Titre : Babyboom
Auteur : Gwenetsi
Disclaimer : L'univers et les personnages de Merlin ne sont pas ma propriété.
Résumé : [Mini-fic] La fin de journée s'annonçait tranquille à Camelot jusqu'à l'arrivée fracassante de Léon. "Gaius, nous avons besoin de vous ! Les chevaliers, ils ont été transformés." En quoi ? En bébés ! Voilà maintenant que Merlin doit veiller sur Mordred et Gauvain enfants, Arthur doit composer avec un Elyan miniature. Bref, de quoi révéler des talents insoupçonnés chez chacun d'eux.
Note de l'auteur : Voilà un moment que je veux réécrire sur Merlin, mais je ne pensais pas que ça prendrait cette tournure ! À vous de juger ce que vaut cette mini-fic (un OS à l'origine) et ses bébés-chevaliers. À noter la présence de Kay et Gareth, des chevaliers de la Table Ronde dans la légende, mais je ne crois pas qu'ils apparaissent dans la série.
Bonne lecture !
Babyboom
Ceux qui disent dormir comme un bébé, en général, n'en ont pas.
Leo J. Burke
.
Chapitre 1 - Le problème
.
C'était une belle journée d'automne comme les aimait Gaius. Quelques nuages épars pictaient le ciel azur, les rayons du soleil illuminaient la cité et le château. Le temps n'était pas caniculaire, il n'avait pas besoin de courir dans toute la ville pour des malaises. L'après-midi était déjà bien avancé et la soirée qui s'annonçait promettait d'être aussi tranquille que le reste de la journée.
C'était en tout cas ce que le médecin de cour se disait jusqu'à l'entrée fracassante dans la pièce.
- GAIUS !
Gaius n'eut que le temps d'apercevoir le reflet d'une cotte de mailles briller et le coin d'une cape aux couleurs de Camelot tandis que la porte allait violemment claquer contre le mur. Déjà un chevalier était dans la pièce et l'apostrophait une main sur son épaule pour obtenir pleinement son attention. Le médecin se félicita de ne pas être cardiaque, sans ça voilà longtemps qu'il aurait trépassé.
- Gaius ! le héla le chevalier de toute la force de sa voix.
Le médecin de la cour haussa un sourcil, circonspect quant à cette entrée on ne peut plus cavalière dans son antre et inquiet de sa future surdité si l'homme ne baissait pas d'un ton.
- Gaius, nous avons besoin de vous !
Le médecin prit enfin la peine de se retourner.
- Sire Léon ?
C'était bien la première fois que le chevalier osait s'inviter dans ses quartiers sans y avoir été invité. Gaius s'apprêtait à lui en faire la remarque quand son visage l'arrêta. Désemparé, inquiet, perdu même... tout s'affichait sur ses traits et dans son regard. Jamais Gaius ne l'avait vu ainsi, pas même dans les pires heures de Camelot.
- Merlin ? s'alarma-t-il. Arthur ?
Léon secoua la tête.
- Non, du moins pas avant mon départ. Ce sont les autres, Gaius. Ils...
Étrangement, il ne parvint pas à finir sa phrase, comme s'il ne trouvait pas les mots adéquats. Que diable avait-il bien pu se passer ?
- Expliquez-vous ! le pressa Gaius désormais terriblement inquiet.
Léon prit une grande inspiration pour se calmer et trouver ses mots, puis il se lança.
- Nous avons trouvé un coffre dans le terrain d'entraînement, nous l'avons ouvert. Aussitôt, c'est arrivé.
- Quoi donc ? Parlez enfin !
- Les chevaliers, ils ont été transformés.
- Transformés ? répéta lentement Gaius sans comprendre ce que cela voulait bien pouvoir dire. Comment...
- Dès que l'objet a vu la lumière du jour et que l'un d'eux l'a touché, expliqua Léon alors que Gaius ne voulait pas tant savoir ce qui était exactement produit que ce qu'entendait précisément le chevalier par transformés. Je n'ai pu voir ce dont il s'agissait. L'accès au terrain a été proscrit, nous ne voulions pas prendre le risque que cela se produise de nouveau.
Gaius souffla un bon coup avant d'oser formuler sa question. Une question qu'il ne pensait pas poser un jour à vrai dire.
- En quoi les chevaliers ont-ils été transformés ?
Léon devint grave, plus qu'il ne l'avait jamais été.
- En bébés. Plusieurs chevaliers ont été transformés en bébés.
.
Gaius hésitait. Il ne savait trop s'il devait rire ou pleurer en découvrant l'ampleur des "dégâts" sur le terrain d'entraînement. Imitant Léon toujours aussi grave, il choisit de dissimuler un bref sourire à voir des chevaliers de Camelot tenter de tenir dans leurs bras des nourrissons en pleurs.
Si Léon ne l'avait pas assuré que les hommes en armes avaient été réduits à l'état d'enfants en bas âge, le médecin aurait douté. Puis il repéra les restes des tenues des chevaliers dans lesquelles avaient été trouvés les bébés.
- Gaius ! s'exclama Arthur avec un sentiment manifeste de soulagement dans la voix. Vous voilà !
Le médecin leva la tête vers le jeune roi. Son épée toujours dans la main, il observait la scène sans trop savoir quoi faire. Il expliqua qu'il avait empêché toute intrusion sur le terrain autre que celle du médecin et que personne ne pouvait plus y venir ou le quitter. Quant à la situation actuelle, il avait suivi l'idée de Merlin. Ceux non touchés restaient en arrière, à l'abri des effets du coffre ouvert près d'un monticule de terre qui avait rendu les chevaliers ainsi. Les autres, non touchés mais qui se trouvaient dans le même cercle que ceux touchés par ses effets s'occupaient des enfants.
Dans les faits, cela voulait dire que Gwen, Merlin et deux chevaliers que Gaius connaissait peu, Kay et Gareth, s'occupaient de quatre bambins dont Gaius estima l'âge entre trois mois et deux ans.
- Qui sont les chevaliers touchés ? demanda-t-il.
- Elyan, Gauvain, Perceval et Mordred, énuméra Arthur.
Si Mordred était touché mais pas Merlin, Gaius pouvait vraisemblablement écarter tout lien de cause à effet entre le coffre et les capacités magiques. C'était une bonne nouvelle tout autant qu'une mauvaise. Aux dires d'Arthur, Elyan était le plus éloigné du coffre avec sa sœur au moment de la transformation et lui seul avait été touché entre eux deux tandis que Kay et Gareth bien plus proches n'avaient rien eu. Quelque chose disait au médecin que trouver la raison pour laquelle seul quelques chevaliers avaient été transformés risquait de s'avérer compliqué.
Gaius devait écarter la possibilité d'être touché lui aussi avant d'avancer près des chevaliers, plus rajeunis que transformés. Il n'eut aucun mal à différencier les quatre enfants. Gauvain et Perceval étaient les plus âgés. Kay tentait tant bien que mal de gérer Gauvain enveloppé dans sa cape désormais bien trop grande pour lui qui se débattait de toutes ses forces pour échapper aux bras du chevalier en lui criant de le lâcher, du moins le supposa-t-il. Il ne devait pas avoir plus de dix-huit mois actuellement et le penser était déjà si étrange que le médecin se demanda bien ce que cela donnerait à haute voix.
Perceval était beaucoup plus calme. Un peu plus vieux que Gauvain dans la vie, leur différence d'âge semblait s'être répercutée lors de la transformation. Il était plus grand du haut de ses deux ans et Gareth avait choisi de le laisser assis sur le sol enveloppé de sa cape. On reconnaissait parfaitement son visage malgré son aspect juvénile, à l'instar de son camarade. Il ne bronchait pas, se contentant de regarder autour de lui pour comprendre ce qui se passait.
Elyan était un joli poupon campé à quatre pattes qui prenait plaisir à faire d'immenses sourires à sa sœur. Gwen avait l'air de le trouver adorable, mais Gaius discerna l'inquiétude dans ses yeux. Elle préférait nettement un Elyan adulte à un Elyan bébé, aussi mignon qu'il puisse être.
Restait Mordred dont les yeux bleus étaient fixés sur le visage de Merlin. Il semblait serein à être dans ses bras et tentait un sourire dès que le jeune homme le regardait. Inquiet et désemparé face à la situation, Merlin ne pouvait s'empêcher de s'attendrir dès qu'il le voyait si petit entre ses bras. Si la situation n'était pas celle-ci, il aurait pu l'apprécier.
Gaius chassa l'idée d'un Merlin papa. Ça ne l'aiderait pas à régler le problème.
- Décrivez-moi le coffre et son contenu, commanda-t-il.
- C'est un coffre en bois classique, s'exécuta Léon. La serrure était cassée et nous n'avons pas eu de peine à l'ouvrir.
- Nous l'avons trouvé car un de nos nouveaux chiens de chasse s'est échappé et a gratté le sol là où il se trouvait, crut bon de préciser Arthur. Il a creusé suffisamment longtemps pour que nous décidions d'en faire de même. Il se trouvait assez profond, je doute qu'il ait été mis là à dessein ces dernières semaines.
Gaius ne pouvait qu'être d'accord. Il avait en outre une information supplémentaire pour adhérer à l'idée d'Arthur. Merlin avait tenté ces derniers temps de trouver un moyen pour identifier les objets magiques. Après une habituelle "dispute" avec Arthur au sujet de la chasse, il s'était intéressé à ses chiens. Apparemment il avait trouvé un moyen efficace pour détecter des objets magiques grâce à eux.
- Ce coffre doit être là depuis des décennies, réfléchit Gaius tout haut. Que contient-il ?
- Des figurines en or serties de différents joyaux. Dès que Gauvain en a touché une, c'est arrivé. Nous n'avons rien touché d'autre après ça.
Le médecin acquiesça en silence. Il sentait bien les regards du roi et des autres personnes présentes sur lui. Chacun s'attendait à ce qu'il ait la solution au problème, ce qu'il n'avait définitivement pas ! Il allait devoir faire des recherches, discuter avec Merlin de ce qu'il s'était exactement passé d'un point de vue magique, essayer de...
- Merlin !
Une fine silhouette accourait vers le jeune homme vêtue d'une chemise qui autrefois ne menaçait pas de le faire trébucher : Gauvain.
- Ne bouge pas ! cria Merlin à Kay alors qu'il voulait rattraper le bambin qui avait échappé à sa garde.
- Merlin ! se réjouit le petit Gauvain en se plaquant contre ses jambes et en les entourant de ses bras avec un sourire béat.
- Certaines choses ne changent pas, commenta Arthur.
- Gaius ! supplia Merlin avec un regard désespéré pour le médecin.
Avec Mordred dans les bras et Gauvain dans les pattes, il ne risquait pas de pouvoir aider Gaius de si tôt. Mais ce qui semblait vraiment effrayer le jeune homme était devoir s'occuper des deux enfants.
Gaius n'avait vu aucune activité du côté du coffre lorsque Gauvain avait bougé. Il repéra loin à l'écart le jeune chien qui l'avait trouvé. Il semblait s'être désintéressé complètement de la zone où se trouvait le danger. Le médecin devait essayer quelque chose.
- Sire.
- Oui ?
Gaius nota que l'espoir dans la voix du roi n'avait jamais été si fort. C'était flatteur, mais cela mettait aussi un poids sur ses épaules dont il se serait bien passé.
- Le chien qui a trouvé le coffre, demanda-t-il, lâchez-le.
- Le chien ?
Arthur ne voyait pas comment libérer l'animal réglerait leur problème.
- Une hypothèse a vérifié.
Sans comprendre, le roi se plia à la demande. Libre, le chien de chasse hésita puis trottina jusqu'à Merlin et les deux enfants.
- Je comprends mieux pourquoi ce chien n'est pas efficace à la chasse, maugréa le roi. Que lui as-tu fait, Merlin ?
- Mais rien, Sire !
- Je trouve qu'il t'apprécie un peu trop.
- Non, c'est...
- Ne te cherche pas d'excuse, Merlin.
Le jeune homme roula des yeux mais renonça à débattre. Dans ses bras, Mordred venait de s'endormir et il ne tenait pas à le réveiller.
- Alors, Gaius ? s'enquit Léon auprès du médecin qui semblait clairement plus serein maintenant qu'à son arrivée sur le terrain d'entraînement.
- Le chien a repéré le coffre mais il ne l'intéresse plus. Je pense qu'il n'y a plus rien à craindre.
L'explication semblait légère, mais le chevalier n'osa pas le contredire. Gaius franchit la limite qu'ils avaient instauré pour prouver ses dires. Il était convaincu que le chien avait été attiré par la magie de Merlin et de Mordred, au-delà du fait que l'animal appréciait Merlin comme l'avait fait remarqué Arthur et qui aurait pu justifier sa réaction une fois lâché. Malgré ses certitudes, le médecin soupira de soulagement à ne pas se transformer passé la limite.
- C'est sans danger, Sire.
Arthur hésita puis l'imita. Quand rien ne se produisit, il reprit confiance.
- Eh bien, voilà déjà une bonne nouvelle. Que faisons-nous, Gaius ? Je vais condamner le terrain d'entraînement, mais qu'en est-il des... bébés ?
Le terme était un peu fort, mais il n'était pas non plus faux. Gaius réfléchit puis invita tout le monde à gagner ses quartiers. Il devait vérifier l'état de chacun. Gareth souleva Perceval dans ses bras, Gwen s'empara d'Elyan et Merlin dut se résoudre à libérer un bras pour attraper Gauvain par la main tandis que le chien leur emboîtait le pas.
