Salut ! Je sais que ça faisait un bail, mais j'ai enfin un peu de temps libre et des idées en trop dans ma tête, qui ont besoin de sortir sous la forme de fanfic.
Une version plus vieille de cette fic a été publiée autrefois, avant d'être abandonnée, car l'histoire était alors trop floue et incomplète dans ma tête. Je ne savais pas où j'allais avec cette histoire. Aujourd'hui, je sais enfin quoi écrire. J'espère sincèrement que vous aimerez.
Bonne lecture !
Disclaimer : L'univers de FF7 ne m'appartient pas, tout est à Square Enix. Mais Amy et les terriens cités dans l'histoire sont issus de mon imagination.
Un réveil douloureux
La dernière journée que j'ai vécue en tant que simple terrienne a commencé comme n'importe quel autre lundi de juin dans le Maine. Bon, bien sûr, toutes sortes de signes annonçaient l'effondrement imminent de mon univers familier, mais je n'ai pas su les reconnaître avant qu'il soit trop tard.
Déjà, je m'étais réveillée avec la sensation d'étouffer… littéralement ! Comme si quelqu'un m'avait tirée de mon lit pendant que je dormais, et m'avait transportée jusque dans la salle de bains, puis déposée dans la baignoire remplie d'eau.
Pourtant, non, j'étais dans mon lit, et ma chambre était comme d'habitude (dans le désordre, quoi !).
Pourtant, j'avais l'impression d'avoir les poumons remplis d'eau. C'était horrible. Que m'arrivait-il ? Je me mis à tousser sans m'arrêter. Ma poitrine me faisait mal.
Malgré la toux, je parvins à quitter le lit et marcher jusqu'à la salle de bain, pour m'appuyer des deux mains contre le lavabo.
J'avais beau cracher mes poumons dans la douleur, tant cela monopolisait les muscles de ma poitrine, je fus soulagée de ne pas voir du sang ni du vomi maculer le marbre. Je ne faisais que… tousser ! Mais c'était douloureux et compulsif, comme si on m'avait jeté un sortilège vaudou et décidé de me tuer par noyade.
Finalement, au bout de cinq minutes, cela s'arrêta. Soulagée, je me laissai tomber en avant. Ma tête se posa avec soulagement contre le métal froid du robinet. J'étais fatiguée, j'avais mal au dos et mon sternum souffrait à chaque respiration, tant j'avais toussé.
Qu'est-ce qui m'arrive ? me demandai-je, inquiète.
Je levai la tête vers le miroir. J'avais la même tête que lorsque je sortais du lit : horrible ! Des cheveux auburn emmêlés, le visage froissé parce que ma tête avait encore glissé de l'oreiller pour venir se poser sur les draps… Est-ce que je couvais une maladie ? Une pneumonie ? Ou bien un virus dérivé de la grippe… Non, ça n'avait pas de sens ! À part de méchants gros rhumes et la varicelle, je n'avais jamais contracté aucune maladie particulière. En plus, ma mère était médecin. Elle veillait à ce que je sois à jour dans mes vaccins.
Je jetai un coup d'œil à mon réveil en retournant dans ma chambre : 5 heures et demie du matin. Bon ! Au moins, je ne serais pas en retard au lycée, aujourd'hui. Et j'aurais le temps de me faire belle.
Continue de rêver, ma pauvre Amy ! me dis-je avec ironie.
Ma mère me disait toujours que j'étais la plus jolie, mais quoi de plus étonnant, de la part d'une mère ? J'avais hérité de ses yeux bleu clair, mais ma chevelure auburn était un mélange de la sienne, brune, et de celle de mon père, roux.
À seize ans, j'avais espéré que j'aurais plus l'air d'une jolie jeune femme, mais non. J'avais bien quelques courbes, mais pas très prononcées. Mon corps n'était ni trop petit ni trop grand. Je n'étais pas non plus trop grosse ou trop maigre, j'étais… quelconque !
Une fois propre et habillée, je vérifiai le contenu de mon sac : toutes mes affaires y étaient. Cool !
Je me dirigeai vers mon bureau et allumai mon ordinateur. J'ouvris ma boîte mail et fus aussitôt assaillie par des messages de pubs pour des sociétés écolos.
J'avais beau trouver ça normal et un peu barbant, je devais reconnaître que la quantité croissante de ces mails, sans parler des pubs et des avertissements écologiques partout sur le web, avait quelque chose d'un peu… inquiétant. Pas seulement ça, d'ailleurs.
À la télé aussi, on passait de plus en plus de reportages sur les phénomènes météorologiques qui frappaient le monde. Séismes en Afrique et en Nouvelle-Zélande, tsunamis aux Bahamas, à Hawaï, au Japon et sur les côtes de l'Asie. Quant au Tennessee, il avait été dévasté par une série de tornades, chacune ayant frappé chaque jour du mois de mai, jusqu'à ce qu'il ne reste rien du pays ! Après ça, les tempêtes s'étaient multipliées tout autour, dans d'autres états voisins tout autour, comme si les tornades du Tennessee avaient fait des petits qu'elles avaient relâchés dans la nature avant de disparaître. Le phénomène avait cessé il y a trois jours seulement, après avoir décimé la Pennsylvanie, le Kentucky, l'Iowa, le Mississippi et l'Arkansas. J'étais triste pour les gens qui vivaient là-bas, mais je ne pouvais nier le fait que j'étais soulagée que ça se soit enfin arrêté. J'avais eu peur que les tornades touchent le Maine, et plus particulièrement notre maison ! Peut-être que mère Nature s'était enfin calmée…
Finalement, j'en eus assez. Je lâchai la souris et me levai en silence pour descendre à la cuisine.
Tout le monde dormait encore, mais si je me faisais un petit-déjeuner, l'odeur du pain grillé parviendrait à ma mère et elle se lèverait.
Quant à mon père… il devait sûrement être à la cave, à bosser sur une de ses inventions.
Pourtant, curieusement, je n'entendais aucun bruit. Pas de scie ni de coup de marteau. Avait-il décidé d'aller dormir ? Impossible ! Cela faisait des années qu'il passait sa vie entre la cave et son labo à l'université, où il enseignait la physique.
Car oui, mon père était un brillant savant. Encore que non, savant n'était pas le bon mot, ou plutôt l'unique mot pouvant le qualifier. Il avait commencé par des études en psychologie, avant de se diriger vers la physique quantique et l'ingénierie. Il avait des diplômes dans chacune de ces matières, et même d'autres comme la physique moléculaire et la biologie. Sérieux, il ne pouvait pas se contenter d'être brillant dans un seul domaine ? Être la fille d'Einstein n'est pas pénible en soi, mais… le truc, c'était qu'il était absent de ma vie. Il oubliait souvent mon anniversaire, et n'était présent à aucune fête, que ce soit Noël, le Nouvel An ou Pâques… Nada !
Bizarrement, ma mère ne semblait pas s'en offusquer. Elle était consciente de ma souffrance, enfin de celle que j'éprouvais quand j'étais enfant, surtout quand il avait raté mes spectacles de danse ou mes remises de diplômes. Mais elle ne lui reprochait jamais rien, au contraire, elle le soutenait ! Elle lui apportait ses repas quand il en avait besoin, faisait sa lessive pour lui, parfois même elle allait la cave l'aider dans ses mystérieuses expériences.
Mais moi, j'ignorais sur quoi il travaillait. Quand j'étais plus jeune, je lui avais demandé. Il m'avait répondu par des phrases évasives.
« Sur quelque chose qui va changer l'avenir de l'humanité. »
« C'est pour sauver la Terre, tant qu'il est encore temps. »
Ces phrases m'avaient toujours surprise et effrayée. J'avais ri au début, en pensant qu'il plaisantait, mais j'avais vite compris à son air blasé qu'il était sérieux. Apparemment, il s'était fixé le but de sauver le monde.
Peut-être qu'il a raison… quand on voit les catastrophes naturelles qui nous tombent dessus en ce moment, pensai-je.
Mais alors, sur quoi travaillait-il au juste ? Un appareil pouvant contrôler le climat ? Un système anti-tsunami pouvant réguler les marées ? Ou une espèce de missile qu'on enverrait au cœur de la Terre pour stopper les séismes ? Houlà, je regardais trop de films de science-fiction, moi !
Aujourd'hui, j'en avais assez. Je voulais savoir ce qu'il en était. Après tout, je m'étais levée tôt et je n'avais rien à faire de mon temps libre en attendant que Lizzie, ma meilleure amie, vienne me chercher en voiture.
Alors, je posai mon sac et sortis par la porte arrière de la cuisine.
Je traversai le jardin et arrivai face à la trappe donnant accès à la cave. Elle était fermée par un cadenas à code, mais j'en connaissais la combinaison, ma mère me l'avait donnée pour les soirs où elle était absente, où je devais moi-même descendre livrer le dîner à papa.
J'ouvris l'un des battants de la trappe et descendis les marches. La lumière n'était pas allumée, mais je trouvai facilement le cordon de l'ampoule et tirai dessus, éclairant la pièce.
C'était un véritable bric-à-brac de bricoleur : tables couvertes d'outils en tous genres tels que fer à souder, ampoules, fils, circuits électroniques, tôles en métal. Il y avait quatre ordinateurs installés contre le mur de droite, avec des images montrant des paraboles ou des données scientifiques inconnues. Le mur de droite affichait des planches anatomiques, plus particulièrement du cerveau humain. Tiens, c'était curieux. Son projet concernait le cerveau ? Peut-être un remède contre la maladie d'Alzheimer… Mais alors, pourquoi tous ces outils et pas de matériel de chimiste ?
Un objet dans le fond à droite de la pièce attira mon attention : on aurait dit un caisson, posé sur une table. Grand, entièrement en verre, assez pour contenir un humain adulte, il présentait des tiges de métal à une extrémité, avec des aiguilles de seringue. Cela me fit frissonner de peur. Je détestais les aiguilles !
Je n'eus pas le temps de poursuivre mon examen, car la porte de la cave s'ouvrit et mon père entra. Oh non ! Il ne me pardonnerait pas d'être venue ici, il avait horreur qu'on fouille son laboratoire personnel !
Je me cachai sous la table.
« Je vous assure que ce projet en vaut la peine, Mr Rutledge », dit mon père.
« J'en doute, professeur Williams. En quoi nous aiderait-il à la colonisation spatiale ? » dit une deuxième voix, celle d'un homme.
Mon père avait un visiteur ! Et un client pour vendre son projet, apparemment.
Aïe, si je me faisais coincer, ça allait vraiment barder. Je risquais de saboter la vente.
« Mon caisson peut servir à l'hibernation, mais aussi à collecter les données biologiques des habitants de l'autre monde, pour les transmettre aux nôtres. Vous imaginez ? Aucun risque qu'un terrien tombe malade à cause d'un virus présent sur Gaïa ! Nous serions immunisés, mais aussi plus forts, plus rapides, plus… »
« Ce n'est pas moi qu'il faut convaincre, professeur, mais le Noé. C'est lui qui décide. Je sais que vous voulez partir là-bas. »
Il y eut un moment de silence, avant que la voix de mon père résonne, plus grave.
« Ce que je veux avant tout, c'est que ma famille parte là-bas. Ils y seront plus en sécurité qu'ici. »
« Je sais, je sais ! Nous sommes tous touchés par les catastrophes naturelles. J'ai reçu les dernières nouvelles hier : un raz-de-marée a carrément fait lever la Tamise et la Seine, les ponts de Londres et Paris ont été détruits, et toutes les villes côtières de la planète ont été rasées de la carte. Les médias n'ont transmis qu'une partie des infos pour ne pas provoquer une panique générale, mais les pertes humaines sont bien là. »
Je ne pus retenir un hoquet de stupeur, et plaquai la main sur ma bouche avec horreur.
Quoi ?!
C'était donc aussi grave que ça ?! Je ne pouvais y croire.
« Pourquoi ne pas communiquer aux infos la découverte de cet autre monde ? Cela donnerait de l'espoir aux survivants », dit mon père.
« Oui, mais ça enclencherait une frénésie. Tout le monde voudrait se dépêcher de quitter la Terre pour y aller ! Sauf que pour l'instant, la colonisation en est au stade expérimental. Nous n'en savons pas assez sur cet autre monde. »
« Mais mon caisson pourrait changer tout ça, Mr Rutledge ! Vous l'avez dit vous-même dans vos rapports : les terriens sur Gaïa ont du mal à s'adapter, ce monde est trop différent du nôtre. »
« Oui… »
Leurs voix s'éloignèrent, puis disparurent quand la porte claqua. Ils étaient sortis !
Mais j'étais trop sous le choc pour réagir. Je ne comprenais pas.
Un autre monde ? Gaïa ? Un caisson pour transmettre des données biologiques d'un corps à l'autre ? Ça relevait trop de la science-fiction. Et papa qui voulait que maman et moi partions là-bas pour échapper aux cataclysmes…
Non, non, j'ai dû mal comprendre ! Il doit y avoir autre chose, ce doit être plus compliqué que ça.
C'est vrai, après tout, j'avais surpris une conversation sans bien connaître le contexte. Qui était ce Rutledge, d'abord ? Un autre scientifique ? Un richissime mécène ? Ou bien un politicien ? Et ce Noé… Qui était-ce ?
Bon, inutile de s'emballer. Un coup de klaxon résonna au-dehors. Lizzie ! Il était l'heure d'aller en cours.
Rassurée de retrouver un peu de normalité, je me levai et sortis en hâte de la cave. Je filai à la cuisine récupérer mon sac puis courus dehors.
Ma meilleure amie adorait sa vieille camionnette orange, qu'elle avait récupérée au garage de son père. Il était garagiste, il l'avait récupérée d'un client mécontent de son véhicule, qui avait préféré le troquer contre une belle Land Rover. Lizzie avait alors pu récupérer le véhicule pour elle. Son père l'avait aidée à la réparer, mais pas à la repeindre. J'avais aidé mon amie pour ça, mais malgré nos coups de peinture plus que généreux, elle avait des traces de rouille sur le capot et le flanc gauche.
« Alors, prête pour une nouvelle journée en enfer ? » dit Lizzie en démarrant.
« Comme toujours ! » dis-je avec un soupir fatigué.
Mon amie me regarda brièvement avant de reporter son attention sur la route.
Une fois de plus, j'admirais Lizzie : elle avait tout pour plaire. Une belle chevelure blonde et lisse, un beau visage à la peau blanche et sans défaut, des fringues top tendance et surtout, une attitude décontractée, sûre d'elle. Cette fille était tout ce que je rêvais d'être, moi qui étais d'un naturel trop timide, effacé, hyper-sensible…
« Tu vas bien ? Tu es toute pâle. »
« Réveil douloureux… je crois que je couve une pneumonie ou un truc dans le genre », dis-je en portant la main à mon cœur.
« Houla, attention, alors ! Je ne veux pas être contaminée puis faire fuir les garçons. Reste loin de moi. »
« Ça va, Lizzie, j'ai juste toussé un peu ! Je n'ai pas de fièvre ni de problèmes d'estomac. Relax. J'ai peut-être juste avalé de travers avant de me réveiller… »
Mais je savais que c'était faux. On ne tousse pas comme ça pendant plus de cinq minutes, juste parce qu'on a avalé sa salive de travers. Ça cachait autre chose…
« Si tu le dis ! En tous cas, aujourd'hui, on verra… »
Elle ne put terminer sa phrase, car soudain, un klaxon puissant retentit devant elle, suivi d'un crissement de pneus.
Je tournai la tête et eus juste le temps d'apercevoir, devant nous, un camion qui fonçait droit sur le véhicule. J'agrippai en réflexe le tableau de bord et ouvris la bouche pour crier, quand ce fut la collision.
Les cris de Lizzie mêlés aux miens, le bruit de la tôle se broyant sous l'impact, les vitres explosant en morceaux qui fendirent l'air, la vibration violente et intense du choc qui se répercuta à travers le véhicule et me frappa de plein fouet… puis je perdis connaissance.
Voilà le premier chapitre ! Des questions ? À votre avis, à quoi pourrait vraiment servir le caisson pour les terriens, sur Gaïa ?
Dites-moi par review ! Toutes les suggestions sont les bienvenues.
