Ecorché vif
DISCLAIMER : Les personnages ainsi que les lieux ne m'appartiennent pas et sont la propriété de JKR. L'idée originale de la fiction m'est venue grâce au livre « Mes chères études » de Laura D.
AUTEUR : Petitchaton
PAIRING : Draco/Harry
GENRE : Romance, aventure, drame et univers alternatif
RATING : M
RÉSUME : Je m'appelle Harry Potter et je suis un étudiant. Je suis ce qu'on appelle un invisible et pourtant, je suis différent de tous les autres. Je suis différent parce que j'ai 18 ans et que je me prostitue pour payer mes études…
BETA : Vif d'Or que je ne remercierai jamais assez.
AVERTISSEMENT : Cette fic est un slash c'est-à-dire qu'il y a présence d'une relation homosexuelle masculine. Si cela vous choque, vous dégoûte,…il vous suffit de cliquer sur l'icône « précédente» pour partir.
Bonjour tout le monde ! Et non, je n'étais pas morte. J'ai seulement été incroyablement débordée depuis plusieurs mois et je n'ai plus eu le temps ni l'envie de me consacrer à l'écriture. Je reviens donc après cette longue absence avec un prologue retravaillé parce que l'histoire va prendre un tournant différent de celui que j'avais envisagé au départ. J'ai également changé le titre pour qu'il cadre mieux avec l'histoire. Le chapitre 1 arrive bientôt !
J'adresse une énorme dédicace à Bleu d'Acier pour son écoute, ses conseils et son harcèlement perpétuel pour que je me remette à écrire. Ce prologue lui est donc entièrement dédié !
OooooooooO
Prologue
15 avril 2008
Je ne sais pas par quoi je suis supposé commencer.
Je ne sais même pas si je suis obligé de me présenter ou si je dois juste laisser les mots s'écouler de mon stylo pour venir mourir sur le papier. C'est la première fois que je m'attaque à un projet aussi imposant que celui d'écrire mon autobiographie. En fait, je ne sais même pas ce qui me pousse à écrire ce livre qui risque bien d'entacher à jamais ma réputation de journaliste à la plume aussi brillante qu'acérée lorsqu'il s'agit de dénoncer et de critiquer les problèmes de notre société.
Aux yeux de tous, je suis un modèle de vertu, de bonté et de générosité et pourtant, je vais détruire consciencieusement cette image qu'ils ont de moi. Je vais détruire un par un les clichés qui me collent à la peau depuis que j'ai pris la défense des opprimés et des malheureux. Je n'ai pas vraiment envie de raconter ma vie mais, quelque part au fond de moi, je sais qu'il est temps de briser la loi du silence.
Oui, il est temps de briser le silence qui a toujours pesé si lourdement sur mes épaules. Ce silence que j'ai entretenu pendant des années parce que la honte me dévorait les entrailles. Ce silence qui m'étouffe un peu plus chaque jour lorsque je fais semblant d'être comme tout le monde alors que je traîne derrière moi un passé impossible à effacer. Ce silence qui se devine à peine dans mes sourires hypocrites lorsque j'affirme que ma vie est un paradis alors que la nuit, il m'arrive encore de me réveiller les larmes aux yeux après un cauchemar qui me rappelle amèrement ce que j'ai dû faire pour en arriver là où j'en suis aujourd'hui.
Je ne suis pas en colère, je tiens à le préciser.
Je n'éprouve pas de rancœur envers qui que ce soit. Peu importe si des personnes se reconnaissent dans le récit de ma vie. Peu importe aussi si ces personnes éprouvent de la honte ou des remords. Peu importe si cette histoire les laisse indifférents comme ils l'ont été par le passé. Je ne cherche pas à me justifier ou à trouver une raison valable à mes actes. Ce que j'ai fait, je l'ai fait avant tout pour moi et sans y être obligé.
Je ne suis pas né avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Je n'ai pas eu la chance de connaitre le luxe et l'aisance pendant mon enfance mais je n'ai jamais manqué de rien pour autant. D'ailleurs, jusqu'à l'été de mes 18 ans, je ne m'étais même jamais considéré comme étant pauvre. Certes, les fins de mois étaient difficiles mais je ne manquais pas d'amour et d'attention comme certains gosses de riches fortunés mais si seuls en réalité.
Malgré leurs maigres revenus, mes parents ont tout fait pour me rendre heureux et pour me donner l'opportunité de vivre une vie bien meilleure que la leur. Être le fils ainé d'une famille de huit enfants d'immigrés m'a appris très tôt qu'il faut se battre pour s'imposer et pour réaliser ses rêves. Et j'avais un rêve. Un rêve magnifique qui me brûlait le cœur. Le rêve de faire des études et, d'un jour, pouvoir vivre autre chose que la misère, la faim et le froid.
C'est ce rêve qui a été à l'origine de mes problèmes. C'est cette ambition dévorante qui m'a conduit sur les chemins de la honte et de la perdition. J'aimerais dire que je regrette mais ce serait un mensonge. Je ne regrette pas d'avoir eu envie de m'inscrire à l'université et je ne regrette en aucun cas la vie que je mène aujourd'hui. Ce que je regrette, c'est d'avoir eu à sacrifier tant d'autres rêves pour réaliser celui de me sortir de la pauvreté de mes jeunes années.
En apparence, je suis comme tout le monde. Je suis un jeune homme de 28 ans à qui tout semble réussir. J'ai un travail que j'adore et qui me permet de vivre dans le luxe et l'abondance. Je partage la vie d'un homme merveilleux qui a su m'accepter tel que je suis. Ma vie pourrait être parfaite si seulement, je n'avais pas cette mélancolie latente au fond de moi dont je n'arrive pas à me débarrasser malgré mes efforts.
Si seulement, je n'éprouvais pas le besoin de dévoiler enfin la vérité sur mon passé. Si seulement, je pouvais tourner la page sans avoir le sentiment que ce passé me poursuivra quoique je fasse. Si seulement, j'arrivais à fermer les yeux et à ne plus revoir inlassablement les mêmes images. Alors, je me suis décidé à écrire ce livre pour dévoiler la vérité que connaissent trop de jeunes étudiants pauvres comme moi et pour exorciser une fois pour toute mon mal de vivre.
Pourtant, j'ai peur de la réaction de mes parents et surtout de celle de mon père. James Potter a toujours mis la fierté et l'honneur en avant plan dans sa vie. Sa devise pourrait être « plutôt mourir que de mendier quelque chose » et j'ai été élevé, jours après jours, avec ce mantras que mon père me répétait inlassablement lorsque je me plaignais de notre manque d'argent. Nous étions pauvres, certes, mais nous avions quand même une fierté à défendre et l'honneur de ne devoir rien à personne.
Moi, je n'ai pas eu sa force et son courage de garder la tête haute jusqu'au bout. Peut-être ai-je moins de fierté que lui ou alors, peut-être que mon ambition de me construire une vie à l'abri du besoin dépassait toutes les notions d'honneur et de fierté qu'il m'avait enseignées. J'avais besoin d'argent pour payer les factures, les livres les études et pour ne pas me retrouver à la rue. J'avais besoin d'argent et j'étais prêt à tout pour en obtenir.
Cette année-là, j'avais 18 ans.
Je me rappelle encore de chaque détail comme si cela s'était passé hier. Si je ferme les yeux, je me revois dans le grand hall de marbre blanc de l'université et j'entends encore la rumeur des voix des personnes qui faisaient la file devant et derrière moi au guichet des inscriptions. Je peux encore sentir la douce odeur des livres que je dévorais à la bibliothèque pour être le meilleur et le premier en tout.
J'ai toujours naïvement cru que mes années d'études seraient les plus belles de ma vie. Je serais enfin loin du taudis qui me servait de maison depuis ma naissance et je pourrais me mêler à d'autres jeunes de mon âge sans avoir à tirer derrière moi mes sept frères et sœurs. Je pourrais aussi avoir des amis sans devoir m'inquiéter constamment du fait qu'ils voudraient sans doute voir, tôt ou tard, l'endroit où je vivais.
Je voyais mon entrée à l'université comme la fin d'un calvaire et surtout comme la fin de la honte. Parce qu'en grandissant, mes origines plus que modestes avaient commencé à me gêner. Que puis-je dire pour ma défense ? J'étais jeune et stupide comme le sont tous les jeunes. Je pensais qu'être pauvre était la pire honte que je devrais endurer au cours de mon existence. J'étais tellement innocent et je ne connaissais encore rien de la vraie honte et de l'humiliation.
Je ne savais pas encore qu'un jour, je me regarderais dans un miroir en ayant envie de vomir ce que j'étais et ce que je faisais pour de l'argent. Je ne savais pas que je devrais taire un secret aussi lourd que celui que je cache depuis 10 ans maintenant. Je ne savais pas qu'un jour, c'est moi qui jetterais le déshonneur sur ma famille. Je pensais au contraire qu'ils seraient tous fiers de moi et de ma réussite.
Oui, cette année là, j'avais 18 ans. J'étais inscrit sous le nom d'Harry James Potter et je suivais les cours de Langes Romanes avec trois cents autres étudiants. Tout le monde semblait être brillant mais moi, j'étais un géni comparé à eux. Je n'avais pas le droit à l'erreur et je devais impérativement réussir. Alors, je bossais comme un fou pour ne pas perdre ma bourse et pour ne pas avoir à rentrer chez moi les mains vides.
J'étais ce qu'on qualifiait d'invisible ou de Monsieur tout le monde. J'étais intelligent mais je ne le montrais pas, préférant rester dans l'ombre plutôt que me retrouver projeté dans la lumière. Personne ne me remarquait et cela me convenait parfaitement puisque je faisais tout mon possible pour passer inaperçu. Je semblais être un garçon simple et mignon parmi tant d'autres garçons simples et mignons et pourtant, j'étais différent.
Complètement et irrémédiablement différent.
Parce que je me prostituais pour payer mes études.
Comment en suis-je arrivé à une telle extrémité ? Je me suis souvent posé la question et la seule réponse que j'ai trouvée à toujours été que j'avais cruellement besoin d'argent. Pourtant, je n'aurais pas la prétention d'affirmer qu'il n'existait pas d'autres moyens pour me sortir du gouffre financier dans lequel j'avais si facilement basculé. Il y avait sûrement des aides sociales que j'aurais pu obtenir à force de faire des démarches administratives. J'aurais pu sans doute prendre un seconde job à côté de mon travail de serveur qui me prenait déjà 5 soirées sur la semaine.
J'aurais pu faire tant d'autres choses plutôt que de me vendre mais il faut rester réaliste et reconnaître que cette solution était la seule qui me permettait de gagner 100 euros de l'heure. La première fois que je me suis prostitué, j'ai réalisé que mon père avait toujours eu raison lorsqu'il me disait que l'argent corrompait plus facilement que l'amour. J'ai compris ce jour-là, en me déshabillant face à un inconnu, qu'une simple liasse de billets pouvait acheter bien des choses sur cette terre.
Que cette liasse de billets posée sur la table de nuit pouvait m'acheter.
J'avais 18 ans et je me prostituais pour la première fois.
OooooooooO
Et voilà, c'est terminé pour aujourd'hui ! Je sais que je n'ai pas changé grand-chose mais tout est important pour que l'histoire soit compréhensible. J'espère avoir droit à quelques petits reviews (je sais que je ne le mérite pas T-T) avec votre avis sur les modifications ou sur le prologue si c'est la première fois que vous le lisez et je reviens dans deux semaines avec le chapitre 1 qui sera un flash-back.
Bizz
Petitchaton
