Disclaimer : Ni les personnages, ni les lieux ne sont à moi, tout ça, c'est à J.... En fait, il n'y a que la trame de l'histoire (et encore) qui m'appartienne. Je ne gagne évidemment aucun argent pour cette fic.

Note de l'auteur : Nous sommes le 7/11/05. Ca fait un moment que j'ai l'idée de cette fic qui me trotte en tête et, après un bon mois de réflexion, je me lance dans son écriture. Je sais que j'ai déjà énormément de fics en cours, mais je n'en ai abandonné aucune ! " On ne choisit pas... " continuera à être updatée chaque semaine (sauf aujourd'hui… hpfanfiction est en révision et je tiens à ce que les deux sites progressent en même temps), " Le prix de la délivrance " chaque mois à peu près. En ce qui concerne " Je t'aimais, je t'aime et... " , j'envisage d'en faire une fic co-écrite avec une autre auteur : j'attends donc qu'elle m'envoie le chapitre (je vais quand même lui demander des nouvelles... mdr !).

A propos de la fic : Comme je l'ai dit précédemment, cette fic me trotte depuis un moment en tête. Les personnes qui lisent et apprécient " On ne choisit pas sa famille " devraient, je pense, l'aimer. C'est à nouveau l'histoire des relations père-fils entre Harry et Snape, avec toutefois quelques différences notables ! Vous verrez bien en lisant, et ce, dès le premier chapitre ! Du point de vue des couples dans cette fic… Euh… Je ne sais comment expliquer. Bon, je vais faire simple : Draco/Harry, mais on ne peut pas vraiment dire que ce sera un slash… Vous comprendrez au chapitre 2 ! Un dernier détail : j'essaie toujours d'ajouter une petite dose d'originalité dans mes fics. A première vue, je ne pense pas que cette fic semblera se détacher des histoires habituelles, j'utilise un certain nombre de stéréotypes… mais l'idée de base est, je le pense, du moins, unique. Je n'ai jamais lu aucune fic partant de cette idée. Cependant, vous ne découvrirez ce qui détache cette histoire des autres fics du genre que beaucoup plus tard ! C'est l'un des points les plus importants de l'histoire, je ne vais pas le révéler au premier chapitre !

Le titre de cette fic vient d'une question. Qu'est-ce qui peut blesser le plus, le mensonge ou la vérité ? Lequel est le plus destructeur ? Lequel agit comme un acide ? Et puis, où commence la vérité ? Où s'arrête le mensonge ? Où est la réalité ? (Et voilà... Avec ça, je suis certaine qu'une partie des lecteurs va déjà être capable de décoder mon idée principale...soupir)

Ceci dit, bravo à ceux qui ont tout lu et bisous à tous ! Bonne lecture !

Acide sulfurique

Chapitre 1 : Les lettres

A proximité de Pré-au-Lard, caché par les ombres de la lisière de la forêt, se trouvait un petit homme. D'apparence assez médiocre, rondouillard, vêtu de vieux vêtements qui ressemblaient plus à des haillons qu'à autre chose, il était debout et regardait le ciel. Au moindre bruit, il sursautait et se retournait pour sonder les profondeurs de la forêt. Tout son corps tremblait, que ce soit d'épuisement, de peur ou de honte. Car le petit homme avait honte. Honte de ce qu'il venait de faire. Ou plutôt, une petite partie de lui avait honte. L'autre avait bien trop peur de ce qui pourrait lui arriver si le plan ne fonctionnait pas pour ressentir le moindre remords. Finalement, ce qu'il avait attendu se produisit et il poussa un soupir de soulagement avant de disparaître.

Harry Potter était assis sur son lit lorsqu'il entendit un tapotement sec. Fronçant les sourcils, il tourna la tête vers l'endroit d'où provenait le son. Une petite chouette brune voletait devant la fenêtre de sa chambre. Espérant qu'elle n'avait pas attiré l'attention de son oncle et de sa tante, il la fit entrer et détacha la lettre qui était attachée à sa patte avant de la nourrir. Hedwige, comme à son habitude, poussa un hululement indigné et jeta un regard dédaigneux à la nouvelle arrivante qui lui répondit avec un mépris équivalent. Qui pouvait lui envoyer une lettre en plein après-midi ? Tous ses amis savaient qu'il ne pouvait recevoir de hiboux que lorsqu'il faisait nuit, pour ne pas attirer l'attention de sa famille. Quant à Dumbledore, il employait toujours une des chouettes de l'école et celle-ci n'en était pas une, Harry en était certain ! Caressant distraitement les plumes de l'oiseau inconnu, il ne remarqua même pas que Hedwige s'éloignait de lui en lui lançant des regards noirs, tant il était absorbé par la contemplation de l'enveloppe.

Le papier jauni en était très doux au toucher, un peu comme du velours. Une douce odeur s'en échappait, celle du vieux papier que l'on retrouve dans les bibliothèques à laquelle se mêlait autre chose. Harry, les yeux clos, inspira profondément et reconnu une odeur de mandarine et de muguet. Un parfum qui lui semblait familier. Une étrange appréhension le saisit et il s'assit sur son lit en faisant jouer l'enveloppe entre ses doigts, hésitant à l'ouvrir. Il avait d'abord pensé, en voyant l'oiseau, qu'il lui apportait un nouveau cadeau pour son anniversaire. Il avait en effet fêté ses seize ans la veille et avait reçu des cadeaux de tous ses amis. Il était possible qu'un hibou se soit perdu, mais, à présent, en contemplant l'enveloppe, il sentait en lui monter un doute. Qui aurait pu lui envoyer une lettre aussi vieille ? Il se mordilla la lèvre avant de suivre son instinct qui lui criait que cette lettre était importante, très importante et qu'il lui fallait l'ouvrir. Il brisa le sceau de cire vert pâle qui portait l'empreinte d'une feuille d'érable après l'avoir observé avec attention et sortit une feuille de parchemin pliée en quatre de l'enveloppe. Le papier en était également jauni et crissait sous ses doigts. Il déplia la feuille avec prudence pour ne pas l'abîmer et jeta un coup d'œil à la signature avant que ses mains ne se mettent à trembler.

« Lily. »

C'était impossible ! Impossible, n'est-ce pas ? Ce devait être une mauvaise farce ! C'était bien le genre de chose que ferait Malfoy. Mais le parchemin semblait si vieux... Et son odeur ! Il connaissait cette odeur ! Maîtrisant de son mieux les tremblements de ses mains, il se mit à lire.

" Harry, mon fils bien aimé, mon étoile,

Tout d'abord, un joyeux anniversaire. Si tu savais comme je voudrais être là en ce jour... Mais si tu reçois cette lettre, c'est que je ne suis plus là, sans doute depuis longtemps. Pardonne-moi. J'espère que tu vis avec James, mais j'en doute. J'ai un mauvais pressentiment quant à notre avenir. Voldemort est à notre recherche et je ne doute pas qu'il finisse par nous trouver, malgré toutes nos précautions. Mais je ferai tout pour te protéger jusqu'à la fin, je te le promets. J'espère que si Sirius t'a élevé, il s'est révélé plus mature dans ce rôle qu'il ne l'est dans celui de parrain ! Je ne doute pas qu'il ait fait de toi un vrai maraudeur, sur ce point, son influence a certainement vaincu mes gènes... "

Harry ferma un moment les yeux, essuyant les larmes qui avaient échappé à ses yeux à la mention de son parrain. Un mois avait déjà passé depuis la fin de l'année scolaire et il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, malgré les nombreuses lettres de Rémus et de Ron et Hermione à ce sujet. Lorsque ses yeux furent moins embués, il reprit sa lecture avec émotion.

" Sans doute te demandes-tu pourquoi je t'écris et pourquoi je t'envoie cette lettre aujourd'hui. J'ai des choses à t'avouer, mon trésor. Je suis désolée de ne le faire que si tard, sans doute t'en aurais-je parlé plus tôt si j'avais toujours été vivante, Mais à seize ans, je pense que tu as le droit de savoir la vérité. J'espère qu'une fois que tu sauras tout, tu seras capable de me pardonner de t'avoir condamné jusqu'ici à une vie de mensonges et d'apparences. "

Le gryffondor fronça les sourcils avant de se replonger dans sa lecture.

" James et moi nous sommes mariés lorsque nous sommes sortis de Poudlard. Notre entourage était d'avis que nous étions trop jeunes pour nous engager à vie mais nous ne les avons pas écoutés. Je ne sais qui d'eux ou de nous avaient raison. Seul l'avenir pourrait nous le dire, mais je ne pense pas qu'il nous reste longtemps à vivre ensemble, ton père et moi. Si nous nous sommes mariés aussi tôt, c'est que nous étions certains de notre amour. Aujourd'hui encore, cet amour brûle entre nous, plus encore, peut-être, que par le passé. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Ton père et moi avons traversé une période où notre mariage a été soumis à une rude épreuve. Nous avions fini par fermer les yeux sur les qualités de l'autre pour ne plus voir que ses défauts. Plusieurs fois, nous avons failli divorcer. Puis tu es arrivé. Et c'est toi qui nous as fait réaliser ce que nous avions failli perdre. Je crois n'avoir jamais vu James aussi heureux que le jour de ta naissance, mon étoile. Sans doute pourrais-je être jalouse de voir que ta naissance lui a apporté au moins autant de bonheur que notre mariage, mais il en est de même pour moi. "

Harry essuya une nouvelle fois ses yeux avant de reprendre sa lecture, un petit sourire aux lèvres.

" C'est là sans doute l'un de mes plus grands regrets et un des secrets que j'emporterai dans ma tombe jusqu'à ce que cette lettre te parvienne. Puissent les dieux me pardonner. J'ai menti à l'homme que j'aimais le plus au monde, lui faisant croire qu'il était père alors qu'il n'en était rien. Je suis sûre que cette nouvelle te choque et je suis désolée de te causer cette peine, mon chéri, mais James Potter n'est pas ton père. Je l'ai cru un moment, moi aussi, mais des analyses ont vite prouvé que ce n'était pas le cas. Je t'ai jeté des sorts alors que tu n'étais qu'un embryon afin que tu aies un mélange de mes traits et de ceux de James.

Sans doute te demandes-tu qui est dès lors ton vrai père et ce qui s'est passé entre lui et moi ? Je suis une nouvelle fois désolée d'avoir à te révéler de telles horreurs, mon étoile, mais entre ton géniteur et moi, il n'y a jamais rien eu d'approchant l'amour ou même l'amitié. Il me haïssait et, moi, je ne pouvais supporter ses airs méprisants. Un soir, j'ai quitté la maison, juste après une horrible dispute avec James et je suis directement allée chez cet homme, parce que je le haïssais, qu'il me haïssait et qu'il haïssait encore plus James. "

Non... Non... Non... Nooonnn ! Ce n'était pas possible ! Pas ça...

" Et pour toutes ces raisons, nous avons couché ensemble. Nous n'avons pas fait l'amour, non, pour cela il faut de l'amour ou , au moins, de la tendresse. Nous n'avions rien de tout cela, que la haine, la colère et le désespoir. Le lendemain, en me réveillant, je me suis sentie sale et malheureuse comme jamais. J'ai effacé la mémoire de mon amant et je suis rentrée à la maison. James m'avait attendue toute la nuit et je n'ai pas trouvé le courage de lui avouer ce que j'avais fait. Je suis désolée, Harry, je t'ai fait doublement du mal. James n'a jamais su que tu n'étais pas son fils. Sans doute ne t'aurait-il pas aimé moins s'il avait su... Quant à ton vrai père, il ne se rappelle même pas avoir couché avec moi et, à présent, il est sans doute mort. Etre espion auprès de Voldemort est extrêmement dangereux... "

Non. Non. Non... Noooon... Nonnnnnn. Je ne veux pas... C'est impossible !

" Au cas où il serait toujours vivant, je te demande d'essayer de le retrouver. Dumbledore t'aidera dans cette tâche (je lui ai également envoyé une lettre, il doit être en train de la lire). Le nom de ton père est Severus Snape.

J'espère, mon étoile, qu'un jour tu pourras me pardonner toutes ces cachotteries et ces mensonges. N'oublie jamais que je t'aime.

Lily.

P.S. : Au moment où tu lâcheras cette lettre, tu retrouveras l'apparence que tu aurais dû avoir. J'espère que tu n'auras pas le nez de ton père. Je t'embrasse. "

Harry Potter resta un long moment sans bouger, comme stupéfixé. Il refusait d'accepter cette nouvelle. C'était tout simplement impossible ! Il ne pouvait pas être le fils de Snape. Il en était certain ! D'ailleurs, il n'avait qu'à demander à... Voilà ! C'était la solution ! Dumbledore saurait lui prouver que cette lettre était fausse !

Harry sentit son cœur se serrer. Il ne voulait pas que cette lettre soit fausse ! Il voulait juste que la partie concernant Snape soit un mensonge... Il serra les mâchoires si fort qu'il en avait mal et prit une profonde inspiration. Seule ses mains tremblantes trahissaient son état. Soudain, il sentit la lettre glisser entre ses doigts et il la rattrapa instinctivement. Il n'était pas question qu'il ressemble à Snape, même s'il devait passer le reste de sa vie avec cette maudite lettre en main ! D'ailleurs, dès que Dumbledore lui aurait assuré que tout cela n'était qu'une mauvaise blague, il la lâcherait. En attendant..

Dumbledore travaillait dans son bureau, comme il en avait l'habitude l'après-midi, durant les vacances scolaires, lorsqu'une chouette entra dans la pièce par la fenêtre ouverte. Il fronça un peu les sourcils à la vue de l'oiseau : il ne l'avait jamais vu auparavant. Ce ne devait donc pas être une lettre provenant de l'une de ses relations ou du ministère. Après avoir vérifié l'absence de magie noire sur la lettre, il l'examina de plus près en fronçant les sourcils. Cette odeur lui rappelait quelque chose ou, plutôt, quelqu'un. La lettre semblait assez vieille et le directeur supposa que l'expéditeur avait donné des ordres pour qu'elle ne soit remise à son destinataire qu'à une date précise. Retournant l'enveloppe, il découvrit le sceau imprimé dans la cire qui cachetait le papier et eut un hoquet de surprise. Il n'y avait pas d'erreur, c'était celui de Lily Potter ! Il s'assit dans son fauteuil avant d'ouvrir l'enveloppe et de déplier la lettre qui s'y trouvait.

« Cher Albus,

Sans doute êtes-vous surpris de recevoir une lettre de moi ? Je ne pense pas que nous nous soyons parlé depuis longtemps. Evidemment, tout est relatif, puisque, pour moi, nous nous sommes vu hier… J'ai des confessions à vous faire, Albus. J'ai également envoyé une autre lettre à Harry, en espérant qu'il sera toujours en vie pour la recevoir.

James n'est pas le père de Harry. Je vous ai menti à tous : nul, à part moi, n'est au courant. J'ai même été jusqu'à effacer la mémoire de celui avec qui j'ai trompé James. Je regrette, Albus, mais là n'est pas l'important… Je sais que j'ai eu tort de mentir à James et de prétendre qu'il était le père de Harry. De même que ce fut un tort de ne mettre personne d'autre au courant. Mais je ne voulais pas que Harry apprenne cela avant ses seize ans. Je vous vois hocher la tête pensivement, Albus, à m'imaginer faire cela pour protéger Harry, mon enfant bien-aimé. Vous avez tort. Je ne fais pas cela pour le protéger…

Au départ, j'ai vraiment cru que l'enfant était de James, mais les analyses ont prouvé le contraire. Lorsque j'ai appris la nouvelle, j'ai paniqué. J'avais si peur qu'il ne m'abandonne alors que nous venions de nous réconcilier… Alors, j'ai jeté divers sorts sur Harry, les fusionnant pour qu'ils agissent sur lui alors qu'il était toujours un fœtus. Je ne sais pas jusqu'à quel point mes sorts ont affecté son ADN. A présent, il a peut-être l'ADN qu'aurait eu un enfant de James et moi. Je sais, j'ai été imprudente, Albus… Je me suis assurée qu'il retrouve son apparence normale au contact de la lettre que je lui ai envoyée… Il ressemblera à son géniteur, tout comme, à présent il ressemble à James. Ce qui est regrettable, vu que James est bien plus beau… J'espère simplement qu'il héritera de mon nez… »

Oh ! non ! pensa Albus avant de se replonger dans sa lecture.

« Vous l'avez certainement deviné, le vrai père de Harry est Severus Snape. Puissent les dieux me pardonner, Albus, mais je hais cet homme. Je sais qu'il est espion auprès de Voldemort et qu'il aide grandement l'Ordre, mais cela ne m'empêche pas de le haïr. Lui et tout ce qui le touche. Lui et tout ce qui peut me rappeler son existence. Lui et Harry. Voilà… Je l'ai enfin avoué… J'ai essayé, Albus, vraiment essayé d'aimer Harry comme il le mérite. Après tout, il n'a pas à payer mes erreurs, mais c'est au-dessus de mes forces. Chaque fois que je le revois, je vois Snape.

Je vous en prie, ne montrez jamais cette lettre à Harry. Je ne veux pas le faire souffrir. Il ne l'a pas mérité. Il n'est en rien responsable de mon manque d'amour à son égard : c'est un enfant merveilleux… Dans ma lettre, je lui dis que je l'aime. C'est mon dernier mensonge, peut-être le plus important, peut-être le seul qui ne puisse être pardonné. Ne le détrompez pas, s'il vous plaît. J'aurais voulu l'aimer. J'aurais voulu ne pas me sentir coupable de ne pas pouvoir le faire.

Je pense avoir trouvé une formule qui me permettra de sauver sa vie. Apparemment, le sentiment de culpabilité que je ressens envers lui est assez puissant pour me donner la possibilité de me racheter en donnant ma vie pour le protéger. Un vieux sort de magie blanche se déclenchera alors, retournant contre son agresseur le sort qui lui aura été jeté. J'espère que ce sera suffisant, Albus.

Si Severus Snape est toujours vivant, faites-lui lire cette lettre, je vous en prie, et mettez-le en contact avec Harry. Je sais que ce serpentard ne se souvient de rien, je me suis moi-même chargée d'effacer sa mémoire, mais il aura de plus ample explication dans la lettre que j'ai envoyée à mon fils. C'est le seul cadeau que je lui fais : son fils. Le connaissant, il risque de prendre cela pour une malédiction. Peut-être n'a-t-il pas tort ? Je vous demande peut-être de les réunir dans le but qu'ils se blessent l'un l'autre jusqu'à la mort… Je ne sais plus, Albus… Je ne sais plus ou j'en suis… Mais je veux croire que je ne hais pas mon propre fils à ce point, qu'ils ont une chance d'être heureux ensemble. Harry mérite d'être aimé par l'un de ses deux parents puisque l'autre en est incapable. Et peut-être Snape mérite-t-il également d'être aimé, je ne pense pas être une juge objective à ce sujet.

Je vous en prie, Albus, priez les dieux pour moi, afin qu'ils me pardonnent de ne pas pouvoir aimer mon propre fils, de lui mentir, encore et encore, même une fois morte. Je n'ose plus leur adresser de prières.

Je compte sur vous pour tenter de réunir le père et le fils, Albus.

Lily »

Si Albus Dumbledore n'avait pas été assis, il serait sans douté tombé sous le choc. Il baissa lentement le bras et déposa la lettre sur son bureau. C'était impossible… Lily n'aurait jamais fait une telle chose ! N'est-ce pas ? Avec un frisson, le directeur se rappela les quelques mois de flottement qu'avait connu le couple des Potter avant que Lily ne tombe enceinte. Des disputes sans fin, des menaces de divorce, des injures… Etait-il vraiment possible que Lily ait trompé son mari ? Mais ce n'était pas la seule chose qui troublait le sorcier. Jamais Lily n'aurait écrit une lettre pareille. Son amour pour Harry avait toujours été si visible ! Il rayonnait tout autour d'elle à chaque fois qu'elle posait les yeux sur l'enfant… Elle ne pouvait avoir feint une telle affection ! Mais là encore, Lily avait été l'une des meilleures actrices que le club de théâtre de Poudlard (car à l'époque il yen avait un) avait jamais connue. Il relut rapidement la lettre et un détail attira son attention. Si la lettre disait vrai, Harry changerait bientôt d'apparence, à moins que ce ne soit déjà fait ! Il devait aller s'en assurer sur place, mais il avait une chose à faire auparavant. Il jeta une poignée de poudre dans la cheminée et y passa la tête. Au même moment, sa tête apparaissait dans la cheminée de Severus Snape. Celui-ci était assis et feuilletait un énorme livre concernant les potions. Un toussotement de Dumbledore le fit sursauter et il jeta un regard noir au vieil homme qui venait interrompre ses recherches.

-Que me voulez-vous, Albus ?

Sans se laisser déconcerter le moins du monde par cet accueil des plus froids, le directeur demanda poliment au professeur de le rejoindre dans son bureau. Avec un soupir exagéré, Snape se leva et, jetant une poignée de poudre dans le feu, il prononça distinctement « Bureau de Dumbledore » avant de pénétrer dans la cheminée. Une seconde plus tard, il arrivait dans le bureau du directeur et s'assit ainsi que celui-ci le lui demandait. Le vieil homme lui tendit un morceau de parchemin jauni par le temps en lui disant de le lire attentivement. Trois minutes plus tard, le serpentard lui rendait la lettre avec une impression neutre.

-Qu'en pensez-vous, Severus ?

-Une farce idiote, Albus. Il n'y a pas la moindre chance que Potter soit mon fils. Quelqu'un a dû décider de se moquer de nous.

Le vieil homme l'observa pensivement.

-La lettre portait le cachet de Lily, celui qu'elle utilisait en tant que membre de l'Ordre. Très peu de personnes auraient pu le reproduire. Et je jurerais que c'est son écriture…

-Vous savez qu'il est facile d'imiter une écriture, Albus. Je suis convaincu qu'une étude attentive prouverait que…

-Sans doute avez-vous raison, mon ami. Mais le moyen le plus rapide de nous assurer de la véracité des faits serait de nous rendre à Privet Drive. Nous verrons bien si Harry a changé d'apparence ou non.

O-O-O-O-O-O-O

Alors ? Qu'en pensez-vous ? En me relisant, je réalise que je pésente Lily sous un jour qui est loin d'être enchanteur… J'espère que vous n'êtes pas trop choqués ! mdr

Comme je le disais, peu d'originalité dans cette fic : je suis obligée de recourir à une lettre qui aurait été postée quinze ans plus tôt pour introduire l'action ! Je trouve ça horrible, ne pas avoir plus d'inventivité… Alanthia éclate en sanglot Mais enfin, je me venge sur le contenu de la lettre de Dumbledore ! Et au cas où quelqu'un se poserait la question, je crains que Lily soit bel et bien profondément perturbée par la possibilité que Harry hérite du nez de son père…

Bisous à tous