Disclaimer : The Host appartient à Stephenie Meyer.
Chapitre 1
Je me suis réveillée en sursaut. J'étais désorientée, je ne savais plus où je me trouvais. Je me suis redressée et j'ai regardé autour de moi. Je reconnaissais à présent les rues de Phœnix. C'est alors que tout m'est revenu, brutalement. Ces souvenirs m'ont coupée le souffle. Je me revoyais la déposer devant l'hôpital, la laissant aux mains des envahisseurs ! Tout était de ma faute, je lui avais promis de ne jamais me séparer d'elle et surtout de tout faire pour qu'aucune de nous ne tombe entre leurs mains. Mais lorsqu'elle a été si grièvement blessée, je n'ai pu me résoudre à la laisser mourir dans mes bras ! C'était ma sœur jumelle ! À présent je regrettais ma décision, j'avais voulu lui laisser une chance de vivre. Mais ma tristesse avait brouillé ma logique. Son corps resterait, ses souvenirs également, mais ma jumelle, elle, était morte à présent...
Je me suis levée précipitamment essayant d'échapper à cette vague de souvenirs, de tristesse, de colère envers mon jugement erroné ! Il faisait nuit, c'était le moment parfait pour quitter la ville sans être dérangée. J'allais dans le désert, emportant le sac qui contenait ce qui restait de ma vie et des provisions pour toute une semaine. Il n'était cependant pas excessivement lourd. Cela faisait huit ans qu'on était en cavale et on avait été habituées à ne plus manger à notre faim. Mon estomac s'était rétracté. Je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire à présent, mais je ne pouvais rester dans cette ville plus longtemps. Je me suis mise en route, ma concentration au maximum. Cela était parfait, marcher me faisait toujours oublier mes problèmes et mes peines.
J'ai marché toute la nuit, ne faisant de pauses que pour me réhydrater. L'aube se levait. Il fallait que je me cache. Non pas que j'avais peur de rencontrer une âme dans ce désert, seulement, j'avais toujours l'impression qu'avec ce soleil de plomb et ma peau blanche, on me voyait à des kilomètres à la ronde. Je préférais rester à l'ombre la journée et marcher la nuit. En plus, en plein soleil, dans le désert, il fallait être fou pour marcher sans but. J'avais repéré depuis un certain temps déjà des petits éboulis de roches. Je me dépêchais à présent pour les atteindre. Les premiers rayons de soleil faisaient leur apparition. J'arrivais à ma cachette du jour. J'en ai fait le tour pour atteindre la zone d'ombre.
C'est alors que j'ai aperçu une voiture. Je n'en revenais pas ! Une voiture, dans le désert, au milieu de nulle part ! J'ai soudain eu très peur. Des âmes habitaient-elles tout près ? Qu'elle qu'en fût la réponse, je ne pouvais plus continuer, encore moins si, effectivement, des envahisseurs étaient proches. Je suis entrée dans cette sorte de grotte, j'ai longé la voiture et me suis calée entre le pare-choc avant et le fond de la grotte. Si quelqu'un arrivait, il ne me verrait pas tout de suite et j'aurais peut-être le temps de m'enfuir. J'ai mis mon sac sous ma tête et me suis étendue. Je remerciais le ciel d'être trop fatiguée pour penser à quoi que ce soit et surtout pas au « meurtre » de ma sœur. Je suis tombée comme une masse dans un sommeil lourd. Je voulais me reposer avant de repartir pour une nouvelle longue nuit de marche. Je n'ai rêvé de rien et c'était parfait.
Cela ne faisait qu'une heure, deux, tout au plus que je dormais quand des pas et des voix m'ont réveillée. Je ne pensais pas être aussi près du pare-choc de la voiture. En voulant me redresser je m'y suis violemment cognée la tête. Ça a fait un sacré bruit ! Alors je me suis vite mise sur mes pieds. Trop vite... Je me suis appuyée au capot de la voiture pour reprendre mon équilibre, deux secondes plus tard j'attrapais mon sac et courais en direction du désert. J'ai profité de la stupeur des individus qui étaient arrivés et je suis sortie sans encombre. Je n'avais jamais couru aussi vite de ma vie, mais ce n'était vraiment pas mon truc et des marteaux frappaient ma tête de tous les côtés. J'ai senti quelqu'un agripper mon sac, je lui ai cédé. Malheureusement cette personne, ou une autre m'a rattrapée et m'a allongée au sol. Je n'avais vraiment pas vécu longtemps sans ma sœur. Mais mon instinct a repris le dessus et je me suis débattue comme un diable. C'était totalement stupide. Soit ça ne servait à rien et on allait m'effacer en mettant une âme en moi, soit j'arrivais à m'échapper et je mourais dans le désert. Dans tous les cas s'en était fini de moi. Mais je continuais à me débattre.
-Calme-toi ! Arrêtes de bouger comme ça ! a dit l'homme qui me retenait.
Son ton n'était pas amical. Une âme quelconque n'aurait jamais parlé comme ça. C'était un traqueur... J'allais mourir.
-Tu crois vraiment que je vais me laisser prendre sans essayer de sauver ma peau ! Sale parasite ! Tu connais mal notre instinct de survie ! ai-je répondu au traqueur.
-Quoi ? Comment ça ? Tu n'es pas une âme ?
Cette question m'a déconcertée et je m'arrêtais de gigoter quelques secondes. Il a cru que je me calmais et s'était donc relevé. J'étais totalement déconcertée à présent. Ce traqueur était vraiment particulier. J'aurais dû bouger mais avant que je reprenne mes esprits un faisceau de lumière a traversé mes yeux. Rien ne s'est reflété, je me préparais donc à mourir. J'étais résigné à présent et toutes mes pensées étaient tournées vers ma jumelle, que j'espérais bientôt retrouver.
J'ai entendu des mots d'étonnement puis des soupirs de soulagement. Je ne comprenais plus rien, lorsque l'homme a dit, en projetant le faisceau sur ses propres yeux :
-Regarde, tout va bien. Je suis humain.
Aucun éclat argenté ne se reflétait, effectivement. Mes yeux se sont écarquillés. C'était impossible !
-Je... Comment ? ai-je demandé en un souffle.
L'homme s'est mis à rire, imité par d'autres que je n'avais pas vu arriver.
-Tu as eu de la chance que nous ayons été surpris ! On aurait pu te tirer dessus ! a dit une femme.
-Je ne pensais pas tomber sur des humains, vraiment! On n'en avait pas vu depuis au moins deux ans.
-On ? a demandé la femme
Je n'ai rien pu répondre, à la place je me suis relevée. Je serais retombée si l'homme qui m'avait maintenu à terre ne m'avait pas retenue.
-Merci. Ai-je bredouillé. D'où venez-vous ? Je n'ai rien vu qui pourrait servir d'abri.
L'homme et la femme se sont regardés, convenant d'un accord silencieux.
-On va te montrer. Suis-nous.
Il y avait, en plus d'eux deux, deux autres hommes. Ils ont commencé à partir, mais je me dirigeais en sens contraire. Le premier homme s'est retourné vers moi :
-Tu vas où ?
-Désolée, je vais juste récupérer mes affaires.
-Ah, oui bien sûr ! Attends je vais les prendre.
En route, les présentations ont été faites :
-Je m'appelle Mélanie. Lui c'est Jared (l'homme qui m'avait empêché de m'enfuir). Et Aaron et Brandt.
-Moi c'est Hayley.
