Bouh ! X'3

Non, c'est décidé, on me verra ici pour encore longtemps ! Bien fait pour vous, na !

Titre : Sweet and Sharp ~ Mille Promesses

Auteur : Mellyna Yanou (Oh yeah...)

Fandom : TVXQ! Dong Bang Shin Ki (groupe coréen)

Genre : Alternative Universe, Fantastique, Fantasy, Science Fiction, Angst (le refrain habituel), Shonen ai

Pairing : Euh... tout plein ! Mais ce n'est pas pour autant un OT5... vous comprendrez pourquoi XP

Rating : PG-13

Note : La nouveauté, c'est que je mets enfin des titres ! Vouais, j'ai décidé que je nommerai mes chapitres... chapitres qui seront relativement courts (8 pages Word grand maximum). Je suis désolée si je perds la plupart d'entre vous dans d'explications tarabiscotées dans tous les sens et tirées par les cheveux façon lifting (oui je sais, même pas drôle), mais... c'est la fic qui le veut ;-)

Et un grand merci à ma Thalie adorée, qui s'est chargée de la beta (il y a un an, mais c'est pas grave !! On reprend du service !!).

Bonne lecture !

*~oOo~*

Introduction

Corps et Âme

[Gate To Heaven - Dawn at the Battlefield – Zuru]

*~oOo~*

La rude fraîcheur de l'air le fit frissonner, l'arrachant à la douce somnolence dans laquelle il sombrait peu à peu. Réticent, il entrouvrit les yeux. Il faisait sombre. Très sombre. Le crépuscule avait disparu, la soirée touchait à sa fin, la nuit reprenait ses droits sur cette partie du monde. La porte-fenêtre coulissante était restée entrebâillée, et donnait sur un jardin achromatique et silencieux, figé par le froid d'une nuit de fin d'automne qui s'engouffrait dans la chambre.

Un corps délicieusement chaud s'agita doucement tout près, pour se coller à lui, soufflant sa chaleur au creux de son cou. Un autre frisson le parcourut aussitôt, de bien-être. Il referma les yeux, oubliant la fenêtre ouverte et le froid, ne gardant à l'esprit que l'exquise chaleur qui régnait sous les draps. Un bras enlaça tendrement sa taille, le rapprochant de la personne. Instinctivement, il se lova contre lui, quémandant un peu plus de cette quiétude qui lui faisait douloureusement défaut. Il ne lui fallut que quelques instants pour dériver dans la somnolence, et enfin plonger dans un sommeil profond.

A côté, fondu en lui, il attendit un moment, s'assurant que l'autre s'était endormi sans risquer de se réveiller au moindre froissement. Lentement, il se retira de leur étreinte et glissa hors de la couche. Sans un regard pour son amant, il récupéra ses effets, enfilant rapidement vêtements et accessoires, pour finalement s'agenouiller prudemment à ses côtés. Il le considéra un instant, inclinant la tête, ses cheveux de jais glissant avec légèreté sur sa peau diaphane. Puis il se pencha, effleurant son cou, la ligne de son menton, pour finalement s'emparer doucement de ses lèvres.

Il se redressa et tourna les talons. Il se dirigea en silence vers la porte-fenêtre et se faufila à travers l'ouverture. Le froid l'accueillit à la sortie, lui faisant presque regretter la douce atmosphère qu'il quittait. Avec des trésors de précaution, il fit coulisser le cadre en bois sur ses rails et referma la porte. Il fit courir ses doigts blancs sur lignes creusées dans le matériau couleur miel, puis s'en alla d'un pas mesuré, décidé.

Ses semelles de cuir frottaient, crissant légèrement, contre le gravier grossier de la cours qui encerclait le complexe des bâtiments appartenant à l'Armée. La proximité de milliers de soldats, d'officiers plus ou moins gradés, plus ou moins ennemis, ne lui inspirait aucune crainte ni angoisse. Se fondant parmi les ombres, il fut invisible aux regards entraînés et perçants de la Garde. Il parcourut quelques mètres après avoir dépassé l'arche qui servait d'entrée à la caserne, puis il eut un coup d'oeil curieux derrière lui.

Dans cette nuit frissonnante, ornée d'un fin croissant de lune jaune et pâle, le complexe paraissait endormi pour des siècles et des siècles, insouciant de la brûlante fièvre qui s'emparerait de tous ses occupants lorsque le soleil annoncerait son retour. Et avec lui, viendraient les réponses à toutes les questions qui furent à l'ordre de la réunion entre généraux et aides de camps. Il y aurait des morts, le doute n'était plus permis. Il y aurait une victoire et une défaite. Mais l'on saurait enfin qui se tuerait sur le champ de bataille, qui vaincrait le perdant. Peu d'entre eux pourraient s'en rendre compte s'ils se tenaient à sa place… une écrasante chape de plomb s'appuyait sur les toits de la caserne.

Il fit volte-face, s'empressant de reprendre sa route.

Si à ce moment, le doute subsistait sur l'issue de l'affrontement du lendemain, il était sûr d'une chose. Un sourire étira ses lèvres fines.

Il le tuerait avant que les cors d'argent ne sonnent la victoire.

*~oOo~*

Cinq mille hommes sur la plaine basaltique.

Six mille âmes sur les flancs de l'immense colline.

L'issue de la bataille ne faisait plus aucun doute. Pourtant les traits crispés des généraux lui laissaient un goût amer au fond de la gorge. Amer et métallique. Pourquoi n'affichaient-ils pas d'air proprement réjoui et assuré, alors que leurs effectifs s'élevaient bien au-dessus de ceux qu'ils cernaient ? S'ils craignaient quelque chose, en fins stratèges qu'ils se vantaient d'être, ils ne laisseraient jamais leurs soldats le déceler. Le moral des troupes. Il paraissait inutile tant ils semblaient condamnés.

Que se passaient-ils chez l'ennemi pour que tout ce qui était évident, fût laissé entre les mains et la volonté des puissances divines et belliqueuses ?

Mais il n'était plus question de faire demi-tour… il s'agissait bien de la seule chose qui allait de soi, ce jour-ci. Il resserra sa prise sur la hampe de la lance, la pointe brillant sous le soleil. Le flanc de la colline étincelait par cette mer de métal luisant sous les rayons blancs de l'astre. Tout juste éclatante pour un jour de funérailles.

Devant eux, flottait l'étendard aux armes de la nation, encadré des lauriers de la Souveraineté et de la balance de l'Equité. Autant de symboles qui se noieraient dans le sang, ensevelis sous les corps déchiquetés et mutilés des perdants. Aux yeux de leurs adversaires, ils semblaient bien ridicules ainsi. Peu importait, sauf l'honneur. Lequel ? Celui de la nation. Idioties. La nation se contentait de rester cloîtrée derrière ses hauts murs blancs et austères, se complaisant dans le luxe et la débauche. Elle n'en avait que faire de six mille corps sacrifiés.

Un ordre crié.

Un frisson d'anticipation secoua la colline d'un même élan. Le métal aiguisé des armes percuta celui poli des boucliers, rythmant la maxime de la circonstance que l'on chuchota avec ferveur et espoir. Ses lèvres restèrent closes, il se contenta de fixer le carré de tissu flottant.

Un ordre crié.

Les lances se dressèrent, pointe au ciel.

Un ordre crié.

Les boucliers s'immobilisèrent, en gardiens de corps.

Le drapeau disparut.

Au loin, plus bas, la mer sombre s'était mise en marche… d'abord lentement, puis de plus en plus rapide. Les troupes se mirent aussi en mouvement, accélérant la cadence à chaque pas bruyant et sourd, martelant la roche noire brillante du paysage volcanique et soufré.

Ils courraient à présent… courraient vers l'ennemi. Vers le destin. Vers leur mort. La distance qui les séparait ne se comptait plus qu'en une centaine de coudées. Les cris de guerre couvraient difficilement la rumeur grondante, vrombissante des deux mers d'hostilité.

Lorsque les deux fronts se submergèrent, on goûta au choc des Titans. Les premières lignes volèrent en éclats dans une pluie de bois, de métal, de chair et de sang. La course prit brutalement fin. Les flots se mêlèrent les uns aux autres se teintant de carmin. Les armes s'entrechoquaient, crissant dans l'air, blessant l'ouïe et l'âme. Le basalte soufré qu'ils foulaient dans l'affrontement, se soulevait, étouffait, empoisonnait toux ceux dont le visage n'était pas couvert.

Il suffoquait. Il évita de justesse une lame au fil dur et luisant. Il brandit son arme et balaya l'air autour de lui. Un de moins. Sa poitrine brûlait, ses poumons semblaient être la proie de flammes acides et nauséabondes. Il observa l'ennemi… le visage soigneusement protégé d'un tissu. Ils étaient tous condamnés. Certains souffraient tant qu'ils se jetaient sur les lames adverses, armure retirée, ne souhaitant qu'une seule chose… que la torture prenne fin.

Sa vue vacilla en même temps que son corps. Il ne pouvait affirmer s'il parvenait encore à respirer ou si ses poumons s'étaient désagrégés. Il ne vit pas la lame fine, subtilement et élégamment courbée, se frayer un chemin dans la foule, à sa recherche.

La douleur le coupa, le pliant en deux, l'affaissant sur ses genoux. Il s'effondra sur le sol noir, incapable de garder ses doigts crispés sur la hampe poisseuse de sang. La lance tomba plus loin, droite, intacte. Lui, mordit la poussière empoisonnée de cette terre maudite.

Ce fut presque avec soulagement et gratitude qu'il accueillit le noir venu le submerger.

*~oOo~*

Douleur. Brûlure. Douleur. Brûlure.

Il ne savait dans quel ordre… peut-être bien tout à la fois. Cela le déchirait, l'étouffait.

Il ne faisait plus noir. Non. Le paysage avait prit des teintes bleues et orangées, veinées de rouge. Rouge sang. Rouge carmin. Comme ce qui s'échappait de lui malgré sa main pressée sur la plaie béante qui lui barrait l'abdomen. Elle ne paraissait pas suffisante pour lui faire traverser définitivement ce Lac au-delà duquel se trouvait… que pouvait-on bien y trouver ?

Il toussa. Il roula sur le dos, et fit face au ciel clair aux couleurs déclinantes. Il percevait vaguement ce qui l'entourait. Des voix. Des crissements. Des chocs. Des cris. Ce n'était pas encore fini… mais ça ne tarderait pas à l'être. Il tourna la tête sur le côté, tout de même curieux.

Il le vit… couvert de métal et drapé de soie sombre. Il le reconnut malgré sa protection au visage. Il approchait, résolu, faisant fi de ceux qui voulaient se jeter sur lui et tenter de l'égratigner. Ceux-là étaient occis sans le moindre regard.

Il approchait, venait vers lui. Il était le même que la veille. Ses traits légers, doux, purs. Son regard fixe, un puit insondable. Sa démarche féline, envoûtante… même couvert de sang.

Il se posta à ses côtés, et l'observa un rapide instant. Il retira le tissu sombre qui lui couvrait le nez, et lui sourit. Un si magnifique sourire. Il s'accroupit sans un mot et se pencha. Il caressa doucement ses lèvres, puis les fit siennes… sans violence… jouant affectueusement avec, tendrement. Le priver lentement de son souffle… détourner son attention pour les dernières secondes qu'il lui restait de vie. La main caressant son visage noirci de cendre et de sang, l'autre enlaçant la garde sanglée de cuir, il attendait que l'autre sombrât peu à peu, dériver dans les limbes de l'inconscience.

Il s'écarta. La courte lame trancha l'air, fluide, courbe, silencieuse, avant d'entamer métal, tissu, chair et âme.

Un hoquet de surprise et de douleur mélangées, souleva le corps du jeune homme. Son regard, fixé sur celui qui le surplombait, tressaillit puis se voila. L'autre sentit son souffle mort sur ses lèvres, cendré, soufré, avant qu'il ne retombe sans vie sur la pierre noire. Il se pencha de nouveau, embrassant une ultime fois ces lèvres si tôt glacées et bleues. Il considéra une dernière fois le visage exsangue de sa victime, puis retira son arme du corps. La lame blanche, vierge de toute trace de sang, regagna son fourreau… en attendant la prochaine danse.

Autour de lui, tout avait pris fin. La vie comme la guerre. La clameur, forte, claire et froide des cors d'argent, retentit sur la plaine stérile. Il sourit et se releva, ne se préoccupant plus du jeune homme dont il venait d'ôter la vie. Il avait fait son office. Il lui avait chuchoté qu'il le prendrait corps et âme avant que tout ne se termine. Il lui avait volé son corps la nuit… et aspiré son âme l'instant d'avant.

Il n'avait plus rien à faire dans cette scène de désolation.

Une seule promesse à la fois.

Il y avait tant de batailles de par les mondes, depuis la nuit des Temps. Et il en serait de même pour tous ceux à venir et à découvrir.

Un vent chaud, sec, souleva la poussière volcanique en un furieux tourbillon noir qui se forma autour de l'assassin, dressant un mur opaque, le cachant à la vue du ciel. Il disparut dans l'indifférence générale.

Un monde pour une Promesse ;
Une âme pour un envoûtement ;
Sans Fin.

De si douces paroles murmurées au creux de l'oreille,
Cesseront d'arracher des vies
Que lorsqu'elles ne seront plus considérées comme Vérité.

Le sablier n'est que simplement retourné.
Et tout recommence.
Qui parviendra à le briser ?

*~oOo~*

A suivre…

Petite précision concernant le pairing de ce chapitre... bien que nombreuses sont les possibilités, il s'agit là d'un JaeMin. Tant pis pour les anti-JaeMin XP ce pairing a ses raisons, no panic !

Un avis ? Une suggestion ? Je vous retrouve bientôt !