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Disclaimer
La plupart des personnages et des lieux sont de J.K. R, les autres sont le produit de mon imagination avec peut-être l'influence fortuite ou inconsciente de quelques auteurs de fan-fic… En tout état de cause, si vous vous reconnaissez ou reconnaissez quelqu'un, dites-le moi, je rendrai à César ce qui est à César…
Avertissements :
1 : Cette fic N'EST PAS UN SLASH HP/DM. Harry et Draco en sont cependant les personnages principaux.
2 : Bien que ce ne soit pas un slash
- Relations explicites entre personnes de même sexe dans les premiers chapitres
- Viol
- Tortures
- Langage cru dans certains passages
Mineur(e)s et âmes sensibles se tenir à l'écart de cette fic.
Rating NC-17, dans les tous premiers chapitres. Ensuite, c'est beaucoup plus soft.
Précisions :
- En gras : rêves
- En italique : souvenirs
Résumé
Draco est à cran. Son été a été terrible et il est pris au piège d'une promesse imprudente. De retour à Poudlard, trouvera-t-il l'aide dont il a désespérément besoin ?Viol Tortures Langage cru Rating R+++dans les premiers chapitres. Plus soft ensuite.
Remerciements
A Mistycal, ma bêta, qui a eu bien du courage pour se lancer dans une telle aventure…
Au fabuleux site EHP : L'encyclopédie Harry Potter, une véritable mine d'or d'information
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"Le chapitre 2 est au chapitre 1 ce que blanche neige est à scream, ou ce que autant en emporte le vent est à un film porno... donc pas de panique, le ton change tres nettement des le chapitre 2." Khalya
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Le chemin Des Âmes
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Désillusions 1/2
Jeudi 24 octobre 1996
Acte 1 : Souvenirs d'été 1
Draco
« Dégage tapette ! » dis-je, sur un ton brusque, au gamin qui gène mon passage.
Tapette.
C'est mon insulte de prédilection ! A mes yeux, c'est même l'insulte suprême, le terme péjoratif par excellence !
Et je le balance à la moindre occasion, c'est une soupape de sécurité, qui permet de relâcher la pression, de gérer le stress quotidien, un moyen d'exorciser ma colère, ma haine, la violence que je ressens au fond de moi et que je ne peux exprimer. Et tout ce dégoût, toute cette souffrance que je ne peux hurler, toute cette peur, cette terreur même, que je ne peux confier…
Depuis l'été dernier …
…
Il fait nuit et je me rends dans ma chambre après une longue et fatigante réunion, où il a été question de mon entraînement de futur Mangemort. Ma tante Bellatrix surtout, a pris un malin plaisir à détailler les séances et les moyens qui seront mis en œuvre pour faire de moi un parfait petit tortionnaire de Moldus et de Sangs de bourbes. Sortilèges et Maléfices, Potions et Poisons, tout a été envisagé et disséqué par le menu. J'en ai le tournis et la nausée d'une migraine naissante à l'idée du travail qui m'attend dans les semaines à venir.
Je n'ai jamais beaucoup aimé étudier…
Ma seule satisfaction de la soirée, le Seigneur des Ténèbres, « invité » permanent du Manoir Malfoy depuis sa « renaissance » comme il se plait à appeler son retour dans un corps solide, n'a pas daigné se joindre à nous, au grand désespoir de Bellatrix. Pour ma part, je m'en passe très bien…
Il faut dire que sa proximité me met fort mal à l'aise, surtout depuis que mon père a eu le malheur de se faire prendre et jeter à Azkaban. Ce que, Foi de Draco Malfoy, Potter et sa clique n'emporteront pas au paradis ! Je me fais fort de les anéantir dès que l'occasion se présentera…
A moitié endormi, je ne prête pas attention à ce qui m'entoure. Après tout, je connais le chemin par cœur et ne risque pas de me perdre, même dans la pénombre. Pourtant, au détour d'un couloir, je me heurte à un obstacle. Reprenant conscience de mon environnement, je lève la lumière de ma baguette pour découvrir la scène la plus dérangeante qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à ce jour : Fenrir Greyback, pantalon sur les chevilles, encule frénétiquement et profondément ce rat pelé de Pettigrow, sous l'œil vivement intéressé et dédaigneux à la fois de l'un de mes illustres ancêtres…
Beurk ! Ils pourraient faire ça ailleurs tout de même !
Car vraiment, il faut être gonflé pour s'autoriser une partie de jambes en l'air dans cette partie du manoir, consacrée à la gloire de mes défunts aïeux ! Et d'autant plus encore de la part d'un Loup-Garou et d'un Sang Pur raté et dépourvu de talent ! Et tous les deux de même sexe de surcroît ! C'est immonde et la preuve d'un manque de respect évident pour les aristocratiques Sang Purs que nous sommes, nous, les Malfoy !
Dégoûté et interdit par tant de sans gène, je me fige et observe la scène, partagé entre ma colère de voir l'honneur et la fierté des Malfoy ainsi foulée aux pieds par cette vermine et une espèce de fascination morbide et quelque peu malsaine je l'avoue. Cependant, ma colère, tempérée par ma crainte de Greyback, une véritable bête sauvage et féroce, laisse vite place à un sentiment de malaise grandissant face à ce spectacle dégradant.
Greyback a une queue monstrueuse, longue et épaisse comme celle d'un cheval ailé, toute serpentée de grosses veines d'un bleu très sombre, presque noir. Ses couilles massives et lourdes comme des pamplemousses, heurtent les fesses maigrichonnes et flasques de Pettigrow à chaque poussée. Ses longs ongles aiguisés et noircis de crasse, écorchent impitoyablement les hanches curieusement grassouillettes du rat et de minces filets de sang s'égouttent lentement sur le tapis du couloir.
Finalement, à bien y regarder et à voir l'expression du pathétique petit Mangemort, je m'aperçois que se faire labourer le cul par l'énorme engin du Loup-Garou n'a rien d'une promenade de santé, ni d'une partie de plaisir. Et quand ce dernier élargit d'un coup de baguette le sort de silence pour m'englober dedans, je peux effectivement entendre les cris de goret écorché du rat, accompagnés du rire gras et sarcastique du Loup qui, de toute évidence, se délecte de ma présence et se fait fort de m'offrir l'intégrité du « spectacle ».
Depuis toujours, l'idée d'assister à la souffrance physique des autres exerce sur moi une espèce de fascination récurrente et je me souviens avoir été très déçu que Potter ne reçoive finalement pas le Doloris de la baguette d'Ombrage quelques semaines plus tôt. Nourrie et enrichie depuis des années des récits de tortures enthousiastes de Père (relayé maintenant par tante Bellatrix), cette idée de voir souffrir un être humain, me donnait des frissons d'anticipation et je m'imaginais, quelle fabuleuse jouissance ce spectacle doit procurer.
Mais à cet instant, voir et entendre la souffrance de Pettigrow alors que Greyback, avec une cruauté sadique, lui défonce le cul de son énorme bite, ne suscite en moi aucune excitation, aucun plaisir.
Non, je ne ressens rien de ce délicieux frisson, rien de cette délectable volupté longuement décrite par Père, rien de cette réjouissante satisfaction, rien de cette extase qui se reflétait sur son visage extatique quand il m'en faisait ses minutieux récits et que je lui enviais si fort qu'il me tardait d'en faire l'expérience…
Non, je ne ressens rien de tout cela…
Juste du dégoût.
Un dégoût profond, qui me tord les entrailles et fait remonter la bile dans ma gorge. Et il me faut faire des efforts considérables pour ne pas vomir sur-le-champ, ma bouche se tordant convulsivement dans ma lutte pour conserver ma dignité.
Car je suis un Malfoy que diable !
Aussi, inspirant profondément pour chasser ce sentiment indigne d'une personne de ma condition, futur Mangemort et Tortionnaire en chef de Sa Seigneurie le Lord Noir, je me redresse de toute ma hauteur et feins de toiser la scène avec dédain, à l'instar de mon vénérable aïeul dans son tableau.
C'est l'instant que choisit Greyback pour fignoler son ouvrage.
Sans doute convaincu que le spectacle me plait, il redouble d'ardeur et de férocité, écorchant profondément le dos et les jambes du petit Mangemort, lui arrachant de nouveaux cris perçants et inhumains. Puis il resserre sa prise sur les hanches, enfonçant profondément ses ongles dans sa chair et il accélère considérablement la cadence de ses coups de boutoir. Son sexe, déjà énorme, enfle plus encore et je vois avec horreur l'anus de Pettigrow se dilater jusqu'à se déchirer littéralement.
Le rat en hurle si fort qu'il se casse les cordes vocales avant de s'évanouir à demi. Il devient mou comme une poupée de chiffon et nul doute qu'il se serait effondré sur le sol si Greyback ne l'avait fermement tenu dans ses griffes. Le Loup-Garou, lui, indifférent quant à l'état de son « partenaire de jeu », râle de plaisir et ses râles rauques, profonds, roulent en faisant frémir l'air alentour. Il semble pris d'une frénésie irrésistible qui secoue son bassin d'avant en arrière et d'arrière en avant, propulsant sa queue toujours plus loin dans les entrailles du rat, écrasant ses couilles sur le magma sanguinolent s'échappant du trou du cul malmené avec tant de vigueur et de sauvagerie.
Cette vision d'horreur et l'odeur écœurante de sang, de pisse, de merde et de sperme mêlés qui empuantit l'air peu à peu, me donne l'envie de fuir pour aller vomir tripes et boyaux.
Mais, alors que je suis sur le point de m'exécuter et de fuir avec toute la dignité possible et en feignant l'indifférence totale, je perçois un mouvement furtif, un glissement quasi silencieux et la présence du Lord Noir dans mon dos.
Je raffermis donc ma position et, remerciant mentalement mon professeur de Potion pour les cours d'Occlumencie qu'il m'a donné, à la demande de Père, dès mon entrée à Poudlard, je ferme toutes les portes de mon esprit et me force à regarder encore la scène horrible qui se déroule devant moi, avec toute l'attention et l'intérêt qu'elle mériterait aux yeux d'un parfait Mangemort et en adoptant, dans un automatisme, l'attitude qu'aurait eu Père devant cette même scène. Fier, digne, droit et glacé…
Greyback, l'épieu rougi de sang surgissant d'une forêt de longs poils roux, ses énormes testicules dures comme la pierre se rétractant convulsivement sous l'effet du plaisir grandissant, défonce toujours le cul de Pettigrow dont l'anus n'est plus que bouillie rouge infâme et dégoulinante. Puis, semblant au bord de l'explosion, le Loup-Garou s'arrache à sa victime, la retourne comme un fétu de paille et force le passage de sa bouche de son énorme gland souillé. Enfin, renversant sa tête en arrière sur un hurlement grave, il donne un dernier coup de rein puissant et éjacule à longs traits au fond de la gorge du rat avant de le rejeter loin de lui et de tomber à genou, épuisé et haletant.
La seconde suivante, je manque défaillir quand la main squelettique du Seigneur Noir se pose délicatement sur mon épaule alors qu'il se penche à mon oreille pour susurrer :
« C'était la punition de Peter pour avoir failli à sa mission et c'était la récompense de Fenrir pour avoir mené à bien la sienne. Tâche, toi aussi de me satisfaire ou je pourrai être tenté de t'offrir au féroce appétit sexuel du Loup-Garou. »
Terrifié par cette menace, je réussis cependant, je ne sais comment, à rester droit et à soutenir le regard de Greyback qui s'est planté dans le mien à l'annonce du Lord. Je note, avec une horreur grandissante, la lueur de convoitise concupiscente dans l'œil rougi du Loup-Garou et son sourire carnassier. Mais, quand il se pourlèche les babines avec gourmandise, je lâche son regard pour me tourner vers le futur Maître de ma vie et de mon destin pour lui répondre d'une voix que j'espère suffisamment ferme :
« Je serai à la hauteur de vos espérances Monseigneur »
« Je l'espère pour toi Draco, car je ne doute pas un seul instant qu'un joli jouvenceau comme toi excite doublement le désir et le plaisir de Fenrir. Et il se ferait assurément une joie de prendre soin de ton joli petit cul étroit, de croquer la chair tendre de tes fesses charnues et de sucer la jeune sève de ton pénis.
Sans doute prendrait-il quelques précautions pour pouvoir faire durer le jeu plus longtemps qu'avec Peter. En grand amateur de chair fraîche masculine, il connaît en effet tous les sortilèges permettant de bien dilater les entrées délicates et bien serrées et je gage qu'il en userait, tout au moins jusqu'à ce qu'il se lasse de toi. Après… vois ce qu'il est advenu du fondement de Peter… » me murmure le Lord à l'oreille en effleurant mon postérieur de sa main droite.
Puis, de sa main gauche, il invite mon visage à se tourner vers Greyback et il dit encore en accentuant sa caresse sur mon cul :
« Regarde bien cet énorme phallus, Draco. N'est-il pas de belle taille et délectable ? Dis-moi, as-tu envie de le lécher ? De le sucer ? De le sentir s'enfoncer en toi encore et encore ? Te donne-t-il envie de devenir son partenaire consentant ? Une bonne petite tapette docile et gourmande ?
Et sa bouche ? Imagine, Draco, son souffle sur ton torse, sa langue sur ta peau délicate. Vois et ressens comme Fenrir s'attarde sur tes tétons, les mordant sans tendresse… »
(la main gauche du Lord descend sur ma poitrine et tord impitoyablement l'un de mes tétons au travers de mes vêtements),
« puis il descend plus bas et sa bouche s'empare de ta jeune et douce verge, »
(la main agrippe mon sexe avec dureté),
« ses dents lacèrent tes testicules, »
( il me les serre brutalement),
« et pour finir, il prend possession de ton petit cul vierge et étroit »
(Sa main droite assure sa prise sur mon fessier, m'attirant ainsi tout contre lui et, malgré ma robe et mon pantalon, le sillon de mon cul s'entrouvre légèrement à ma plus grande horreur, permettant à ses longs doigts osseux de s'insinuer légèrement dans la raie de mes fesses.
« Ne me déçois pas Draco. » ajoute-t-il en accentuant encore et toujours ses caresses obscènes sur mon derrière et me maintenant fermement contre son flanc, « Sois un élève attentif et travailleur, sois un futur serviteur parfait où tu payeras ta négligence. Je n'admets ni la faiblesse, ni l'échec. Et comme ton père m'a déjà profondément déçu, tu pourrais avoir à payer ses dettes en plus des tiennes. »
Le Seigneur des ténèbres penche ensuite la tête vers mon cou, comme pourrait le faire un amant et, tout en léchant le lobe de mon oreille du bout pointu de sa langue, il prend ma main et la pose sur son propre sexe dressé et dur sous sa robe, m'amenant malgré moi à le caresser.
Puis, pétrissant toujours mon fessier il susurre encore avec lenteur:
« Sais-tu, Draco, que moi aussi j'aime les adorables et jeunes petits culs ? Que ce soit celui d'une jouvencelle ou d'un jouvenceau m'importe peu pourvu qu'il soit bien ferme et étroit tout comme l'est sans aucun doute le tien !
Par respect pour ton Sang Pur et ta longue lignée, je saurais résister au désir de te prendre. A moins, bien sûr, que tu n'en manifestes toi-même le désir. Mais un seul faux pas de ta part et je pourrais bien ne plus lutter contre l'envie de te culbuter sur l'autel du sacrifice et de violer la virginité de ton anus avant de t'offrir en pâture à Greyback et ses comparses ! »
Tandis que je réprime à grand peine les tremblements qui veulent à toute fin s'emparer de mon corps suite à cette déclaration et ces attouchements licencieux et répugnants, le Lord part sur un éclat de rire glacial et s'enfonce dans la nuit du couloir.
Quant à moi, je reste un instant figé par la terreur, le cœur au bord des lèvres sous l'œil furieux et scandalisé de mon ancêtre, lui-même figé dans son tableau, et celui goguenard de Greyback qui prend de toute évidence un indicible plaisir à me voir ainsi humilié.
Ce n'est que lorsque ma mère, sans doute arrivée en même temps que le Lord avec ma tante et le professeur Snape, s'approche de moi, que je reprends mes esprits.
Sans vraiment y penser, je note l'expression avide, teintée d'excitation et de folie sur le visage de ma tante Bellatrix et l'impassibilité coutumière de mon professeur de Potion. Ma mère, quant à elle, a le visage bien plus pâle que d'ordinaire, son regard est agrandi par l'horreur et je vois sa main trembler pour la toute première fois de ma vie, quand elle la lève pour, une fois n'est pas coutume, me caresser doucement la joue.
Greyback, chassé par ma tante qui s'occupe ensuite de Pettigrow avec Snape, passe près de moi en me frôlant les fesses et en me faisant un clin d'œil moqueur dans lequel je devine aussi de l'avidité et de l'envie. C'est à cet instant que je sens mes entrailles se tordre de douleur, que mon cœur s'affole et que les nausées me prennent par vagues de plus en plus urgentes et incontrôlables.
Etourdi par un vertige, je vacille, notant distraitement le départ des autres et, quand ils sont suffisamment éloignés, ma mère, habituellement si froide et distante, s'autorise un léger sanglot qui résonne à mes oreilles comme une excuse. Cela brise mes barrières et retrouvant l'usage de mes jambes, je m'enfuis, en courant presque, dans ma chambre où, la porte à peine refermée sur mon intimité, je me laisse aller à vomir longuement et à frissonner convulsivement de dégoût et de terreur…
Jamais !
Jamais Greyback ne posera la main sur moi !
Jamais !
Jamais plus le Lord Noir ne me touchera comme il l'a fait ce soir !
Jamais !
Jamais une queue ne me baisera le cul!
Jamais !
Jamais plus je n'aurai à toucher la queue d'un homme, fût-elle celle du Lord en personne !
Jamais !
Je me sens si mal, si souillé que je finis ma nuit sous la douche pour laver l'horreur et les larmes qui coulent sans cesse sur mon visage. Au petit jour, brisé de fatigue et nauséeux, je me traîne dans mon lit…
…
« Dis donc Malfoy ! Tapette, c'est un bien vilain mot qui revient souvent dans ta bouche ces derniers temps ! » intervient dans mon dos une voix honnie, tandis que le gamin apeuré se colle au mur pour me laisser passer.
Furieux, je me retourne vers l'importun, pour me retrouver face à Potter qui arbore une mine railleuse et se paye le culot de me sourire avant de poursuivre :
« Je me demande qui, de ce gosse innocent ou de toi, qui lèche le cul de Voldemort, est une tapette ! Dis-moi Malfoy, c'est pour ça que tu es toujours tendu depuis la rentrée ? C'est parce que tu ne peux plus goûter à la sucette de tonton Voldy ? »
A côté de Potter, « Miss je sais tout » Granger lève les yeux au ciel d'un air offusqué et Weasley éclate de rire tandis que je sens une bouffée de honte et de rage monter en moi au souvenir qui s'impose à mon esprit.
…
Je suis fourbu après une semaine d'entraînement intensif avec ma tante Bellatrix, sans compter les cours de Potions particuliers du professeur Snape. Et voilà que Sa Seigneurie me fait demander.
Je ne l'ai pas revu depuis le fameux soir où j'ai surpris Greyback en pleine séance de fornication punitive intensive et ce qui s'en est suivi, soit un peu plus de deux semaines auparavant.
Le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas hâte de me rendre à cette audience privée dont souhaite me gratifier « Le Maître ». Mais comme on ne le fait pas attendre sans lourdes conséquences, je presse le pas jusqu'à son cabinet privé ou plutôt celui qu'il a réquisitionné et qui se trouve être en réalité le bureau de Père, ainsi que le petit salon attenant.
Arrivé devant la porte, j'inspire profondément et vide mon esprit avant de frapper puis d'entrer à l'invitation du Lord. Aussitôt dans la place, je sais que mes nerfs et ma sensibilité (toute récente) vont être mis à rude épreuve et me félicite d'avoir pris soin de me composer un visage impassible.
Le Lord est assis dans un large et confortable fauteuil, sa riche robe de brocard noir brodée de fil d'argent entrouvert sur sa maigre poitrine à la peau pâle, marbrée de très fines veines bleues. Assis au sol, de chaque côté de ses jambes croisées dans une posture élégante, deux jeunes hommes blonds, de beauté délicate et d'apparence fragile et juvénile exposent sans complexe leur nudité. Je les reconnais comme Arcturus et Acrux Brandburgy, des frères jumeaux qui étaient à Serpentard et dont la scolarité à Poudlard vient de s'achever.
« Approche Draco » m'invite le Seigneur des Ténèbres d'une voix douce. « Viens donc là, à mes côtés. »
D'un geste désinvolte de sa baguette magique, il fait apparaître un haut siège de bois foncé sculpté, tourné à demi vers son fauteuil. Les deux jeunes hommes, eux, pivotent sur leurs fesses afin de nous faire face puis l'un d'eux vient, sur son indication, sur les genoux de son Maître.
Le Seigneur des Ténèbres prend un temps pour installer son jeune éphèbe dans une position à sa convenance et que je trouve pour ma part tout à fait indécente, celle-ci l'amenant à offrir largement à nos regards les parties les plus intimes de son anatomie.
Je sais, depuis notre dernière rencontre, que l'intérêt que me porte le Lord Noir ne se borne pas à mon adhésion à ses idées concernant la suprématie des Sangs Purs sur les « Demi-Sang » et autres « Sang de Bourbe », ni à la fortune considérable et le confort du Manoir que Père a mis à sa disposition depuis son retour. Mon corps ou plutôt une partie spécifique de mon corps, attise sa convoitise et je le sais parfaitement capable de tout mettre en œuvre pour que je lui accorde mes faveurs.
Je m'efforce donc de paraître tout à fait impassible, bien qu'un sentiment de honte et de colère me gagnât peu à peu alors que je devine confusément ses intentions.
« Tu as paraît-il bien travaillé ces dernières semaines Draco. Ta tante Bellatrix, sachant combien ton éducation me tient à cœur, m'informe de tes progrès chaque soir et elle est très satisfaite du temps et des efforts que tu consacres à tes études particulières. Je pense donc qu'une récompense s'impose et c'est pourquoi j'ai décidé de parfaire tes connaissances dans un domaine ludique et très plaisant. »
Le Seigneur des Ténèbres interrompt son discours et laisse son regard errer sur le corps d'Arcturus (ou bien est-ce Acrux ? ), faussement alangui dans ses bras, jambes bien ouvertes. Du bout de ses doigts squelettiques, il caresse sa poitrine et son ventre, avant de les perdre dans l'épaisse toison blonde de son pubis puis de les laisser courir sur son sexe qui réagit aussitôt et se dresse sur un soupir d'aise de son propriétaire.
Le Lord sourit, satisfait de son effet, puis poursuit à mon intention :
« Tu en es encore aux balbutiements de ton apprentissage en ce qui concerne les « choses du sexe » Draco et les quelques jeunes filles qui t'ont jusqu'à présent accordé leurs faveurs sont sans doute elles même des novices en ce domaine. Tu auras bien le temps de parfaire ton éducation dans les bras de jeunes et fraîches demoiselles, cependant, lorsque tu seras las des plaisirs que la gente et la chair féminines peuvent procurer, tu voudras peut-être enfin découvrir les joies du sexe avec quelques beaux spécimens mâles.
C'est dans ce domaine particulièrement délicieux que je souhaite t'initier. Je suis, comme tu le sais, fort désireux de cueillir ta rose encore vierge mais je suis également tout aussi respectueux de ton sang, de ta réserve et de ta Foi en ton hétérosexualité. Je ne te forcerai donc à rien, malgré le désir profond que j'éprouve pour toi.
Cependant j'ai également conscience que la petite séance privée à laquelle tu as assisté, il y a quelques jours, n'était guère propice à éveiller ton intérêt pour le sexe entre mâles dans ce qu'il peut avoir de plaisant et de profondément jouissif. Greyback est un être fruste et bestial qui ne pense qu'à la satisfaction de ses sens mais, après tout, ce n'est qu'un Loup-Garou n'est-ce pas et que peut-on attendre d'autre d'un animal sauvage ? »
Un autre silence suit, comme pour me laisser un temps de réflexion. Ce temps, le Seigneur Noir le met à profit pour faire venir à lui le visage d'Arcturus (ou Acrux ?) pour lui lécher lentement les lèvres puis la gorge. Il prend ensuite sa main et la dirige vers l'échancrure de sa robe pour l'inciter à lui dispenser des caresses, ce que mon ancien camarade de Serpentard, obéissant, s'empresse de faire.
« Peut être ce soir changeras-tu d'avis Draco. Peut être que nous saurons, mes jeunes éphèbes et moi-même susciter ton intérêt et, pourquoi pas, ton désir de te joindre à nos ébats ?
Sois attentif Draco. Observe bien ce que nous allons faire et écoute les conseils que je jugerai opportuns de te donner. Ce soir, nous n'userons d'aucun artifice, ce sera pour un autre soir, quand tu auras mérité une nouvelle récompense, car je compte bien avoir la primeur de t'offrir un enseignement complet sur le sujet, de te faire découvrir toutes les variétés de jeux auxquels on peut s'adonner dans une telle relation.
Ta première leçon Draco portera sur le caractère sensuel et l'érotisme simple, la façon d'exciter les sens et le désir d'un homme, d'accéder au plaisir à deux ou à plusieurs. Tes camarades, Draco, vont se plier à tous mes désirs, pour le plaisir de tes yeux et de mes sens autant que pour leur propre satisfaction. »
De toute évidence, le déroulement de la séance a déjà été expliquée aux deux Serpentards, les ordres explicités, car la première leçon commence sans autre préambule.
Elle débute par des baisers et des caresses que le Seigneur des Ténèbres dispense sur tout le corps du jumeau qu'il tient dans ses bras. Et malgré l'étonnante douceur dont il fait preuve dans son office, je me sens complètement révulsé à l'idée que je pourrais être à la place du Serpentard.
Je n'en suis pourtant qu'à l'ébauche de mes tourments…
Car bientôt, le second jumeau se joint au duo, embrassant et caressant lui aussi son frère, s'activant plus particulièrement sur sa verge. Quelques minutes plus tard, les rôles s'échangent jusqu'à ce que finalement ce soit le Seigneur des ténèbres qui bénéficiât des faveurs des deux jeunes hommes.
Ils l'embrassent tour à tour, ne cessant leurs caresses que pour le débarrasser de ses vêtements. Quand il est nu, exhibant sa queue déjà en érection, ils la cajolent tous deux de leurs mains aux doigts emmêlés tandis que leur bouche s'activent chacune sur un téton. Le Lord, quant à lui, caresse distraitement leurs cheveux en poussant des petits soupirs d'aise.
« Comme tu peux le voir Draco » me dit-il en gardant ses dérangeants yeux de serpents fermés, « il en va de même pour les hommes que pour les femmes. Car même si nos tétons sont moins sensibles que les leurs, il ne faut guère les négliger. Et si un jour tu te décides enfin à me faire grâce d'un moment d'extase, à satisfaire mon désir et mon envie de toi, je m'attends à ce que tu sois à la hauteur en léchant, suçotant et mordillant mes tétons avec tout le soin qu'ils méritent »
Je réprime à grand peine un violent frisson de dégoût à cette évocation sans équivoque du désir qu'il éprouve pour moi, mais fort heureusement l'attention du Seigneur des Ténèbres est toute tournée vers les sensations de son propre corps. Je suis quant à moi, tenté de tourner la mienne ailleurs que vers la scène inconvenante qui se déroule sous mes yeux, mais je sais que le moindre signe de distraction ou de désapprobation me coûterait fort cher, le Lord étant tout à fait capable de saisir l'opportunité pour me punir et me voler la virginité de mon cul.
Pendant ce temps, les jumeaux achèvent leur exercice sur la poitrine du Lord et lentement, ils progressent vers le bas, s'interrompant de temps à autre pour échanger de furtifs baisers. Puis, le large fauteuil pivote vers moi et le Seigneur Sombre relève ses jambes et les écarte au maximum pour poser les pieds sur les accoudoirs bas, offrant ainsi à mon regard, sa queue dressée, ses couilles et son anus.
Disposés de chaque côté et prenant soin de ne pas « me priver du spectacle », les jumeaux entreprennent de s'embrasser en enroulant leur langue autour du gland du Lord, ce qui lui arrache un soupir d'extase.
Moi, je sens une brusque rougeur envahir mes joues, anticipant ce qui ne saurait tarder. J'ai déjà bénéficié de cette faveur de la part de l'une de mes conquêtes, mais jamais au grand jamais, je n'aurais pensé qu'un homme puisse l'offrir à un autre homme.
Et de fait, quand la bite du Lord est généreusement enduite de salive, l'un des garçons la prend dans sa bouche et la suce fortement tandis que son frère en fait tout autant avec les couilles. Leur Maître pousse un cri, cambre ses reins de plaisir et il propulse son sexe plus loin dans la bouche du Serpentard, réclamant par ce geste des caresses plus profondes.
Ce traitement dure quelques minutes, durant lesquelles les jumeaux sucent la queue et les couilles du Lord tour à tour, sans toutefois oublier de se branler l'un l'autre. Puis, le Lord Noir caresse la tête de l'un d'eux et c'est là le signal d'un changement dans le déroulement de la séance…
…
« Eh bien Malfoy ! Tu rêvasses ? Ou bien tu fantasmes peut-être ? Dis voir, ça se passe comment quand on fait une pipe à Tonton Voldy ? »
« Harry ! Ne sois pas aussi vulgaire ! » aboie la Sang de Bourbe
Maudit Potter, qui vient d'en rajouter une couche, profitant de mon instant d'égarement !
La colère qui me saisit, attisée par l'ombre des souvenirs haïs, menace dangereusement de déborder. Il faut que je contre-attaque.
« Et toi Potter ? Qu'est ce que ça fait de ne plus pouvoir se faire enculer par le chien pouilleux ? C'est Weasley qui te console ? Lequel des deux se fait défoncer le cul par l'autre ? A moins que ce soit Dumbledore qui t'encule chaque matin pour te faire avancer ? Dis voir, qu'est ce que ça fait de sucer un vieux débris ? Hein ! Potter ? »
Weasley est plus rouge que ses cheveux, je ne sais pas si c'est de colère ou de honte mais dans les deux cas, j'en suis ravi. La Granger quant à elle, semble au bord de l'apoplexie, sûrement outrée autant par la vulgarité de mon langage que de mon propos. Potter, lui, reste étrangement calme et souriant quand il répond à mon attaque
« Quoi que je fasse Malfoy, et avec qui que ce soit, une chose est certaine : je le fais par et avec amour et j'en reçois tout autant.
Je pressens, cependant, que dans ton cas, ce n'est pas la même chanson. Si tu suces Tonton Voldy et qu'il t'encule, je doute que l'inverse puisse être vrai et qu'il soit question d'amour dans ce que vous faites. Et je ne serais même pas étonné qu'il te remercie à coup de Doloris. C'est quoi d'ailleurs le tarif ? Un Doloris pour une sucette ? Deux pour une sodomie à sec ? Tu dois être bien maso pour que cela te manque à ce point ? A moins que ce ne soit l'inverse et qu'il refuse de baiser ton petit cul d'aristocrate ? C'est peut être parce qu'il est impuissant ? Qu'est ce que tu en penses Malfoy ? »
« Je ne sais pas ce qu'en pense M. Malfoy mais quant à moi M. Potter, ce sera vingt points de moins pour Gryffondor et une retenue pendant un mois chaque soir de la semaine dans mon bureau ! A partir de ce soir Potter ! »
Snape vient de surgir d'un couloir latéral et c'est avec une joie indicible que je vois les visages de Weasley et Granger se décomposer. Encore une fois, Potter, lui, me surprend par le calme de sa réaction. Il se contente de se tourner vers notre professeur de Potion visiblement furieux, se payant une fois de plus le culot de sourire pour lui répondre :
« Très bien professeur »
« Ne soyez pas insolent Potter ou je pourrais doubler la mise ! Déguerpissez tous maintenant ! » ajoute Snape, furieux, sous son masque impassible.
Les Gryffondors ne se le font pas dire deux fois et prennent de toute évidence le chemin de la Bibliothèque. Snape, quant à lui, poursuit sa route, non sans avoir plongé quelques secondes durant, ses yeux noirs et impassibles dans mon regard.
Et cela me laisse un goût d'amertume dans la bouche.
Il sait…
Il sait que le Seigneur des Ténèbres m'a fait des avances car il était présent le fameux soir du viol du rat pelé…
Il sait pourquoi je hais les tapettes…
Pourquoi j'ai une aversion profonde, une haine viscérale pour les tapettes…
oOoOo
Acte 2 : Il faut sauver Malfoy
Harry
Il est 19 heures précises lorsque je frappe à la porte du bureau de Snape. Je sais qu'il tient beaucoup à la ponctualité et je tiens, moi, à ne pas à le mettre davantage en colère qu'il doit l'être déjà.
Quoique ! Il n'a pas à se plaindre dans le fond, après tout, je lui ai offert sur un plateau d'argent, le prétexte pour justifier ma présence dans son bureau tous les soirs pour un mois entier.
Mais bon, je ne me risquerai pas à le lui faire remarquer…
La porte s'ouvre brusquement sur un Snape visiblement fort contrarié. Je sens que cela va mal commencer ce soir et je me dirige vers le fauteuil qu'il me désigne du doigt… sans rien dire moi non plus évidemment. Il vaut mieux pour moi que je le laisse commencer.
Il s'assoit à son tour et continue de corriger les devoirs qui s'entassent devant lui sur son bureau.
Aïe ! Pourvu que ce ne soit pas le mien car il risque de passer ses nerfs dessus et de se montrer plus injuste encore que de coutume à mon égard ! Il finit de griffonner une note que je devine mauvaise et dépose le devoir maintenant tout biffé et gribouillé de rouge sur une autre pile.
Voilà l'instant où je vais me faire sonner les cloches, me dis-je en me recalant sur mon siège pour attendre que l'orage passe.
Mais l'orage ne gronde pas car il décide de passer à un autre devoir.
Bon ! Il va me faire poireauter. Je n'ai plus qu'à me livrer à mon passe temps favori et rêvasser, jusqu'à ce qu'il décide de m'engueuler enfin, qu'on puisse passer aux choses sérieuses et pour lesquelles je suis ici.
Mon esprit divague illico, pour se fixer sur les raisons de ma prétendue retenue : Malfoy.
En dépit du fait qu'il est particulièrement exécrable depuis la rentrée et qu'il semble avoir constamment les nerfs à fleur de peau, je dois reconnaître qu'il ne m'a pas encore véritablement cherché cette année. Il n'est même pas venu à notre rencontre dans le train pour nous narguer, Ron, Hermione et moi, comme il le fait habituellement.
En tout et pour tout, nous ne nous sommes affrontés que deux fois en presque deux mois, y compris celle de cet après-midi.. Ce n'est pas vraiment que ça me manque, après tout j'ai bien assez d'occupations pour passer mon temps, mais enfin, une petite friction de temps à autre avec mon Ennemi Numéro Un à Poudlard, ça ne fait pas de mal. Je trouve même cela revigorant !
Et puis, sa contre-attaque n'était pas mal du tout, même si j'aurais préféré qu'il laisse le sujet de la mort de mon parrain sur le côté.
Sirius…
…
Mon début d'été n'est guère joyeux entre les cauchemars sur les évènements qui se sont déroulés au Département des Mystères et l'indifférence totale que les Dursley manifestent à mon égard. Et cela est plus difficile encore quand il faut que je retourne Square Grimmaurd à peine trois semaines après le décès de Sirius.
Quand je pénètre dans la maison, la gorge étreinte par le chagrin et la culpabilité, la première chose que je vois, c'est Kreattur et une bouffée de haine et de colère me submerge. La main apaisante de Remus se pose sur mon épaule et m'invite à avancer vers la cuisine.
J'entre dans la pièce agréablement chauffée où le professeur Dumbledore m'attend déjà, assis à table. Devant lui, une tasse de thé fume, juste à côté d'une épaisse enveloppe.
Poussé par Remus, qui prend place à mes côtés, je m'assois en face du Directeur de Poudlard. Je ne m'aperçois que je pleure que lorsqu'une larme tombe sur ma main.
Sans rien dire, Remus me glisse un mouchoir propre entre les doigts et le professeur Dumbledore me sert un thé bouillant. Je m'essuie les yeux et, me forçant à maîtriser le tremblement de mes mains, je me saisis de la tasse de thé, soufflant dessus avant de le boire à petite gorgée. Le professeur Dumbledore et Remus en font tout autant et le silence n'est rompu que lorsque la dernière goutte de thé est bue.
« Harry » me dit alors le professeur Dumbledore, « Sirius a laissé ceci pour toi »
Il glisse l'enveloppe vers moi.
Je l'ouvre avec des gestes très lents, peu désireux d'en lire le contenu. La lettre est courte et simple. Sirius me fait part de toute son affection et me dit qu'il espère que je lirai ses mots le plus tard possible mais qu'en temps de guerre il faut tout prévoir et que son principal souci c'est que je sois en sécurité. C'est pourquoi il me lègue la totalité de ses biens, y compris Kreattur.
Les autres papiers, sont des titres de propriété, des formulaires de banque…
Ma vue se brouille de nouveau et il me faut quelques instants de répit et une nouvelle tasse de thé pour retrouver assez de calme pour parler.
J'explique au professeur Dumbledore que je n'ai pas besoin de l'argent, que j'en ai assez avec celui qui se trouve dans mon coffre de Gringotts Je l'invite donc à le garder pour l'Ordre et d'en donner une part aux Weasley, car avec la guerre et leur position dans l'Ordre, ils pourraient avoir un jour à se cacher, peut-être pour longtemps.
La maison, je la laisse également à la disposition de l'Ordre, mais je demande à Remus de venir s'y installer et offre que d'autres viennent l'y rejoindre en cas de nécessité… Je sais que Sirius l'aurait voulu ainsi, lui qui détestait tant y vivre seul…
Le problème, c'est Kreattur… Je ne veux plus le voir ici… D'un autre côté, nous aurions bien besoin des services d'un Elfe de maison, pour nettoyer cette baraque insalubre à cause de la crasse et des bestioles que Kreattur a laisser s'installer… Aussi, j'offre au professeur Dumbledore :
« Peut être que Kreattur pourrait aller à Poudlard et que Dobby pourrait venir aider pour le ménage ici… Bien sûr, je le payerai et Winky aussi si Dobby ne veut pas la laisser seule à Poudlard… Enfin si vous le voulez bien professeur Dumbledore »
« Bien sûr Harry. Mais il faudra que tu donnes toi-même l'ordre à Kreattur de se rendre à Poudlard, de ne pas en sortir à moins que tu ne le lui demandes et de ne pas parler à qui que ce soit, en dehors des personnes que tu lui indiqueras toi-même » me répond-il.
C'est ainsi, que Dobby et Winky sont venus s'installer au Square Grimmaurd, mettant tous les deux tellement de cœur à l'ouvrage, que la maison a très vite retrouvé sa salubrité… Et Winky, elle, est toute heureuse d'avoir un nouveau « maître » à servir, même si elle garde encore la nostalgie de sa précédente maison…
Au moins, s'adonne-t-elle nettement moins à la boisson et…
…
« M. Potter ! Allez vous enfin daigner m'écouter ? » tonne la voix de Snape qui frappe dans le même temps son bureau du plat de la main, me sortant brusquement du même coup de ma rêverie
Il est culotté celui là ! Voilà je ne sais combien de temps qu'il me fait attendre et maintenant il me rend responsable de rêvasser !
M'enfin, c'est Snape. Et même si je dois reconnaître que nos rapports sont un peu moins tendus depuis quelque temps, il fait encore souvent preuve d'une injustice flagrante à mon égard.
Je m'efforce cependant de répondre calmement :
« Oui Monsieur. »
« M. Potter. Il me semblait que vous aviez compris l'importance d'améliorer vos relations avec M. Malfoy et que nous étions d'accord sur le fait qu'il vous appartenait à VOUS et VOS AMIS, de mettre fin à vos stupides querelles de gamins » dit-il d'un ton tranchant qui n'admet pas la réplique.
« Oui Monsieur. »
« Expliquez moi alors comment vous en êtes venus à vous lancer encore une fois des horreurs à la figure, alors que vous étiez supposé lui proposer de faire la paix ! » insiste Snape d'une voix tout à la fois doucereuse et tranchante…
« Eh bien, je ne sais si vous l'avez remarqué, mais Malfoy n'est pas spécialement à prendre avec des pincettes depuis la rentrée. A croire qu'il mange des harpies au petit déjeuner et que cela lui provoque des aigreurs d'estomac pour le reste de la journée. Toujours est-il, Monsieur, que votre protégé ne cesse d'insulter tout le monde.
Au fait, avez-vous remarqué, vous aussi, qu'il n'a qu'une seule et unique injure à la bouche ? « Tapette »… Pourquoi est-il si obsédé par ce mot ? Le savez-vous ?… Monsieur ? » m'enquiers-je, prenant l'air innocent
Snape me regarde, les yeux plissés et une expression étrange sur le visage. Il parait contrarié et hésitant, comme soupesant sa réponse, les mots qu'il va bien pouvoir utiliser ou peut être même… ce qu'il peut me révéler ?
Ce pourrait-il que je vienne de soulever une question brûlante ? Malfoy aurait-il eu des ennuis cet été ? Pire que des ennuis même ?
Mû par une impulsion, j'ose le demander :
« Est-ce qu'il a eu des ennuis Monsieur ? Est-ce qu'il a été… ? »
« Eté quoi M. Potter ? » demande-t-il, cassant.
« …Enfin, vous voyez quoi… Disons… Malmené… D'une façon particulière… Est-ce que Voldemort ou quelqu'un d'autre… Lui a fait du mal… Cela pourrait tout expliquer…» réponds-je, hésitant à exposer clairement le fond de ma pensée.
« Je ne suis pas le confident de M. Malfoy, Potter ! Et quand bien même, ce ne serait pas à moi de vous révéler ses secrets ! Alors si vous voulez connaître les raisons de l'état d'esprit actuel de M Malfoy débrouillez-vous pour qu'il vous les donne lui-même !
Et en tout état de cause, Potter, je ne veux plus avoir à intervenir pour empêcher vos enfantillages de dégénérer ! Compris ? » dit-il, s'un ton plus que cassant.
Cela lui va bien de dire ça ! Il est vraiment de mauvaise foi ! Lui qui n'a pas su passer outre son propre passé conflictuel avec les Maraudeurs et me fait encore payer les « querelles enfantines » et les « enfantillages » de mon père !
Bon, c'est vrai, moins depuis l'été dernier mais tout de même … Je serre les poings, je ne veux pas le défier ni revenir en arrière concernant la qualité de nos rapports sociaux, mais je ne peux m'empêcher de répliquer :
« Compris Monsieur. Mais reconnaissez tout de même que cette fois, « mes enfantillages » comme vous dites, ont bien servi. Au moins, vous n'avez pas eu à trouver un prétexte pour que je vienne chaque soir dans votre bureau pendant tout un mois. »
Voilà, je l'ai dit quand même ! Et à voir son visage se décomposer sous le coup de la colère, cela va être ma fête…
Et effectivement, Snape bondit de son fauteuil et se penche brusquement vers moi, claquant ses poings avec violence sur son bureau :
« Votre insolence Potter risque bien de vous perdre ! Je sais ce que vous pensez mais je n'ai pas à justifier de mes actes devant un gamin prétentieux et qui croit tout savoir.
La vérité Potter c'est que depuis bien avant que vous ne soyez capable de tenir debout tout seul, JE prends tous les risques pour assurer un sommeil tranquille et paisible à votre misérable petite personne !
La vérité Potter, c'est que si vous voulez que je vous respecte comme vous souhaitez l'être, commencez par grandir et respecter vous-même vos aînés, ceux qui se battent, certes avec des armes différentes de vos propres armes, mais se battent néanmoins avec tout autant, si ce n'est davantage de courage que vous !
Nous sommes en guerre Potter. Tout n'est pas blanc ou noir. Il y a de nombreuses nuances de gris dont vous ne soupçonnez pas l'existence, des personnes dont vous ignorez le nom et dont vous ignorerez peut-être même toujours le nom, qui travaillent dans l'anonymat pour garantir votre sécurité et votre victoire. Des personnes qui acceptent de mourir dans l'indifférence totale pour sauver des vies, dont la vôtre !
Vous avez revendiqué le droit de faire partie de l'Ordre du Phœnix, après votre désastreuse expédition au Ministère de la Magie ! Vous avez sollicité une mission ! Il vous en a été confié une Potter ! Et dites-moi, qu'avez-vous fait pour assurer son succès ?
Peut-être ne la trouvez-vous pas suffisamment périlleuse ? Est-ce cela ? Est-ce parce qu'il ne s'agit pas d'une action d'éclat ? Est-ce parce qu'elle ne vous vaudra pas d'avoir votre photo dans les journaux ? Est-ce pour cela que vous la négligez ?
Mais, Potter, ne savez-vous donc pas, que ce ne sont pas les actes héroïques isolés qui font gagner une guerre, mais l'enchaînement d'actes, certes moins glorieux, mais tout aussi valeureux, comme celui de s'allier de potentiels ennemis ou de sacrifier sa vie dans l'ombre pour sauver un élément clé qui, aux yeux de tous, peut paraître insignifiant.
Ne sous-estimez pas l'importance de vous allier Draco Malfoy M. Potter ! C'est là une mission qui a bien plus de valeur que celle que vous lui accordez pour l'heure car elle permettrait probablement de rallier la majorité des Serpentards à notre cause et donc de diminuer le nombre de nos ennemis de façon considérable ! Car si vous ralliez les fils et les filles, nombres de parents pourraient être tentés de nous rallier aussi ou tout au moins de ne pas rallier les rangs de Voldemort. Et les conséquences s'étendraient dans des domaines variés et hautement appréciables: financiers, logistiques et d'autres encore insoupçonnés peut-être !
Alors cessez de fanfaronner et faites preuve d'intelligence et de maturité pour une fois ! Ne nous faites pas regretter les espoirs et la confiance que le professeur Dumbledore a placés en vous et vos amis ! »
A mesure du discours de Snape, je me suis ratatiné sur mon siège et me suis senti pâlir si fort que je ne dois plus avoir la moindre couleur.
Il a raison...
Je sais qu'il a raison sur bien des points.
Et en même temps il a tort…
Je ne sous-estime pas l'importance de ma mission. J'ai même immédiatement eu horriblement conscience de son importance et mesuré toutes ses implications. Tellement que cela m'a donné le vertige.
La vérité, c'est que je ne sais pas comment faire. Qu'il me manque des éléments cruciaux pour tenter une approche… Mais pour rien au monde je ne le reconnaîtrais ! Surtout pas devant Snape même si je soupçonne qu'il le sait déjà et que je le soupçonne également de détenir des informations qui me seraient bien utiles…
Mais il ne me les donnera pas… Pas gratuitement… Nous avons beau avoir enterré à demi la hache de guerre, nous sommes loin d'être des amis.
C'est dans ces cas là que Sirius me manque. Et Remus aussi.
Cet été, lui et moi sommes devenus plus proches. Notre chagrin commun d'avoir perdu, lui son ami d'enfance et moi mon Parrain, sans doute. Toujours est-il que si je dois demander un conseil, c'est à lui que je demanderai. Je me promets de lui écrire à ce sujet, pour lui demander de venir me voir à la prochaine sortie à Pré-au-lard. Nous pourrons en parler tranquillement. Avec Ron et Hermione aussi. Après tout, nous formons une équipe tous les trois. Une bonne équipe.
Ma décision prise, je porte à nouveau mon attention vers Snape. Il s'est de nouveau assis dans son fauteuil et me regarde. Une sorte de force tranquille que je n'avais jamais remarquée jusqu'à présent émane de sa personne et je me sens d'autant plus mal à l'aise de l'avoir provoqué, lui qui prend effectivement des risques insensés pour nous rapporter des bribes de renseignements dans l'infime espoir de saper les plans de Voldemort.
Car malgré ce qu'il pense, j'ai grandi et mûri aussi cet été. La mort de Sirius m'a fait comprendre beaucoup de choses et, même si je suis loin d'en avoir fait le deuil, je sais qu'elle a été un évènement clé dans mon apprentissage de la vie : dans la reconnaissance de mes responsabilités et de mes erreurs, dans la nécessité de faire confiance aux autres et de savoir s'entourer de personnes compétentes et expérimentées, de savoir faire des concessions et de maîtriser ses impulsions.
Si j'avais accepté un tant soit peu de faire confiance à Snape malgré tous nos différents, j'aurais compris qu'il devait feindre de ne pas me comprendre pour ne pas éveiller les soupçons d'Ombrage, mais aussi ceux de Malfoy dont le père est un Mangemort notoire. Et quand nous nous sommes débarrassés de la Grande Inquisitrice et des membres de sa Brigade, j'aurais dû aller le voir pour m'enquérir des nouvelles, qu'il n'avait pas manqué de prendre au risque de se faire découvrir lui-même.
« Et tant de choses n'auraient pas eu lieu » dis-je à voix basse.
« Oui… Tant de choses » reprend Snape avec une douceur qui ne lui est pas coutumière et comme s'il avait suivi le fil de mes pensées. « Vos amis et vous-même n'auriez pas été en danger, Black serait vivant … Mais pensez aussi que M. Longdubat n'aurait pas acquis une nouvelle confiance en lui, que le retour de Voldemort serait peut-être encore nié par le Ministère.
Nos actes, M. Potter, peuvent avoir dans le même temps des conséquences désastreuses et des conséquences bénéfiques. Je sais que c'est là une maigre consolation quand nous perdons un être qui nous est cher, mais nous sommes en guerre et nous n'avons pas le temps de nous appesantir sur nos émotions et notre affliction. Vous devez serrer les dents, tirer les leçons de vos erreurs et aller de l'avant, quoi qu'il arrive et quoi qu'il vous en coûte ! »
A ce discours, je me surprends à penser que Snape me connaît bien mieux que je ne le croyais et que sous son masque impassible et rébarbatif, il cache peut-être lui-même beaucoup de peine et de chagrin. Je décide donc d'aller, mine de rien, à la pêche aux informations et, l'air faussement songeur, je dis comme si je pensais à voix haute :
« Et si après tout Malfoy était humain lui aussi ? Et s'il dissimulait des souffrances sous son apparente froideur et ses mouvements d'humeur ? »
Je vois alors passer une brève lueur dans le regard de Snape. (Du triomphe ?) Sa joue frémit, comme sur un sourire réprimé puis il soupire :
« Nous n'aurons pas le temps d'une leçon ce soir, bien qu'à mon avis, vous en ayez appris une plus importante encore. Regagnez votre Tour Potter et tâchez de le faire sans détour cette fois. »
Sur cette invitation sans équivoque, je me lève pour partir, mais j'ajoute néanmoins :
« Je suis désolé de m'être comporté comme un idiot et de vous avoir contrarié Monsieur. Je tâcherai à l'avenir de gagner votre confiance en mes capacités et votre respect et je vais faire tous les efforts nécessaires au succès de ma mission »
Il plisse les yeux sans répondre et je tourne les talons mais lorsque je suis sur le point de refermer la porte je l'entends répondre:
« Après tout M. Potter, vous n'êtes peut-être pas si complètement idiot que cela et avez peut-être tiré d'excellentes conclusions ce soir. A votre place, je creuserai dans ce sens »
Et cela me fait sourire et me fait bêtement plaisir. Car je devine qu'il vient de m'offrir gracieusement son aide et de me dispenser un indice précieux. Décidément, le « salopard graisseux » s'adoucit depuis quelque temps et prend la fâcheuse habitude de me surprendre.
Cependant, je doute qu'il puisse me surprendre davantage qu'il ne l'a fait cet été, quelques jours avant mon anniversaire.
Peut-être parce c'était la première fois que je le voyais sous un autre jour.
...
... Votre avis m'intéresse vivement...
Et n'oubliez pas:
"Le chapitre 2 est au chapitre 1 ce que blanche neige est à scream, ou ce que autant en emporte le vent est à un film porno... donc pas de panique, le ton change tres nettement des le chapitre 2." Khalya
...
