Bonne lecture.
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LES PORTES DU SOIR (1/3)o
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Car je n'ai pas peurJe ne vais pas tomber
Car j'ai dormi là
Comme d'autres meurent
Ma confession là
Sera la tienne
Que tu te penches
La tête vers moi
Il faut que tu reviennes
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Indochine – Les portes du soir.
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Tic…Tac…
La pièce est vide et pâle, un peu comme lui. Les murs blancs lui renvoient à l'infini le reflet sinistre et difforme de son visage et de son âme.
Tic… Tac…
Il n'a ni faim, ni soif, le silence écrasant achève de détruire ce qu'il pouvait lui rester de vie. Ce silence qui parvient même à effacer le tic tac incessant de l'horloge.
Tic…Tac…
Ils ne savent donc pas que ça peut rendre fou, une horloge sur un mur blanc ?
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1. Un ange aux doigts rouges.
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La citadelle
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Tic-tac-Jack… Le ciel est bleu… Ouvre les yeux… Tic-tac-Jack…
L'étrange chanson que lui fredonnait jadis sa mère lui revient en mémoire alors qu'il fixe en silence le visage tranquille de Ben.
Avec un clac ! sonore, il referme le chariot métallique. Et le dossier retombe sur le bureau comme une pluie de verre.
Le cas G17, Harry Potter.
"Jack ?"
Une pointe d'angoisse perce dans la voix. Il sait ce que contient le dossier ; un brouillard sombre au goût de sang, les flots brûlants d'une eau écarlate, l'appel, pressant et implacable, des ténèbres ambiantes.
Et cette question, toujours la même, qu'est-ce qui remplit de nuit le regard d'un enfant ? Cette question dont la réponse le terrifie un peu plus à chaque instant, parce qu'il la frôle toujours plus près.
"Tu es sûr que c'est ce que tu veux ?"
Et Jack acquiesce. Il force un sourire.
"Après tout, ce n'est toujours qu'un gosse…"
De l'autre côté du couloir, par delà le front de Ben, il y a la porte blanche, celle qu'il faudra franchir. Par la petit fenêtre, ronde comme dans un bateau, il distingue le visage incliné du cas G17. Marrant comme il peut sembler jeune et fragile.
"O.K." soupire Ben "Je te résume le dossier ; Harry James Potter, seize ans depuis le 31 juillet dernier, orphelin depuis une quinzaine d'années, il vit chez son oncle et sa tante."
Jack écoute d'une oreille en détaillant le profil de l'adolescent G17.
"Probablement victime de maltraitance dans sa famille, il était pensionnaire au collège de St Brutus depuis 1992. La suite, tu connais aussi bien que moi. Ce qu'il a fait… Des gens sont morts, des dizaines de gamins."
Il a ouvert les portes du soir.
Des cheveux sombres en bataille, un front pâle et des yeux bien trop grand pour une personne si jeune.
"Jack ? T'es sûr de ton coup ? Tu sais, je ne t'en voudrais pas si tu…"
Il reporte son attention sur Ben.
"Non, non, vieux. T'en fais pas, ça va aller."
Après tout, ce n'est qu'un gosse…
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Les derniers jours.
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Le premier jour. Tout allait encore bien le premier jour. Le ciel était clair et la guerre était loin. Les hautes tours se dressaient dans l'air du matin, la lumière du soleil ruisselait contre leurs joues.
Tout allait encore bien le premier jour. - Elle elle elle - elle était encore là, lumineuse et vivante. Il lui parlait du ciel et des arbres et elle lui demandait de les dire encore, comme s'il avait été seul à les voir.
Loin derrière, les nuages se rassemblaient en silence. Le ciel s'obscurcissait mais il se forçait à l'ignorer. La guerre serait là bien assez tôt, pas vrai ? Quand à ce qu'il pouvait faire… Il savait ce qu'il pouvait faire. Simplement, il ne savait pas encore s'il le ferait.
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La fin.
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Tic…Tac…
Il est debout, plus pour longtemps. Debout et seul face à la lande désolée. La plaine grise est rougie pas le sang comme par le soleil du matin, sinistre dans sa douloureuse naissance. Ils l'ont abandonné, tous, disparu, enfouis sous les ruines.
Debout et seul. Ses poings sont rouges et ses yeux sont noirs. Le monde est tombé cette nuit.
Debout et seul. On lui avait pourtant promis qu'il serait leur héros, quand tout serait fini.
Debout et… Un coup de vent et il s'effondre. Les petits poings rouges disparaissent dans la poussière grise. Y aura t'il quelqu'un pour l'accueillir aux portes du néant ?
…Seul. Toujours seul.
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La citadelle.
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Inspire, expire.
Ce n'est pas si compliqué, on en voit tous les jours. Des fous furieux, ceux qui hurlent de rage et de douleur toute la nuit, ou bien les autres, ceux qui se taisent et dont le regard muet vous avale tout entier.
Le cas G17 est un de ceux-là.
Jack inspire, Jack expire. Parce que c'est la seul façon qu'on connaisse, pour rester en vie. La porte se referme derrière lui, les silhouettes en blanc s'éclipsent.
Jack est seul, seul avec l'enfant-monstre aux yeux de nuit.
Sauf que ses yeux ne sont pas de nuit, ils sont verts. C'est étrange, presque contre-nature : les démons ont toujours les yeux noirs, pas rouges, ni verts, mais noirs.
"Bonjour, je m'appelle Jack."
Le garçon G17 ne lui accorde pas un regard. Ses yeux grand ouverts sont fixés sur la petite pendule. Peut-être attend-il quelque chose, peut-être se souvient-il de quelque rendez-vous manqué, qui sait ?
"Et ton nom est Harry Potter."
Pas sûr qu'il s'en souvienne, après tout. L'état de choc, ou quelque chose comme ça. Ses yeux restent figés, la pupille ne bouge pas d'un millimètre. Peut-être s'est-il inventé un autre nom ?
"Mais peut-être voudrais-tu que je t'appelle autrement ?"
Et là, le visage bouge, le mouvement est d'une lenteur douloureuse, le cou pivote en silence, de façon à ce que ses yeux se posent sur Jack. Si, ce sont bien des yeux de nuit, finalement. Cette nuit-là est juste un peu plus difficile à voir. La sombre magie qui le hante le dévore, tout comme elle dévore les autres. Portant le reste de son visage est si clair qu'il ressemblerait presque à un petit garçon.
Les yeux se posent sur Jack. Peut-être même qu'il le voit. Mais il ne dit pas un mot. Pas besoin, Jack a déjà compris sa réaction. C'est son boulot, après tout.
Mon nom est Harry Potter.
Jack lui tend une feuille de papier et un crayon. Un crayon spécial, avec un manche arrondi, pour qu'il ne puisse pas servir d'arme. Un crayon pour les fous.
L'enfant G17 ne fait pas un mouvement. Ni pour prendre les objets, ni pour les repousser. Jack pose le tout sur ses genoux.
"J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi. Je sais que tu ne veux pas - ou que tu ne peux pas - parler. Alors j'aimerais que tu m'écrive quelque chose là-dessus. N'importe quoi, ce que tu veux."
L'adolescent reste sans réaction. Jack récupère les deux objets et les pose sur la table.
"Pas forcément maintenant. Mais quand tu voudras."
Fini. La brève lueur d'attention quelques secondes plus tôt a disparu aussi vite qu'elle est apparue.
Fini pour aujourd'hui, mon p'tit gars.
Il est temps de partir. Plus que temps, même. Inspire, expire. Jack étouffe. Les yeux verts ont fait disparaître tout air et toute vie de la cellule. Peut-être le petit garçon G17 veut-il que Jack se sente comme lui ?
Inspire, expire.
Jack se lève après un dernier regard. De nouveau, la porte blanche s'ouvre et se ferme.
Sur le monde réel, cette fois.
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Les derniers jours.
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La musique était si forte qu'on pouvait l'entendre à l'autre bout de la rue. Mais c'était sans importance, toutes les maisons étaient vides, à présent.
C'était le soir du deuxième jour.
Le soir, tard. Elle avançait d'un pas nerveux au milieu des danseurs, de la fumée et des lumières étranges. Elle ne devrait pas vraiment être là, elle n'avait pas le droit de sortir.
Mais ça aussi c'était sans importance, décida t'elle en tirant un peu sur sa jupe courte.
Elle contourna la piste où les corps se mouvaient d'une façon presque dérangeante, entourés d'un halo de lumière fantôme. Elle recula dans l'ombre jusqu'à rejoindre le mince escalier, les marches peintes en noir.
Son cœur battait fort alors qu'elle atteignit, en haut, la plate-forme qui surplombait la scène, la piste, les gens. Il était là. Perché sur la rambarde métallique, ses pieds se balançant dans le vide. Son visage pâle penché vers la piste reflétait les couleurs venues d'en bas, le bleu et le vert. Là, suspendu entre la nuit et les flashs, il évoquait une créature mystérieuse, à mi-chemin entre un ange et un oiseau de proie.
Elle fit un pas en avant. Un pas dans son monde. Il se tourna vers elle et un sourire effleura ses yeux verts.
"Je n'étais pas sûr que tu viendrais."
Le son de sa voix était clair dans l'air suffocant. Ici, la musique était moins assourdissante qu'en bas.
"Je n'étais pas sûr que tu serais là.", répondit-elle.
Il sourit, vraiment cette fois.
"Je suis toujours là."
D'un mouvement souple, il sauta à bas de la rambarde. Il aurait pu basculer d'un côté ou de l'autre, il choisit le sien. La musique s'était soudain faîte un peu moins amère, les accords moins douloureux.
Son visage se pencha sur le sien.
"Mais toi, tu ne devrais pas.", murmura t'il. "Ta mère va s'inquiéter, elle voudrait que tu sois à la maison."
Elle détourna les yeux, mal à l'aise. Puis, elle croisa de nouveau son regard.
"Je m'en fiche."
Il sourit encore, mais elle eut l'impression que c'était malgré lui, cette fois. Elle savait très bien pourquoi. Elle savait qu'elle était toujours la bienvenue, dans son monde ; simplement, il aurait préféré la savoir ailleurs.
Il se pencha, un peu plus près.
"Tu veux danser ?"
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2. Le cri d'un autre monde.
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La citadelle.
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"Je n'aime pas ça, Jack ; je n'aime pas cette histoire."
Je n'aime pas ce qu'elle va te faire, ajoute t'il ; en silence, mais tous deux l'entendent clairement.
"Ne t'inquiète pas pour moi.", réplique Jack.
Un homme en costume de policier qui remonte le couloir blanc le dévisage d'un air curieux, mais Jack l'ignore et le flic poursuit sa route.
Les sourcils de Ben sont froncés, comme toujours lorsqu'il est inquiet. Entre eux deux, sur la table, les lettres noires sur la page blanche du dossier lui semblent énormes.
G17.
Mais Jack l'ignore. Une force - cette même force qui l'anime depuis cette terrible nuit - le pousse encore vers la porte blanche, avec, toujours, ce même espoir et cette même crainte.
Peut-être celui-ci apportera t'il La réponse ?
"C'est encore moi.", souffle t'il, presque sur un ton d'excuse.
Le patient G17 est allongé sur le lit, immobile. Son visage est face au mur. Jack a une brève pensée pour Ben, de l'autre côté de la porte blanche.
"Tu m'entends, Harry.", dit-il encore. "Oui, je crois que tu m'entends."
Jack s'assoit. Par terre, en tailleur - il n'y a pas de chaise.
"J'aimerais que tu me réponde. Que tu me dises quelque chose, n'importe quoi. Dis-moi juste que tu m'entends, quelle est ta couleur préférée ou le prénom de ta mère. Il parait que le plus dur, c'est de commencer ; je crois que quand tu auras dit le premier mot, le second sera plus facile."
Il s'approche un peu du lit blanc. Pourquoi tout est-il si blanc ici ? Il y a de quoi vous faire oublier votre couleur préférée, il y a de quoi oublier toutes les couleurs.
"Mon frère, Ben, il pense que tu as perdu ton âme, Harry."
Il se penche un peu plus près. Son nez n'est plus qu'à quelques centimètres de l'arrière du crâne du garçon G17.
"Je pense qu'il se trompe. Je ne crois pas qu'on puisse perdre son âme."
Le silence s'établit pendant une seconde. Une seconde infinie, durant laquelle le temps s'arrête. Puis, un murmure, comme un craquement sur un vieux disque vinyle, le fait repartir.
"Si, on peut."
Jack a un mouvement de recul, stupéfait. Il ne sait pas attendu à ce qu'il parle. Pire, il ne s'était pas attendu à ce qu'il ait une voix. Une voix creuse, vide, mais une voix qui n'était pas le ronflement caverneux d'un monstre de film d'horreur ou le hurlement d'un loup.
Une voix humaine.
"Tu crois qu'on peut, toi ?", demande Jack dans un murmure.
"Les détraqueurs."
"Les quoi ?"
Un léger frémissement parcourt les épaules du cas G17.
"Il vous la prennent. Quand ils peuvent s'approcher d'assez près, ils viennent vous la prendre."
"Et tu crois qu'ils ont pris la tienne ?"
Un mouvement parcourt de nouveau le corps du garçon. Les muscles se contractent les uns après les autres, la ligne des épaules bascule.
Il bouge.
Jack croise un regard où se mêlent le vert et le noir.
"Je crois qu'ils auraient du."
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Les derniers jours.
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"Comment crois-tu que tout se terminera ?"
A l'aube du troisième jour, il frôle d'un pas hésitant la lisière de la forêt. Elle est près de lui, pour une fois. D'habitude, elle ne vient pas par ici.
Parce qu'ils ne sont pas du même monde.
Il ignore la question. Elle fait ça aussi, parfois ; alors elle ne s'en formalise pas.
« Mon ami Ron pense qu'il faut qu'on se batte. »
« Se battre »
Elle ouvre de grands yeux. Il attrape sa main, l'attire plus près, pour respirer son parfum.
« Contre Voldemort. »
« Qui est Voldemort ? »
« Il se passe des choses, ici. Des mauvaises choses. Ce n'est pas le meilleur monde, tu sais ? Tu aurais du rester dans le tien. »
Alors, elle sourit. Et un part de lui se dit que finalement, c'est vraiment mieux quand elle se trompe de monde.
« Peut-être que je ne l'aime pas beaucoup, mon monde ? »
Il rend le sourire et s'écarte un peu, tirant sur sa main pour l'attirer sous le couvert des arbres. Il tend le bras vers la colline.
« Le château, tu le vois ? Peut-être qu'ils ont raison, finalement, peut-être que ça vaut vraiment le coup, de se battre. »
Elle regarde la colline, dans la direction de son bras, mais son regard se fixe un peu trop haut, fouillant le ciel clair.
« Tu le vois, notre château ? »
Elle rit, serre sa main, plus fort.
« Non, tu sais bien. »
Elle se rapproche, ses lèvres contre sa joue.
« Tu le sais bien, que je ne vois pas les choses comme toi. »
Quelque chose à voir avec l'autre monde, sûrement. Celui qui lui appartient à elle. Elle ferme les yeux.
« Raconte-moi, comme tu vois, Harry. »
Il regarde la colline, le château et le ciel. Puis il la voit, elle. Elle est beaucoup plus jolie. Finalement, ça n'aurais pas tellement d'importance, si tout le reste devait s'effacer.
« Plus tard. », souffle-t-il.
Mais elle n'ouvre pas les yeux. Alors il ferme les siens. Puis il se penche sur son visage.
Comment crois-tu que tout se terminera ?o
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La citadelle.
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Tic-tac Jack…
Il secoue la tête pour chasser la voix de sa mère.
Jack fait souvent se rêve. Le rêve du manège. Il ne voit rien autours de lui, les paysages sont brouillés par la vitesse. Il ne voit que le manège. Le manège tourne et pourtant Jack reste immobile.
Immobile pour toujours.
Le garçon devant lui porte un pull bleu. Jack ne voit que son dos mais il sait qu'il y a un petit cheval noir brodé sur la poitrine. C'était le pull favoris de son frère Ben.
Le garçon devant lui est perché sur un cheval rouge, plus grand que celui de Jack. Le soleil fit briller ses cheveux clairs.
Le garçon devant lui se retourne, au bout d'un long moment. Sa silhouette familière pivote lentement, et Jack frémit d'impatience.
Et le visage de Ben apparaît finalement devant lui. Des mèches de cheveux blonds qui retombent sur des yeux bleus et quelques tâches de rousseurs. Il tend la main vers lui.
Mais il ne l'atteint jamais. Le bout de ses doigts effleure parfois la manche du pull bleu, et il ressent un soupçon de chaleur. Il se penche en avant, cherche à atteindre sa peau, le contact réconfortant de sa paume. Parce qu'il sait déjà comment le rêve se termine.
Jamais leur mains ne se touchent ; plus jamais.
Ben n'est plus sur le manège, quand le tour se termine.
Il dort.
Le garçon G17, il dort.
Ou peut-être pas. Mais ses yeux sont clos, et tout est différent.
Parce que ce sont ses yeux. Ses yeux qui voient ce qu'il ne faudrait pas voir. Ses yeux qui sont comme les portes du soir.
Qu'est ce qu'il voit quand il dort ?
Jack ressent soudain l'envie absurde de s'endormir lui aussi. De voir et de comprendre.
Les portes du soir.
Elles lui ont toujours fichu la trouille, mais peut-être qu'il les a déjà franchies, finalement.
C'est ici, l'autre monde.
Par terre, près de la porte, il y a la feuille blanche et le crayon pour les fous. Ceux qu'il lui a donnés plus tôt.
Sauf que la feuille n'est plus blanche.
Elle a été souillée, touchée par les ténèbres repoussantes de l'autre monde. Salie de l'intérieur, frappée au cœur, comme Jack sur son manège.
Elle porte le cri du garçon G17, en petites lettres noires, en caractères aveugles.
« Ils avaient dit qu'ils seraient là. »
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La fin.
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A la fin les portes sont là.
C'est ce qu'ils se disent. Les portes du paradis, contre lesquelles les petits garçons cognent, mais qui ne s'ouvrent jamais.
Elles ne s'ouvrent pas quand on a les poings rouges.
Le vent hurle derrière lui. Il entend leurs cris. Ils devaient être là, là pour l'accueillir, le porter en héros. Le vent enfle, se nourrissant de leur douleur et balayant la plaine sale.
Ils devaient être là, mais il n'y a personne.
Juste lui dans le soleil rouge.
Juste lui et les portes closes.
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