Depuis que mon père a donné sa vie pour moi, je n'ai jamais arrêté de combattre.
De me battre pour continuer la bataille commencée par lui.
De me battre pour survivre.
Parce que depuis, je n'ai plus été le même.
Capable de percevoir le mensonge dans les mots, j'étais constamment sollicité pour l'utiliser. Ou toujours en train de l'utiliser.
Possesseur d'un Black Trigger, j'étais toujours en première ligne.
Avec pour seul compagnon Replica, dans se monde de lutte perpétuelle que j'ai toujours connue, je venais de prendre conscience de toute sa rudesse.
Et que je me sentais bien seul.
Alors, pris d'un espoir soudain dans ce monde où le plus fort gagne, mon cœur d'enfant s'était mis à battre plus vite. Il existait peut être un moyen pour faire revenir mon père. Et que ce moyen se trouvait
sur cet autre monde parallèle.
La Terre. Au Japon. Mon père m'en avait très peu parlé, seulement de cette organisation appelée Border.
Et que les frontaliers n'étaient pas les bien venus.
Ni une ni deux, sans penser à ce dernier point, des ailes dans le dos données par l'espérance, je m'étais glissé dans un portail. Je m'étais retrouvé sur une terre nouvelle.
Au fond, je voulais autant me rapprocher de mon père que de faire partir se sombre sentiment de solitude.
Sentiment vite comblé.
J'avais découvert qu'il n'existait aucun moyen de faire revivre les personnes dans les versions noires des Triggers.
J'avais découvert ce qu'était avoir des amis.
Compter sur eux était une autre nouveauté, je ne l'avais jamais vraiment espérer sur l'autre monde.
Pouvoir être guidé par l'esprit de stratège de Mikumo être couvert par les tirs dignes des bombardiers de Chika être soutenus par la collaboration sans faille de toute la branche de la Tamakoma, c'était incroyable.
Un sentiment chaleureux avait allumé comme une douce bougie en moi. Qui ne cessait d'augmenter au fur et à mesure que j'approfondissais les liens avec mon entourage.
Replica avait appelé cette sensation « celle d'être à sa place ».
A ma place dans quoi ?
Dans une famille.
