !

C'est moi que r'vla avec un recueil de ficlettes dans l'optique du défis Fairies Fans: Olympiade d'été !

Le but: Un jour, un personnage, un thème.

Mais je suis un petit peu en retard, vu que ça a commencé hier, du coup je met les deux premiers textes maintenant !

En espérant que ça vous plaise ;)


Le premier pas (Ultear + tatouage) :

- Est-ce que tu en es sûre ? Je veux dire, tu pourrais att-...

- Ultear ! la coupa d'un ton exaspéré Meldy. Je ne suis plus une petite fille !

- Je sais bien mais...

- Il n'y a pas de mais ! J'appartiens à Crime Sorciere au même titre que toi et Jellal, je ne renoncerai pas !

Ultear se mordit la lèvre pour retenir ses mots d'angoisse. Bien sûr que Meldy appartenait à Crime Sorciere. Bien sûr qu'elle n'était plus une petite fille. Mais le besoin intense de la protéger prenait toujours Ultear à la gorge, sans qu'elle puisse y changer grand chose. Elle n'était pas sa mère. Elle était le bourreau qui l'avait entraîné vers l'abîme. Elle n'avait aucun droit sur la jeune fille. Ultear ne pouvait pas aller contre sa volonté, ni lui imposer ses propres décisions. Mais à cet instant, elle ne parvenait pas à se raisonner.

- Nous ne pouvons pas nous permettre de descendre en ville pour ce tatouage, Meldy.

- Je sais bien ! rétorqua d'un ton boudeur la mage des sentiments.

C'était encore trop tôt, on les recherchait toujours activement. Ils ne pouvaient pas se permettre d'entrer dans une boutique de tatouage et demander la marque d'une guilde hors-la-loi. C'était comme laisser un gros panneau clignotant avec écrit : « Trois fugitifs sont passés par là et ont créés une guilde clandestine censée être secrète. ». Ils devaient se rendre invisible pendant un temps et agir dans l'ombre. Ne laisser aucune trace derrière eux. C'était prendre trop de risque que de descendre en ville maintenant. D'un commun accord, Jellal et Ultear avaient décidé que le sceau de leur nouvelle guilde serait apposé sur leurs corps avec les vieilles méthodes. La mage du temps avait récupéré le matériel de Zancrow. C'était apparemment une pratique courante dans la tribu dont il était originaire. Quoi qu'il en soit, l'avènement de Crime Sorciere débuterait par cette épreuve de souffrance. Après tout, cette guilde devait servir à expier leur faute. Le chemin de la rédemption était pavé de douleur et de perte. Il fallait bien commencer un jour. Mais ce n'était pas pareil pour Meldy. Ultear ne voulait pas la faire souffrir jusque dans sa chair pour le seul motif d'avoir été recueillit par la mauvaise personne.

- C'est très douloureux, et...

- Je ne te demande pas un immense tatouage comme le tien ! Mais je veux porter la marque, moi aussi ! N'avez-vous pas dit que c'était un premier pas vers le pardon de nos actes ?

- Mais ce n'est pas pareille pour toi ! Tu n'as pas à te reprocher ce que je t'ai obligé à faire, je...

- Ultear, gronda Meldy d'une voix que sa mère adoptive ne lui avait jamais entendu. Je suis responsable de mes actes depuis le premier jour. Le sang qui macule mes mains, c'est moi qui l'ait voulu. Et je compte assumer mes actes jusqu'au bout.

Le ton était définitif. Le regard brûlant de détermination fit détourner les yeux d'Ultear avec un petit claquement de langue. Elle était tellement bornée ! La mage savait qu'elle ne pouvait s'opposer à la résolution de la jeune fille. La douleur qui pulsait encore dans le bas de son dos lui criait pourtant de ne pas la laisser faire. Ultear était partagé et ne savait pas quoi décider.

- Ultear, reprit Meldy sur un ton plus doux, en s'approchant d'elle. Il faut que tu me laisses le faire. Si je ne tente pas de réparer mes actes, ils vont me hanter toute ma vie. Et je veux pouvoir marcher à vos côtés en abordant la même marque. Celle qui avoue mes crimes et mon désir de les expier. Nous sommes Crime Sorciere, ensemble, tous les trois. Nous sommes une guilde, une famille. Et nous partageons tous le même fardeau et la même douleur.

Ultear ancra ses yeux dans les billes jades où perlait la volonté.

- S'il te plaît, ajouta-t-elle dans un murmure.

La mage du temps prit une grande inspiration et baissa la tête. Meldy sut qu'elle avait gagné. Elle se retint de crier de joie pour ne pas démentir la maturité prétendue plus tôt. Elle posa son front contre la clavicule de la brune.

- Merci, souffla-t-elle.

Puis, elle attrapa la main de la femme et l'amena jusqu'au lit de fortune. Ils avaient fait halte dans une sorte de grange abandonnée. Sur une table de bois, une couverture rêche arborait quelques traces de sang. À côté, sur un plateau un peu cabossé, des outils, des chiffons et des produits de stérilisation attendaient le prochain client. Meldy ne se dégonfla pas et s'assit sur la table. Elle tendit à Ultear un manche en fer, épais comme un doigt, pourvu de plusieurs aiguilles alignées.

- Et je veux que se soit toi qui me tatoue, énonça-t-elle ses yeux bien plantés dans ceux d'Ultear.

La femme fit durer un moment leur échange visuelle. Meldy avait tellement grandi et tellement mûri. Elle se saisit de l'objet, acceptant la tâche douloureuse de marquer la peau de sa presque-fille. De par ce geste, elle créait entre elles un lien de complicité et de soutien que seuls ceux qui ont traversé la douleur côte à côte peuvent avoir. Ultear nettoya la peau clair et traça rapidement, à l'aide d'un pinceau, l'image qu'elle voulait tatouer. Elle jeta un dernier regard à Meldy qui, malgré son appréhension, hocha la tête.

Et les aiguilles s'enfoncèrent dans la chair comme la sentence s'abat sur le condamné.