Bonjour à toutes et à tous,
Je reviens avec quelques petits one-shots séparés, qui auront toutefois une suite, si l'avenir en décide ;) .
Cela faisait un moment que j'avais envie d'écrire des yuri, et de mettre en scène des couples de femmes.
Le titre de la fiction s'inspire de celui choisi par Irène Némirovsky pour son roman Suite française. Le titre du chapitre s'inspire de l'énumération qui désigne le personnage principal d'un roman écrit par l'écrivain espagnol Juan Marsé, qui s'intitule Calligraphie des rêves. Ici, il fait référence à Amelia Bones, directrice de la Justice magique.
Bonne lecture à vous.
Mononoke.
Marlene contemple son aînée, en lui caressant le visage. Cette femme, si sérieuse, si observatrice et si responsable... Comment se faisait-il qu'elle, Marlene McKinnon, fût tombée sous son charme?
Amelia regarde à son tour Marlene, qui la regarde de ses beaux yeux noisettes, qui donnent un air malicieux et chaleureux à son visage de sylphide. Comment cette jeune femme a-t-elle pu tomber amoureuse d'elle?
Amelia n'avait jamais avoué cette relation qu'elle entretenait avec sa colocataire à personne, pas même à sa propre famille. Le regard des moldus comme celui sorciers sur l'homosexualité n'était pas tendre. Elle le savait, et tenait à garder ces moments privilégiés qu'elle passait en compagnie de sa colocataire. Non, pas sa colocataire, son amante.
Amelia n'avait jamais aimé les hommes. Depuis sa plus tendre enfance, ils ne lui avaient infligé que des blessures. Sa mère prétendait que pour être une bonne sorcière, il fallait épouser un sorcier riche, ou ayant une haute position sociale. Elle s'était même mis en tête de lui faire épouser Lucius Malfoy, un... elle n'osait pas dire ce qu'elle pensait de cet individu, tellement elle l'abhorrait!
Puis elle avait prétendu faire le choix du célibat, face à sa famille, pendant que son frère se mariait, suscitant ainsi les cris de joie. Il était évidemment normal, un homme si correct. Pas comme elle!
Pourtant, devait-elle reconnaître, elle était devenue directrice du département de la Justice magique, par un travail soutenu, et constant.
Ses parents ne comprenaient pas pourquoi elle avait fait le choix de ce petit appartement, et de vivre en colocation, alors qu'elle aurait pu trouver mieux, selon eux. Qu'importe!
Et voilà que tout à coup, la vie lui souriait, après l'avoir tellement éprouvée, lui faisant rencontrer Marlene MCKinnon.
Cette sorcière, avec laquelle elle n'avait entretenu que peu de rapports à Poudlard, l'éblouissait à présent, de sa lumière, de sa bonté, de son intelligence. Comment se faisait-il qu'elle ne l'ait pas connue davantage avant?
Pendant que les questions tournaient sans cesse dans son esprit encore vif et alerte, Amelia prend sa compagne de route par le visage et la baise longuement, suçant les lèvres délicates et fines de la jeune femme. Ne pouvant y tenir davantage, elle continue à savourer les délicieuses lèvres, qui représentent pour elle l'entrée au Paradis.
Peu à peu, le contact devient de plus en plus intense. Soudain, le charme se rompt. Les deux femmes se regardent et réalisent une chose, elles sont au Paradis, telles deux petites sirènes changées en écume.
Un sourire apparaît sur la bouche d'Amelia, tandis qu'elle regarde Marlene, dont une manche du soutien-gorge vient de tomber. Pour une fois, cette fois, sourit-elle.
