« Black-Out ! ».

Inspiration : Twilight par S. Meyer et Star Ni Ai par Y. Ogin (Attention yaoi graphique)

Création de Lex Lina

Résumé : Edward Cullen réussit tout ce qu'il entreprend, sa seule phobie étant sa peur de l'obscurité. Après qu'il soit sauvé lors du black-out au cœur de Chicago, il espère retrouver la personne qui lui est venue en aide.

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Chapitre 01

Ding !

Les doubles portes de l'ascenseur principal s'ouvrent silencieusement laissant apparaitre un hall d'accueil moderne entièrement vitré et verdoyant. Une femme, vêtue d'une robe ultra courte rose à paillettes, cramponnée à son micro et accompagnée d'un caméraman qui suit ses faits et gestes, entre et montre les lieux à un public invisible.

« Bonjour mesdames et mesdemoiselles ! Vous êtes bien sur E ! Ici votre people fashionista préférée Jessica Stanley ! Toujours à la recherche de l'homme vos rêves et surtout de ma vie, je suis et cela rien que pour vous, en direct dans les bureaux de la Cullen Corp ! Oui, petites chanceuses ! Nous allons découvrir les petits secrets du mec, élu célibataire de l'année pour la cinquième année consécutive ! Le meilleur morceau du moment… Le magnifiquement bon à marier… Je veux bien sûr parler d'Edward Cullen ! ».

Elle fait encore quelques pas à reculons, risquant de se casser une cheville avec ses escarpins vertigineux, mais dans les meilleurs angles pour montrer son bon profil, avant de se retourner pour parler à l'une des cinq hôtesses disponibles. La jeune femme choisit de parler à celle qui porte une tenue différente, bien que cette dernière s'entretienne déjà avec quelqu'un. Elle dit d'un ton condescendant. « Bonjour ! Je suis Jessica de la chaine E !».

La femme impeccablement vêtue d'un bustier et d'une jupe crayon en cuir sombre et d'un chignon strict s'excuse auprès de son interlocuteur avant de se tourner vers la pseudo journaliste pour répondre tranquillement. « Bonjour Mademoiselle Jessica de la chaine E ! Bienvenu à la Cullen Corp. Je suis Angela. Que puis-je faire pour vous ? ».

Jessica glousse. « Ce que vous pouvez faire pour moi ? Me servir un bon Latte écrémé, sans sucre et décaféiné… avec quelques pâtisseries sans gluten, sans œufs et édulcorées. Je pense que vous avez assez de temps pour cela, pas vrai ? Et j'aimerais rencontrer Edward ! ».

Angela reste stoïque. « Monsieur Cullen ? Avez-vous rendez-vous ? ».

Jessica reste interloquée, émettant un petit rire au ridicule de cette question. « Un rendez-vous ? Pour quoi faire ? Dites-lui que je suis là et je suis sûre… ». Elle envoie un clin d'œil à la caméra. « Qu'il trouvera du temps pour moi. ».

La jeune femme, le sourire professionnel de circonstance toujours inscrit sur son visage, lui répond toujours poliment. « Bien sûr. Je me renseigne de suite. ».

Jessica fait signe au caméraman d'éteindre la caméra et pose son micro violemment sur le comptoir. Son regard, déjà hautain, devient encore plus terrifiant quand elle se tourne vers les employées de Cullen Corp. « Bon les dindes, faites en sorte que votre patron ramène son petit cul vite fait jusqu'ici. C'est la meilleure pub qu'on peut lui faire et être vu avec moi est le must en ce moment ! ».

Angela s'entretient quelques instants au téléphone avant de reposer le combiné doucement et retourne devant la journaliste. Rien sur son visage, n'affiche la joie qu'elle éprouve intérieurement. « Mademoiselle Jessica ? ». La pseudo journaliste se redresse, soulevant sa poitrine pour la remonter un peu et fait signe au caméraman de faire repartir sa machine.

« Alors vous me conduisez à son bureau ? ».

Angela sourit doucement. « Désolée, il semblerait qu'il ne peut vous recevoir. Il me demande de vous informer qu'il préfère encore, excusez-moi du terme, se taper un contrôle fiscal plutôt que de vous rencontrer… ». Elle lui fait un sourire encore plus doux avant de tourner son visage vers la caméra. « Mais il vous souhaite une excellente journée sur E ! ».

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Alors qu'il observe intensément le ciel par l'ouverture faite par le toit ouvrant, Edward passe une main lasse sur son visage. Il pose son téléphone sur le siège à côté de lui, bien que brève, sa conversation avec Angela l'a épuisé. Il peut voir son visage affiché, en une des magazines, sur les divers kiosques sur sa route. Les médias n'ont-ils personne d'autre à persécuter ? Célibataire et entrepreneur de l'année ! Sérieusement ? Il repense aux propos de sa mère qui l'incite à se marier, histoire de perdre un peu de l'attrait qu'ont les tabloïds sur sa vie privée.

Cela fait près de trois quart d'heure que sa limousine avance lentement. Un embouteillage monstre sévit en raison d'un problème de feux de signalisation. C'est la troisième fois cette semaine. Un nuage électrique perturbe toutes les installations énergétiques de la ville, plongeant régulièrement quelques quartiers dans un certain chaos.

La vitre séparant Edward de son chauffeur vibre et glisse doucement. Le chauffeur en costume, Demetri, aussi balèze et d'Europe de l'Est que son prénom peut le suggérer, jette un œil rapidement vers son patron. « Monsieur Cullen. La route est complètement bouchée. Si vous voulez, le métro est juste à proximité. Vous pouvez être chez vous en moins de 30 minutes. ». Il montre une entrée souterraine à quelques pas. « Vous voyez là, c'est le Loop. Vous devez avoir cinq ou six stations pour arriver au pied de chez vous… Et tout le trajet est éclairé. ».

Edward passe la tête par la fenêtre, remarquant en effet les rails en hauteur. « Je ne sais pas… hum… Demetri, tu connais mon problème… ».

Le chauffeur hoche la tête mais insiste. « La nuit va bientôt tomber et la voiture ne vous mènera jamais à temps chez vous. Ne vous inquiétez pas. Ce métro est entièrement aérien. Je vous rejoins dès que possible et au pire maintenez un contact téléphonique avec Angela. Votre portable a son propre réseau donc où que vous soyez, nous sommes joignables. Vous ne craignez rien. ».

Edward émet un souffle long et profond. « D'accord. Puis, ce n'est l'histoire que d'une demi-heure, pas vrai ? ».

Demetri acquiesce. « Oui patron. Une demi-heure, pas une minute de plus. ». Il déverrouille le système de sécurité de la voiture pour permettre au passager de descendre. « Juste là patron. Droit devant vous. Prenez quelque chose à manger ou de la lecture en chemin et le temps passera plus vite. Surtout n'imaginez rien de grave car comme on dit dans mon pays 'На ловца и зверь бежит' ! ». Devant le regard surpris d'Edward, il traduit. « Parlez du diable et il apparaitra. ».

Le patron de Cullen Corp sort de sa voiture, et reste un instant immobile, ébloui par les derniers rayons de soleil qui tombent sur Chicago. Il pose sa main à plat contre la limousine, réconforté par le contact froid du métal. Un dernier coup d'œil vers son chauffeur et Edward prend le courage de se mélanger à la foule.

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EPOV

Vous ne savez jamais quand les problèmes vous tombent dessus. Fier de moi car, j'ai réussi à prendre les transports en commun sans flipper à mort, j'aurais dû pavoiser qu'une fois en sécurité à l'intérieur de ma maison. Il y a moins de deux minutes de cela, je mangeais tranquillement une pomme, me forçant à penser aux différentes réunions auxquelles je serais attendu le lendemain, quand je me suis dirigé dans le tunnel menant à la sortie. Quand, tout d'un coup… BAM !

Plus rien. Plus de bruit… Plus de lumière… Le vide absolu.

Une fois le premier choc passé, une certaine anarchie s'installe. La foule se bouscule, des gens s'insultent et il y a un vacarme invraisemblable… Mais cela ne me dérange pas encore. Je ferme les yeux, me concentrant sur ma respiration et les battements de mon cœur. 1... 2... 3… 4… 5. Mes paupières n'indiquent toujours pas que la lumière est revenue. Je tâtonne à la recherche d'un mur à proximité. On me rentre dedans mais trouver ce putain de mur est plus important qu'une engueulade inutile.

Pour ceux que ça intéresse, je suis Edward. Edward Cullen. Propriétaire de la société Cullen Corp, excellemment cotée en bourse, qui touche principalement à l'encadrement écologique de secteurs tels que l'industrie automobile ou aérienne. Je suis célibataire et proche de ma famille. Mais, du haut de mes 25 ans, j'ai un problème qui touche quelques adultes mais la plupart des mômes. J'ai la phobie de l'obscurité, ou plus scientifiquement nommée Nyctophobie. Mettez moi dans une pièce sombre et je suis pris de vertiges, douleurs et tremblements pouvant aller jusqu'à l'évanouissement voire l'anévrisme.

J'ai réglé toute mon existence pour cacher et ne pas subir les conséquences de ce problème. Je ne travaille au bureau que la journée et celui-ci est situé tout en haut du plus haut des buildings pour bénéficier du maximum de clarté. Mon appartement est lui aussi en hauteur et domotiquement réglé pour s'éclairer dès que le crépuscule remplace le jour.

Concentres-toi Cullen… Je frissonne. Pour une fois que je prends ce putain de métro, il faut qu'il y ai une coupure de courant. Quelqu'un crie.

« Hé ! La sortie est par là ! ». Les lumières d'urgence ne sont toujours pas en marche. Je ne discerne toujours rien. Mon corps refuse de répondre. Est-ce dû à mon propre stress ou est-ce vraiment l'obscurité absolue dans ce tunnel ? Je frissonne à nouveau, plus violemment. Je sens une sueur froide dans le bas de mon dos.

Reprends-toi Cullen… Je tente quelques pas vers la source sonore. Mes jambes tremblent et mes mains sont moites.

Que quelqu'un me vienne en aide… Je tâtonne les poches de ma veste en cuir. Rien, à part mon portefeuille. Je passe une main tremblante dans mes cheveux. Putain, mon portable est resté sur un des sièges de ma voiture. Cette nouvelle information intégrée, ma gorge se resserre. Je respire difficilement mais fais encore quelques pas. Quel con ! Je ne sais plus où est le mur ! Je n'ai plus de repère. Quelqu'un me bouscule et je trébuche, posant douloureusement un genou à terre. Mes oreilles bourdonnent et je tends la main, désespéré de retrouver une quelconque attache sécurisante.

Une main se glisse doucement dans la mienne. « Est-ce que ça va ? ». N'entendant pas de réponse de ma part, elle resserre un peu son étreinte. « Calmez-vous et prenez quelques grandes respirations. Nous sommes presque à la sortie. ».

Je me raidis, surpris par cette voix douce et aimable. « O… Okay. ». La main se fait encore plus amicale, frottant légèrement son pouce contre ma peau, quand je me redresse et fais quelques pas hésitants. Un écouteur est accroché à mon oreille. Et quelque chose… surement le lecteur mp3 qui va avec… est clipsé sur ma veste. De la musique classique ? Rachmaninoff ?

« Je vous prête une oreille pour le moment… Concentrez-vous dessus, ça vous détendra. ». J'entends le sourire dans sa voix et effectivement au bout de quelques secondes, je commence à me sentir mieux.

« O… Okay merci. ». On avance doucement. J'entends un cliquetis ainsi qu'un bruit mat. Cette personne se sert d'un parapluie ou d'une canne pour avancer. La jeune femme, car maintenant que je reprends mes esprits, je parviens à discerner clairement la féminité de sa voix, me guide doucement.

« Je prends en charge les obstacles situés autour de nous. Vous… Prenez le temps. Ne paniquez pas et avancez doucement. Fermez les yeux et concentrez-vous sur votre respiration et la musique. ».

La sensation glacée, qui me prenait le dos, disparait peu à peu. La musique et mon souffle m'apaisent et je recommence à entendre les bruits aux alentours. Une mère avec son enfant inconsolable… un couple qui profite de l'obscurité pour s'embrasser… Le martèlement régulier du soutien de ma bienfaitrice.

C'est incroyable, malgré toutes ces heures de thérapies, jamais je n'ai pu rester si longtemps dans l'obscurité sans prendre des tranquillisants. Je me permets. « Pardonnez-moi, je manque à tous les égards. Je tiens à vous remercier. ».

Le morceau se termine et un nouveau commence. Mozart, sonate n°3 au violon. Je me détends un peu plus.

« Je suis Edward. Je travaille chez Cullen Corp. ». J'aime ce contact. C'est ce qui me calme le plus. C'est elle. Mais elle ne dit rien. J'insiste. « Pouvez… Pouvez-vous me dire votre prénom… ».

Les bruits familiers de la rue ne sont plus qu'à quelques mètres, ce qui provoque une excitation inattendue autour de nous, au point qu'un mouvement de foule rompt mon contact avec ma protectrice. Son coté d'écouteur retombe sur mon bras et notre bulle éclate.

La main chaude qui me conduisait est perdue avant que je ne puisse arriver en haut des marches faiblement éclairées par la rue. Je tourne ma tête en tous sens, cherchant du regard ma bienfaitrice mais je ne perçois qu'Angela.

Je cours vers elle. « Angela ! Est-ce que tu as remarqué une femme qui marcherait avec… avec une canne ou un parapluie ? ».

Elle reste interdite un moment avant de réagir. « Non. Non Edward. Mais je n'ai pas fait attention non plus. Je voulais surtout te retrouver. Mais à quoi elle ressemble ? ».

Je secoue la tête. « Je… Je n'en sais rien. ».

Remarquant mon air dépité, elle continue. « Je suis désolée. ».

Je secoue la tête, déçu, acceptant le soutien qu'elle me procure en passant son bras autour de mes épaules. Comme d'habitude, elle a assez de tact pour ne pas insister sur ma phobie. Une fois à la voiture, Demetri se confond en excuses mais je l'interromps. « Je suis vivant et en assez bonne forme. Alors, arrêtez de vous inquiéter. ».

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Le lendemain, Edward reste les yeux dans le vague face à la gigantesque baie vitrée de son bureau. La ville de Chicago s'étend juste sous ses pieds. Un stylo, en équilibre précaire au bout de ses doigts, est le seul signe prouvant qu'il n'est pas endormi.

Angela entre dans le bureau, vêtue d'une chemise blanche corsetée, d'un bermuda en daim clair et de bottes assorties. Edward sourit en se disant que toutes les tenues, portées par son assistante personnelle, seraient parfaites accompagnées de fouet et d'une paire de menottes. Ce côté bourgeoise dominatrice lui va parfaitement.

Elle remue quelques papiers avant de demander. « Edward. C'est incroyable ce qu'il s'est passé hier soir. Un véritable Black-out. Je me demande encore comment as-tu surmonté une telle épreuve ? ».

Il ne répond pas, encore perdu dans ses pensées. Le jeune homme se demande comment retrouver la personne qui lui est venue en aide la veille.

Angela arpente le bureau, s'occupant comme elle le peut jusqu'à ce que son patron retrouve toutes ses facultés. Elle ne le presse pas vu que c'est incroyable qu'il ne soit pas actuellement à l'hôpital, sous perfusion, pour tenter de récupérer de sa phobie. Ramassant la veste en cuir posée négligemment sur le canapé, elle tombe sur le lecteur mp3. Le tournant en tous sens, elle finit par demander.

« Mais ce lecteur… ? ». Angela se tourne vers lui mais il ne lui prête toujours pas attention. Elle insiste. « N'est-ce pas un lecteur à l'usage des malvoyants ? Où est ce que tu l'as eu ? ».

« Hein ? ».

Elle lui tend l'objet. « Quelqu'un a dû le perdre dans le chaos provoqué dans le tunnel. Tu ne peux pas le garder. C'est destiné à quelqu'un de précis et la personne est peut-être en difficulté sans son lecteur. ». Edward cherche à comprendre comment son assistante a remarqué dès le premier coup d'œil l'importance de l'objet alors que lui non. Devant tant de naïveté, elle sourit et dit d'un ton neutre. « Mon dieu, j'aurais un cœur que j'en serais émue. ».

Edward fixe le petit objet et ne remarque pas de différence effective avec un lecteur habituel. Angela lui montre. « Ici. C'est écrit en braille. Surement le nom du propriétaire. Là, c'est un signet. C'est-à-dire qu'à intervalles préétablies tu dois entendre ou ressentir un bip t'indiquant ta route. ».

« Comment sais-tu cela ? ».

« Nous avons mené une enquête récemment sur l'importance de l'impact écologique sur les handicapés qu'ils soient moteurs ou atteints d'une déficience. Certains sont capables de faire pas mal de choses uniquement guidés par le son et le fait de modifier leurs habitudes au profit de l'environnement peut s'avérer désastreux. ».

Edward passe à plusieurs reprises son doigt sur le texte en braille. « Ce n'est pas possible. ».

Dans l'obscurité la plus totale, cette main, pleine de réconfort, qui m'a gentiment dirigé vers la bonne sortie… Alors que j'étais si effrayé de rester dans le noir, je n'ai prêté aucune attention à cette personne… Il faut que je l'a retrouve.

xoxo

Je publie le premier chap de cette fiction pour l'anniversaire de LB.

Donc ma grande, comme on dit : « happy birthday et je vous baise royalement… sur les deux joues ! ».

à bientôt !

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