Petite série d'OS sur la relation entre Dean et Sam, de pov et d'époques différents, donc il y aura des pre-series. Je publierai de nouveaux tags au fur et à mesure.

Disclaimer: Supernatural ne m'appartient pas.

Bonne lecture.


Dean

Pour Dean Winchester, il n'y avait pas photo : un bébé, c'est moche. Il l'avait appris à ses dépends à la naissance de son petit frère.

Pendant des mois, il avait vu le ventre de sa mère grossir anormalement, jusqu'à devenir tellement énorme que sa pauvre Maman arrivait à peine à se déplacer. Mais celle-ci avait toujours gardé le sourire, tout comme son père, parce que tout deux avaient dit qu'il y avait un bébé qui grandissait dans le ventre de Mary et que c'était formidable.

Dean les avait crus. Après tout, ses parents ne mentaient jamais. Ils n'avaient pas menti quand ils lui ont dit qu'il n'y avait pas de monstres dans son placard, ils n'avaient pas menti quand ils lui avaient dit que le Père Noël lui apporterait des beaux cadeaux le 25 décembre, ou bien quand les cloches cachaient les œufs dans le jardin le jour de Pâques. Alors Dean les avait crus, et s'était mis à imaginer un beau bébé tout beau, tout rose, comme sur les emballages de couches qu'il voyait au supermarché. Il s'était imaginé jouer avec le bébé, qui rirait comme dans les pubs à la télé, et qu'il lui apprendrait à jouer au foot, et au base-ball… Parce que bien sûr, il aurait un petit frère. Il ne voulait pas de petite sœur. Pas de fille comme à l'école qui pleurnichait tout le temps. Il avait dit à ses parents qu'il voulait un petit frère. Ils avaient ri tout les deux et lui avaient dit qu'on ne pouvait pas choisir le bébé, qu'il viendrait tel qu'il serait.

Heureusement pour Dean, après que ses parents soient revenus du médecin, sa Maman lui avait annoncé qu'il aurait un petit frère. C'était sans conteste le plus beau jour de la vie de Dean. Il se surprit à remercier il ne savait pas vraiment qui, mais à remercier quand même parce qu'il en avait besoin, et s'était replongé dans ses beaux rêves d'avenir.

Et puis c'était arrivé. Un soir, Maman, Papa et Dean partirent en catastrophe à l'hôpital parce que Maman ne se sentait pas bien. Les médecins emmenèrent Maman dans une salle privée, sous le regard inquiet de Dean. Son père l'avait assis sur ses genoux et avait tenté de le rassurer, mais sa propre voix tremblait. Finalement, Dean s'était endormi. Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé avant que son père ne le réveille en sursaut et l'emmène dans un dédale de couloirs, à la suite d'une infirmière.

Le beau bébé rose qui riait tout le temps avait disparu au moment même où Dean posa les yeux sur le paquet de couvertures dans les bras de sa mère. Son père l'avait soulevé pour le déposer près de Maman, et celle-ci, un grand sourire aux lèvres, écarta légèrement les couvertures. Dean écarquilla les yeux. Ce n'était pas un bébé potelé dans les bras de sa mère, mais une espèce de limace remuante tout rouge avec des semblants de cheveux sur le sommet de son crâne immense. Une paire d'yeux à demi-fermé se braquèrent sur Dean qui fronça du nez à cause de l'odeur. Non seulement, ce… ce truc ne ressemblait à rien, mais en plus il sentait mauvais !

« Regarde, Dean, c'est ton petit frère. C'est Sam. » avait dit Mary dans un murmure. Dean avait levé un regard effaré vers elle, et avait demandé si on ne pouvait pas le rendre pour le remplacer par un autre plus beau. Mary avait écarquillé les yeux, mais John n'avait put retenir un éclat de rire qu'il étouffa rapidement. Il avait posé une main sur l'épaule de Dean et avait dit : « Ne t'inquiète pas. Il grandira et il deviendra de plus en plus beau, comme les bébés sur les emballages. ». Dean était resté sceptique. Mais au final, ils gardèrent le bébé.

Les mois qui suivirent furent les pires de la vie de Dean. Et son image sur les bébés avait radicalement changé. Les bébés, ça sent mauvais, c'est moche – il n'y avait que ses parents pour trouver que leur dernier-né était le plus beau bébé de la Terre – et, comble de l'horreur, ça pleure tout le temps. Le matin, le midi, le soir, la nuit… Sam ne laissait aucun répit à ses parents, ni à Dean qui voyait ses nuits écourtées à cause des pleurs bruyants du bébé. Et les quelques fois où Dean avait une furieuse envie de le jeter par la fenêtre, Sam braquait aussitôt sur son frère son regard innocent. Oui, parce qu'autant il avait les paupières à moitié collées à l'hôpital, autant aujourd'hui, ses yeux étaient grand ouvert et c'est un regard de chien battu, perfectionné depuis sa naissance, qu'il braquait sur son aîné chaque fois qu'il le voyait.

Et puis au fil des semaines, Sam avait pleuré de moins en moins, et Mary et John avaient décrété que Sam était un bébé calme. Même si Dean, que les cris de son petit frère dérangeaient les samedis et dimanches matins, n'était pas entièrement d'accord, il avait quand même avoué que Sam s'était amélioré. A présent, son petit frère passait plus de temps à ramper par terre, au plus grand plaisir de John et Mary, et Dean avait finalement trouvé amusant de le voir gigoter partout. Et puis, il retrouvait enfin l'espoir que peut-être un jour, son frère pourrait marcher et courir et que Dean pourrait enfin lui apprendre à jouer au foot et au base-ball.

Au final, jamais Dean n'apprit à Sam à jouer au foot et au base-ball.

Dean lui apprit à marcher, à parler, à s'habiller et faire ses lacets tout seul, à bien faire ses devoir, à regarder les deux côtés de la route avant de traverser, à viser avec un pistolet, à se battre au corps-à-corps, à nettoyer des armes, à ne pas se perdre dans les bois, à conduire, à comment draguer les filles…

Dean avait appris à son frère tout ce qu'il pouvait lui apprendre, parce que leur mère n'était pas là pour le faire, et parce que leur père passait le plus clair de son temps à la chasse plutôt qu'avec ses fils.

Pour Dean Winchester, il n'y avait pas photo : un bébé, c'est moche. Mais son frère était bien plus que ça. Son frère était la vie qu'il avait sauvée d'un incendie, son frère était ce petit être sur lequel il avait veillé sans relâche, auquel il avait tout appris, celui qu'il avait élevé. Et même aujourd'hui, dix-neuf ans après la naissance de son frère, Dean savait qu'il veillerait toujours sur son frère, même si Sam était parti à l'université depuis un an, même s'il refusait de répondre à ses appels, même si Dean lui en voulait énormément de les avoir abandonné, leur père et lui.

Parce que l'amour que Dean avait pour Sam était bien plus que fraternel. C'était le même que porterait un parent pour son enfant.

Fin


N'hésitez pas à me laisser des reviews, et j'essaierai de publier le prochain OS la semaine prochaine.