Quand le trio était arrivé au manoir, emmené par Scabior, il avait tout de suite su que c'était elle. Certes, elle paraissait affaiblie et fatiguée, et semblait bien plus mince qu'en sixième année, mais il savait que c'était elle. Hermione Granger.
C'était une sang-de-bourbe. Une née-moldue, élevée hors du monde magique. Plus qu'un fossé, un gouffre la séparait de Draco Malfoy, le plus sang-pur de tous les sang-purs. Pourtant, malgré ces différences, il avait tout de suite compris qu'elle était différente. Au fil des année, elle avait prouvée au monde magique qu'elle était quelque chose. Qu'elle avait quelque chose que les autres ne pouvait même pas comprendre : l'intelligence. Elle n'était pas la plus belle, pas forcément la plus drôle non plus, mais elle était bien la plus intelligente sorcière de son âge.
Le respect qu'il avait développé pour elle, depuis la première année, s'était mué en un amour impossible. Il en était conscient que jamais, au grand jamais, il ne pourrait l'approcher. Premièrement, parce qu'il l'avait plutôt mal traitée, quand elle était à Poudlard avec lui. Certes, il n'aurait pas pu faire autrement sans éveiller les soupçons, mais ça, elle ne le savait pas. Et puis, au-delà même de leur statut, elle était trop différente de lui. Elle n'avait pas peur de se battre pour ses convictions, tandis que lui, lâche qu'il était, il obéissait, par peur des représailles. Elle était prête à se démener pour aider les autres, et lui, les autres, il s'en fichait. La seule chose qui comptait vraiment, c'était elle
Hermione Granger, insupportable miss-je-sais-tout, jeune femme aux cheveux fous, fière de ses valeurs, brave comme il n'y en avait pas d'autre, toujours prête à se sacrifier pour autrui. Cependant, avant tout cela, elle était celle qu'il avait admirée, qu'il aimait, et celle pour qui il avait tout risqué. Pour elle.
Elle, elle avait tout de suite reconnu l'endroit où elle était arrivée. De toutes manières, les familles magiques aussi aisées, il n'y en avait pas cent. Alors, un manoir aussi imposant, et aussi m'as-tu-vu, ça ne pouvait être que celui des Malfoys.
Ces gens-là, les Malfoys, étaient très différents d'elle. C'était une des familles les plus puissantes, la noblesse du monde magique. Elle, elle était fille de dentistes, certes, bien payés, mais ça restait la classe moyenne./p
Elle était née-moldue, eux, c'était des sangs-purs. Et ils avaient bien pris garde à lui rappeler cette différence. Elle repensa alors à la manière dont Lucius Malfoy l'abordait, à chaque fois qu'il se rencontraient. Enfin, l'abordait, c'était plus des regards froids, méprisants, et teintés d'un dégoût qui la surprenait à chaque fois. Narcissa Malfoy, sa femme, elle ne la connaissait pas trop. Elle savait ce que tout le monde savait, c'est à dire les potins exposés dans les magazines. Si, elle savait que cette femme était une Black de naissance. Sa sœur, Bellatrix, avait héritée de la folie qui caractérisait cette autre grande famille magique.
Tous les deux avaient eu un fils, un seul et unique fils. Draco Malfoy, grand blond aux yeux d'acier. Elle connaissait ce regard, elle l'avait de trop nombreuses fois croisées, avant que les insultes ne sortent de son infâme bouche. Cependant, il avait son âge. Ils avaient été à Poudlard ensemble. Ils se connaissaient, pas de la meilleure manière qui soit, mais tout de même.
Et dans ce sens, elle priait. Elle savait que Draco Malfoy, l'unique héritier de cette maison, n'était pas comme les autres. Elle l'avait méprisé pendant des années, avant de comprendre que, peut-être, Draco avait du cœur. Enfin, ce n'était qu'un espoir un peu fou, elle qui voyait le bien en tout le monde, mais cet espoir valait la peine de prier. De toutes façons, il n'y avait pas grand choses d'autres qu'elle aurait pu faire, à cette instant. Harry était défiguré, le manoir était probablement très protégé, et elle était certaine que transplaner était impossible. De même, elle savait qu'aucun des trois ne parlerai. Ainsi, sous haute surveillance, il ne servait à rien de tenter quoi que ce soit. Il fallait attendre d'avoir plus d'informations avant de les analyser et de réfléchir à un plan./p
