J'ai eu du mal à trouver une idée de fic pour Yu Yu Hakusho, étant donné que mettre les persos de ce manga en couple me rebuttait un peu. Ne me demandez surtout pas pourquoi, je n'en sais rien... ^^"

Toujours est-il que j'ai finalement trouvé une idée!

/!\ ATTENTION! Ceci n'est PAS une Mary Sue ( la guimauve et les filles parfaites, c'est loin d'être mon truc -.- )

Oui, j'ai inventé un personnage, mais n'allez pas croire que l'histoire tournera autour d'une héroïne aux supers pouvoirs et au charme fulgurant, le genre de greluche niaise qui sort avec tous les héros en moins de trois chapitres.

Non, moi, je suis sadique, et j'aime l'ironie.

Adeptes d'humour, de péripéties et de rebondissements, c'est par ici!


« Grmbl… »

Aux alentours, les passants changeaient de trottoir. Et pour cause : une espèce de cinglée venait de pulvériser une poubelle à grands coups de latte ! Les plus hardis me jetèrent des regards outrés.

Quoi ?! Vous voulez ma photo peut-être ?

A côté de moi, pas désolé pour un sou, mon père attendait que la crise passe avant de finalement se remettre en route, sa gosse furieuse sur les talons. Mon père. Ce cinglé, ce faux jeton. Cette espèce d'alcoolo qui se prenait pour quelqu'un d'important.

Il répondit aux regards réprobateurs en affichant une mine désolée et des yeux de chien battu. Dans le genre « plaignez moi, ma fille est insupportable », il obtiendrait sûrement la palme d'or. Ce qu'on oublie de préciser, c'est que le grand homme élancé coincé dans son costume cravate n'était qu'une des nombreuses facettes de cet homme, et sûrement aussi la plus rare. Lui, crétin de chômeur satisfait de son état, il passait le plus clair de son temps à boire comme un trou devant sa débile de télévision, fringué d'un pauvre vieux jean défoncé et d'un tee-shirt jamais lavé.

Et s'il avait enfilé son costume de cérémonie aujourd'hui, c'était pour une raison bien précise.

1) Sa délinquante de fille venait ENCORE de se faire virer.

2) C'était la sixième fois en quatre mois.

Et 3) Aujourd'hui je devais intégrer un des derniers lycées de la région, et ce en plein milieu d'année.

Il tenait donc à s'assurer de ma présence en cours et voulais au passage montrer au monde entier à quel point il était malchanceux d'avoir une gamine telle que moi.

Imbécile de quadragénaire même pas foutu de se faire à manger tout seul !

Et moi dans tout ça ? Et bien moi, je me trainais derrière son gros popotin bordé de soie noire, flanquée d'un uniforme horrible et prête à fracasser le premier venu ! Aujourd'hui, impossible de sécher et je n'étais vraiment, mais alors vraiment pas d'humeur à supporter les profs.

Dix minutes plus tard, le vieux me laissait devant l'enceinte du lycée non sans me gratifier de sa célèbre œillade « ne fais pas de conneries ou t'auras à faire à moi ! ». Œillade à laquelle je répondis par une moue désabusée et méprisante avant de me retourner, les mains profondément enfoncées dans mes poches.

Le bâtiment qui se dressait devant moi ne différait en rien des autres bahuts par lesquels j'étais passée. C'était un imposant bloc de béton au teint grisâtre et lézardé, avec une horloge monumentale scotchée sur la façade qui surplombait la cour de récré. Les vitres des fenêtres étaient devenues opaques à force d'accumuler les traces de doigts et les toilettes – que j'apercevais à l'autre bout de la cour – étaient dans un état lamentable. Bref, le lycée moyen, typique même, où grouillaient des tonnes de lycéens boudinés dans leurs uniformes.

Une grimace fleurit sur mon visage. Super, j'en avais déjà la nausée !

Sans même m'en rendre compte, j'avançais au milieu de la cohue, me frayant un passage au milieu des filles en jupes bleues plissées qui me dévisageaient comme un animal curieux. Evidemment, tout ce beau petit monde était déjà au courant : il y avait une nouvelle venue en terminale, et ce en plein milieu de l'année. Si je voulais passer inaperçue, c'était grillé. Des centaines de paires d'yeux hagards étaient braqués sur moi, tantôt conciliants, tantôt méprisants ou carrément intrigués. Finalement, peut-être aurais-je dû accepter de la mettre, cette fichue jupe…

J'haussais les épaules. Non, j'avais carrément refusé de porter ce truc là. En plus d'être horriblement laid, c'était pas pratique. Non mais vous vous imaginez, vous, en train de vous battre en jupe ? A la place, j'avais enfilé la tenue réglementaire de sport, qui s'avérait être un short bleu marine et un tee-shirt blanc. C'était pas terrible, mais c'était mieux que rien. J'avais bien tenté de me procurer un uniforme masculin – un pantalon je veux dire – mais le directeur s'y était fermement opposé. C'était donc soit la jupe, soit le short. Inutile de préciser que mon choix fut vite fait.

Seulement voilà : aux yeux de mes nouveaux camarades de classe, j'étais non seulement la nouvelle qui ramenait sa fraise en plein mois de janvier, mais aussi la folle dingue qui se baladait en short par moins quinze degré ! Mais plutôt mourir que d'enfiler une jupe, même avec des collants bien chauds.

Sans plus me préoccuper des regards braqués sur moi, je franchis la porte d'entrée du grand bâtiment, laquelle donnait sur un immense hall d'où partaient plusieurs couloirs, comme dans une fourmilière. Là, j'errais quelques secondes avant de croiser la route d'un panneau salvateur qui indiquait la direction à emprunter pour se rendre au secrétariat. Intérieurement, je pestais contre le monde entier. Qu'est ce que j'avais bien pu faire au bon dieu pour me retrouver là ?! Bon, quand on y réfléchissait bien, je savais quoi. Mais merde, une ou deux petites bagarres de rien du tout ne méritaient pas une telle punition, si ?

J'en étais là de mes réflexions quand je poussais la porte du secrétariat où je fus accueillie par une femme rêche et trapue, à la bouche pincée et au maquillage trop prononcé.

« Vous êtes Mono Harue ? » demanda-t-elle sitôt la porte refermée derrière moi.

Sa voix de fausset me fit grincer des dents.

« Haru. » rectifiais-je.

« Appelez-moi Haru. »

La vieille harpie ne prêta pas la moindre attention à ce que je disais et me tendit sa main cadavérique sans même relever les yeux de son ordinateur, ce qui m'agaça profondément.

« Avez-vous les derniers formulaires à fournir ? »

Sans prendre la peine de lui répondre je fouillais dans mon sac et lui tendit les documents qu'elle parcouru de ses yeux de chouette avant de les ranger soigneusement dans un tiroir. Au même moment la porte d'entrée s'ouvrit derrière moi, dévoilant une fille aux cheveux bruns courts et aux grands yeux chocolat.

« Excusez-moi Mme Kahirasaka, je suis un peu en retard. »

L'ancêtre l'excusa d'un hochement de tête distrait avant de me tendre mon nouvel emploi du temps.

« Voici pour vous. » me dit-elle d'un ton sec.

« Vous serez dans la classe C. La délégué de classe ici présente va vous guider jusqu'à votre salle. »

Machinalement, je me retournais vers la fille aux cheveux bruns.

« Ah ! Tu dois être la nouvelle ! » s'exclama-t-elle.

Non sans blague ? Comment t'as deviné ?

Sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, elle me prit par la main et me tira hors du bureau de la vieille secrétaire revêche qui prit pourtant soin de m'adresser un «et tenez-vous à carreau ! » avant de me voir disparaitre. Visiblement, elle avait eu mon dossier scolaire entre les pattes.

J'haussais de nouveau les épaules, pensant que de toute façon je ne risquais pas de faire long feu dans ce lycée non plus. Alors inutile de me prendre la tête avec les méditations d'une enchouettée de secrétaire. Devant moi la brune tirait toujours sur ma main, m'emportant dans son sillage. Elle ne s'arrêta que bien plus loin, après m'avoir fait traverser la moitié de l'établissement. Ce n'est que lorsque qu'elle se retourna vers moi que je réalisais que tout le long de notre balade, elle m'avait parlé.

« Au fait, mon nom c'est Keiko. Et toi ? »

Je dévisageais cinq secondes ladite Keiko avant de grommeler :

« Haru. J'mappelle Haru. »

Sourire géant de la part de la déléguée de classe.

« Enchantée Haru ! »

Je grommelais de plus belle. Bon, peut-être que ce bahut n'était pas aussi merdique que les autres, finalement… Si tous les élèves étaient aussi naïfs et innocents qu'elle, je n'aurais sûrement pas à me battre dans l'enceinte du lycée, et éviterai donc le renvoi. De toute façon, si je voulais de la baston, je n'avais qu'à trainer dans les rues de Tokyo. Une des bandes de mes anciens lycées me tomberait bien dessus. Je souris à cette idée. J'aimais bien me battre. Ca me détendait. J'avais bien essayé le punching-ball, mais entre un sac de sable inerte et un crétin à démolir, il n'y avait pas photo ! Enfin bref. Tout ça pour dire qu'à cet instant précis, en fin de compte, j'étais plutôt optimiste. Chose très, très rare chez moi.

« …ru ? Haru, tu m'écoutes ? »

Je sursautais. Keiko agitait sa main devant mes yeux, un air exaspéré sur le visage.

« Euh… ouais, désolée. Tu voulais quoi ? »

La brune soupira.

« Si tu commences déjà à t'endormir tu ne vas pas faire long feu ! » me sermonna-t-elle les poings sur les hanches.

« Je te disais que j'ai quelqu'un à aller chercher avant la sonnerie. Si tu veux, tu peux venir avec moi. On ira en cour ensemble, comme ça. T'es d'accord ? »

Comme j'acquiesçais d'un signe de tête absent, elle captura à nouveau ma main et m'entraina à sa suite.

« Euh… et on va où comme ça ? » questionnais-je en constatant qu'elle me faisait monter une volée de marches qui faisait gémir les muscles de mes cuisses.

« Sur le toit. » me répondit-elle comme si c'était tout à fait banal.

« Si je ne vais pas le chercher, il ne se pointe jamais en cour ! »

Un sourire naquit sur mes lèvres. Quelque chose me disait que dans peu de temps, elle dirait la même chose de moi. Après tout, je n'étais pas réputée pour mon assiduité à venir en cour ! Bientôt, la porte donnant accès à la terrasse du toit apparut devant nous, très vite poussée par une Keiko exaspérée.

« Yusuke ! Tu comptes encore sécher les cours ? »

Je n'aperçu l'intéressé que lorsqu'il sauta de la grille qui entourait le parapet. Il avait des cheveux noirs repoussés en arrière, des yeux bruns profonds, un uniforme vert et une moue agacée sur le visage. Moue qui se transforma très vite en étonnement, puis en effarement total lorsqu'il m'aperçu.

« Toi ??!!! » hurlâmes-nous parfaitement à l'unisson.