Keep on breathing
Quand j'essaie d'écrire une fanfiction assez longue, de réfléchir à ce que j'écris, de faire attention au développement de mes personnages, ça donne une charmante petite fanfiction. Elle se situe comme vous le verrez en 1990, juste après la Guerre Sainte. Parce que oui c'est de l'originalité dans le scénario m'voyez.
Chapitre 1 : The Flood
Dimanche 04 mars 1990
Zeus observait depuis l'Olympe. Tous ces humains, ces morts. Ces innocents qui n'avaient rien demandé. Les cadavres. Les blessés. Sans parler de toutes ces âmes qui ne pouvaient trouver le repos. Il poussa un soupir. A coté de lui, Perséphone essuya une larme.
"Père, par pitié, murmura-t-elle. Vous savez que c'est pour l'équilibre du monde.
- Je ne suis pas sûr que cela soit judicieux. Ce n'est pas bon de ramener les morts à la vie, dit Apollon en s'avançant.
- Il suffit, l'interrompit Poseidon en posant la main sur l'épaule de Perséphone. Tu n'as rien fait dans cette guerre alors tu ne devrais pas intervenir. Mon frère, ajouta-t-il en regardant Zeus, je soutiens la Dame des Enfers. Et tu sais autant que moi que c'est la bonne solution.
- Ma fille peut être impulsive. Elle pourrait s'en prendre de nouveau à Hadès.
- Alors cessons ce cycle infernal, laissez moi retourner auprès de lui ! supplia Perséphone. Il ne fera rien s'il me retrouve, je le sais ...
- Sans compter que la réincarnation d'Athéna sera en joie de retrouver ses chevaliers et qu'elle agira dans leur intérêt, ajouta le Dieu de la mer.
- Mais pourquoi t'en mêles tu ? s'exclama Héra. Que je saches, ta petite personne non plus n'a aucun intérêt dans cette histoire.
- Mais je compte bien que mes guerriers revivent également ! Ils le méritent, eux aussi ont leur place dans cet équilibre que nous cherchons à recréer.
- Ils n'ont pas été très actifs non plus ..." marmonna Apollon.
S'écartant un instant de Perséphone, Poseïdon croisa les bras pour le toiser et lui adresser un regard menaçant.
"Pour autant que je sache, tu n'as pas bougé un cil et aucun de tes soldats non plus, pendant que mon Kanon se battait aux Enfers de toute sa puissance. Il a certes manipulé des Dieux pour ses ambitions, mais contrairement à ce que tu penses, il mérite sa place dans mon Sanctuaire au moins autant que les petits chevaliers d'Athéna. Laisse donc les grands discuter et retourne entraîner ton armée de jouets."
Perséphone sourit à son oncle puis se retourna vers Zeus. Il hésita, réfléchit un instant aux différents avis et se tourna finalement vers Héra.
"Guide moi. A toi de décider. Prends la bonne décision, pour le bien des hommes, des Dieux et de l'univers."
Poseïdon serra doucement la main de sa nièce qui retenait son souffle. Héra ferma les yeux un instant.
"Ce serait un acte de gentilesse purement gratuite que seuls nous pouvons nous permettre. Comment pourraient-ils jamais nous remercier ?
- Ils ne pourraient pas, répondit Poseïdon. Ils nous seraient à jamais redevables et ce cadeau garantira la paix éternelle. Du moins nous pouvons l'espérer.
- Et bien Perséphone sera la garante de la paix, déclara Héra. Je t'accorde tous tes souhaits. Les guerriers obtiendront une nouvelle vie et une chance de recommencer. A la seule condition que jamais, aux grands jamais, ne recommencent la guerre. Si le moindre spectre ou saint d'Athéna décide de remettre cette paix en question, tu mourras."
Perséphone tomba à genoux pour remercier la déesse. Mais celle ci se tourna vers Poseïdon.
"Quand à toi, tu comprendras que je ne puis t'accorder une vie sur Terre si je l'accorde à Hadès et Perséphone. Je te laisse une journée pour expliquer à ces humains ce que nous avons décidé. Puis tu reviendras. Tu seras l'autre partie du pacte, celle qui doit rester sur l'Olympe."
Poseïdon s'inclina en guise d'acceptation. D'un simple regard, Héra lui avait fait comprendre qu'il n'avait pas le choix.
Lundi 05 mars 1990
Mû ouvrit les yeux dans sa chambre. Ce décor familier lui apparut comme iréel. Il se demanda vaguement comment pouvait-il se retrouver vivant dans cette pièce. Il leva une main, se pinça les bras. A coté, Kiki somnolait sur une chaise. L'armure du Bélier brillait dans un coin. Et ce silence. Il se redressa et grimaça en sentant une douleur dans sa cuisse. Ainsi que dans tous ses muscles.
Soudain, des hurlements de joie dans sa tête.
Milo d'abord, dont le cosmos semblait rayonner. La voix grave d'Aldébaran. La chaleur envahissante d'Aiolia, même la sagesse de Dohko. La main de Kiki s'agita, le distrayant un instant de ces effusions de joie. Il sourit à son jeune apprenti qui cacha un baillement.
"Bonjour maître ! s'écria-t-il avec un grand sourire. Vous êtes enfin réveillé !
- Oui mais ... comment ... comment puis-je ...
- C'est grâce à Perséphone ! Et Héra ! Ils ont redonné la vie à tout le monde. Oh, maître, vous devez rencontrer Poseïdon !
- Doucement Kiki, pitié doucement. J'ai mal à ...
- Mû ? Tout va bien ?"
Dans l'encadrement de la porte se tenait Shion. Mû ouvrit la bouche et oublia de la refermer. Son maître s'approcha et s'assit sur le bord du lit avec un sourire légèrement inquiet.
"Maître Mu vient de se réveiller !" cria Kiki en sortant prévenir les autres.
Shion tourna le regard et son sourire rétrécit.
"Je suis heureux de te revoir.
- Mais ... comment ? marmonna Mû d'une voix tremblante.
- Zeus, Perséphone ou Héra, tout ceci est très confus. Ils nous ont donné une nouvelle chance de vivre. Tout le monde va bien et je crois qu'Athéna parlait d'un traité de paix.
- Maître ... je ..."
Shion s'approcha pour passer une main dans les cheveux de son élève.
"Je sais. Nous en parlerons. Je comprends que tu m'en veuilles. Mais c'est fini Mû ... je ne t'abandonnerai plus."
Il serra les poings quand il l'enlaça et le serra contre lui dans un tremblement. Il entoura son torse de ses bras et respira son odeur si particulière qui lui rappela sa petite enfance.
"Je ne suis plus votre petit élève chétif ... Ce n'est plus la peine de me faire des câlins.
- J'en ai envie. S-S'il te plaît."
Il sourit et à son tour caressa les cheveux de Shion, qui s'était mis à pleurer silencieusement.
Énormément de chevaliers étaient venus vers lui pour le remercier d'avoir sauvé Athéna quand elle était bébé ou s'excuser de l'avoir vu comme un traître. A tous, Ayoros leur avait répondu qu'il n'avait fait que son devoir. Les seules personnes à qui il voulait parler semblaient faire beaucoup d'effort pour l'éviter.
A grand renfort de cris et de mouvements de bras, Milo lui avait expliqué comment Perséphone et Poséïdon avaient agis pour qu'ils aient droit à une nouvelle vie. Aldébaran faisait passer des kilos de feuilletés en s'excusant de la simplicité de ses amuses bouches. Saga se tenait à l'écart, le plus loin possible d'Athéna et de Seiya. Tassé sur un canapé, le groupe de Shion, Dhoko, Mu et Shiryu semblait plongé dans une importante conversation.
Une fois de plus, Shun tourna la tête vers la porte. Hyoga était aux cotés d'Isaak mais Ikki n'était pas paru. Il ne sentait pas son cosmos non plus. Il lui semblait possible que son frère soit déjà réveillé et soit reparti tout seul, mais il espérait vraiment que ce ne fut pas le cas. Il soupira et se laissa choir dans un fauteuil. Le temple d'Athéna était plein à craquer. Les spectres et guerriers de Poseïdon se réveillaient chacun leur tour et à chaque nouvel arrivé, il fallait tout expliquer.
Las, Shun s'attacha les cheveux et se releva dans le but d'aller proposer ses services à Aldébaran, mais il percuta violemment le buste de Shaka. Ils ginrent de concert puis Shun s'écarta.
"Je ... je m'excuse je ...
- Non, enfin, ce n'est rien ... je ... ne t'excuse pas pour cela, marmonna Shaka gêné. ... Tout va bien Shun ?
- Oui enfin ... il manque Ikki.
- Oh, il arrive. Je crains de l'avoir pris à part ce matin pour ..."
Shun partit en courant sans attendre la fin de la phrase et courut aux escaliers. Il croisa Thétis qui montait, accompagné de Sorrente, Rune qui attendait Minos et ne remarqua pas Aphrodite derrière une colonne. Il dévala les marches, sans prêter attention à la lumière dans le temple du Capricorne.
En sortant du temple du Scorpion, il le vit enfin. Il sourit et s'arrêta, observant son aîné monter jusqu'à lui, les mains dans les poches.
"... Salut Chibi ... marmonna-t-il.
- Sérieusement grand frère ?
- ... Je ne sais pas quoi te dire. Tu ... va bien ?
- Parfaitement bien. Et toi ? Tu sais que tout le monde est là haut ? Même Kanon nous honore de sa présence.
- C'est Seiya le héros ...
- Idiot. Nous sommes tous des héros, toi compris. Viens, y a des feuilletés et Marin prépare un gâteau.
- Je n'ai pas envie que tout le monde se jette à mes pieds en me remerciant d'avoir sauvé le monde."
Ikki prit la main que Shun lui tendait et la tira pour le serrer contre lui. Il se blottit contre lui avec un sourire. Finalement l'assemblée pouvait bien attendre cinq minutes.
Si Shun était descendu quelques temples plus bas, il aurait senti l'odeur de tabac qui se dégageait du quatrième temple où DeathMask s'était enfermé.
Posté au premier rang, les mains dans le dos, Eaque sourait. Mais Minos décelait la sincérité dans sa joie. Ce n'était pas un semblant d'amusement ou un étirement de lèvres pour manipuler ses confrères ou ses ennemis. Non, Eaque semblait simplement content d'être vivant. Et Minos savait pourquoi. C'était sans doute grâce à la présence de Dame Perséphone à ses cotés. Il le savait parce que cela le remplissait également de bonheur.
Leur Dame allait reprendre sa place. Leurs Dieux gouverneraient les Enfers comme au temps jadis.
Un sentiment de fierté l'envahit quand Athéna s'agenouilla devant Hadès pour recevoir symboliquement la clé des Enfers. Perséphone applaudit discrètement.
"Un monde de paix, murmura-t-elle.
- Je dirai même harmonie" corrigea-t-il.
A la droite d'Eaque, Rhadamanthe jetait des regards au clan de Poseïdon, où Kanon abordait l'écaille du Dragon des Mers. Minos leva les yeux au ciel.
L'armée des spectres partit le soir même, Hadès et Perséphone en tête. Isaak les avait regardé descendre les marches. Autour de lui, la plupart des chevaliers s'étaient dispercés en petit groupe. Aiolia observait son grand frère qui semblait maintenant plus jeune que lui. Kanon et Saga s'étaient retranchés dans le temple des Gémeaux. La forme astrale de Poseïdon sautillait d'un guerrier à un autre. Quand il s'arrêta devant lui, Isaak s'inclina.
"Ah mon cher petit Isaak ! s'écria le Dieu. Je vais bientôt repartir pour l'Olympe mais avant, j'ai quelque chose à te demander !
- Bien sûr ... Poseïdon-sama.
- Voilà. Je voudrais que tu t'occupes du Sanctuaire sous marin."
Il écarquilla les yeux sous la surprise.
"Mais je ... je ne suis ... ce n'est pas ...
- Tu as de la force, de l'intelligence, tu en es capable. Je place beaucoup d'espoir en toi. Krishna aussi.
- Mais enfin ! balbutiait le général. Et Kanon ?
- Kanon n'est pas fait pour les responsabilités, déclara Poseïdon. Je le sais et tu le sais. Et puis tu serais parfait dans ce rôle."
Isaak se jura d'en parler à Hyoga, ainsi qu'à Camus, puis hocha la tête vigoureusement.
Mardi 06 mars 1990
L'horloge murale indiquait quatre heures et quinze minutes. Camus ôta sa veste et la laissa tomber sur une chaise. De la lumière provenait de la chambre où Hyoga et Isaak s'étaient installés. La porte de l'autre était entre ouverte. Il sourit et s'engoufra à l'intérieur, se dirigea avec la faible luminosité de la lune. A droite du lit, Milo s'était endormi sans retirer ses vêtements. Il songea qu'il avait du l'attendre avant de s'effondrer.
En essayant de ne faire aucun bruit, il s'allongea à coté de lui et observa son visage endormi. Des mèches de cheveux retombaient sur ses yeux. Il se retient de le serrer contre lui, de crainte de le réveiller. Délicatement, il tenta de ramener la couverture sur eux, mais Milo grogna et bougea, avant d'ouvrir les yeux. Il sourit largement en voyant Camus, qui se figea.
"Je ne voulais pas te réveiller.
- Je voulais t'attendre" confirma Milo avant de se tortiller pour venir plus près de lui.
Leurs deux têtes côtes à cotes, Camus observa son amant. Il semblait si serein. Si heureux. Par sa simple présence, il se savait faible. Il voulait se jeter dans ses bras pour qu'il le serre contre lui, qu'il lui dise encore qu'il l'aimait et que désormais tout irait bien. Comme il l'avait fait juste avant avec Mû, il plongea son regard dans le sien.
"Je suis désolé. Pour toutes les souffrances que je t'ai infligé.
- Elles étaient nécessaires. Je l'ai finalement compris, répondit-il. Même si j'ai vraiment eu envie de t'étrangler.
- Milo ..."
Il s'approcha et Camus le prit contre lui, l'enlaça doucement pour passer les mains dans ses cheveux. La tête de Milo reprit la place qui était la sienne, dans le creux entre son épaule et son cou.
"Ne t'endors pas. Hyoga et Isaak t'attendent."
Ses apprentis. Camus le serra plus fort.
"Qu'est ce que je vais bien pouvoir leur dire ?"
Un frottement à la porte. Ils redressèrent la tête. Hyoga entra en premier, mais Isaak était juste derrière lui. Milo s'écarta légèrement.
"Maître ... commença Hyoga. On voulait ... vous dire ...
- On comprend ... ajouta Isaak. Et on ne vous en veut pas. Tout ça c'était ... pour notre bien et pour celui d'Athéna."
La main de Camus tremblait. Les doigts de Milo virent pour la serrer. Ils hésitèrent un instant, puis les deux plus jeunes grimpèrent sur le lit pour se coller à Camus. Milo rit en essayant de reprendre sa place, désormais occupé par Hyoga. Isaak dut se coller dans le dos de son maître pour ne pas tomber et finalement le sommeil les fit sombrer les uns sur les autres.
