Edward décrocha le téléphone...
Ils étaient heureux. Le destin les avait dotés d'une telle facilité pour le bonheur, d'une si grande prédestination à l'idéal, que n'importe qui en les voyant ensemble aurait éprouvé de la jalousie devant leur béatitude. La perfection qui émanait d'eux, de leur couple, de leur vie paraissait presque irréelle. Et c'est peut-être pour cette raison qu'ils connurent une telle fatalité. Le bonheur est une denrée rare, et le seul acte dont ils auraient pu se rendre coupable, c'est d'avoir trop abusé de cette béatitude, du moins jusqu'à ce matin de mars.
Il pleuvait ce jour là. Peut-être parce que dans ce genre de situation il pleut toujours. Ce n'était pas une petite bruine légère qui couvre les feuilles des arbres de fines gouttes, telle la rosée du matin. Non, c'était une pluie torrentielle, qui falsifiait le paysage en une minute, créant des mares boueuses sur le bord des routes. Mais le temps qu'il faisait ce jour là, Edward et Bella ne s'en préoccupaient pas. Non, décidément, un couple qui s'aime ne se soucie pas du temps qu'il fait. Peut-être auraient-ils du s'y intéresser un peu.
Les événements s'enchainèrent très vite, un instant de plus ou de moins et tout eut été différent. Mais la vie, le destin, ou n'importe quoi d'autre en avaient décidé autrement. La pluie battante, la vitesse trop importante, le camion qui arrivait sur la gauche, la seconde d'inattention...et tout bascula. Edward n'aurait pas pu se douter, personne n'aurait pu, mais malheureusement, ça n'arrivait pas qu'aux autres.
La sonnerie du téléphone, cette voix masculine inconnue, la tristesse qui emplissait son timbre, et ces trois abominable phrases qui changèrent à jamais l'avenir d'Edward Cullen :
« Votre femme a percuté un camion de plein fouet. Nous avons tout tenté pour la sauver, mais il était déjà trop tard, les lésions étaient trop importantes. Je suis désolé. »
